Dennis MacAlistair Ritchie n'est plus. Si vous n'êtes pas un habitué du monde informatique, son nom ne vous dira rien. Il était pourtant l'un des pères de l'informatique moderne puisqu'il a créé le langage C puis développé un système d'exploitation appelé UNICS — en réaction à MULTICS —, puis Unix et qui connaîtra un tel succès que, plus de quarante ans après sa création, il occupe toujours une place de choix. C'est en partie grâce à lui que le réseau internet fonctionne puisque, à tous les niveaux, les modems, les routeurs et même les serveurs informatiques utilisent un système d'exploitation issu plus ou moins directement de ses travaux.
Fig. 1 : Authentique barbu des Bell Labs
Donc, mécréants qui me lisez, pensez à faire derrière vos écrans une minute de silence pour ce grand homme, certainement moins médiatique que Steve Jobs, mais largement plus révolutionnaire.
Hier était une journée de grève et de manifestations festives à grands coups de buvettes et de stands saucisses sur le boulevard du Temple. Pourtant, bizarrement, le courrier fut distribué à l'heure, chose rare depuis quelque temps. J'ai ainsi pu trouver dans ma boîte aux lettres une missive de l'URSSAF, missive qui comme d'habitude était daté du début du mois d'octobre et avait dû être acheminée par char à bœufs. J'en arrive même à me demander si les courriers de l'URSSAF ne sont pas sciemment antidatés, n'imaginant pas un seul instant la poste décider de mettre plus de temps à acheminer les courriers de l'URSSAF que les autres.
Je m'attendais à recevoir un courrier me signalant que j'avais assez payé de cotisations pour l'année 2010. Fausse alerte puisqu'il s'agissait d'un courrier haineux et à peine poli m'établissant une taxation d'office sur le quadruple de mes revenus de 2009 parce que « sauf erreur de leur part, [ils] n'ont pas reçu ma déclaration de revenu de 2010 ». Ce papier a pourtant été envoyé par voie électronique, puis par papier. Ils ne peuvent donc pas dire qu'il ne l'ont pas reçu. Je veux bien à la rigueur qu'ils ne l'aient pas traité, ce ne serait pas la première fois.
Sauf erreur de leur part ! Il y en a beaucoup, à l'URSSAF, d'erreurs de leur part. Je n'arrête pas d'essuyer leurs erreurs et leurs incompétences diverses et variées et je suis un peu fatigué. Je trouve déjà qu'en tant que profession libérale je paie énormément de charges URSSAF sans n'avoir aucun droit puisque dans ces charges ne figurent ni la sécurité sociale (oui, les professions libérales ne sont pas couverts par la CPAM et paient plein pot des assurances privées), ni les caisses de retraites, ni tout ce qui fait la protection sociale du salarié. Mais je trouve aussi inadmissible la façon dont cette administration se fiche ouvertement de la tête de ses heureux cotisants. Rien qu'à cause d'eux, je serai vraiment heureux le jour où tous les membres de la fonction publique ou assimilés seront notés sur leurs résultats, pourront être licenciés sur faute ou tout simplement seront responsables de leurs erreurs. Je ne compte plus les heures perdues en raison de leur incurie.
Je vous fait un historique de la situation tellement celle-ci est amusante. En 2005, j'ai reçu un certain nombre d'appels de charge envoyés postérieurement à la date limite de règlement. Naturellement, même en bataillant, je me suis retrouvé à payer des pénalités de retard. Qui irait au tribunal faire valoir ses droits pour quelques centaines d'euros. L'URSSAF le sait et en joue. J'ai dont autorisé ce fleuron de l'administration française à prélever le montant des cotisations directement sur mon compte tout en veillant scrupuleusement au grain.
Mais j'ai déménagé et donc changé de centre URSSAF. Tout transfert de compte est impossible. Pour l'URSSAF, il faut licencier ses salariés pour les réembaucher immédiatement à l'autre bout de la France. Mais je ne savais pas qu'il fallait que je fasse la même chose en tant que profession libérale. Naturellement, personne ne me l'a dit et je suis tombé sur le pot aux roses en début d'année 2011 parce qu'il fallait que je rembourse à titre personnel de la TVA. Mon numéro SIRET n'existait plus et mon centre d'URSSAF actuel prélevait des cotisations sur un numéro SIRET inexistant alors que mon ancien centre n'appelait plus de cotisation sur un numéro existant et non radié. Cela n'a duré que quatre ans, une paille, et durant quatre ans, personne dans cette belle administration ne s'est rendu compte du problème, preuve s'il en est que les dossiers sont parfaitement gérés. Là, j'avais un peu l'impression d'être dans la peau de Joseph K. et mon épouse, sur un simple coup de téléphone, sans aucun écrit, a réussi à me faire radier de mon ancien centre pour me créer dans le nouveau, le transfert des dossiers étant impossible, ces gens ne se parlant pas.
Je peux donc, sur la foi d'un seul coup de téléphone, réussir à radier le SIRET de n'importe qui sans apporter la preuve de mon identité. Je trouve le sérieux de cette administration tout à fait remarquable. Pour la certification ISO 9001, il faudra repasser.
Ce qui est assez amusant, c'est que si mon dossier n'a pas été porté d'un centre à un autre sans une radiation et une recréation de personne morale, mon autorisation de prélèvement, elle, a réussi, je ne sais comment, à faire les huit cents kilomètres entre les deux centres. De là à dire qu'ils me prennent encore pour une truffe, il y a un pas que je franchirai allègrement !
Et je reçois il y a deux mois un courrier grâce auquel j'apprends que l'URSSAF s'est trompée dans le calcul de mes charges 2009 et que je vais recevoir un appel supplémentaire, une paille, de pas loin de 2000 euros qui sera mis en recouvrement immédiatement. En langage urssafien, cela signifie « par retour de courrier quel que soit l'état de vos finances même si c'est nous qu'avons fait une grosse connerie ». Et je reçois encore hier un papier me signalant que ma déclaration de revenus pour l'année 2010 ne leur est pas parvenue.
Alors là, c'est le pompon ! Cette année, déjà, j'ai eu la visite d'un huissier me demandant règlement de charges que j'avais déjà réglées, certes en retard, et j'ai eu à prouver extraits de compte à l'appui que mes chèques avaient été tirés. J'ai demandé un extrait de mon compte dans leur grand livre pour savoir où j'en étais et s'il me restait encore des choses à payer pour mes salariés et je n'ai reçu qu'un fichier Excel que, trivialement, j'appellerais un torche-cul, et surtout qui ne reflète ni les montants des règlements envoyés (montants erronés et moyens de paiement aléatoires) ni même leurs dates d'encaissement (dates folkloriques) ! Et maintenant, une taxation d'office sur une rémunération de plus de soixante mille euros avec prélèvement d'une somme assez rondelette le 7 novembre puis le 6 décembre sur mon compte courant.
Je prends donc mon téléphone pour appeler les lignes directes des personnnes qui s'occupent de ce dossier. Borné, j'essaie même les numéros adjacents jusqu'à ce que quelqu'un daigne décrocher son téléphone. Peine perdue, personne ne répond, j'aurais dû m'en douter puisque j'ai déjà passé des heures à faire sonner ces téléphones sans réel succès. Avant 10h00, il n'y a personne. Après 16h00, il n'y a plus personne non plus. Entre 12h00 et 14h00, c'est la pause déjeuner. Le mercredi, c'est le jour des enfants et, entre les pauses café ou cigarettes, il y a peut-être quelqu'un qui traite votre dossier ! Alors, en plus, un jour de grève, il ne faut pas trop rêver ! Et la dernière fois que j'ai pu avoir quelqu'un, j'ai pu entendre que c'était la faute des 35 heures ! J'ai beau calculer, je n'arrive pas à 35 heures de travail hebdomadaire par tête de pipe ! En étant optimiste, je veux bien concéder la moitié tout en n'étant pas vraiment sûr que tout le temps de présence soit réellement du temps travaillé. Je me suis donc rabattu sur le numéro surtaxé de la plate-forme téléphonique de l'URSSAF car je voulais bêtement savoir où en était ce dossier et corriger les informations soi-disant manquante. Je dis soi-disant parce que le papier en question que, sauf erreur de leur part, n'a pas été envoyé à l'URSSAF, l'a été avec un chèque et qu'il faudra me justifier sérieusement comment ce papier ne leur est pas arrivé alors même que le chèque dans la même enveloppe a été tiré...
Et là, rien à faire. La seule réponse qu'on m'a faite est que « nous sommes désolés, mais nous ne pouvons rien faire ». Je signale à la brave dame, sans perdre mon sang froid puisqu'avec eux je commence à avoir une certaine habitude, que si c'était comme ça, ce sera très simple, je leur retirerai l'autorisation de prélèvement et on s'expliquera. La seule réaction a été de me raccrocher au nez, ce que je dois dire ai apprécié.
Je n'ai rien contre la fonction publique en général. Ni d'ailleurs contre les organismes de collecte de charges, même si je trouve parfois exorbitants les montants demandés aux professions libérales lorsque je les mets en regard de la protection que l'on peut espérer. Je ne suis pas en train de discuter de ces montants, mais du traitement des dossiers et des cotisants par cet organisme qui a dans les faits tous les droits. C'est le seul organisme qui peut directement envoyer un huissier pour réclamer des sommes injustifiées et c'est toujours au cotisant de prouver sa bonne foi ou de justifier qu'il a payé jusqu'au dernier centime. Par ailleurs, il est inadmissible que cet organisme ne soit pas capable de sortir un état réel du compte d'un cotisant et non un copier/coller d'un tableau quelconque ne correspondant à rien dans une feuille Excel. Et lorsque je leur ai fait part de leurs erreurs, la seule réponse a été qu'ils avaient peut-être encaissé mes règlements sur un autre compte ! Sans commentaire…
Je crois que je suis pour le salaire au mérite, au moins à l'URSSAF. Il est vraiment temps de faire quelque chose !
Tous autant que vous êtes, vous avez dû entendre d'une oreille distraite les annonces publicitaires pour que les entreprises prennent des futurs collaborateurs en alternance. Déjà, je trouve un tantinet bizarre d'appeler un salarié un collaborateur même si je n'habite pas Vichy. Je préférerais qu'il soit appelé tout bêtement un salarié. Un collaborateur est étymologiquement celui qui travaille avec quelqu'un d'autre. Dans l'acception moderne, il y trouve un intérêt au moins financier puisque l'on prend la peine de l'appeler bénévole lorqu'il n'est pas rémunéré. Un collaborateur, c'est avant tout quelqu'un de confiance qui travaille avec vous indépendamment de toute rémunération. Sa motivation est tout autre.
Or, depuis quelques années, le salarié est devenu collaborateur en même temps que son intérêt pour une entreprise disparaissait au profit de son salaire. Pire, j'ai de plus en plus l'impression que lorsque je donne un chèque de fin de mois à un salarié, je m'acquitte d'un obligatoin sociale totalement décorrélée du travail effectué. Le salaire est un dû. Comment peut-on appeler collaborateurs des personnes qui peuvent nuire à une entreprise et qui n'ont pas les mêmes motivations qu'elle ? La motivation d'un patron de PME est de survivre, et déjà ça, c'est bien. La motivation d'un salarié, c'est d'avoir son salaire à la fin du mois que cette entreprise aille bien ou non. Ce n'est pas son problème. Et s'il peut avoir son salaire en en faisant le moins possible, c'est encore mieux.
Et là-dessus, on nous vante les avantages de l'alternance. L'alternance. Personnellement, j'ai donné. J'ai eu des ingénieurs formés en alternance, de ceux qui ont fait vingt ans de cours du soir au CNAM. Ces gens étaient excellents parce qu'il fallait avoir une motivation à toute épreuve pour suivre les cours du soir jusqu'à des heures avancées de la nuit tout en gardant des parkings le jour et en passant avec succès tous les diplômes intermédiaires entre le BEPC et le diplôme d'ingénieur d'état. J'ai aussi eu d'autres personnes en alternance et c'était nettement moins glorieux.
En effet, j'ai essayé de trouver un commercial en alternance. Leurs prétentions salariales étaient indignes surtout pour des gens qui ne savaient pas écrire une phrase en français sans que je sois contraint à la caviarder tant la langue était indigente. La seule personne que j'ai trouvée était une ukrainienne, qui elle parlait et écrivait un français impeccable, et surtout travaillait au tarif normal de l'alternance. Comprenez-moi bien, je ne prétends pas que l'alternance ne doit pas être rémunérée, mais l'alternance a un coût direct pour l'entreprise (le salaire de la personne ainsi que ses charges : URSSAF, Pôle-emploi, mais aussi électricité, chauffage, bureau, téléphone…) et un coût indirect (les heures des autres salariés passées à encadrer la personne en alternance et à discuter avec les professeurs ou les recevoir) qu'il ne faut pas négliger. Dans de bonnes conditions, pour chaque personne prise en alternance, il faut ajouter un mi-temps pour l'encadrement. On peut donc remettre en perspective le millier d'euros nets versé à cette personne pour 60% d'un temps plein.
La question est donc la suivante : comment se fait-ce que je n'ai pas réussi à trouver une personne de nationalité française pour occuper ce poste ? Je demande peut-être trop en exigeant d'un commercial qu'il sache à peu près s'exprimer en français et aligner quelques mots sans fautes d'orthographe ou de grammaire. Je demande peut-être trop aussi en refusant de payer quelqu'un en formation bien au-delà de sa valeur réelle. Ou alors le problème se situe-t-il dans le système éducatif qui n'oriente vers l'alternance que ceux qui sont incapables de faire autre chose, ceux qui restent sur le bord du chemin « normal ».
La réponse à cette question, je l'ai trouvée assez facilement en engageant une secrétaire de direction en alternance. Secrétaire soi-disant trilingue. Tu parles ! Mon allemand rouillé et mon anglais appris sur le tas — je ne vous donnerai pas ici le prénom du tas — étaient meilleurs que les siens ! Si seulement elle avait su écrire sa langue maternelle correctement ! Et c'est sans compter les absences injustifiées, les retards, les bourdes diverses et variées, un avortement dont j'ai dû m'occuper — je vous arrête tout de suite, je n'y étais pour strictement rien —, et son incapacité chronique à se servir d'un téléphone pour autre chose que des appels personnels. Après plusieurs recadrages en bonnes et dues formes, je l'ai licenciée pour fautes lourdes, ce qui m'a coûté un prud'homme que j'ai gagné tant son attitude était inadmissible sur tous les plans.
Ainsi, présenter l'alternance comme une solution, qui plus est en faire une publicité, est assez incongru. L'alternance n'est pas un mauvais système en soi, mais il faut trier les candidats et il ne s'agit pas d'orienter vers l'alternance ceux qui ne sont pas capables de suivre des études « normales » car l'alternance est un système dur qui a des avantages (le fait de connaître son métier pour l'avoir pratiqué) et des inconvénients (il faut être sérieux parce que si l'encadrant n'a pas le temps ou le courage de forcer l'étudiant à faire ce qu'il doit faire, le résultat peut être catastrophique). Et il ne faut surtout jamais oublier que ce système coûte cher aux entreprises, bien plus si l'entreprise veut former correctement quelqu'un en alternance que ce qu'elle peut récupérer en allègement de charges. L'impression, vu d'un chef d'entreprise, est de former quelqu'un en contrat à durée déterminée, en payant pour cette formation, avec la hantise que ce quelqu'un passe à la concurrence une fois sa formation effectuée. Son problème est aussi de tomber sur un candidat qui se retrouve chez lui parce qu'il y a chauffage et lumière et qu'il fait un peu froid dehors.
Il ne s'agit donc pas de faire de la publicité pour l'alternance. Il s'agit de rendre l'alternance réellement attractive pour les entreprises. Et cela passe par un contrat de professionnalisation qui devient automatiquement un CDI avec obligation de rester dans l'entreprise durant un certain nombre d'années. Cela passe aussi par un crible sévère et sérieux des candidats, donc par une réforme complète du système éducatif. Promettre des allègements de charges à des patrons de PME qui voient défiler des candidats aux formations en alternance et qui ont déjà été confrontés au problème ne sert à rien.
Dexia va être démantelée. Coupée en deux, pour mettre les actifs dits toxiques dans une bad bank. Je n'ai pour ma part jamais entendu parler de good bank. Je ne sais pas si c'est un signe, mais ça devrait faire réfléchir.
« Le Roland Barthesse a claqué comme une fausse note à Pleyel » a déclaré Philippe Sollers.
Souvenez-vous des paroles qu'a tenues notre président bien aimé — je dis bien aimé parce qu'il y a peut-être des agents des renseignements généraux qui me lisent — alors qu'il n'était encore que ministre de l'intérieur :
Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle ! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen !
On peut n'avoir aucune forme de culture d'aucune sorte. Pierre Desproges signalait déjà qu'il était possible comme Georges Marchais de faire une très belle carrière politique en restant persuadé toute sa vie que Berthier, Marceau et Périphérique étaient des maréchaux d'empire.
Mais Georges Marchais, à l'inverse de Nicolas Sarkozy, était passé après l'adoption du programme commun du rôle de premier ennemi de la droite française à celui de premier humoriste politique. Jamais il n'a eu de réelle influence dans les salons feutrés de la république. On ne peut pas en dire autant de notre président actuel.
On peut ne jamais avoir lu la Princesse de Clèves, mais personne n'irait prononcer la Princesse de Clèvesse. En revanche Roland Barthes est un penseur moderne qu'on ne peut ne pas connaître, au moins de nom. Il ne s'agit pas de l'avoir forcément lu, ni compris, ni même apprécié, mais de savoir qu'il a existé et que sa principale œuvre s'intitule Mythologies. Ne pas le savoir n'est que la preuve d'une inculture crasse et d'un mépris ou d'un dédain pour les penseurs de son époque. Il est vrai que lorsqu'on a Bernard-Henry Lévy dans son entourage, pourquoi s'embêter à lire Barthes.
Jusque là, c'est du domaine du privé et cela ne me regarde pas. En revanche, prononcer lors d'un discours de remise de décorations à des personnalités du monde la culture Barthes en « Barthesse » revient à avouer publiquement qu'il ne connaît pas ce penseur. Pour le commun des mortels, ce n'est pas très grave. Pour un président de la république française, c'est un peu plus embêtant. C'est d'autant plus embêtant que, contrairement à ses prédécesseurs, il utilise des fiches, et que, visiblement, ses plumes lui concoctent des bouts de discours truffés de gens dont il ignore jusqu'à l'existence.
Et après la bourde, nous assistons à un contre-feu. Certains signalent aimablement que dans le sud-ouest, on peut prononcer le s final. Pourtant, notre président actuel est né à Paris, d'un père hongrois — peut-être prononce-t-on le s final à Budapest ? — et d'une mère née à Salonique, et n'a jamais eu l'occasion de prendre l'accent du sud-ouest. Nul besoin d'allumer un contre-feu qui sera contre-productif. Il ne connaît pas Barthes, passons à autre chose.
Mais non. Ne passons pas à autre chose parce qu'il ne s'agit pas de sa première faute. C'est un habitué qui les accumule. En 2009, déjà, il parlait des « Roujon-Macquart » de Zola à la place des « Rougon-Macquart ». En 2010, il a donné en Inde du Pandit Nehru avec un u et non un ou.
Ça commence cà faire beaucoup pour quelqu'un qui dit haut et fort à qui veut bien l'entendre qu'il adore toutes les formes de cultures, de la plus populaire à la plus élitiste.
La prochaine fois, parlons lui de Pif gadget. Avec un peu de chance…
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