Lorsque les journalistes essaient de parler de choses qu'ils ne connaissent pas, le résultat est la plupart du temps catastrophique. Il y a quelques jours, Dennis Ritchie est décédé. Il n'a pas eu de chance car sa disparition a été presque totalement éclipsée par celle d'un certain Steve Jobs.
Or quelques journalistes ont eu vent de cette nouvelle et ont tenté de rendre hommage à cet homme. L'un d'entre eux — d'un grand journal anglophone que je ne citerai pas ici — a même cru bon d'illustrer son papier par la photographie suivante :
Fig. 1: tête prétendûment attribuée à Dennis Ritchie
Alors, journaliste qui ne prend même pas la peine de vérifier tes sources, ce sourire goguenard appartient à Brian Kernighan, autre barbu toujours vivant et compère de Dennis Ritchie puisqu'il a effectivement écrit avec lui le très célèbre Kernighan et Ritchie, aussi connu dans le monde de la programmation informatique que le Proakis pour les gens qui font des communications numériques. Tu vas me dire, en pillant Audiard, qu'un barbu, c'est un barbu, et que, comme sa tête n'était pas aussi connue que celle de Steve Jobs, ceux qui ont vu la boulette ne sont pas nombreux. Certes, mais cela pose une question de fond : lorsque je vois le nombre de choses erronées qui sont assénées par des journalistes dans les domaines que je connais, j'imagine le nombre d'inexactitudes qu'ils affirment effrontément dans ceux que je ne connais pas.
La palme revient pourtant à Dominique-Seux-des-Échos, chroniqueur sur France Inter qui a dit ce matin dans le poste, aux alentours de 7h20, que Dennis Ritchie était l'inventeur — j'aime bien le terme, concepteur aurait été plus approprié — du système Unix, un système d'exploitation qui fait tourner tous les ordinateurs comme MacOS, Windows ou GNU-Linux qui s'en sont inspirés. J'apprends donc que Windows s'est inspiré d'Unix. J'aimerais bien savoir ce qu'il y a de commun entre un unixoïde quelconque et Windows. J'aimerais bien savoir aussi ce qu'il y a de commun entre un unixoïde quelconque et un système d'exploitation qui n'est ni Windows ni Unix. Unix a été conçu pour répondre à un besoin simple : proposer sur un mini-ordinateur de 1969 un système simple, multiutilisateur et multitâche orienté service et non ressource contrairement à Multics qui l'a précédé et à VMS qui l'a suivi. Je veux bien qu'un non spécialiste ne fasse pas la différence entre un Unix-based (façon BSD) et un Unix-like (façon Linux), mais ne pas faire la différence entre un Unix et un système Windows et se permettre d'en parler à la radio à une heure de grande écoute est assez lamentable.
Windows n'a strictement rien à voir avec Unix (sauf certaines parties de la couche réseau qui ont été honteusement pillées aux BSD). Même ses couches d'émulation POSIX sont tellement moisies qu'elles sont marquées comme dépréciées. En revanche, Windows a beaucoup pillé des systèmes d'exploitation comme OS/2 qui n'a strictement rien à voir avec un unixoïde, Flex/UniFLEX et CP/M, mais ne nous arrêtons pas à ces détails.
Oui, Dennis Ritchie méritait mieux que les entrefilets qui lui ont été consacrés. Mais il méritait aussi mieux que ce qui en a été dit ce matin. J'espère qui ne se retourna pas trop fort dans sa tombe…
Je suis un gros veinard, plusieurs grandes administrations refusent de m'oublier. Pourtant, j'ai déjà demandé — en particulier au fisc — qu'en vertu de la loi informatique et liberté, ils veuillent bien retirer mon adresse de leurs fichiers de prospection. Peine perdue, ces gens n'ont pas d'humour.
Donc, j'ai encore reçu un papier d'acompte pour que je leur renvoie un chèque de T.V.A. au plus tard le 16 octobre 2011. Je remplis donc cette déclaration et je cours à la Poste samedi dernier pour acheter un timbre, n'en ayant plus sous la main.
Il y a encore quelque temps, on pouvait s'adresser au guichetier pour avoir un timbre. On pouvait même acheter des timbres amusants. Je me souviens avoir in jour envoyé un courrier à cette belle adminsitration avec un timbre affichant fièrement des pouces de bambou… J'ai aussi envoyé un courrier avec un timbre représentant un pavot au R.S.I… On s'amuse comme on peut avec ces gens-là.
Aujourd'hui, c'est différent. Il faut utiliser pour fluidifier le trafic (sic) des automates parfaitement idiots. Dans ma poste à moi que j'ai la chance encore d'avoir, cette belle entreprise a cru bon de remplacer quatre guichets permanents par un guichet courrier (uniquement pour poster des recommandés ou récupérer des plis ou des colis), un guichet banque et deux automates dont l'un d'eux n'accepte même pas la monnaie. Autant dire que si les guichetiers s'ennuient la plupart du temps, les files devant ces deux automates sont largement plus longues qu'auparavant. C'est sans compter non plus sur l'imagination de l'équipe de développeurs qui a programmé ces bornes automatiques et qui les rend encore moins aimables que les préposés de la poste parisienne. Par ailleurs, si vous faites bien attention, l'ergonomie des choses en question varie subtilement d'une fois à l'autre, ce qui est très déroutant.
Je cherchais donc bêtement un timbre en tarif rapide, le timbre tout bête à 60 centimes. Tarif rapide. Il faut, pour les plus jeunes expliquer que la poste était capable il y a vingt ans d'acheminer le courrier d'un point de la métropole à un autre en moins de vingt-quatre heures et que ce service fonctionnait. Le pli mettait moins de vingt-quatre heures parce que le tarif dit maintenant abusivement rapide était intitulé tarif tri de nuit. Le timbre était rouge et tranchait avec le timbre lent, vert, correspondant au tri de jour, donc à un acheminement non plus à J+1, mais à J+2. C'était parfaitement logique et, lorsque l'on présente les choses comme cela, on comprend aisément la différence de prix.
Aujourd'hui, la Poste présente un tarif à J+4, que nous appellerons vert écolo pour ne pas confondre avec le vert pas écolo du tarif lent, qui coûte 57 centimes (contre 55 pour le tri de jour qui arrive normalement à J+2). Et ces fameux automates ne proposent par défaut qu'un timbre à 57 centimes. Pour obtenir sa vignette à 60 centimes, il faut vraiment le vouloir, elle est cachée au fond d'un menu que j'ai eu beaucoup de mal à trouver.
Fig. 1 : authentique timbre écologique, enfin, c'est la Poste qui l'affirme
Je dois avoir mauvais esprit, mais de là à dire que la Poste cherche à ne vendre que des timbres verts écolo, il y a un pas que je franchirais allègrement d'une enjambée svelte et élégante. Pour brosser un tableau rapide, nous avons aujourd'hui à la Poste trois tarifs pour un pli de moins de vingt grammes :
Pour justifier la différence de prix avec le tri de jour, la Poste affirme haut et fort que 95% du courrier affranchi avec ce timbre est distribué à J+2 et surtout que l'acheminement du courrier est écologique et lutte contre l'effet de serre. Oui, enfin, bon, lorsqu'on lit attentivement les notices, on parle surtout de J+4.
Et là, je me demande si les marketteux ne sont pas encore en train de nous prendre pour des truffes. D'une part, j'ai assez utilisé les vols de l'Aéropostale pour savoir à peu près ce qu'ils transportent. Je ne sais pas si vous savez ce qu'est l'Aéropostale. Pour faire court, le premier avion du matin entre Paris et les grandes villes de province est aux couleurs de l'Aéropostale, émanation d'Air France. On peut voyager sur ces vols, quasiment au milieu des sacs de courrier. C'est très pratique lorsqu'on doit assister à une réunion à 9h00 à Toulouse ou à Nice et, ces avions étant relativement petits, ils ne transportent qu'une part négligeable du courrier à destination de ces métropoles, certainement la part qui n'a pu être traitée avant le départ du train régulier. D'autre part, pour les liaisons entre grandes villes, je sais parfaitement que l'immense majorité du courrier prend le train puisqu'il existe des trains, même des TGV, aux couleurs de la Poste.
Il s'agit donc dans cette histoire de faire croire que le courrier sera écologique avec une distribution à J+4 alors que rien ne nous garantit qu'il sera plus écologique que l'actuel tarif tri de jour, deux centimes moins cher. En d'autres termes, le timbre dit lent a subi une augmentation sous prétexte d'écologie.
Par ailleurs, si j'arrive à comprendre comment réduire les émissions de gaz à effet de serre par lettre de moins de vingt gramme entre Paris et Nice (utilisation d'un TGV de nuit plutôt que de l'avion de l'Aéropostale, ou plus simplement tri de jour avec un train SNCF normal), j'ai beaucoup de mal à imaginer comment réduire l'impact écologique d'une lettre envoyée d'Antony à Argenteuil qui risque fort de ne jamais mettre une lettre dans un avion ou même un train. Faudra-t-il que la Poste engage des marathonien exclusivement élevés sous la mère et labellisés bio pour ce genre de courrier ?
Et lorsque l'on prend la peine de regarder quel est le pourcentage du courrier traité par la Poste qui arrive dans notre boîte aux lettres et qui serait en informatique appelé du doux nom de spam, on se dit qu'il existe bien d'autres moyens d'être écologique. En particulier, il suffirait de rendre plus cher l'envoi de toute cette publicité au lieu de proposer des tarifs de routage en nombre.
L'écologie a vraiment bon dos !
J'ai toujours refusé de circuler en véhicule Diesel. Je fais une exception pour les véhicules lourds, mais le problème et le moteur sont totalement différents de ceux des véhicules légers. Dans certains pays — je pense à certains pays du proche et du moyen Orient, dont certains ne sont même pas producteurs de pétrole —, il est même interdit de rouler au Diesel.
En France, on subventionne depuis les années 1970 le carburant Diesel et on arrive même à l'aberration suivante d'envoyer de l'essence aux USA alors qu'on importe leur Diesel. Les énarques français ont une vue tellement courte que pas un seul ne s'est rendu compte que, le Diesel étant un mauvais carburant et un déchet de distillation, il fallait d'une part consommer de l'essence pour en obtenir, mais aussi accepter une pollution nettement plus importante.
Durant des années, on a essayé d'améliorer le moteur Diesel. Effectivement, un moteur actuel pollue moins qu'un Indénor monté sur un Citroën Type H ou une Peugeot 404. Mais sa pollution est beaucoup plus nocive que celle issue d'un moteur à essence, même fonctionnant au carburant plombé. Et les différents filtres à particules ne changent presque rien à l'affaire. C'est juste une caution pour continuer à vendre des poêles à mazout sur roulettes.
Mais pour les foules, on a continué à fustiger le moteur à essence en comparant des torchons et des serviettes sous prétexte de lutte contre l'effet de serre donc contre les émissions de dioxyde de carbone. Et là, effectivement, le moteur Diesel émet nettement moins de dioxyde de carbone que son homologue à essence. Mais alors, qu'est-ce qu'il émet comme dioxyde d'azote, parficules fines et autres polluants divers et variés, et bizarrement jamais comptabilisés dans les études !
Aujourd'hui, on commence à peine à s'apercevoir que le Diesel n'est pas la panacée et surtout qu'il pollue. Depuis des années, les études montrent à qui veut bien les lire qu'il est inconcevable au regard des risques sur la santé publique d'avoir un parc automobile diésélisé. Il est plus que temps que les hommes politiques s'en émeuvent. Le dernier rapport montre en effet que si le transport automobile est responsable d'une grande partie de la pollution de nos villes, la part de la pollution due exclusivment aux véhicules Diesel dépasse les 90% de cette pollution d'origine automobile. Cela commence à faire réfléchir.
Et les mêmes de réfléchir à interdire les véhicules Diesel âgés dans les cœurs des villes pour que l'air y soit plus respirable. C'est idiot, il suffit de ne plus subventionner le Diesel face à l'essence classique, voire de la taxer plus en raison de la pollution engendrée et le problème disparaîtra très rapidement. On ne roule pas en France au Diesel parce que le français cherche à polluer le plus possible, mais parce qu'on lui explique depuis près de quarante ans que le Diesel, c'est bien, ça envoie moins de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, et surtout que c'est quand même bien moins cher à l'usage que le moteur à essence. On lui explique même que la durée de vie de sa voiture est plus grande avec un moteur Diesel qu'avec un moteur à essence, ce qui est un argument spécieux puisque la durée de vie d'un moteur à essence de bonne facture et régulièrement entretenu est de 500 à 600000 km, soit largement plus que la durée de la vie du châssis !
On fait encore une histoire de quelque chose qui n'aurait jamais dû exister. On paie aujourd'hui les choix énergétiques aberrants des années 1970 et on va les payer au prix fort d'autant qu'on ne prend pas la mesure du risque. Il ne s'agit pas d'interdire dans certains endroits les véhicules Diesel, mais de s'arranger pour que la part de ces véhicules diminue d'année en année en les pénalisant financièrement parlant. Je ne vois pas en effet comment on pourra interdire à quelqu'un de se rendre quelque part avec un véhicule Diesel qui a été subventionné par l'état quelques années auparavant. Les cours de justice vont apprécier, de même que les propriétaires de ces véhicules qui auront l'impression d'être les dindons de la farce.
Je suis tombé hier sur deux articles très intéressants, l'un étant la suite de l'autre, mais certainement sur des sites différents pour ne pas être censurés :
Cela me rappelle un certain nombre de mésaventures que j'ai pu avoir avec notre belle administration française que le monde entier, paraît-il, nous envie. Je n'ai jamais eu l'occasion de passer la nuit devant une sous-préfecture de banlieue parisienne. En revanche, j'ai eu l'insigne privilège d'attendre depuis tôt le petit matin devant les portes de la préfecture de police de Paris, rue de Lutèce. Et pourtant, je suis tout ce qu'il y a de plus français (modulo le fait qu'aucun de mes grands parents n'est né ni français ni en France en raison des frontières mouvantes de l'est de la France au début du XXe siècle).
J'ai pu voyager pour raisons professionnelles dans des pays quelque peu bizarres et que je ne vous recommande pas vigoureusement. Comme preuve, j'ai un passeport qui m'interdit toute entrée dans des lieux de liberté comme les États-Unis d'Amérique ou plus prosaïquement Israël. Et dans ces pays, j'avais besoin de mon permis de conduire. Pour ne pas avoir de problème en cas de contrôle, je partais avec les poches pleines de permis de conduire internationaux. La police du coin pouvait m'en confisquer pour arrondir ses fins de mois, il m'en restait toujours d'autres en poche.
Il y a quelques années, l'Automobile Club de France avait encore délégation pour établir ces permis internationaux qui ne sont valables que trois ans. Je dois préciser que ces permis internationaux ne sont valables en France qu'adossés au permis français. Ils n'y ont donc aucun intérêt et il n'y a aucun risque que l'on circule sans permis ou avec un permis annulé. Qu'à cela ne tienne, une circulaire interdit depuis quelques années l'établissement d'un tel papier par autre chose que la préfecture ou la sous-préfecture de son domicile.
Je passe donc à l'antenne de la préfecture du XIe arrondissement de Paris, mon lieu de résidence habituel en France. J'y apprends que ce papier est tellement compliqué à faire qu'il me faut me rendre à la préfecture de police, la grande bâtisse de la rue de Lutèce. Passant régulièrement devant l'entrée de ce bâtiment, j'imaginais la queue qu'il me faudrait affronter. J'arrive donc un matin, vers les six heures, pour une ouverture des guichets à 9h00. Vers 14h00, j'arrive à pénétrer dans la cour du bâtiment où se tient une autre queue qui m'oriente vers la bonne entrée puis vers le bon guichet. Je continue à faire la queue et, vers 17h00, on m'appelle à un guichet derrière lequel trône sur un tabouret de style indéfinissable, peut-être fin René Coty-début Charle De Gaulle, un fonctionnaire tout droit sorti d'un roman de Kafka. Je vous jure que le type avait une barbe taillée à la façon du début du XXe siècle et portait un costume en velours côtelé. Cela ne s'invente pas.
Je lui explique ma requête. Ayant l'habitude de demander ce genre de papier, j'avais toutes les pièces nécessaires sur moi. Heureusement, parce que personne n'est capable de vous dire ce qu'il faut et que, presque naturellement, il est impossible d'obtenir ces renseignements sans se déplacer. À l'Automobile Club, cela me coûtait un timbre fiscal de 17 FF et cinq minutes, le temps que l'employé téléphone à la préfecture pour savoir si mon permis était valable puis appose un coup de tampon devant les catégories de véhicules autorisées.
Là, il m'a fallu plus d'une heure. Le type en face de moi n'avait pas une plume Henry ou Sergent-Major (la pire de toute, trop rigide, mais qui a tellement fait pour la gloire de l'armée française qu'on le lui pardonnera), mais c'était tout comme. Il a calligraphié, avec des pleins et déliés, mon nom et mon adresse avec la langue au coin des lèvres. Ça lui a pris dix minutes. Puis il fallait qu'il fasse une photocopie des pièces. Il cherche donc sur ce qui lui sert de bureau un trombone pour ne pas perdre les deux pièces à photocopier. Dans son fatras, il lui faut quelques instants pour retrouver la boîte et je le vois avec un geste auguste — au moins vingt-cinq ans d'entraînement pour arriver à un tel résultat, lent et magnifique — choisir le trombone idoine et lier les deux feuilles avec le bout de métal choisi avec tant de soin. Le voyant chercher un tel accessoire, je pensais naïvement que la photocopieuse était située trois étages plus haut. Même pas, je vois mon interlocuteur se lever et faire trois pas en direction d'une photocopieuse cachée à mes regards, mais à seulement deux petits mètres de moi. Là, il a fallu enlever le trombone qui ne tenait pas sur cette machine et le type est revenu poser ce trombonne sur son bureau ! Et l'aventure a continué jusqu'à plus de 18h00.
Tout étant mis bout à bout, je suis arrivé à la préfecture de police à 6h00 pour la quitter à 18h00 pour obtenir un papier qui pouvait s'établir en moins de cinq minutes par une personne normalement constituée.
Mais mes aventures avec la préfecture de police ne se sont pas arrêtées là. J'ai acheté il y a presque dix ans une DS23 immatriculée à Paris. Cette voiture était l'automobile personnelle de l'ancien ambassadeur de Suisse à Paris. Mais elle avait passé quelques années en Suisse, lors de la retraite de son propriétaire, donc sans contrôle technique tout en gardant son immatriculation dans le département de la Seine. Pour la vente, j'avais en ma possession un contrôle technique vierge de moins de six mois. Il m'a été impossible d'obtenir un certificat d'immatriculation à Paris parce qu'il me manquait deux contrôles techniques correspondant aux années que ce véhicule avait passées en Suisse. J'ai passé plusieurs jours à essayer de trouver quelqu'un d'intelligent en leur signalant que leur attitude était hors la loi. Peine perdue, personne n'a voulu me donner de certificat d'immatriculation. J'ai donc circulé durant plusieurs mois avec une carte grise rayée, en me demandant ce qui m'arriverait si j'étais contrôlé, jusqu'au jour où je suis allé à la sous-préfecture de Brive-La-Gaillarde, ayant une maison dans le coin. En moins de cinq minutes, j'ai obtenu mon certificat d'immatriculation avec exactement les mêmes papiers. Muni de ce papier, je raconte mes mésaventures et j'apprends que la préfecture de police de Paris est connue pour ce genre de faits. La question qui se pose est surtout de savoir comment j'aurais pu faire si je n'avais pas pu immatriculer ce véhicule ailleurs qu'à Paris.
Dans la même veine, j'ai essayé de déclasser un véhicule. Je m'explique. Je possède un authentique poids lourd Citroën qui était homologué en véhicule léger et en véhicule lourd. La carte grise indique véhicule lourd et je voulais simplement le passer en véhicule léger pour ne pas avoir à passer un permis poids lourd. Peine perdue. C'était à moi de présenter un papier d'homologation du véhicule. Or les archives Citroën ne m'étaient d'aucun secours puisque la carrosserie et l'homologation finale était l'œuvre d'Heuliez qui n'a pas été en mesure de me fournir le papier. Je devais donc passer une homologation selon les critères actuels (pour un véhicule des années 1950) et surtout un crash test ! J'aime autant vous dire qu'après plusieurs jours de discussions vaines, j'ai perdu mon calme !
Et on nous vente la qualité de l'administration française. Pire, on nous fait accroire que bien des pays voudraient avoir une telle qualité de service.
Pourtant, j'étais à Madagascar lors des fameuses lois Pasqua. En France, personne n'en a vraiment entendu parler. J'ai juste été une victime collatérale de ces lois ayant vu mon titre de séjour passer de quatre-vingt-dix jours à trente après plus de six semaines dans le pays. Je me suis donc retrouvé malgré moi dans la situation d'un sans papier. J'ai donc dû me débrouiller pour renouveler ce fameux titre de séjour, ce qui ne m'a pris que trois jours au ministère de l'immigration malgache, et encore, parce que je ne connaissais pas la procédure.
Qui donc est sous-développé ? Comment se permet-on encore de donner des leçons au monde entier ?
La chance s'acharne peut-être contre moi, ou plus simplement deviens-je paranoïaque en prenant de l'âge. Je ne sais pas. Le 15 avril dernier, comme tous les ans, j'ai payé par chèque — et non par TIP — le premier appel de mes cotisations à une caisse de retraite de profession libérale. C'est la première fois que je règle par chèque, puisqu'à la suite d'un problème avec une banque qui se targue actuellement sur France Inter d'être la banque des entreprises et des professions libérales, je n'avais plus la possibilité d'utiliser mon compte. Comment vous dire, mais lorsque j'entends ce slogan ventant, juste avant les cours de la bourse, une banque qui m'a planté en huit ans plusieurs millions d'euros hors taxe de chiffre d'affaire en raison de l'incompétence de ses chargés de clientèle professionnelle, l'envie de passer mon poste de radio par la fenêtre me surprend ! Peu après, reprenant mes esprits et constatant que mon vieux poste ne m'avait rien fait, une envie irrépressible de briser les noisettes de l'écureuil m'envahit…
Or donc j'ai envoyé un chèque par la poste, n'ayant pas la possibilité de me déplacer à Beauvais pour porter moi-même mon chèque au service de traitement de l'organisme en question. Pour moi, l'affaire était réglée. Je n'ai pas eu de courrier de cette caisse de retraite jusqu'à mon second appel de cotisation où la totalité de l'année m'était demandée. Je vérifie dans mes comptes et constate un règlement à la fin du mois d'avril. Ne comprenant pas trop, je me déplace dans les locaux parisiens de ce bel organisme. La rue n'est pas l'une des plus affriolante de Paris, mais en entrant dans les locaux, j'étais rassuré, je savais maintenant où passait le montant de mes cotisations. J'aimerais assez voir les comptes de cette caisse pour savoir quel est le pourcentage redistribué aux cotisants et surtout quel est le budget de fonctionnement annuel de cette belle entreprise. Passons.
Après quelques minutes d'entretien et de recherche, j'apprends que mon chèque n'a jamais été reçu par la caisse. C'est dommage puisqu'il a été tiré de mon compte. Mais comme la comptabilité y est largement plus rigoureuse que celle de l'URSSAF — j'ai eu un extrait de ma situation en moins de trente secondes alors qu'après huit mois de bataille avec l'URSSAF, je ne sais toujours pas où j'en suis —, une recherche a été immédiatement faite par montant de chèque, numéro de chèque, numéro de compte. Résultat au bout de quelques minutes : rien. Et j'entends la brave dame me dire que cela leur arrive régulièrement, que dans la distribution du courrier, il arrivait fréquemment que des chèques disparaissent et soient encaissés sur d'autres comptes et que, compte tenu de ce qui s'est passé, ils m'accordaient un délai exceptionnel jusqu'au 15 janvier 2012 pour régler mon dû.
C'est bien. Ce serait encore mieux s'ils s'occupaient directement de la plainte qui risque de s'ensuivre, à moins qu'ils ne soient pas sûrs de la non réception de ce chèque.
Je vais donc commencer par demander sur quel compte ce chèque a été crédité. J'espère seulement que s'il ne s'agit pas du compte BNP-Paribas de cet organisme, il me sera possible de faire fonctionner mon assurance moyens de paiement… Je prendrai assez mal le fait de devoir régler une troisième moitié de mes cotisations annuelles.
À suivre…
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