En France, nous avons la chance d'avoir les meilleurs mathématiciens du monde. Et spécificité culturelle, ils ne se trouvent pas dans des laboratoires mais dans les bureaux ministériels.
D'un côté, nous avons les énarques du quai de Bercy qui ont dû tomber sur deux ou trois tonneaux de gros rouge laissés là par les anciens habitants du quartier et qui nous ont concocté un budget tout à fait équilibré pour l'année prochaine, et de l'autre, nous avons des ministres qui nous disent que nous sortons de la crise. Il n'y a pas à dire, il y en a qui boivent et d'autres qui devraient.
Et pour tenir le fameux engagement de la suppression de la taxe professionnelle, taxe imbécile s'il en était, nous sommes actuellement soumis à la cotisation économique territoriale. Les avis d'imposition sont en train d'arriver. Déjà, ce n'est ni un impôt ni une taxe et nous devrions être contents. Le bonheur tient décidément à peu de chose. Ce qui est assez amusant, c'est que pour l'immense majorité des entreprises (hors entreprises industrielles), cette nouvelle cotisation est plus élevée que l'ancienne taxe professionnelle. Le progrès est donc certain. Je ne sais pas pour qui, mais il est indéniable.
La communication gouvernementale a pourtant porté ses fruits. Tout le monde est convaincu de la suppression de cette taxe et personne n'a vraiment compris, au moins chez les manifestants de ces dernières semaines, que cette taxe a été remplacée par une gentille cotisation en très nette augmentation et que les employeurs de France et de Navarre allaient devoir racler les fonds de tiroir de trésoreries mal en point pour régler une cotisation qui aurait dû être, du moins selon les annonces, plus faible que l'ancienne taxe professionnelle.
L'état continue donc de prendre l'argent où il peut encore en trouver plutôt que de remettre ses comptes une bonne fois pour toute à l'équilibre, ce qui est la seule position tenable à terme. Pire que tout, cette contribution dépend des collectivités locales, ce qui veut dire, à moins que j'ai raté quelque chose car son calcul n'est pas vraiment clair, que son taux va dépendre fortement des collectivités.
À l'heure où on nous assomme avec le principe de péréquation entre collectivités dites riches et les autres et celui de la sacro-sainte égalité, il est inadmissible que ces taux soient différents d'une commune à l'autre et surtout que ces taux soient soumis aux bons vouloirs des autorités locales. À titre d'information, le taux de taxe professionnelle était à Paris de quelques 18% alors que de l'autre côté du périphérique, de l'autre côté de la rue donc, dans la banlieue dite rouge, on pouvait atteindre sans vergogne 42% !
Il est inadmissible aussi qu'à l'heure où la plus grande partie des industries ont été délocalisées et ne reviendront pas de sitôt, l'état privilégie l'industrie au détriment du secteur tertiaire qui n'est pas délocalisable. Cette mesure ne fera pas revenir l'industrie. En revanche, cette idée lumineuse risque de créer de nouveaux chômeurs dans les entreprises fragilisées de services à la personnes.
Avions-nous seulement besoin de remplacer une taxe imbécile par une cotisation qui ne l'est pas moins ? Le seul gagnant à ce petit jeu est l'état qui après avoir augmenté tout ce qu'il a pu les dernières années s'est payé une belle campagne de publicité sur le dos des employeurs.
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il existe dans les partis politiques français des gens qui pensent. Quand on voit le résultat, on se demande avec raison que ce cela aurait donné s'ils n'avaient pas pensé. Les gens de gauche en ont, ceux de droite aussi, et ils ne sont d'accord sur rien.
À l'UMP, il y a un nid de penseurs dont certains n'ont rien à envier à ceux du parti socialiste et dans ce nid, une certaine Camille Bedin, encore étudiante. Je ne vais pas vous faire sa biographie que vous trouverez ici. Personnellement, je trouve que pour parler d'éducation avec autant d'aplomb et d'autorité, c'est un peu maigre. Voici un résumé de ce qui s'est dit aux tables rondes de l'UMP concernant l'éducation.
« Interdire le redoublement en CP », « rendre la maternelle obligatoire dès trois ans », « en finir avec la dictature des notes », « mettre en place une charte éducative signée par l'enseignant, les parents et l'élève » : telles sont quelques-unes des propositions que Camille Bedin, secrétaire nationale UMP à l'égalité des chances depuis juin 2010 soumet à son parti, dans l'optique de la préparation du programme électoral de 2012.
Vous pouvez lire ses « notes mensuelles » sur son blog « Du sens à l'action » : www.dusensalaction.fr.
Ses propositions « sont soumises à l'UMP et certaines font débat », explique Camille Bedin. « On se retrouve par exemple sur la nécessité d'ouvrir l'école aux parents », une proposition qui « devrait d'ailleurs être évoquée lors de la convention mercredi 3 novembre », affirme la secrétaire nationale. « Mais l'interdiction du redoublement en CP fait plus débat », explique-t-elle. « Je suis contre le redoublement en général. Le fait de vouloir l'interdire en CP est symbolique, car je considère qu'un enfant de six ans n'est pas responsable de son échec. Ce n'est pas de sa faute, le problème vient soit de l'accompagnement des parents, soit de la pédagogie », avance-t-elle.
Selon Camille Bedin, la réforme doit « commencer dès le plus jeune âge ». Elle propose alors de rendre la maternelle obligatoire à trois ans et de « privilégier les jardins d'éveil » ainsi qu'une « meilleure adaptation des modes de gardes ». « Je suis parvenue à ces conclusions après avoir consulté une vingtaine de parlementaires, parmi lesquels Frédéric Reiss, auteur de l'excellent rapport sur l'autonomie des établissements (AEF n°138102) et Jacques Grosperrin (AEF n°130130), mais aussi Monique Sassier, médiateur de l'Éducation nationale, Laurent Bigorgne, directeur adjoint de l'Institut Montaigne, Pierre Maurel, secrétaire général du HCE et Hervé Masurel, secrétaire général du CIV », fait-elle valoir.
« ASSOCIER ET RESPONSABILISER »
« Je crois qu'il faut associer et responsabiliser, et dans les mois à venir il faut que nous menions une réflexion sur la responsabilisation des acteurs, ce que l'on appelle aussi 'l'empowerment' et qui est au cœur des systèmes éducatifs au Canada et aux États-Unis », explique-t-elle. La secrétaire nationale à l'égalité des chances définit cette notion par « le fait de donner plus de pouvoirs aux citoyens dans les quartiers » et qu'en parallèle avec la plus grande autonomie des établissements scolaires, « ils puissent s'impliquer dans le projet éducatif de l'école, de l'établissement ».
« En leur accordant plus de responsabilité, plus de confiance, les jeunes seront plus respectueux », affirme Camille Bedin. « On propose alors de développer des contrats dans les écoles, destinés aux élèves les plus difficiles. Le professeur a alors la possibilité de contractualiser avec l'élève et ses parents, ils se mettent d'accord sur des objectifs ». Selon elle, « ce type de contrats existe déjà de manière tacite et ça marche. Les élèves sont tellement surpris qu'on leur fasse confiance qu'ils changent d'attitude ».
Il faudrait que dès le CP les élèves soient responsabilisés, qu'ils prévoient ce qu'ils ont envie de faire : par exemple, quel sport ils souhaitent pratiquer durant la semaine. Et qu'à terme, les élèves puissent être associés aux réunions, à la vie de l'établissement ». Elle poursuit : « en classe de sixième, l'éducation civique pourrait être étudiée au-delà du simple cours. Les élèves pourraient ainsi élaborer un projet visant à accueillir les élèves de CM2, leur rendre visite dans leur école et leur expliquer le collège, que les élèves de 5e mettent en place une sorte de tutorat avec les élèves de 6e, etc. »
« OBJECTIF 100 % DE RÉUSSITE »
« Aujourd'hui, le seul objectif des professeurs est de finir son programme, et ce aux dépens de l'élève. Or, l'objectif doit être la maîtrise des fondamentaux à la fin de l'école primaire » Ainsi, selon elle, « la formation des maîtres doit évoluer et s'adapter au besoin de chaque élève ». Au sujet de la masterisation de la formation des enseignants, Camille Bedin souligne : « La volonté de masteriser la formation est une bonne chose. Il fallait la mettre en place et mettre les enseignants sur le terrain ».
Camille Bedin souhaite enfin faire évoluer le système de notation, et « évaluer l'élève en fonction de sa progression », par le biais du livret de compétences. « Aujourd'hui un 12/20 ou un 6/10 ne veut rien dire sur la progression de l'élève », poursuit-elle.
« ASSOCIER ENTREPRISES ET ASSOCIATIONS »
La secrétaire nationale à l'égalité des chances imagine également une école qui « associerait les entreprises et les associations ». « Souvent les parents d'élèves ont des choses à apporter aux élèves, ils ont vécu des expériences particulières, ils pourraient venir parler de leur métier, d'une langue qu'ils savent parler et donner des cours ».
« Aux États-Unis, dès le plus jeune âge, les enfants participent à des concours lancés par de grandes entreprises, afin d'imaginer un nouveau logo, ou un nouveau slogan. On pourrait très bien envisager une entreprise telle que Danone organiser le même type de concours auprès de jeunes de CM2 ou de 6e. Cela permettrait d'encourager l'esprit d'initiative des élèves, leur créativité, mais aussi le travail en équipe ».
Je ne vais relever toutes les horreurs débitées dans ce texte. Juste peut-être le fait que les élèves de 5e doivent être les tuteurs des élèves de 6e parce qu'utiliser des illettrés pour servir de tuteurs à d'autres illettrés ne me semble pas l'idée la plus géniale qui soit.
Par ailleurs, être contre le redoublement et les notes est une vaste démagogie. Un élève a ou n'a pas le niveau pour passer au cours supérieur. S'il ne l'a pas, il est inutile pour lui et malsain pour les autres de ne pas le faire redoubler. En effet, soit son enseignant s'occupera de lui au détriment de tous les autres, soit il laissera tomber cet élève. L'échec scolaire, au moins dans les petites classes, n'est pas dû à un facteur unique mais à une conjonction entre des méthodes d'apprentissage absolument idiotes de lecture et une absence de redoublement quasi généralisée. Au milieu de la mêlée, il y a l'enseignant qui est obligé de faire avec les méthodes actuelles et soumis à son inspecteur qui est noté en fonction du nombre de redoublements dans son secteur. On croit rêver !
Et la brave dame de fustiger les notes à l'école parce que l'école serait historiquement tournée vers la sélection. Je dois être un peu bête, il me semblait jusqu'à présent que l'école était tournée vers l'éducation, les notes n'étant là que pour savoir si un élève est capable de suivre ou non dans le cours supérieur. Les notes ne sont qu'un outil et les supprimer ne fera que les remplacer par un autre moyen d'évaluation. Les tenants de la suppression des notes signalent que la notation est un système élitiste, mais jamais que les notes permettent d'identifier objectivement les points forts et les points faibles d'un élève. Non, la note a été inventée par un professeur aigri dans une cave à seule fin d'embêter les élèves et de les empêcher d'accéder selon leur bon vouloir à un doctorat de mécanique quantique ou de physique nucléaire, chose pourtant bien légitime en démocratie.
En plus, tout le raisonnement de ces rapports se focalisent sur les élèves qui obtiennent des mauvaises notes et qui en seraient traumatisés, jamais sur ceux qui seraient stimulés par le fait d'avoir des bonnes notes et d'en être fier. À lire l'appel pour la suppression des notes curieusement concomitant aux déclarations de Camille Bedin, j'ai l'impression que l'élève qui reçoit une mauvaise note tombe tout de suite dans la dépression chronique, la drogue ou l'alcoolisme. Autant que je m'en souvienne, quand j'usais mes fonds de culotte sur les bancs de l'école primaire, il y avait déjà des cancres et ceux-ci ne semblaient nullement traumatisés par leurs résultats, bien au contraire.
Donc appelons à la suppression des notes à l'école primaire. Comme ça, les enseignants de collèges se demanderont comment tel ou tel cancre est arrivé jusque là. En fait, non, les enseignants de collèges se le demandent déjà, tout comme ceux de lycées, ceux de classes préparatoires et d'écoles d'ingénieurs dont je fais modestement partie. Supprimer les notes qui n'empêchaient déjà pas le redoublement et les remplacer par quelque chose qui ne serait pas traumatisant pour le pauvre élève — donc par rien parce que c'est sensible un élève, lorsque ça attaque un enseignant, c'est toujours par désespoir — ne me semble pas être une idée géniale sauf à niveler une fois de plus le niveau par le bas. Le système éducatif en avait bien besoin.
La liste des signataires de cet appel que l'on trouve ici est aussi éloquente. On trouve de tout et surtout des gens parfaitement compétents pour avoir un avis : des chercheurs, des hommes politiques qui passaient par là, des directeurs de cabinets d'études, des pédopsychiatres, un principal de collège égaré, mais assez curieusement aucun enseignant en école élémentaire, pourtant les seuls concernés par cette suppression. Pourtant, si les notes étaient aussi nocives et inutiles que cela et sachant qu'elles leur demandent du travail en plus, j'aurais naïvement pensé qu'ils auraient été les premiers à signer des deux mains. Tout cela est finalement assez mystérieux.
Il me semble vous avoir déjà parlé du traditionalisme français en vous parlant de la fraternité Saint-Pierre et de celle de Saint-Pie X. Mais ne croyez surtout pas qu'il n'y a que deux types de traditionalistes. Il ne faudrait surtout pas oublier les sédévacantistes, ceux qui croient dur comme pierre que le siège de Saint Pierre est vacant depuis le concile Vatican II. D'après eux, on aurait subtilisé au vrai Paul VI un faux qui ne ferait rien que de détruire l'église de l'intérieur…
Ces gens ont un site web à côté duquel celui du Christ-Roi ferait passer les adeptes de la fraternité Saint-Pie X pour d'aimables progressistes. Entre autres, on trouve dans leurs petits papiers un document traitant l'« abbé Joseph Ratzinger » de pseudo conservateur. Rien que ça. Pour illustrer leurs propos, ils ont même commis un petit photo-montage que je ne résiste pas à vous montrer.
Joseph Ratzinger ou le loup déguisé en agneau. On pourrait prendre ça pour les écrits d'un Luther qui s'est perdu on ne sait comment au début du XXIe siècle. Le pape actuel est, d'après ces fous de Dieu, traditionaliste uniquement pour piéger tous les bons chrétiens, enfin les leurs, et les faire revenir dans le giron de l'église pontificale. La théorie du grand complot est de retour et la fin des temps est proche.
Même en étant sévèrement attaqué, j'ai peine à croire qu'on puisse écrire autant de bêtises en aussi peu de pages. Et encore, il ne faut pas oublier l'accroche qui signale au lecteur imprudemment égaré sur ces pages nauséeuses que le sédévacandiste est le seul véritable catholique. Remarquez, il vaut mieux lire ça qu'être aveugle.
Il y aurait donc des vrais et des faux catholiques. Je croyais jusqu'à présent qu'on était catholique ou qu'on ne l'était pas, là, j'apprends qu'il y en a des vrais et des faux. Et encore, les vrais, ce sont ceux qui rejettent Rome et le pape, parce que même les lefebvristes les plus obtus reconnaissent que le trône de Pierre n'est pas vacant. En d'autres termes, pour ces gens-là, même les plus durs des lefébvristes ne sont pas catholiques. Quant aux catholiques normaux, ceux qu'on ne voit pas, je n'ose même pas savoir de quoi ils sont affublés.
Lorsque je vois de telles bêtises, j'ai honte pour Dieu. Mais j'ai aussi honte pour tous les catholiques du monde entier qui n'ont rien fait pour mériter de tels individus.
Heureux mortels que vous êtes ! Vous qui renâclez à quitter ce bas monde quel que soit le prix du kilo de poireau ou l'imminence de la troisième guerre mondiale — ce qui entre nous ne devrait plus trop tarder, car si le temps le permet, la Corée du Nord devrait faire le nécessaire rapidement, et si ce n'est la Corée, il nous reste l'Iran —, ne désespérez pas. Aujourd'hui, après votre vie virtuelle sur facebook et autres réseaux désocialisants, vous pourrez avoir une vie doublement virtuelle, une vie virtuelle depuis l'au-delà.
Vous en me croyez pas ? Mécréants que vous êtes ! Un inventeur de génie qui devrait recevoir la palme de l'invention la plus idiote du siècle — que dis-je ? — de l'histoire vient de commettre ceci :
Vous ne revez pas. Il s'agit de rester connecté pour permettre à tout le monde de recueillir les bribes de votre vie terrestre en passant près de votre petit édicule muni d'un terminal bluetooth. Personne ne dit si cette belle invention est capable d'envoyer des messages électroniques elle-même, ce qui évitera de passer par un medium africain hors de prix pour parler à Mamie Pierrette et lui demander sa recette de tournedos flambés au cognac. Personne ne dit non plus quelle sera la garantie de la chose ni comment son heureux propriétaire pourra appeler le service après-vente.
Voyons de plus près comment fonctionne ce bel objet né du délire néogothique d'un informaticien dément. Tout d'abord, il y a un panneau solaire. Il faudra donc rajouter des pics anti-pigeons pour éviter que ce panneau soit mis définitivement hors service par la fiante de ces volatiles en moins de quelques jours. Personnellement, je trouve que cette E-tomb est discriminante. Comment voulez-vous faire fonctionner cette chose dans un colombarium ? Faudra-t-il renoncer à l'incinération, consentir de servir de repas aux asticots à seule fin de posséder — le terme me semble mal choisi — une de ces pierres tombales des temps modernes ? Faudra-t-il convaincre vos descendants de payer la note d'un compteur électrique si vous avez la chance d'avoir un caveau de famille ? Cela promet d'âpres discussions de famille au coin du feu.
Mais plus que le concept pour le moins bizarre ayant conduit à la naissance de cet objet, sa publicité est un pur joyau de marketeux. Je cite :
L'E-Tomb a vraiment de quoi surprendre. Car cette pierre tombale design est en fait un véritable îlot à informations. Usant de la technologie Bluetooth, elle permet à vos proches et descendants de connaître votre vie sociale et virtuelle bien après votre mort. Ainsi, vos comptes Facebook, Twitter, Myspace, ou encore vos blogs personnels pourront être connus de tous, et renseigneront vos proches sur qui vous étiez.
En vous rendant une petite visite au cimetière, ils pourront en effet se connecter à l'aide de leurs téléphones portables à votre pierre tombale, via une clé Bluetooth, et connaître tout votre passé virtuel. Écologique, cette pierre tombale est alimentée par un panneau solaire qui n'émet aucune pollution, et qui lui permet de rester en service 24h/24. Avec l'E-Tomb, vous restez donc vivant même après la mort.
J'ai peine à croire qu'il a fallu plus de trois milliards d'années d'évolution pour que le cerveau d'un être évolué, que dis-je, de plusieurs êtres dits évolués puissent concevoir un tel objet et sa campagne publicitaire. Petit, je me demandais ce que signifiait la mention « con. à perpétuité » visible sur certaines pierres tombales du cimetière où était enterré mon grand-père. Aujourd'hui, je sais !
Cela n'a pas dû vous échapper tant on en a entendu parler. Benoît XVI publiera mardi prochain un ouvrage dans lequel il admet l'utilisation du préservatif « dans certains cas », « pour réduire les risques de contamination » du virus du sida. Dans l'ensemble, ces déclarations ont été bien accueillies.
J'aimerais assez savoir comment les rédacteurs du site du Christ Roi ont pris la chose, eux qui mesurent au microscope électronique la taille des pores des préservatifs (?) pour les comparer avec la taille des spermatozoïdes et du virus du sida et en conclure que le préservatif est inefficace dans tous les cas. Ça doit leur faire drôle.
Juste une réflexion en passant et parce qu'il ne faut jamais laisser un raisonnement en plan : les chambres à air de vélocipède ne laissent passer ni les molécules de dioxygène ni celles de diazote formant 99% de l'atmosphère. Ces deux molécules sont bien plus petites que le virus du sida. Pourquoi ces gens-là n'utiliseraient-ils pas des chambres à air pour se protéger ? Vous me direz que c'est talqué et que ça doit être assez désagréable, mais quand on aime, on ne compte pas ! Et puis restons français et remplaçons tous ces bouts de latex fabriqués on ne sait où par on ne sait qui par des vrais bouts d'Airstop Butyl clermontois. Vu la consommation française de ce genre de chose, Bibendum appréciera.
Donc l'église admet l'utilisation du préservatif. Il était temps. Benoît XVI enfonce même le clou en déclarant que « dans certains cas, quand l'intention est de réduire le risque de contamination, cela peut quand même être un premier pas pour ouvrir la voie à une sexualité plus humaine, vécue autrement », ce qui est un propos révolutionnaire puisqu'il dissocie la sexualité de la reproduction. Oui, mécréants que vous êtes, pour l'église, la sexualité doit avoir pour but la naissance d'un nouveau fidèle. Elle n'est que ça et finit mal puisqu'il est écrit qu'elle finira dans la douleur sans péridurale. Et pour ceux qui ne seraient pas trop mécréants et qui ne me croient pas, qu'ils aillent relire le « fêtes et saisons » traitant du mariage. Personne ne fait attention à cela, mais relisez attentivement les textes, c'est édifiant !
Mais Benoît XVI semble bien seul. Ses propos sont jugés tellement révolutionnaires pour la curie que le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, n'a de cesse depuis le 20 novembre dernier de minimiser la portée des propos du pape. Benoît XVI retire peut-être doucement la capote de l'index, faut-il encore que l'église suive.
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