Je ne résiste pas à vous faire partager la couverture de « The Economist » que j'ai trouvée ce matin dans la revue de presse au bureau.
Fig. 1 : déjeuner sur l'herbe juste avant la gueule de bois
C'est tellement vrai. Nos candidats principaux se battent tous sans vouloir voir le mur qui est juste devant nous. On discute de tout sauf de la dette qui est pourtant le seul point actuellement digne d'intérêt. Le reste est de la communication. En continuant avec une telle dette, bientôt, il nous sera tout simplement impossible de financer notre sacro-sainte protection sociale, nos retraites et les dépenses courantes de l'état. Mais cela ne fait rien, nous sommes en campagne électorale et demain, rassurez-vous, on rasera gratis.
Pire encore, un électeur sur six est aujourd'hui capable de voter pour un candidat comme Jean-Luc Mélenchon qui n'est qu'un tribun génial, rien de plus. Plus populiste que lui, plus dangereux que lui, cela n'existe pas. Promettre le SMIC à 1700 euros, c'est intelligent et c'est juste ce qu'il nous faut actuellement. L'immense majorité des employés deviendront des smicards, mais il risquera fort d'y avoir une très belle inflation, les employeurs n'ayant pas encore de planches à billet dans leurs caves. Que des électeurs pas trop au fait des mécanismes économiques puissent le croire, c'est une chose, mais je n'arrive pas à imaginer qu'il puisse lui-même croire en ses hérésies économiques.
J'ai beau regarder dans toutes les directions, il n'y a qu'une seule façon de sortir de la passe difficile dans laquelle nous sommes aujourd'hui, cela passe par un redémarrage de l'économie. Une fois que l'économie fonctionnera correctement, il sera temps d'augmenter les impôts, les taxes et les diverses contributions si nécessaire. Ne pas faire d'économies aujourd'hui en comptant sur une hypothétique croissance et une augmentation des impôts n'aboutira qu'à l'augmentation de la dette française. Mais ce discours ne fait pas rêver l'électeur qu'il faut à tout prix séduire. Seul François Bayrou a le courage politique de l'annoncer haut et fort et on voit à sa position dans les sondages que l'électeur ne veut surtout pas entendre ce discours.
Demain, donc, on rasera gratis une fois de plus. Chers électeurs, n'oubliez jamais que vous êtes collectivement responsables de la situation actuelle et que les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
Vous avez dû remarquer que j'étais silencieux depuis quelques jours. Bien malgré moi, j'étais simplement en train d'essayer de contourner les aberrations de php qui fonctionne derrière ce site. Je savais déjà que php était une bouse innommable mais je ne pensais tout de même pas que cela l'était à ce point, partant du principe certainement idiot qu'à l'imposible, nul n'est réellement tenu.
php 6 a été abandonné. Je pensais naïvement qu'en voilà une bonne nouvelle. Ma joie n'a été que de courte durée puisque php 6 a été remplacé par une version numérotée 5.4. Or la 5.3 que j'utilisais jusqu'à présent avec succès affichait un certain nombre de failles de sécurité qu'il me fallait boucher au plus vite. De 5.3 à 5.4, on pouvait s'attendre à une révision mineure. Raté, des tas de choses ne fonctionnent plus de la même façon et il m'a fallu contourner un bon nombre de nouvelles fonctionnalités tout à fait originales dont on se demande s'il ne s'agit pas tout simplement de gros bogues.
Depuis que je suis contraint à maintenir des serveurs embarquant php, c'est-à-dire depuis une dizaine d'années, j'ai toujours eu l'impression que l'équipe de développement de ce sale truc naviguait à vue. Passer d'une version à une autre, même entre deux versions mineures consécutives, est un parcours du combattant. Mais cette fois-ci, je dois leur tirer mon chapeau, ces développeurs se sont réellement surpassés !
Outre les habituels messages d'erreurs, d'information et de tout ce que vous pouvez imaginer sur la sortie standard — donc entre autres sur les pages publiques — apparaissant on ne sait pourquoi avec la nouvelle version de php et impliquant une revue complète du code des applications, cette fois-ci, nous avons essuyé les plâtres d'une subtile refonte du mécanisme d'encodage des caractères non strictement ASCII. L'encodage interne utilisé par php de ces caractères ne suit plus l'ordre immuable utilisé jusque-là.
Vous allez me dire que ce n'est pas votre problème. Pourtant, si, car notre belle langue comporte un certain nombre de caractères non strictement ASCII (tous les caractères contenant des diacritiques). php, dans sa grande bonté convertit maintenant les caractères en entrée en format connu et spécifié dans son fichier de configuration. Mais il ne convertit pas sa sortie, ou il oublie de le faire, ce qui revient au même ! En d'autres termes, les caractères entrés lorsque j'écris un papier ou que vous écrivez un commentaire qui étaient en ISO-8859-1 (ancien encodage de php) étaient convertis en UTF-8 pour le fonctionnement interne de php, mais ce même php oubliait de les reconvertir en ISO-8859-1 lorsqu'il les envoyait au serveur apache ou WASD. D'où des textes impossibles à corriger, des boutons qui perdaient leurs labels et j'en passe.
Je viens de terminer ce soir ma revue de code. Tous les problèmes que j'ai pu voir semblent corrigés. Merci de me faire savoir s'il reste d'autres dysfonctionnements.
Benoît XVI n'a peur de rien. Et il le prouve. Qu'elle n'a pas été ma surprise d'entendre de sa bouche la phrase suivante :
Il est évident que l'Église est toujours du côté de la liberté de conscience, de la liberté de religion.
Il y a de quoi boucher les coins de tous les mécréants que vous êtes, non ? L'Église est toujours du côté de la liberté de conscience. En voilà une nouvelle !
Et si ma conscience à moi, qui peut donc avoir toute sa liberté, était pour l'interruption volontaire de grossesse, pour le mariage des prêtres — il n'y a pas de raison valable pour que le simple fidèle soit le seul embêté (chérie si tu me lis, bisous…) — et contre le pillage des ressources halieutique les vendredis de carême ? Et si comble de l'horreur les positions actuelles de l'Église catholique me faisait lorgner vers d'autres cieux ? Le respect par l'Église de ma liberté de conscience irait-il jusque là ou risquerais-je les foudres des culs-bénis de tous poils ?
Une information que tout le monde ne pouvait que trouver scandaleuse a fait le tour des media. Une enseignante aurait demandé à une classe de faire la fameuse minute de silence non pas pour les victimes, mais pour Mohammed Merah. Voici un extrait d'article parmi tant d'autres relevé sur le site du quotidien Libération :
Une professeur d'anglais du lycée Gustave-Flaubert, à Rouen, a été suspendue ce vendredi après avoir envisagé devant ses élèves une minute de silence en mémoire de Mohamed Merah, un geste sans signification politique selon ses collègues, qui évoquent plutôt les soucis de santé de l'enseignante. L'alerte a été donnée en milieu de journée par un communiqué du ministère de l'Education nationale. Exprimant son « indignation » devant une « initiative inqualifiable », le ministre Luc Chatel y demandait au recteur de Rouen de « suspendre immédiatement » cette enseignante pour avoir, selon lui, « demandé à ses élèves de respecter une minute de silence en la mémoire du terroriste Mohamed Merah ».
Mais Libération n'est pas seul a avoir tiré à boulets rouges sur l'enseignante. Tous les autres media s'en sont mêlés sans que jamais personne n'ait réellement vérifié ses sources. Cette enseignante a même été huée dans un meeting de l'UMP et seule l'AFP semble aujourd'hui revenir prudemment sur sa dépêche.
Et c'est dommage parce que tous ces journalistes, tous ces hommes politiques viennent de gravement diffamer cette enseignante. Par ailleurs, la chaîne i-Tele est allé jusqu'à donner son nom. J'espère que son avocat prendra la peine de porter plainte pour diffamation contre tout ce beau monde.
En effet, dans cette histoire, on ne connaît qu'une version assez tronquée de l'affaire. Selon les élèves de terminale ayant assisté à la soi-disante minute de silence dont nous pourrions d'ailleurs discuter du bien fondé, voici ce qui s'est réellement passé :
En revanche, il faut noter qu'une élève de la classe, qualifiée de peste contestataire, a appelé sa mère, avocate, pour lui raconter l'histoire en déformant la vérité. Dans cette déformation, elle raconte que l'enseignante leur a imposé une minute de silence et que beaucoup d'élèves étaient choqués. Naturellement, la mère n'attendant que cela et du haut de son Dalloz contacte immédiatement la presse pour baver. La presse contacte le rectorat, qui lui-même contacte le proviseur du lycée qui n'était au courant de rien et pour cause. Et là-dessus, le ministre de l'éducation nationale que je ne nommerais pas ici, ce serait lui faire trop d'honneur, hurle avec les loups en mettant l'enseignante à pied.
Dans cette affaire, aucun journaliste, aucun politique, aucune personne dont c'était le métier, n'a cru bon de vérifier une information pourtant sensible. Non, on a préféré abattre sur l'autel du politiquement correct — voire de la campagne électorale, ce qui est encore pire — une enseignante qui jusqu'à preuve du contraire est une victime de diffamation de la part d'une élève.
J'espère que cette enseignante aura la force de se battre. J'espère surtout que l'élève en question ainsi que sa mère auront à payer pour cela. J'espère, mais il ne faut pas trop rêver que ce ministre aura à donner des excuses publiques parce qu'il ne risquera pas d'en faire s'il n'y est pas contraint et forcé. J'espère aussi que tous ces journalistes qui ne méritent pas leur carte de presse auront sur les doigts d'une manière ou d'une autre. Il paraît qu'en droit français, nul n'est présumé coupable. Il serait bon de s'en rappeler. Ici, l'enseignante n'est même plus présumée coupable, elle est désignée coupable, mise à pied et jetée en pâture à la vindicte populaire.
Pourtant, il aurait été assez facile de creuser un peu le sujet puisque les enseignants du lycée Flaubert ont publié le communiqué de presse suivant :
COMMUNIQUE DE PRESSE DES ENSEIGNANTS DU LYCEE FLAUBERT
Les enseignants du lycée Flaubert sont atterrés et extrêmement choqués par l'emballement médiatique qui a suivi un incident de classe.
Dans un contexte émotionnel très sensible, des échanges verbaux entre une enseignante et sa classe ont été divulgués instantanément par un parent d'un élève de la classe, publiés immédiatement et sans vérification par organe de presse. L'identité de la collègue a été révélée.
L'article rédigé à charge qui a été immédiatement publié contient des approximations et un mensonge majeur : aucune minute de silence n'a été organisée dans cette classe.
Si des maladresses ont été commises, elles sont regrettables mais nous pensons qu'elles ne sont motivées par aucune volonté de prosélytisme, ni présupposé ou arrière-pensée politique.
La fragilité de notre collègue était connue par les services du rectorat.
Dans ces circonstances, nous pensons qu'elle doit bénéficier de la protection et de l'accompagnement de son administration.
Le calme et la sérénité sont plus que jamais nécessaires et nous demandons que les procédures existantes puissent suivre leur cours, sans que notre collègue soit jetée en pâture aux médias.
Sans préjuger des conclusions des procédures, nous apportons notre soutien moral à notre collègue.
Ce communiqué de presse est digne et sans commune mesure avec le torchon publié par les élèves :
Aujourd'hui, le vendredi 23 février 2012, nous commençions un nouveau chapitre en cours d'anglais, avec Mme XXX, intitulé "Nature Pride" (c'est-à-dire la fierté d'être un natif). Ce sujet traite du patriotisme des Indiens d'Amérique.
Mme XXX a tout d'un coup dérivé sur un autre sujet : l'affaire Mohamed Merah.
Il est tout d'abord inapproprié de parler de cette affaire en cours d'anglais et de plus elle a soutenu des propos qui nous ont tous outré voir choqué.
Mme XXX a clairement dit que Mohamed Merah était une victime, que le lien avec Al Quaida avait été inventé par les médias et "Sarko".
Elle a ajouté qu'il serait possible de faire une minute de silence pour cette "victime".
Voyons que nous étions en désaccord, elle nous a dit que nous devions sortir, ce que 16 élèves sur une petite vingtaine ont fait, les autres sont restés en essayant de comprendre ses propos.
Veuillez croire que notre acte était justifié et qu'il n'était en aucun cas dans le but de perturber le cours de Mme XXX.
Ceci s'ajoute au manque de respect qu'elle a envers ses élèves perpétuellement.
Pauvres chéris. Vous pouvez être reconnus responsables pénalement à partir de treize ans. J'espère qu'un jour où l'autre, sur cette affaire, vous le serez et que vous aurez à en payer les conséquences.
Cela n'a pas pu vous échapper, un quatrième opérateur de téléphonie mobile essaie d'entrer sur le marché français depuis quelques mois. Après des annonces fracassantes et des prix cassés, il a réussi à convaincre plus d'un million et demi d'abonnés à venir le rejoindre.
Certains esprits grincheux dont votre serviteur disaient à l'envi que la situation ne pourrait pas perdurer longtemps aux tarifs annoncés parce qu'un réseau n'est pas viable lorsqu'on ne couvre que 27 % de la population française et que le reste de la couverture est obtenue par un accord de roaming avec l'opérateur historique, accord qui entre nous a été refusé à Bouygues lors de son entrée sur le même marché. Il y a donc deux poids et deux mesures. Entre temps, France Telecom a pu constater que certaines cartes SIM prétendûment Free essayait de se connecter sur son réseau même si une station Free était à portée. Sans doute une erreur de paramétrage, laissons à Free le bénéfice du doute.
Puis est venue une première panne, étouffée parce que, comprenez-vous, c'est un tout nouveau réseau et que c'est normal. Non, justement, ce n'est pas normal. Le taux de disponibilité d'un réseau téléphonique doit être supérieur à une valeur fixéepar une autorité de régulation. Pour TDF, en 1996, le taux de disponibilité d'un faisceau hertzien, équipements de gestion compris, devait être supérieur à 99,95 %, soit moins de cinq heures d'interruption de service par an. Les stations et les faisceaux étant redondants, les interruptions de service sont largement inférieures et dans les faits de l'ordre de la dizaine de secondes.
Or hier, soit trois semaines après la première panne d'envergure, de nombreux abonnés de l'opérateur Free ont eu de grandes difficultés pour passer et recevoir des appels partout en France.
Nouveau raté pour Free Mobile qui a encore plié sous la charge ce mardi comme il y a trois semaines. Et comme il y a trois semaines, de nombreux abonnés Free, partout en France et quelque soit le réseau effectif utilisé (Free ou Orange en roaming), ont eu beaucoup de mal à passer ou recevoir des appels et SMS durant plusieurs heures.
L'incident s'est produit aux heures de pointe, en début de soirée. La situation serait revenue progressivement nominale en fin de soirée. Or le dimensionnement d'un réseau doit prendre en compte ces pointes. Au cas où Free l'ignorerait, cela se fait grâce à des lois d'Erlang. Je ne vais pas m'étendre mais c'est le b-a-ba du dimensionnement d'un réseau de télécommunication. Orange, de son côté, signale aimablement que le problème ne vient pas de chez lui même si ses propres clients ont aussi été touchés par la panne de Free. C'est de bonne guerre et pourquoi s'en priverait-il ?
L'incident d'il y a trois semaines provenait d'un dysfonctionnement d'un équipement de signalisation de Free Mobile. Cet équipement ne semble donc pas redondant. S'il l'est néanmoins, il serait peut-être temps de vérifier les bascules parce qu'un porte-parole d'Orange signale que les mêmes symptômes ont été observés hier en début de soirée. Les même causes provoquant les mêmes effets…
La première panne n'a donc pas servi de leçon et il risque encore d'y en avoir plusieurs autres surtout qu'on ne peut qu'émettre des hypothèses sur la source du problème. Sans doute l'infrastructure est sous-dimensionnée. Selon certains, le raccordement entre la station de base (l'antenne pour simplifier) et le reste du réseau de l'opérateur se fait en xDSL et non pas en fibre ou en faisceaux hertziens comme souvent chez les opérateurs de réseau. La capacité d'une station de base de Free est ainsi jugée bien moindre que celles des autres opérateurs, surtout en cas de trafic important.
Il paraîtrait que Free Mobile a pris le problème à bras le corps (sic). Reste à savoir quels seront les effets réels et tangibles pour les abonnés puisque si Free Mobile a attiré des abonnés avec des prix cassés et des forfaits sans engagement, les insatisfaits pourront retourner très vite vers des opérateurs un peu plus fiables selon le vieux principe qu'au dessus d'un certain prix, on paie une marque, mais qu'en dessous d'un certain prix, on n'en a que pour son argent.
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