La carte musique… Il fallait bien qu'on nous l'invente. Vous avez entre 12 et 25 ans ? Vous voulez télécharger de la musique de jeune ? Courez sans plus tarder vous inscrire pour obtenir la carte musique mise en place par le gouvernement français !
J'ai déjà tiqué lorsqu'on nous a parlé de licence globale permettant de télécharger tout et n'importe quoi sur internet. Personnellement, je n'ai jamais téléchargé d'œuvres soumises à droit d'auteur et je ne vois pas par quel tour de passe-passe je serais obligé de verser une taxe supplémentaire à la SACEM pour m'octroyer généreusement un droit que je n'utiliserai jamais.
J'ai aussi eu beaucoup de mal à accepter la taxe sur les supports numériques (CD ou DVD à graver, cartes mémoire, disques durs) car les miens ne comportent que des programmes et non la bouille infâme sortie du gosier d'un décérébré en mal de reconnaissance artistique ou prétendue telle.
Là, on nous invente la carte musique. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, la carte musique est destinée à amener les jeunes à découvrir l'offre de musique légale sur internet. Elle permet aux internautes de 12 à 25 ans d'acheter jusqu'à 50 euros de musique sur une sélection de plates-formes d'écoute ou de téléchargement de musique sur internet. Ils ne paient toutefois que 25 euros, le solde étant apporté par l'état. Ce dernier va consacrer 25 millions d'euros par an pendant deux ans à ce projet.
Donc, si j'ai bien compris, le jeune — qui grâce à Mitterrand, celui de l'observatoire, pas celui de la villa Medicis, ne payait déjà pas de vignette moto, il faut le comprendre, le jeune a des problèmes à sa taille — a obtenu un rabais de 50% sur le coût de sa musique de jeune, les 50% restants étant généreusement offerts par l'état, c'est-à-dire par vous et moi, heureux contribuables que nous sommes.
Et à qui va profiter cette subvention ? Aux plates-formes de téléchargement, principalement à iTunes et donc à Apple qui occupe 70% du marché français. En d'autres termes, le gouvernement français est en train, sous couvert de rester cohérent avec le grand machin HADOPI, de subventionner les plates-formes de téléchargements hébergées à l'autre bout du monde et détenues par des groupes qui n'en demandaient pas tant.
Vous allez me rétorquer que 25 millions d'euros, ce n'est pas beaucoup. Effectivement. Mais ces 25 millions d'euros auraient certainement été mieux utilisés ailleurs, en tout cas auraient pu être utilisées plus judicieusement qu'à fond perdu.
Et tout ce bruit pour quoi ? Parce que les majors ou prétendues telles ont peur. Leurs chiffres d'affaire diminuent d'année en année. Globalement, c'est vrai, mais il faut regarder ces chiffres en détail. Seule la musique dite de variété est un marché en retrait et il y a certainement une explication rationnelle d'autant que les petits labels de qualité ne semble pas souffrir de la même désaffection. Il y a quarante ans, la variété était portée par des gens comme Brel, Brassens, Aznavour, des artistes qui ont marqué et qui sont restés dans les mémoires. Ces chanteurs ont mis longtemps avant de percer et d'enregistrer leur premier disque. Aujourd'hui, le métier de directeur artistique n'existe plus et il est beaucoup plus facile pour n'importe qui d'enregistrer un premier album qui reste généralement son dernier. La qualité globale baisse et il ne faut pas s'étonner que le public se détourne de cette production médiocre.
Lorsque j'entends les membres de la SACEM déclarer péremptoirement qu'internet est la source de tous leurs maux, j'ai peine à contenir une certaine tétanisation crispée de mes zygomatiques. Philips a inventé la compact cassette en 1963 et il était très facile d'enregistrer ce qui passait à la radio dans l'émission Salut les copains qui passait tous les soirs sur Europe 1 puis de copier cette cassette. Si le premier enregistrement était bon, la qualité des copies était supérieure à l'horrible MP3 qu'on arrive à télécharger actuellement en offre légale. Et ce n'est pas moi qui le dit, c'est la formule de Friis bien connue des traiteurs de signal. Certes, les technologies numériques en général et le réseau internet en particulier permettent des échanges de fichiers piratés plus aisés que ce que les pirates pouvaient faire par le passé avec des cassettes audio, mais je suis convaincu que la raison profonde de ce piratage ne provient pas de la capacité d'échange inégalée.
D'une part, la qualité des fichiers disponibles légalement est déplorable, ce qui fait que l'utilisateur qui n'est pas encore sourd va finir par acheter le disque, et d'autre part, internet n'est qu'un outil. Et jusqu'à présent, l'outil ne crée pas un besoin. La fonction crée l'organe, mais on n'a encore jamais vu l'organe créer la fonction.
Quant à la musique dite classique, elle se porte admirablement. Merci pour elle.
Georges Lautner n'en demandait pas tant. Les barbouzes semblent à nouveau être de sortie. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c'est fou le nombre d'ordinateurs de journalistes qui travaillent sur l'affaire Woerth-Bettencourt qui ont inopinément été dérobés la semaine passée. Visiblement, les bureaux et les domiciles de ces journalistes ne sont que de vulgaires moulins. On y entre n'importe comment et on peut y faire n'importe quoi en toute impunité. Pour les domiciles, je veux bien encore y croire. En revanche, en ce qui concerne les visites nocturnes d'immeubles de bureau, je suis légèrement plus dubitatif. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d'entrer dans un immeuble de bureau aux heures non ouvrables sans laisser de traces d'effraction, ce n'est pas chose aisée.
J'ai peine à croire au hasard, surtout lorsque le hasard fait qu'au milieu de tout un tas de choses à voler, le combrioleur jette son dévolue sur une seule machine, qui plus est un ordinateur portable semblable à tous les autres qui jonchent tous les autres bureaux.
J'ai peine à croire au hasard, surtout lorsque ce hasard fait que la même semaine, plusieurs personnes ont été victimes de larcins similaires et que toutes ces personnes travaillent sur le même dossier.
Et naturellement, personne en haut lieu n'a dilligenté ces vols. Je veux bien croire que les services action prennent sur eux de lancer des opérations sans demander son avis au gouvernement pour ne pas le mouiller, mais il me semble assez amusant d'entendre des démentis de la part de tous les intéressés, même de personnes à qui on ne demandait rien.
De deux choses l'une : soit ces messieurs nous prennent vraiment pour des imbéciles, soit le coup a été fait par quelqu'un d'autre, la question étant de savoir par qui et dans quel but, vu qu'il semble tout de même difficile de faire avaler que tous ces vols aient été d'une part décorrélés entre eux et d'autre part décorrélés de l'affaire Woerth-Bettencourt.
Un autre problème se pose. Ces barbouzes sont des incompétents et s'ils émargent aux services spéciaux, il serait temps de faire un sérieux ménage. En effet, soit ces machines ont été volées pour que ces journalistes d'investigation ne puissent pas faire leur travail, soit elles ont été empruntées pour vérifier ce que connaissaient ces journalistes. Dans le premier cas, c'est idiot car je ne vois pas un journaliste sérieux ne pas faire de copie d'un dossier aussi explosif. Dans le second cas, c'est tout aussi idiot car il aurait été beaucoup plus simple et plus discret de copier brutalement le disque sur un support amovible d'autant que rien ne nous dit que les données n'étaient pas chiffrées.
Dans un cas comme dans l'autre, cette action est incompréhensible et ne montre qu'une fébrilité de l'actuel exécutif qui ne sait plus quoi faire pour arrêter ce scandale. Qui donc a dit qu'il fallait sauver le soldat Woerth ?
Nul n'est prophète en son pays. C'est du moins ce que je me disais ce matin en écoutant doctement Joseph Eugène Stiglitz. Joseph Stiglitz — je ne sais pas si vous le savez — est un économiste réactionnaire et parfaitement incompétent puisqu'il a échappé au prix Nobel d'économie pour ne toucher que le Nobel au rabais qu'est le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel. Il est un des fondateurs et l'un des représentants les plus connus du « nouveau keynésianisme » et a acquis sa notoriété populaire à la suite de ses violentes critiques envers le FMI et la Banque mondiale, émises peu après son départ de la Banque mondiale en 2000, alors qu'il y était économiste en chef.
Son pedigree lui refuse donc toute autorité en matière économique et financière.
Ses thèses sont les suivantes : depuis le début de la crise actuelle, les états prêtent à des taux d'intérêt ridiculement faibles et au travers des banques nationales des sommes considérables aux différentes banques sans aucune contre-partie ni aucun engagement de celles-ci. Cela a coûté des sommes considérables en pure perte puisque, à peine renflouées, ces banques se sont mises à spéculer sur les nouvelles dettes souveraines par leurs renflouements créées. En d'autres termes, toutes ces banques n'ont même pas la reconnaissance du ventre et s'amusent à mordre la main qui les nourrit !
Or, si les différents états, plutôt que de renflouer ces banques qui de toute façon n'ont aucun intérêt à la bonne santé de l'économie tant que la finance débridée leur permet d'accumuler des sommes rondelettes et virtuelles, avaient soit forcé les banques à prêter aux entreprises à des taux et des conditions acceptables, soit directement prêté à ces entreprises aux taux accordés aux banques, l'économie mondiale ne serait pas dans le marasme actuel.
Depuis 2008, l'immense majorité des fonds versés aux différentes banques n'a servi qu'à éponger une infime partie des créances douteuses. Je vous rappelle tout de même ce qu'est une créance douteuse dans ce cas. Lorsque quelqu'un demande un prêt à une banque, celle-ci commence par étudier un dossier souvent mal monté, car monté par des gens qui ne sont plus aujourd'hui que des commerciaux et non des banquiers, puis après acceptation par la commission dite des engagements (qui n'a de compte à rendre à personne, la hiérarchie bancaire n'étant pas pyramidale mais circulaire) demande à une banque nationale par exemple la banque de France une ligne de crédit de la hauteur de l'engagement. La banque de France ajoute une ligne d'écriture sur le compte de la banque prêteuse, lui prête de l'argent frais à un taux d'intérêt faible et la banque de détail empoche la différence des taux d'intérêt, ce qui correspond à sa prime de risque. Aucun établissement financier ne devrait l'oublier.
Et c'est bien là qu'est le problème. Une banque de détail peut prêter largement plus d'argent que ses fonds propres car elle emprunte à une banque nationale. Mais l'état en l'occurrence ne fait pas marcher la planche à billets pour renflouer sa banque nationale et couvrir ces emprunts : il n'y a aucune création de devise ni création de richesse. Comme l'argent demandé est versé à un tiers, il passe sur un autre compte, détenu par une autre banque de détail et au final par la banque nationale. Ce n'est qu'un jeu d'écriture qui ne coûte quasiment rien à la banque de détail qui ne fait qu'empocher les différences de taux. Je vous laisse calculer la culbute que fait actuellement une banque qui prête à un particulier 500 000 euros sur 20 ans à un taux de 5 % annuel.
Tant que le destinataire final ne cherche pas à toucher effectivement son argent en le retirant de ses comptes, cela ne reste qu'une écriture comptable qui ne sert qu'aux banques. Elles ont donc intérêt à multiplier ces placements, même en prêtant à des personnes insolvables. Et après, on entend des directeurs de banques américaines dire que la crise des subprimes est due au fait que le gouvernement américain a un jour décrété qu'il fallait que chaque américain soit propriétaire de sa résidence principale. On croit rêver ! Personne n'a demandé aux banques américaines de prêter des sommes inconsidérées à des personnes qu'elles savaient insolvables !
Le problème est que ce système ne peut survivre que si tout le monde a une entière confiance dans le système financier. Si une panique survient parce que l'argent réel ne représente qu'une infime partie de toutes les lignes de crédits qui n'étaient adossées à rien et que tous les acteurs veulent récupérer leur argent, il s'ensuit la crise actuelle. Et tant qu'il y aura moins d'argent disponible que le montant des encours bancaires, la situation risque de perdurer.
Et dire que l'on entend encore aujourd'hui des économistes prétendre qu'on s'enrichit en s'endettant. La page de la crise actuelle sera définitivement tournée lorsque tout le monde aura compris qu'on ne s'enrichit pas en s'endettant plus que de raison ou en vivant au dessus de ses moyens. La tournure des événements ne semble malheureusement pas prendre cette voie.
Je ne remercierai jamais assez les grèves qui se tiennent actuellement. Non que je soutienne ces grévistes qui se trompent de combat tant le problème de la retraite est un faux problème, du moins mal posé. L'avenir sera qu'ils le veuillent ou non à la retraite par point, ce qui rendra caduque toute discussion oisive sur un âge légal de départ à la retraite.
Il faut aussi ajouter la subtile modification des décotes que pas un seul syndicaliste n'a relevée. On se demande vraiment à quoi ils servent !
Il serait de toute façon bon qu'ils suivent le mouvement, qu'ils accompagnent la création d'un système à point. Leur intransigeance ne permettra qu'à la prochaine réforme de faire table rase — puisque nous serons alors dans le mur — en faisant ce que personne n'a voulu faire par manque de courage politique. Le fait de passer en force comme ce qui vient de se faire n'est justement pas une preuve de courage politique. L'amendement des sénateurs sur la mise en place d'un système de retraite à point n'a eu que peu d'écho. Et les seuls que j'ai entendu parler de cet amendement ont confondu les fonds de pensions, la retraite par point et la retraite par capitalisation, preuve qu'ils connaissent bien ce dossier.
Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais les retraites AGIRC sont des retraites à point. La CIPAV aussi. Quant à l'ARCCO, si mes informations sont bonnes, elle fonctionne aussi par point. Pourtant, cela ne dérange personne et cela fonctionne plutôt bien. Ça manque un peu de cohérence, tout ça…
Donc disais-je avant de m'être grossièrement interrompu moi-même, je dois être reconnaissant à ces grévistes de m'avoir permis de retrouver par hasard les chroniques de Philippe Meyer. Philippe Meyer officiait sur Inter lors des matinales de Patricia Martin. Ça ne nous rajeunit pas ! Et il officiait à l'heure du laitier, c'est-à-dire à l'heure de la chronique humoristique honteusement supprimée cette année. Je dis honteusement, non parce que je j'appréciais tout ce que faisaient Guillon et Porte, mais parce qu'en dehors de la chronique du lundi matin, les autres me laissent très souvent de marbre.
J'ai retrouvé Philippe Meyer et j'ai l'impression de redevenir un auditeur sachant auditer. À l'entendre, je sens le paquet d'Amsterdamer, le bleu avec un vieux marin et un moulin, qui accompagne sa voix travaillée à la fumée de pipe. Ses sujets de chroniques sont toujours plus ou moins futiles, mais entre deux nouvelles sombres, c'est un rayon de soleil. Pour les sujets plus sérieux, il faut l'écouter le dimanche à l'heure de la messe.
Ces chroniques sont ciselées. Chaque mot tombe à sa place. On ne tombe jamais dans la vulgarité la plus crasse. Pourtant, la vulgarité est facile, mais pour se le permettre, il faut avoir le talent d'un Desproges, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Merci donc à tous les grévistes.
Cela fait quelques mois que je trouve que la reprise est molle et qu'on risque de retomber très bas. Mon analyse ne se fondait que sur l'activité économique actuelle à laquelle je suis confronté tous les jours. Or je suis tombé ce matin sur l'article suivant. Cet article est un peu long, mais il vaut le coup d'œil.
Je sais, il est apocalyptique. En même temps, il fallait s'y attendre, la spéculation ne s'étant jamais mieux portée qu'actuellement.
Je ne sais plus qui me disait il y a quelques années qu'il serait bon que le métier de banquier redevienne sinistre. Je me souviens juste que c'était un banquier d'un certain âge voire d'un âge certain. C'était avant l'explosion de la bulle internet, avant la crise des subprimes, avant la future crise du NullPointerException
qui ne saurait tarder vu qu'une bonne majorité des transactions se fait actuellement de façon totalement automatique sur des critères abscons se fondant sur des théories généralement fausses.
La crise qui se profile ne pourra pas être évitée car comme le disait Mandelbrot, cela fait tellement de temps que les banques cachent de l'explosif sous le tapis qu'il finira par exploser. Tout est déjà là pour que cela explose à court terme et personne ne prend la mesure de ce qui se passe en coulisse. Si les informations de cet article sont exactes, la crise actuelle qui est déjà sévère va se transformer en cataclysme puisque les faillites bancaires vont se succéder à un rythme soutenu. Le problème n'est pas de plaindre les banques qui n'auront que ce qu'elles méritent, mais de plaindre le client final de ces banques, celui qui n'a qu'un petit compte courant et qui risque de tout perdre. Sans oublier de plaindre les entreprises qui seront les premières à déguster, initiant un cercle vicieux de ralentissement de l'activité et de hausse du chômage.
Le seul point positif est que ça risque de calmer pour un certain temps tous ces financiers. Il ne faut pas perdre de vue que ce sont eux qui gagnent à endetter les états puisqu'ils touchent des intérêts et qu'ils ont tous intérêt à faire perdurer la situation actuelle. S'ils font faillite et que leurs dettes ne sont plsu épongées par les états, cela risque de leur faire drôle. Le seul problème est que nous seront tous dans le même bateau en train d'écoper.
Il va être temps d'investir sans plus tarder dans les conserves et les fusils de chasse…
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