Une minute de silence

24.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Haines ordinaires, Monde de merde

Une information que tout le monde ne pouvait que trouver scandaleuse a fait le tour des media. Une enseignante aurait demandé à une classe de faire la fameuse minute de silence non pas pour les victimes, mais pour Mohammed Merah. Voici un extrait d'article parmi tant d'autres relevé sur le site du quotidien Libération :

Une professeur d'anglais du lycée Gustave-Flaubert, à Rouen, a été suspendue ce vendredi après avoir envisagé devant ses élèves une minute de silence en mémoire de Mohamed Merah, un geste sans signification politique selon ses collègues, qui évoquent plutôt les soucis de santé de l'enseignante. L'alerte a été donnée en milieu de journée par un communiqué du ministère de l'Education nationale. Exprimant son « indignation » devant une « initiative inqualifiable », le ministre Luc Chatel y demandait au recteur de Rouen de « suspendre immédiatement » cette enseignante pour avoir, selon lui, « demandé à ses élèves de respecter une minute de silence en la mémoire du terroriste Mohamed Merah ».

Mais Libération n'est pas seul a avoir tiré à boulets rouges sur l'enseignante. Tous les autres media s'en sont mêlés sans que jamais personne n'ait réellement vérifié ses sources. Cette enseignante a même été huée dans un meeting de l'UMP et seule l'AFP semble aujourd'hui revenir prudemment sur sa dépêche.

Et c'est dommage parce que tous ces journalistes, tous ces hommes politiques viennent de gravement diffamer cette enseignante. Par ailleurs, la chaîne i-Tele est allé jusqu'à donner son nom. J'espère que son avocat prendra la peine de porter plainte pour diffamation contre tout ce beau monde.

En effet, dans cette histoire, on ne connaît qu'une version assez tronquée de l'affaire. Selon les élèves de terminale ayant assisté à la soi-disante minute de silence dont nous pourrions d'ailleurs discuter du bien fondé, voici ce qui s'est réellement passé :

  • cours sur le patriotisme américain durant lequel l'enseignante parle des dérives du patriotisme : nationalisme, terrorisme et autres joyeusetés. Elle explique que selon les communautés et les pays, la minute de silence aurait été obervée pour Mohamed Merah, considéré comme une victime alors. Notez bien le conditionnel ;
  • elle n'a jamais demandé une minute de silence ; les élèves n'ont jamais quitté la salle ;
  • les élèves n'ont jamais été voir le proviseur pour se plaindre.

En revanche, il faut noter qu'une élève de la classe, qualifiée de peste contestataire, a appelé sa mère, avocate, pour lui raconter l'histoire en déformant la vérité. Dans cette déformation, elle raconte que l'enseignante leur a imposé une minute de silence et que beaucoup d'élèves étaient choqués. Naturellement, la mère n'attendant que cela et du haut de son Dalloz contacte immédiatement la presse pour baver. La presse contacte le rectorat, qui lui-même contacte le proviseur du lycée qui n'était au courant de rien et pour cause. Et là-dessus, le ministre de l'éducation nationale que je ne nommerais pas ici, ce serait lui faire trop d'honneur, hurle avec les loups en mettant l'enseignante à pied.

Dans cette affaire, aucun journaliste, aucun politique, aucune personne dont c'était le métier, n'a cru bon de vérifier une information pourtant sensible. Non, on a préféré abattre sur l'autel du politiquement correct — voire de la campagne électorale, ce qui est encore pire — une enseignante qui jusqu'à preuve du contraire est une victime de diffamation de la part d'une élève.

J'espère que cette enseignante aura la force de se battre. J'espère surtout que l'élève en question ainsi que sa mère auront à payer pour cela. J'espère, mais il ne faut pas trop rêver que ce ministre aura à donner des excuses publiques parce qu'il ne risquera pas d'en faire s'il n'y est pas contraint et forcé. J'espère aussi que tous ces journalistes qui ne méritent pas leur carte de presse auront sur les doigts d'une manière ou d'une autre. Il paraît qu'en droit français, nul n'est présumé coupable. Il serait bon de s'en rappeler. Ici, l'enseignante n'est même plus présumée coupable, elle est désignée coupable, mise à pied et jetée en pâture à la vindicte populaire.

Pourtant, il aurait été assez facile de creuser un peu le sujet puisque les enseignants du lycée Flaubert ont publié le communiqué de presse suivant :

COMMUNIQUE DE PRESSE DES ENSEIGNANTS DU LYCEE FLAUBERT

Les enseignants du lycée Flaubert sont atterrés et extrêmement choqués par l'emballement médiatique qui a suivi un incident de classe.

Dans un contexte émotionnel très sensible, des échanges verbaux entre une enseignante et sa classe ont été divulgués instantanément par un parent d'un élève de la classe, publiés immédiatement et sans vérification par organe de presse. L'identité de la collègue a été révélée.

L'article rédigé à charge qui a été immédiatement publié contient des approximations et un mensonge majeur : aucune minute de silence n'a été organisée dans cette classe.

Si des maladresses ont été commises, elles sont regrettables mais nous pensons qu'elles ne sont motivées par aucune volonté de prosélytisme, ni présupposé ou arrière-pensée politique.

La fragilité de notre collègue était connue par les services du rectorat.

Dans ces circonstances, nous pensons qu'elle doit bénéficier de la protection et de l'accompagnement de son administration.

Le calme et la sérénité sont plus que jamais nécessaires et nous demandons que les procédures existantes puissent suivre leur cours, sans que notre collègue soit jetée en pâture aux médias.

Sans préjuger des conclusions des procédures, nous apportons notre soutien moral à notre collègue.

Ce communiqué de presse est digne et sans commune mesure avec le torchon publié par les élèves :

Aujourd'hui, le vendredi 23 février 2012, nous commençions un nouveau chapitre en cours d'anglais, avec Mme XXX, intitulé "Nature Pride" (c'est-à-dire la fierté d'être un natif). Ce sujet traite du patriotisme des Indiens d'Amérique.

Mme XXX a tout d'un coup dérivé sur un autre sujet : l'affaire Mohamed Merah.

Il est tout d'abord inapproprié de parler de cette affaire en cours d'anglais et de plus elle a soutenu des propos qui nous ont tous outré voir choqué.

Mme XXX a clairement dit que Mohamed Merah était une victime, que le lien avec Al Quaida avait été inventé par les médias et "Sarko".

Elle a ajouté qu'il serait possible de faire une minute de silence pour cette "victime".

Voyons que nous étions en désaccord, elle nous a dit que nous devions sortir, ce que 16 élèves sur une petite vingtaine ont fait, les autres sont restés en essayant de comprendre ses propos.

Veuillez croire que notre acte était justifié et qu'il n'était en aucun cas dans le but de perturber le cours de Mme XXX.

Ceci s'ajoute au manque de respect qu'elle a envers ses élèves perpétuellement.

Pauvres chéris. Vous pouvez être reconnus responsables pénalement à partir de treize ans. J'espère qu'un jour où l'autre, sur cette affaire, vous le serez et que vous aurez à en payer les conséquences.

 

Le coup de la panne

21.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Cela n'a pas pu vous échapper, un quatrième opérateur de téléphonie mobile essaie d'entrer sur le marché français depuis quelques mois. Après des annonces fracassantes et des prix cassés, il a réussi à convaincre plus d'un million et demi d'abonnés à venir le rejoindre.

Certains esprits grincheux dont votre serviteur disaient à l'envi que la situation ne pourrait pas perdurer longtemps aux tarifs annoncés parce qu'un réseau n'est pas viable lorsqu'on ne couvre que 27 % de la population française et que le reste de la couverture est obtenue par un accord de roaming avec l'opérateur historique, accord qui entre nous a été refusé à Bouygues lors de son entrée sur le même marché. Il y a donc deux poids et deux mesures. Entre temps, France Telecom a pu constater que certaines cartes SIM prétendûment Free essayait de se connecter sur son réseau même si une station Free était à portée. Sans doute une erreur de paramétrage, laissons à Free le bénéfice du doute.

Puis est venue une première panne, étouffée parce que, comprenez-vous, c'est un tout nouveau réseau et que c'est normal. Non, justement, ce n'est pas normal. Le taux de disponibilité d'un réseau téléphonique doit être supérieur à une valeur fixéepar une autorité de régulation. Pour TDF, en 1996, le taux de disponibilité d'un faisceau hertzien, équipements de gestion compris, devait être supérieur à 99,95 %, soit moins de cinq heures d'interruption de service par an. Les stations et les faisceaux étant redondants, les interruptions de service sont largement inférieures et dans les faits de l'ordre de la dizaine de secondes.

Or hier, soit trois semaines après la première panne d'envergure, de nombreux abonnés de l'opérateur Free ont eu de grandes difficultés pour passer et recevoir des appels partout en France.

Nouveau raté pour Free Mobile qui a encore plié sous la charge ce mardi comme il y a trois semaines. Et comme il y a trois semaines, de nombreux abonnés Free, partout en France et quelque soit le réseau effectif utilisé (Free ou Orange en roaming), ont eu beaucoup de mal à passer ou recevoir des appels et SMS durant plusieurs heures.

L'incident s'est produit aux heures de pointe, en début de soirée. La situation serait revenue progressivement nominale en fin de soirée. Or le dimensionnement d'un réseau doit prendre en compte ces pointes. Au cas où Free l'ignorerait, cela se fait grâce à des lois d'Erlang. Je ne vais pas m'étendre mais c'est le b-a-ba du dimensionnement d'un réseau de télécommunication. Orange, de son côté, signale aimablement que le problème ne vient pas de chez lui même si ses propres clients ont aussi été touchés par la panne de Free. C'est de bonne guerre et pourquoi s'en priverait-il ?

L'incident d'il y a trois semaines provenait d'un dysfonctionnement d'un équipement de signalisation de Free Mobile. Cet équipement ne semble donc pas redondant. S'il l'est néanmoins, il serait peut-être temps de vérifier les bascules parce qu'un porte-parole d'Orange signale que les mêmes symptômes ont été observés hier en début de soirée. Les même causes provoquant les mêmes effets…

La première panne n'a donc pas servi de leçon et il risque encore d'y en avoir plusieurs autres surtout qu'on ne peut qu'émettre des hypothèses sur la source du problème. Sans doute l'infrastructure est sous-dimensionnée. Selon certains, le raccordement entre la station de base (l'antenne pour simplifier) et le reste du réseau de l'opérateur se fait en xDSL et non pas en fibre ou en faisceaux hertziens comme souvent chez les opérateurs de réseau. La capacité d'une station de base de Free est ainsi jugée bien moindre que celles des autres opérateurs, surtout en cas de trafic important.

Il paraîtrait que Free Mobile a pris le problème à bras le corps (sic). Reste à savoir quels seront les effets réels et tangibles pour les abonnés puisque si Free Mobile a attiré des abonnés avec des prix cassés et des forfaits sans engagement, les insatisfaits pourront retourner très vite vers des opérateurs un peu plus fiables selon le vieux principe qu'au dessus d'un certain prix, on paie une marque, mais qu'en dessous d'un certain prix, on n'en a que pour son argent.

 

Le prix d'une vie

19.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

Je suis pris d'un léger malaise ce soir. Un peu nauséeux.

La semaine dernière trois militaires ont été abattus à Toulouse et à Montauban. Ces militaires étaient d'origines nord-africaine et antillaise et cette information était publique. En dehors des familles et des personnes touchées car il s'agissait de proches, personne n'en a réellement parlé, ou alors il fallait vraiment tendre l'oreille. Il faut ajouter que les deux militaires d'origine nord-africaine étaient de confession musulmane.

Aujourd'hui, un drame absolu a eu lieu à Toulouse dans une école de la communauté juive. Certainement le même tueur au scooter. C'est inadmissible, déplorable, il n'y a pas de mot pour qualifier de tels faits. Ce qui me dérange franchement, c'est l'attitude d'une partie de la communauté juive, de l'ambassadeur d'Israël, du gouvernement israëlien lui-même qui insiste pour la France fasse de son mieux — si vous voyez bien ce que cela signifie en langage diplomatique —, du grand rabin de France et j'en passe. Même le Conseil Français du Culte Musulman a cru bon d'ajouter sa voix au vacarme, certainement pour qu'on ne le taxe pas d'antisémitisme latent. Tous ces gens qui clament leur révolte aujourd'hui n'ont pas eu le moindre mot la semaine passée, ou alors il fallait vraiment bien écouter, qu'il s'agisse des politiques ou des autres membres de la société civile. Vous me direz que la semaine passée, cela ne concernait pas la communauté juive et vous auriez raison. Mais je ne vois pas objectivement la différence. Soit on s'indigne publiquement pour les deux faits, soit on s'indigne en privé pour les deux, un peu de cohérence ne nuirait pas.

Cette tuerie est inadmissible et a de forts relents d'antisémitisme ou de simple racisme. Mais il est inadmissible qu'un gouvernement tiers se permette de croire que le gouvernement français ne ferait pas le nécessaire pour trouver le responsable de cette tuerie sous prétexte que certaines des victimes seraient d'origine juive. Il est tout aussi inadmissible de constater que la vie d'un adolescent français juif semble avoir plus de valeur que celle d'un militaire français d'origine antillaise ou nord-africaine.

Ayez au moins un peu de décence pour les familles des victimes militaires.

 

URSSAF, mon amour... Quel étrange cri !

18.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires, Je hais les financiers, Monde de merde

Si j'avais écrit ce billet vendredi matin, je crois que je l'aurais intitulé « l'URSSAF m'a tuer » (sic). En effet, jeudi soir, j'ai reçu par la Poste une missive à peine polie d'un huissier de justice pour retard de paiement de charge URSSAF en tant qu'employeur.

Je vous relate les faits parce qu'il y a des choses à dire. Et l'affaire n'est qu'à son commencement.

Fin 2010, un client m'a laissé une grosse ardoise et m'a contraint à licencier tous mes salariés. J'ai donc payé, en tant qu'employeur, toutes les charges afférentes aux licenciements. Tant que j'avais de la trésorerie, mon entreprise a payé et lorsque je suis arrivé au bout de cette trésorerie, j'ai payé de ma poche le reliquat. Entre le mois d'avril et le mois de mai 2011, j'ai ainsi payé de ma poche un peu plus de 4000 euros à l'URSSAF. À la même date, j'ai reçu un papier de ce même organisme m'indiquant que j'avais payé tout ce qu'il fallait pour l'année 2010. Parfait.

Début juillet 2011, je reçois un exploit d'huissier correspondant à un commandement de saisie-vente pour un montant d'un peu plus de 6000 euros. Je savais qu'il me restait des broutilles à payer, mais certainement pas 6000 euros. J'avais par ailleurs demandé à ce bel organisme un étalement des charges patronales. En effet, ne pas payer les charges salariales est un délit mais il est possible de demander un étalement des charges patronales. Cela m'a été refusé parce que la charmante personne qui a récupéré l'un de mes chèques a préféré mettre la somme reçue sur le compte charges patronales plutôt que de solder le compte charges salariales. C'est très pratique, cela permet à l'URSSAF de mettre directement le débiteur en recouvrement par un huissier, de toute façon sans passer par la case tribunal puisqu'ils sont juges et parties quelles que soient leurs erreurs. Je suis donc, début juillet 2011, censé verser plus de 6000 euros à l'URSSAF pour solde du compte employeur.

Mais la somme me semblant tout de même bizarre au vu de mes calculs et surtout de ceux de ma comptable, j'épluche le décompte pour m'apercevoir qu'il y manquait tout simplement un versement de 4350 euros. Coup de téléphone surtaxé pour m'entendre dire de l'URSSAF que ces chèques n'ont pas été reçus par ce bel organisme. Coup de téléphone aux deux banques qui ont débité mes deux comptes pour m'entendre dire que ces deux chèques ont été endossés par l'URSSAF. Là, il faudrait tout de même éviter de me prendre pour le dernier des imbéciles.

Je passe donc chez l'huissier pour lui verser la somme qu'il me demandait moins les chèques qui s'étaient perdus quelque part à l'URSSAF et j'envoie un courrier recommandé à l'URSSAF pour avoir un état de mon compte dans ses livres. J'ai reçu un torche-cul (il n'y a pas d'autre qualificatif, c'était un fichier fait à la main sous excel à partir de je ne sais quel document) qui était tout sauf une pièce comptable et qui est passé directement à la corbeille parce qu'aucune somme ne correspondait à mes versements, aucune date non plus, quant aux moyens de paiement utilisés, je ne vous raconte même pas. Je me serais déplacé en personne pour effectuer des versements en espèces !

Et jusqu'à jeudi dernier, je n'ai plus eu de nouvelle de l'URSSAF ni de cet huissier. Je pensais l'affaire close. Grave erreur. J'ai eu un rappel d'huissier qui me demande sans rire plus de 8500 euros, 4200 euros au titre d'un reliquat de l'année 2010 et 4350 euros au titre de l'année 2011.

Là, nous entrons dans un roman de Kafka. Je ne conteste pas les sommes pour l'année 2011. D'ailleurs elles correspondent à mes calculs et, bizarrement, le solde correspond aux deux chèques encaissés et égarés par l'URSSAF. Ces chèques ont été tirés par l'URSSAF mais inscrits nulle part chez eux et personne depuis neuf mois n'a fait le nécessaire pour les retrouver. Vu le sérieux de leur comptabilité, je ne sais même pas comment quelqu'un de bonne volonté pourrait le faire s'il en avait vraiment envie. Mais le plus beau est le reliquat pour l'année 2010. Mi-2011, mon compte pour 2010 était soldé. Début 2012, il y manque 4200 euros.

J'ai donc téléphoné à ma comptable qui a une certaine habitude et une certaine pratique de l'URSSAF. Depuis quelques mois, m'a-t-elle dit, elle ne fait même plus que cela. Avec les mêmes chiffres que ceux présentés par l'URSSAF à l'huissier (et en omettant les deux chèques qui ont été encaissés par l'URSSAF sans être portés à mon crédit), elle arrive à 6000 euros, soit un peu moins de 2000 euros si on réintègre dans le calcul les deux chèques en souffrance. Mais elle n'a pas pu avoir plus d'informations, au bout de dix minutes, la brave personne au centre d'appel de l'URSSAF lui a signifié qu'elle avait perdu assez de temps avec ma comptable et lui a raccroché au nez !

Maintenant, si je regarde le détail de l'injonction de payer et que j'additionne les différents frais de retard, pénalités forfaitaires, frais d'huissier divers et variés, j'arrive à ces 2000 euros. La conclusion est donc simple — au moins pour un esprit simple comme le mien. Je ne dois donc plus rien à ce charmant organisme, mais je lui doit tout de même au mieux 2000 euros, au pire 8500 euros parce que personne chez eux n'est capable de tenir une comptabilité.

Vous allez me dire que je n'ai pas de chance. Mais je ne suis pas le seul à subir l'absence de sérieux de l'URSSAF. Nous sommes des milliers, que dis-je des dizaines, des centaines de milliers, à subir le bon vouloir de cet organisme sans aucun sérieux. Nous sommes des milliers à porter plainte pour harcèlement, à nous retrouver au TAS pour forcer l'URSSAF à apporter des réponses à des dossiers et à justifier les sommes demandées, nous sommes des milliers à en avoir assez de la gestion à la va comme je te pousse de ses cotisants par l'URSSAF. Ce que nous demandons n'est pas de payer moins ou plus, mais d'obtenir une gestion correcte des comptes, d'avoir quelqu'un capable de nous renseigner parce qu'un employeur n'essaie pas par défaut de frauder l'URSSAF. Ce que nous demandons, c'est tout simplement que l'on prenne le temps de répondre à nos questions plutôt que de tomber devant un mur. Ce que nous demandons, c'est que l'URSSAF tienne une comptabilité analytique, ce qui ne semble pas le cas actuellement, ou alors, c'est encore plus grave parce qu'il n'y a aucune détection des erreurs ! Ce que nous demandons, c'est tout simplement de ne pas essuyer les plâtres de leur absence de comptabilité.

À tel point que je m'étonne qu'il n'y ait pas plus d'agressions voire d'attentats contre ce bel organisme. Les employeurs sont des personnes décidément pacifiques !

 

Endoctrinement

15.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Vieux con

J'ai été surpris que Microsoft convoque dans ses locaux les inspecteurs d'académie de l'Éducation Nationale pour les sensibiliser aux nouvelles technologies. Non que je suis un arriéré rétif à toute évolution, mais je trouve particulièrement inadmissible qu'une entreprise avec les pratiques doûteuses que l'on connaît déjà depuis plus de trente ans — vente liée, asphyxie de tous les concurrents innovants et j'en passe — se permette une telle démarche, démarche qui plus est appuyée par le ministère de tutelle qui aurait très bien pu y mettre son véto.

Pour être tout à fait honnête, j'ai beaucoup de mal avec les nouvelles technologies. Non que je ne sache pas les utiliser, mais je suis très dubitatif envers des outils comme Twitter ou Facebook qui génère largement plus de bruits que de signaux. Je déplore aussi l'usage du traitement de texte pour rendre des devoirs et je râle copieusement contre les calculatrices de poche et autres outils dont je n'ai jamais compris l'utilisation. La plupart du temps, j'ai même l'impression que certains outils créent artificiellement des besoins, c'est dire. Néanmoins, grâce à toutes ces nouvelles technologies, nous avons actuellement une génération d'étudiants qui ne savent plus écrire — je ne parle même pas d'écrire avec une plume Henry, simplement avec un stylographe et une feuille de papier —, qui ne savent plus calculer, qui n'ont plus aucune idée des grandeurs physiques et qui sont incapables d'utiliser l'outil informatique dès lors qu'on a dépassé les pauvres notions nécessaires aux sites prétendûment de socialisation.

Si encore ces jeunes savaient utiliser un traitement de texte. Même pas, c'est bien trop difficile et le concept de ouizihouigue — acronyme signifiant en anglais quelque chose comme « vous l'avez voulu, eh bien, tant pis pour vous ! » — n'est pas pas là pour arranger les choses. Plutôt que d'utiliser une mise en page avec des styles, ces jeunes nous abreuvent de fichiers mis en page à grands coups de tabulations à moins qu'il ne s'agisse d'espaces, de retours à la ligne et de mises en forme manuelles. C'est très efficace, la mise en page saute au moindre changement et le document est au final inutilisable. Et je ne parle pas des présentations sur videoprojecteur avec plus de deux cent cinquante-six couleurs et une foultitude d'animations empêchant l'auditeur de digérer sereinement son déjeuner car il se demande sans cesse si le point vert qui bouge sur la page va venir au prochain coup de droite ou de gauche, ou s'il y aura force animations sonores dans la salle pour bien appuyer un point délicat de la démonstration foireuse faite sur grand écran… Mais l'outil informatique est utilisé et permet d'en mettre plein la vue aux vieux cons avec palmes et fourragères dont je fais modestement partie et qui utilisent l'informatique comme un outil et non un gadget pour combler une certaine vacuité de propos. Lorsqu'un jeune découvre que chez moi, la (mé)connaissance de Microsoft Office ne sert à rien, qu'il vaut mieux connaître Unix ou OpenVMS, que l'édition d'un document quelconque se fait avec vim, que le traitement de texte de base est TeX, et que la programmation se fait avec gcc, gfortran, g++ les jours de déprime, voire avec des outils plus scabreux comme RPL/2 ou RPL/C, le choc est rude.

Et ce choc est rude pour au moins plusieurs raisons. D'une part les formateurs de l'Éducation Nationale n'ont souvent pas les compétences nécessaires. Comment voulez-vous apprendre quelque chose à un gamin qui est convaincu de maîtriser l'outil informatique parce qu'il va sur Facebook avec son smartphone depuis la cour de récréation ? Comment voulez-vous expliquer quelque chose à quelqu'un qui est convaincu qu'on sait utiliser un outil parce qu'on a ouvert son premier carton d'ordinateur et qu'on sait d'autant mieux l'utiliser parce qu'on a réussi à l'allumer, qu'il a fait un vague bruit, et qu'on a cliqué sur une petite vignette lançant un programme permettant de naviguer sur le réseau internet. Par ailleurs, il est impensable de former tous les élèves à l'outil informatique sans niveler les connaissances par le bas. Ceux qui prétendent le contraire peuvent me donner leurs arguments que j'attends de pied ferme. Mais il est plus dangereux encore de former les élèves à une technologie, en l'occurrence une technologie de Microsoft, lorsque ce n'est pas Facebook ou Twitter. Vous seriez affolés de constater combien d'enseignants utilisent ces sites de socialisation dans leurs cours.

La génération actuelle qui arrive sur le marché de l'emploi n'a pas été formée à l'utilisation de l'outil informatique. Elle a été conditionnée à l'usage des outils de Microsoft et de certains sites internet. Tout cela avec l'argent du contribuable et au mépris de la neutralité que devrait avoir le ministère de l'Éducation Nationale. Cette génération est perdue car, contrairement à leurs aînés qui ont dû apprendre sur le tas, elle croit savoir. Elle croit posséder des connaissances qu'elle n'a jamais eu.

Et c'est l'employeur qui trinque, donc au final la société, puisqu'on a payé sur des deniers publics une formation inutile, voire contre-productive et nocive, à une génération d'élèves et qu'il faudra de toute façon reprendre cette formation à la base. Encore est-ce le meilleur des cas. Dans le pire, l'employeur baisse les bras. Dans ce dernier cas, l'Éducation Nationale aura fait une publicité exceptionnelle à Microsoft et à quelques autres outils dont rien ne nous assure de la pérennité.

J'aimerais beaucoup qu'un jour les responsables de l'Éducation Nationale soient comptables de leurs choix.

 

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