Depuis des années, les hommes politiques de droite comme de gauche nous rebattent les oreilles avec le déficit de compétitivité français. Plus encore, ils montrent du doigt l'Allemagne qui fait bien mieux que la France et qui, en ces périodes de vaches maigres budgétaires, se permet même un excédent significatif. Je ne discuterai pas ici de l'économie allemande ni de la stratégie économique à long terme du gouvernement allemand, mais force est de constater qu'en dépit du coût énorme de la réunification allemande, le gouvernement de la petite Angèle n'a aucune leçon à recevoir d'un pays comme le nôtre. Un petit schéma valant mieux qu'un long discours, voici donc un petit comparatif entre les ponctions françaises sur les salaires et leur équivalent allemand.
Fig. 1 : la cigale française et la fourmi allemande
Le problème structurel de l'économie française ne serait-il pas caché à tout hasard quelque part dans ce graphique ?
Certes, cette phrase du président Henri Queuille est dure. Henri Queuille — qui s'en souvient ? — fut un radical-socialiste corrézien plusieurs fois ministre sous la IIIe république et trois fois président du conseil sous la IVe qui, à l'instar d'un Édouard Herriot ou d'un Edgar Faure, a laissé quelques bons mots.
Pourquoi me demanderez-vous ai-je intitulé cet article ainsi ? Pour une raison simple, nous avons un marché de l'emploi extrêmement dynamique en France. Notez bien que je n'ai pas écrit qu'il créait des emplois. Il est dynamique parce qu'il en détruit beaucoup. Et il en détruit beaucoup parce que les contraintes sur les employeurs deviennent de plus en plus importantes et qu'il est pure folie pour un patron de TPE d'embaucher un salarié supplémentaire alors même qu'il aurait du travail pour lui. Il serait pourtant assez simple d'obvier à cela en appliquant simplement les lois françaises.
En effet, en déclarant que la sécurité sociale était soumise à concurrence depuis au moins avril 2001, date de l'ordonnance Jospin, un salarié pourrait immédiatement avoir un salaire net mensuel augmenté de quelques 15 à 20%. Un patron de TPE pourrait aussi embaucher. Cela donnerait de l'air à toute l'économie. Sauf qu'en France, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible parce que l'état achète la paix sociale au prix fort en graissant la patte des syndicats et de toute une caste de bien pensants agissant comme de puissants lobbies. C'est ainsi que nous sommes persuadés d'avoir le meilleur système de sécurité sociale au monde, que le monde nous l'envie et que nous nous permettons de donner des leçons de vivre ensemble au monde entier. C'est ridicule et pathétique.
Pourtant, notre belle sécurité sociale vient de mettre les cliniques privées dans une situation financière catastrophique. Je n'ai entenu aucun media national en faire écho. En effet, la convention liant les cliniques privées à la sécurité sociale est échue tous les ans au premier mars. À cette date, de nouveaux tarifs remplacent ceux de l'ancienne convention et le système repart pour un an. Cette année, le ministère n'a stritement rien fait. Il n'y a pas eu de nouvelle convention et, l'ancienne étant caduque, les cliniques privées sont dans l'impossibilité de facturer leurs actes faute de conventionnement, ce qui les met dans des situations financières difficiles. Certaines ont déjà annoncé qu'elles n'avaient que quelques jours de trésorerie devant elles. À l'heure où j'écris ces lignes, le ministère n'a pas bougé et les rumeurs de plus en plus insistantes annoncent qu'il n'y aura aucune nouvelle convention active avant la fin du mois, tout au plus, peut-être et si le temps le permet, y aura-t-il des avances sur 80% du chiffre du mois précédent qu'il faudra corriger ultérieurement. Cela fleure encore bon l'usine à gaz.
C'est très bien, il faut que les cliniques tiennent avec une réduction de 20% de leur facturation alors que le 15 avril sera comme tous les trimestres la Saint Employeur qui devra s'acquitter de toutes les charges salariales auprès du grand machin qu'est l'URSSAF. Je ne sais pas pourquoi, mais je vous parie que dans sa grande bonté, cet organisme se dépêchera de coller 10% de pénalités à tous ceux qui ne pourront pas payer l'intégralité de leurs charges parce que le ministère de la santé n'a pas renouvelé la convention en temps et en heure. Je n'irai pas jusqu'à prétendre que c'est fait exprès, parce que les caisses sont vides, mais j'ai dû le penser tellement fort que certains d'entre vous l'ont entendu.
Or la sécurité sociale, monopole de fait et non monopole de droit, est imposée à toute la population française. Cela nous coûte une fortune tous les jours et, malgré ce que nous payons déjà, nous laissons une dette qui n'arrête pas de se creuser aux générations futures. J'espère pour ma part être mort le jour où ces générations futures commenceront à nous demander des comptes parce qu'il n'y a vraiment pas de quoi en être fier.
Ainsi, la responsabilité de tout français est de quitter ce système à la dérive et devenu complètement fou qui ne sert qu'à justifier sa propre existence. C'est une obligation morale vis à vis de nos enfants, obligation qui nous est encore interdite par l'état qui refuse d'appliquer ses propres lois et par une partie de la population tellement abrutie par des années de lavage de cerveaux que le chemin risque d'être long. En effet, pour une bonne partie de la population, le problème est toujours l'absence d'état, jamais le trop d'état. À chaque fois qu'un problème se pose, la solution est toujours en France la régulation, le plus d'état, jamais le bon sens ou la gestion en bon père de famille à tel point que le système lui-même en devient totalement absurde. Lorsque la droite est aux commandes, c'est un peu moins pire que lorsqu'il s'agit des socialistes qui, eux, ont des idées si géniales qu'elles doivent absolument être imposées.
Pourtant, toutes les crises majeures que la France a subi ces dernières années ont été produites par le dirigisme, l'étatisme et le constructivisme. Nous n'avons strictement rien appris de la chute de l'URSS qui s'est aussi effondrée sous le poids des mêmes erreurs. Le libéralisme est auto-régulé. Il est surtout auto-correcteur par le jeu des prix et des destructions créatrices. Mais cela, c'est le mal et, en France, il vaut mieux conserver un statu quo intenable qu'essayer de faire avancer le problème. Un bel exemple est la fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord entièrement due à la position des camarades de la CGT. J'espère que les camarades aujourd'hui au chômage leur en sont gré.
Il est surprenant dans ces conditions de constater que les gens de gauche imputent la crise actuelle au libéralisme. Certains l'imputent même à un ultra-libéralisme à définir. De façon assez paradoxale, les gens de droite font de même, ne défendent pas le libéralisme et baissent honteusement la tête lorsque le sujet est évoqué. Cela va même tellement loin que le programme économique du Front National ressemble plus à un programme d'extrême gauche qu'à un programme de droite modérée. Attention, le Front National avec un avec un programme socialiste, cela ressemble assez à du National Socialisme. Il ne faut surtout pas le dire parce que d'un côté, les séides bleu marine sont convaincus d'être économiquement très différents de l'extrême gauche alors que Mélenchon, grand adorateur de Poutine — lisez son blog, c'est édifiant —, ne veut pas que son beau programme économique ne ressemble à celui des mentors de la famille Le Pen. Enfin, tout est dans tout et il va être très difficile de sortir de l'ornière.
Pourtant, le libéralisme n'a strictement rien à voir avec la crise que nous vivons et dans laquelle nous nous débattons depuis de longues années. Le libéralisme n'a rien à voir non plus avec la tragédie de la Grèce — pas celle où le fils indigne était accusé d'inceste par le beau-père, mais celle dans laquelle l'état grec a tellement maquillé ses comptes qu'il lui faut maintenant en rendre — ni avec la destruction actuelle de la France. Il n'a rien à voir avec cela parce que la construction de l'Europe et le système financier qui en découle est dirigiste. Pire, ce système est constructiviste et n'a strictement rien à voir avec le libéralisme : il a été conçu pour forcer, pour lutter, pour s'opposer aux forces et au libre jeu des marchés quitte à imposer la concurrence dans les prés carrés des gouvernements nationaux si bien gardés jusque-là.
Avec Maastricht, ce constructivisme s'est doté d'un instrument un peu bâclé, un peu mal ficelé qu'est l'euro. Pourquoi bâclé ? Parce que cette monnaie ne reflète aucunement les valeurs et les productivités locales, ce que n'aurait jamais permis le libéralisme. En effet, une véritable économie de marché aurait détruit depuis longtemps toutes les constructions et les fausses valeurs qui ont fait vivre la Grèce et, dans une moindre mesure, l'Espagne, le Portugal, l'Italie et naturellement la France. Il aurait également détruit toutes les structures monopolistiques et anticoncurrentielles qui se sont développées à la faveur de ces constructions. En d'autres termes, c'est parce que l'euro est constructiviste que la Grèce souffre. Pas parce que l'Europe serait ultra-libérale.
Mais revenons au libéralisme qui est interdit en Europe et, plus encore, en France. Le libéralisme n'offre pas le droit à chacun de faire n'importe quoi. Cela, ce serait l'anarchisme. Il a pour fonction de permettre la découverte des prix réels, c'est-à-dire des valeurs sociales efficaces et nécessaires pour guider l'action des agents économiques. Relisez bien cette phrase, tous les mots sont importants. Surtout valeurs, sociales, efficaces et nécessaires. Or, depuis sa construction, l'Europe est rétive et fait tout pour s'opposer aux vrais prix des marchés, ceux qui résulteraient de la confrontation normale et de l'allocation efficace des ressources. C'est pour cela, entre autres, que nous sommes envahis de produits fabriqués dans des pays à bas coûts. De ce point de vue, l'Europe est une construction anti-libérale et, de ce fait, anti-démocratique car les deux notions vont trop souvent de paire.
À ce point du raisonnement, je me demande ce que les souverainistes proposent réellement comme système politique lorsque je les entends cataloguer l'Europe de système ultra-libéral. Pourtant, c'est assez symptomatique du mal actuel. Les citoyens européens dans leur ensemble réfléchissent à l'aide d'un carcan d'idées et d'outils intellectuels forgés par les anti-libéraux à la tête de l'Union Européenne. Une foultitude de concepts erronés prennent vie — au hasard le meilleur système de sécurité sociale au monde, les paradis fiscaux, la dérégulation aérienne… — et contraignent la réflexion dans un horizon étriqué. Et cela fonctionne d'autant mieux que le très grand capital associé à la nouvelle aristocratie, plus grands ennemis de la liberté, tiennent les media d'information d'une manière ou d'une autre, soit en les financement directement soit en donnant aux journalistes des avantages (fiscaux…) qui font qu'ils sont assez peu enclins à mordre la main qui les nourrit.
Si vous n'êtes pas encore conviancu que l'Europe n'est pas dirigiste, je vous donne un dernier argument. Aucun système libéral au monde n'aurait imposé une monnaie unique car il était clair dès sa naissance que cela reviendrait à faire payer les déficits des pays du sud de l'Europe par le nord. Ce n'est que parce qu'il y avait la promesse implicite de la stabilité dirigiste et étatiste de cette nouvelle monnaie qu'est l'euro que ces pays ont été financés en dépit du bon sens et de leurs économies. Les banques et tous les financiers ont parié en se retranchant derrière l'abri de cette promesse qui était justement d'empêcher les lois du marché de jouer. En 2008, en effet, un système réellement libéral aurait précipité la faillite correctrice des pays du sud qui auraient pu se reconstruire avec des pertes et des dettes moindres. Le dirigisme a refusé cette sanction immédiate en accumulant et en capitalisant leurs dettes.
Mais tout cela n'a rien à voir avec le libéralisme. Le libéralisme dont on parle en France n'est pas un libéralisme. C'est un épouvantail fabriqué de toutes pièces pour les besoins de la propagande. Cela permet à peu de frais de continuer à penser que la solution est toujours plus d'état jsuqu'au jour où cet état va s'écrouler sous son propre poids.
Préparez-vous, il est déjà trop tard. Et le problème le plus crucial aujourd'hui ne sera pas celui de la santé mais celui des retraites. S'il est possible de passer à des assurances privées bien plus efficaces que notre vieille sécurité sociale à bout de souffle pour la partie maladie, il sera beaucoup plus difficile de passer à la capitalisation pour les retraites parce qu'il faut pour cela du temps.
J'étais un heureux cotisant de la CIPAV, Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d'Assurance Vieillesse, plus apte à la cavalerie qu'un régiment blindé au grand complet. Mais ça, c'était avant.
En effet, je me suis libéré de son joug l'an passé sans que ce charmant organisme ne daigne même s'opposer à ma démarche par un semblant de résistance sous la forme d'un courrier destiné à me faire peur.
Pourtant, j'ai réçu avant-hier au courrier une lettre mi-aimable mi destinée à me faire peur et à regretter mes choix. Pugnace, j'ai essayé d'avoir quelqu'un au téléphone aujourd'hui toute la journée. En commençant à 10h00 ce matin, j'ai fini au bout de plus de cinquante appels, par avoir quelqu'un au téléphone à 16h30. Personne aimable comme une porte de prison alors que je n'avais pas encore exposé le début du commencement de mon problème. Nous allions donc nous entendre.
Dans un premier temps, cette brave dame m'explique que je n'avais pas fait le numéro du service cotisation et qu'il me fallait en faire un autre qu'elle a pris la peine de me donner. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que j'avais devant moi la liste des numéros de la CIPAV et qu'elle m'envoyait au service de liquidation des retraites, service que j'avais aussi essayé toute la journée pour multiplier mes chance d'avoir quelqu'un qui me réponde.
Devant sa mauvaise volonté, je lui ai demandé de noter un message. Message qui n'était pas vraiment aimable puisque d'une part je refusais de payer ce qui m'était appelé et que d'autre part j'annonçais me retourner contre la CIPAV pour faire valoir mes droits.
Refus systématique. On peut laisser un message, mais jamais un message mettant en cause la CIPAV. Cela ferait mauvais genre.
Bien. Comme le service téléphonique de la CIPAV fait barrage et que j'ai d'autres choses à faire que de me déplacer à l'autre bout de Paris, comme il vaut mieux parler au bon dieu qu'à ses saints, je vous donne en primeur le courrier qui partira demain à la première heure en pli recommandé.
Il n'y a pas de raison.
Vous vous souvenez sans doute d'un papier récent dans lequel je parlais des bretons, engagés dans le même combat que le mien contre la sécurité sociale à la française, qui avaient annoncé une réunion privé du Mouvement des Libérés sur des affiches 4x3.
Un arrêté préfectoral sans aucune once de légalité vient d'ordonner leur retrait. Heureusement, les bretons ne se laissent pas faire. D'autres panneaux surgissent et l'arrêté préfectoral sera certainement attaqué devant la juridiction compétente.
La liberté d'expression, dans notre république aux ordres, a donc deux poids et deux mesures. Lorsqu'il s'agit de défendre Charlie Hebdo, tout est permis. Mais cette liberté d'expression s'arrête dès qu'un mouvement apolitique organise une réunion privée pour faire appliquer une directive européenne inscrite dans la loi française depuis au moins 2001. Je rappelle tout de même que le refus d'application de ces directives européenne a coûté la bagatelle de 244000 € par jour d'astreinte entre 1994 et avril 2001 au budget de l'état français qui n'avait pas réellement besoin de cela.
Pire que cela, la CGT de la SNCF vient d'annoncer un préavis de grève pour mardi prochain. Mardi prochain, nous seront le 10 mars 2015. Or le 9 mars 2015 doit se tenir une manifestation nationale à Paris pour dénoncer entre autres les dérive de la sécurité sociale, meilleur système autoproclamé au monde, mais bon dernier européen d'après une étude récente. Sa position ne devrait pas s'arranger vues les coupes franches qui sont encore annoncées cette années dans le budget des hôpitaux publics. J'aimerais bien que le lémurien aux yeux exorbités qui nous sert de ministre de la santé nous explique cette petite contradiction.
Bizarrement, le stand merguez ne sera pas ouvert lundi. Ni mercredi. Il sera juste ouvert lundi à partir de 19h00 (changement de service) et mardi, juste quand les manifestants tenteront de partir de Paris. Quelle coïncidence malheureuse dans le calendrier de la lutte sociale. Je vois sans doute le mal partout. D'un autre côté, la CGT a tellement à perdre avec cette manifestation que tous les coups bas sont permis.
Mais arrêtons de faire du mauvais esprit puisque ce puissant syndicat qui lutte pour le bonheur des travailleurs — tout en ayant tout fait pour que Goodyear soit contraint de fermer l'usine d'Amiens-Nord, ne l'oubliez jamais, en refusant que Goodyear se sépare des camarades en CDD et des intérimaires — est en train d'essayer de vendre son château. Vous ne le saviez sans doute pas, mais la sécurité sociale n'est pas la seule à posséder un château pour son musée dans le bordelais. La CGT possède elle aussi un château et ce château est à vendre. S'agit-il de celui-ci ? Non, ni même de celui-là que dis-je de ceux-là. Il s'agit du modeste château de Théoule mis à prix à 25 millions d'euros, bien placé, le port d'un côté, la plage de l'autre.
L'état et les partenaires sociaux qui ne sont que des syndicats intéressés se tiennent par la barbichette en verrouillant le système pour que surtout rien ne change. Ils auraient bien trop à perdre. Et c'est parce que système est verrouillé que la France va si mal aujourd'hui.
Mais tous les responsables, tant politiques que syndicalistes, devraient se souvenir que lorsqu'une révolution pacifique est impossible, elle sera immanquablement remplacée par une révolution bien plus violente.
Il y a eu quelques petits problèmes de circulation durant les vacances d'hiver. Et il n'a pas fallu autre chose pour qu'un joyeux député de Lozère, habitant à quelques dizaines de kilomètres d'une usine de pneus Michelin, de ceux qui boivent l'obstacle, se saisisse du problème en déposant une proposition de loi du plus bel effet.
N° 2564
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 11 février 2015.
PROPOSITION DE LOI
tendant à développer l’usage des pneus neige,
(Renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale
de la République, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)présentée par
M. Pierre MOREL-A-L’HUISSIER,
député.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Chaque année, les conditions météorologiques hivernales semblent surprendre aussi bien les automobilistes que les pouvoirs publics entrainant alors la perturbation du trafic routier et mettant en danger les usagers.
Les récentes chutes de neige survenues en Savoie qui ont bloqué près de 15 000 véhicules sur les routes, sont une nouvelle fois la preuve que la mise en œuvre d’une politique publique de sécurité routière dans les zones de montagne ou de moyenne montagne est indispensable.
Si la responsabilité des pouvoirs publics dans l’anticipation des conditions météorologiques et dans le maintien de la qualité des voies de circulation ne saurait être remise en question, il s’agirait aussi de responsabiliser les automobilistes, qui par la négligence de leur comportement sur les routes, s’exposent à de graves risques.
De nos jours, il existe des équipements pneumatiques spéciaux adaptés aux conditions météorologiques hivernales qui permettent d’améliorer sensiblement la tenue de route des véhicules qui en sont équipés, prévenant alors les risques d’accidents dus aux conditions de circulation.
Dès lors, il semble nécessaire de généraliser l’utilisation de ces équipements spéciaux, non seulement aux usagers de la route qui habitent dans les zones de montagne ou de moyenne montagne et où les conditions météorologiques peuvent être dangereuses, mais aussi à ceux qui s’y rendent afin de limiter au maximum les perturbations dues aux conditions hivernales et ainsi améliorer la sécurité de tous.
Des législations sur ce sujet existent déjà dans certains de nos pays voisins, comme en Allemagne, en Autriche ou au Luxembourg où les équipements spéciaux sont obligatoires si les conditions météorologiques l’exigent, au risque de se voir confisquer son véhicule ou d’écoper d’une amende. Ainsi malgré des épisodes hivernaux violents et fréquents dans ces pays, la circulation routière et la sécurité des automobilistes sont mieux assurées qu’en France. Pour parvenir à de tels résultats, nous devons, à l’instar de nos voisins, sensibiliser et responsabiliser les automobilistes en les obligeant à utiliser des équipements pneumatiques spéciaux lorsque les conditions météorologiques l’imposent.
Le coût de ces équipements étant souvent évoqué comme un frein à l’utilisation des équipements, il me semble indispensable de mettre en œuvre plusieurs mesures qui favoriseraient et inciteraient l’utilisation des pneus hivers.
À cet égard, je propose :
– qu’une décote de la prime assurance auto soit accordée aux automobilistes équipés ;
– qu’une prime d’État spécifique sera versée aux foyers modestes ;
– que les manufacturiers adaptent le prix de ces équipements par rapport aux bénéfices qu’engendrerait la généralisation de l’utilisation de pneus hivers.
Pour toutes les raisons évoquées et afin d’assurer une politique publique de sécurité routière efficace, il convient indiscutablement de mettre en place une législation visant à systématiser l’utilisation par les usagers de la route d’équipements spéciaux adaptés aux conditions météorologiques, sous peine de se voir sanctionnés.
Tel est l'objet de la présente proposition de loi que je vous prie de bien vouloir adopter.
PROPOSITION DE LOI
Tout conducteur circulant à bord d’un véhicule non équipé de pneumatiques exigés par les conditions météorologiques hivernales, s’expose à une amende.
Le montant des amendes en fonction des types d’infraction constatés est fixé par un décret.
Les conditions météorologiques hivernales exigeant l’utilisation de pneumatiques particuliers ainsi que la liste des départements où l’utilisation des pneus hivers est obligatoire sont fixés par décret.
Les conditions météorologiques hivernales, définies par le décret mentionné à l’article 2 de la présente loi, exigent l’utilisation, sur l’ensemble des roues du véhicule, de pneumatiques spéciaux.
Un décret définit les caractéristiques de ces pneumatiques.
Une prime d’État spécifique sera versée aux foyers modestes afin de les aider à financer les équipements spéciaux obligatoires.
Les conditions d’éligibilité ainsi que le montant de la prime seront fixés par décret.
Afin d’inciter et d’aider les assurances à participer à la mise en œuvre de cette politique publique, une décote de la prime d’assurance auto sera accordée aux automobilistes équipés.
Les conditions et le montant de cette décote seront fixés par décret.
Les charges qui pourraient résulter pour les collectivités territoriales de l’application de la présente loi sont compensées à due concurrence par le relèvement de la dotation globale de fonctionnement, et corrélativement pour l’État, par la création d’une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.
C'est assez intéressant et symptomatique de notre république. Tout va bien dans notre beau pays de France, la chambre des députés n'a rien d'autre de plus urgent à faire que de légiférer sur l'usage des pneus neige en hiver. Remarquez, c'est toujours mieux que l'amendement Sarkozy sur l'avenir des retraites, il faudrait que je vous en parle un jour.
Alors reprenons dans l'ordre. Il s'agit d'imposer aux automobilistes l'utilisation de pneumatiques dits hiver d'une date spécifiée par décret à une autre et dans certains départements fixés eux aussi par décret. Pour inciter les conducteurs à chausser des pneumatiques hiver à leur automobile, le gentil député soumet l'idée d'une décote d'assurance pour ceux qui en apporteraient la preuve à leur compagnie d'assurance. Et comme nous sommes dans le dernier pays communiste d'Europe, on crée au passage une aide pour ceux qui ne pourraient pas payer ces fameux pneus et une amende pour ceux qui seraient de dangereux contrevenants. L'une devant sans doute compenser l'autre, le monde est bien fait.
Bref, une nouvelle usine à gaz qui va être étudiée attentivement par une ou deux commissions, un comité Théodule interministériel et quelques associations œuvrant pour le bien commun et surtout leur propre intérêt. Rassurez-vous, tout ceci est payé grâce à vos impôts.
C'est en plus un texte de loi complètement idiot du strict point de vue de la sécurité routière et de l'écologie parce que les pneus dits hiver sont très mauvais sur route sèche, s'usent plus vite et provoquent une surconsommation de carburant. Il vaut mieux, et de loin, avoir des chaînes dans le coffre et s'en servir correctement voire simplement apprendre à conduire sur la neige pour pouvoir se déplacer les quelques jours concernés. Personnellement, je viens de l'est de la France, la neige, je connais et je dois dire que je n'ai jamais monté de pneus neige. En revanche, j'ai toujours un jeu de chaînes de bonne facture avec moi. Je suis passé un peu partout, quitte un jour à coller deux de mes passagers sur les ailes de ma 2CV.
Il serait tellement simple de responsabiliser chaque automobiliste en appliquant strictement le code de la route. Mais c'est tellement simple que cela ne viendrait même pas à l'esprit de nos chers députés. En effet, tout automobiliste doit rester maître de son véhicule en toutes circonstances, ces circonstances incluant naturellement les routes glissantes. Et la question des pneus n'est qu'une question parmi d'autre. Pourquoi prévoir des amendes, des règlements, des décrets, des usines à gaz avec des fuites alors qu'il suffit de mettre à l'amende l'automobiliste qui se met en travers de la route, bloque la circulation et ne possède pas les équipements spéciaux indispensables ?
Et il faut être cohérent. Il faut aussi que dans ce cas, l'état soit irréprochable, ce qui est loin d'être le cas. De plus en plus, ses services découvrent qu'il peut neiger en hiver, même dans l'est de la France. Les routes, mêmes les anciennes routes nationales, sont dans un état lamentable dès qu'il neige un peu. Tout ce que les services des DDE, pardon de la DRIRE, savent faire, c'est balancer du sel, ce qui est du plus bel effet sur la tenue de route. Dans tous les pays responsables d'Europe, on évite le sel pour préférer le sable voire le gravier. Et cela fonctionne.
Mais avoir un état et un automobiliste responsables ne relancerait pas l'industrie du pneu ni celle des garagistes pour changer les trains de pneus.
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