J'ai encore entendu Jean-Luc Mélenchon dire qu'il fallait annuler la dette française qui selon lui n'existait que sur le papier. Sur le papier, que ne faut-il pas lire. Il est certain que cela flatte les plus bas instincts dépensiers de certains électeurs ou de certains partis politiques sous l'air du « demain on rase gratis ». Pourtant, Jean-Luc Mélenchon et ses électeurs devraient lire une petite dépêche de l'agence Reuters donnant la liste des cinquante plus gros détenteurs de couons de dette française. N'apparaissent pas dans cette liste les investisseurs institutionnels comme les banques nationales qui en sont dispensé.
Cette liste indiquant les sociétés en question par ordre d'importance ainsi que leur localisation, la voici :
J'ai indiqué en gras les fonds d'investissement privés français. Il y en a quasiment la moitié (24 sur 50). Et ces fonds sont vos économies, qu'il s'agisse de comptes courants, d'épargne, d'assurance-vie et non vie. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à une valeur qui n'est pas dans votre portefeuille que vous avez dans votre poche a de grande chances d'être investi quelque part dans la dette française par l'un de ces fonds d'investissement par le truchements d'intermédiaires plus ou moins cachés.
Que pensez-vous qu'il adviendra si par un caprice un gouvernement futur décidait d'annuler notre dette ?
Pierre Desproges signalait déjà à l'encontre de Georges Marchais, celui-là même qui peignait les Messerschmitt à la main étant volontaire au STO, qu'il était possible de faire une très belle carrière politique en restant convaincu toute sa vie que Berthier, Marceau et Périphérique étaient des maréchaux d'Empire.
Je puis pour ma part vous assurer qu'il est encore possible de faire une belle carrière en étant totalement inculte pour ne pas dire complètement idiot. En effet, un petit patron actuellement président du RSI — je parle de notre Gérard Quévillon national — est convaincu que les cotisations sociales versées au RSI sont calculées sur le chiffre d'affaire. Il me semblait pourtant que c'était sur la rémunération. Pour lui, 47% de 10000€, cela fait aussi 3000€. Je ne suis pas allé plus loin.
J'ai tout de même un peu de mal à comprendre que cet incapable qui ne sait même pas de quoi il parle ait pu être un jour à la tête d'une entreprise. Même petite, même minuscule.
Enfin, tout le monde ne peut pas être un précurseur puisqu'il a prétendu en juillet 2014 sur une radio nationale qu'il avait 66 ans et qu'il avait pris sa carte au RPR à l'âge de 17 ans. Un simple calcul élémentaire nous apprend qu'il a donc pris sa première carte au RPR en 1965, parti qui n'a pourtant été créé que le 5 décembre 1976.
Guignol !
Depuis des années, les hommes politiques de droite comme de gauche nous rebattent les oreilles avec le déficit de compétitivité français. Plus encore, ils montrent du doigt l'Allemagne qui fait bien mieux que la France et qui, en ces périodes de vaches maigres budgétaires, se permet même un excédent significatif. Je ne discuterai pas ici de l'économie allemande ni de la stratégie économique à long terme du gouvernement allemand, mais force est de constater qu'en dépit du coût énorme de la réunification allemande, le gouvernement de la petite Angèle n'a aucune leçon à recevoir d'un pays comme le nôtre. Un petit schéma valant mieux qu'un long discours, voici donc un petit comparatif entre les ponctions françaises sur les salaires et leur équivalent allemand.
Fig. 1 : la cigale française et la fourmi allemande
Le problème structurel de l'économie française ne serait-il pas caché à tout hasard quelque part dans ce graphique ?
Certes, cette phrase du président Henri Queuille est dure. Henri Queuille — qui s'en souvient ? — fut un radical-socialiste corrézien plusieurs fois ministre sous la IIIe république et trois fois président du conseil sous la IVe qui, à l'instar d'un Édouard Herriot ou d'un Edgar Faure, a laissé quelques bons mots.
Pourquoi me demanderez-vous ai-je intitulé cet article ainsi ? Pour une raison simple, nous avons un marché de l'emploi extrêmement dynamique en France. Notez bien que je n'ai pas écrit qu'il créait des emplois. Il est dynamique parce qu'il en détruit beaucoup. Et il en détruit beaucoup parce que les contraintes sur les employeurs deviennent de plus en plus importantes et qu'il est pure folie pour un patron de TPE d'embaucher un salarié supplémentaire alors même qu'il aurait du travail pour lui. Il serait pourtant assez simple d'obvier à cela en appliquant simplement les lois françaises.
En effet, en déclarant que la sécurité sociale était soumise à concurrence depuis au moins avril 2001, date de l'ordonnance Jospin, un salarié pourrait immédiatement avoir un salaire net mensuel augmenté de quelques 15 à 20%. Un patron de TPE pourrait aussi embaucher. Cela donnerait de l'air à toute l'économie. Sauf qu'en France, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible parce que l'état achète la paix sociale au prix fort en graissant la patte des syndicats et de toute une caste de bien pensants agissant comme de puissants lobbies. C'est ainsi que nous sommes persuadés d'avoir le meilleur système de sécurité sociale au monde, que le monde nous l'envie et que nous nous permettons de donner des leçons de vivre ensemble au monde entier. C'est ridicule et pathétique.
Pourtant, notre belle sécurité sociale vient de mettre les cliniques privées dans une situation financière catastrophique. Je n'ai entenu aucun media national en faire écho. En effet, la convention liant les cliniques privées à la sécurité sociale est échue tous les ans au premier mars. À cette date, de nouveaux tarifs remplacent ceux de l'ancienne convention et le système repart pour un an. Cette année, le ministère n'a stritement rien fait. Il n'y a pas eu de nouvelle convention et, l'ancienne étant caduque, les cliniques privées sont dans l'impossibilité de facturer leurs actes faute de conventionnement, ce qui les met dans des situations financières difficiles. Certaines ont déjà annoncé qu'elles n'avaient que quelques jours de trésorerie devant elles. À l'heure où j'écris ces lignes, le ministère n'a pas bougé et les rumeurs de plus en plus insistantes annoncent qu'il n'y aura aucune nouvelle convention active avant la fin du mois, tout au plus, peut-être et si le temps le permet, y aura-t-il des avances sur 80% du chiffre du mois précédent qu'il faudra corriger ultérieurement. Cela fleure encore bon l'usine à gaz.
C'est très bien, il faut que les cliniques tiennent avec une réduction de 20% de leur facturation alors que le 15 avril sera comme tous les trimestres la Saint Employeur qui devra s'acquitter de toutes les charges salariales auprès du grand machin qu'est l'URSSAF. Je ne sais pas pourquoi, mais je vous parie que dans sa grande bonté, cet organisme se dépêchera de coller 10% de pénalités à tous ceux qui ne pourront pas payer l'intégralité de leurs charges parce que le ministère de la santé n'a pas renouvelé la convention en temps et en heure. Je n'irai pas jusqu'à prétendre que c'est fait exprès, parce que les caisses sont vides, mais j'ai dû le penser tellement fort que certains d'entre vous l'ont entendu.
Or la sécurité sociale, monopole de fait et non monopole de droit, est imposée à toute la population française. Cela nous coûte une fortune tous les jours et, malgré ce que nous payons déjà, nous laissons une dette qui n'arrête pas de se creuser aux générations futures. J'espère pour ma part être mort le jour où ces générations futures commenceront à nous demander des comptes parce qu'il n'y a vraiment pas de quoi en être fier.
Ainsi, la responsabilité de tout français est de quitter ce système à la dérive et devenu complètement fou qui ne sert qu'à justifier sa propre existence. C'est une obligation morale vis à vis de nos enfants, obligation qui nous est encore interdite par l'état qui refuse d'appliquer ses propres lois et par une partie de la population tellement abrutie par des années de lavage de cerveaux que le chemin risque d'être long. En effet, pour une bonne partie de la population, le problème est toujours l'absence d'état, jamais le trop d'état. À chaque fois qu'un problème se pose, la solution est toujours en France la régulation, le plus d'état, jamais le bon sens ou la gestion en bon père de famille à tel point que le système lui-même en devient totalement absurde. Lorsque la droite est aux commandes, c'est un peu moins pire que lorsqu'il s'agit des socialistes qui, eux, ont des idées si géniales qu'elles doivent absolument être imposées.
Pourtant, toutes les crises majeures que la France a subi ces dernières années ont été produites par le dirigisme, l'étatisme et le constructivisme. Nous n'avons strictement rien appris de la chute de l'URSS qui s'est aussi effondrée sous le poids des mêmes erreurs. Le libéralisme est auto-régulé. Il est surtout auto-correcteur par le jeu des prix et des destructions créatrices. Mais cela, c'est le mal et, en France, il vaut mieux conserver un statu quo intenable qu'essayer de faire avancer le problème. Un bel exemple est la fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord entièrement due à la position des camarades de la CGT. J'espère que les camarades aujourd'hui au chômage leur en sont gré.
Il est surprenant dans ces conditions de constater que les gens de gauche imputent la crise actuelle au libéralisme. Certains l'imputent même à un ultra-libéralisme à définir. De façon assez paradoxale, les gens de droite font de même, ne défendent pas le libéralisme et baissent honteusement la tête lorsque le sujet est évoqué. Cela va même tellement loin que le programme économique du Front National ressemble plus à un programme d'extrême gauche qu'à un programme de droite modérée. Attention, le Front National avec un avec un programme socialiste, cela ressemble assez à du National Socialisme. Il ne faut surtout pas le dire parce que d'un côté, les séides bleu marine sont convaincus d'être économiquement très différents de l'extrême gauche alors que Mélenchon, grand adorateur de Poutine — lisez son blog, c'est édifiant —, ne veut pas que son beau programme économique ne ressemble à celui des mentors de la famille Le Pen. Enfin, tout est dans tout et il va être très difficile de sortir de l'ornière.
Pourtant, le libéralisme n'a strictement rien à voir avec la crise que nous vivons et dans laquelle nous nous débattons depuis de longues années. Le libéralisme n'a rien à voir non plus avec la tragédie de la Grèce — pas celle où le fils indigne était accusé d'inceste par le beau-père, mais celle dans laquelle l'état grec a tellement maquillé ses comptes qu'il lui faut maintenant en rendre — ni avec la destruction actuelle de la France. Il n'a rien à voir avec cela parce que la construction de l'Europe et le système financier qui en découle est dirigiste. Pire, ce système est constructiviste et n'a strictement rien à voir avec le libéralisme : il a été conçu pour forcer, pour lutter, pour s'opposer aux forces et au libre jeu des marchés quitte à imposer la concurrence dans les prés carrés des gouvernements nationaux si bien gardés jusque-là.
Avec Maastricht, ce constructivisme s'est doté d'un instrument un peu bâclé, un peu mal ficelé qu'est l'euro. Pourquoi bâclé ? Parce que cette monnaie ne reflète aucunement les valeurs et les productivités locales, ce que n'aurait jamais permis le libéralisme. En effet, une véritable économie de marché aurait détruit depuis longtemps toutes les constructions et les fausses valeurs qui ont fait vivre la Grèce et, dans une moindre mesure, l'Espagne, le Portugal, l'Italie et naturellement la France. Il aurait également détruit toutes les structures monopolistiques et anticoncurrentielles qui se sont développées à la faveur de ces constructions. En d'autres termes, c'est parce que l'euro est constructiviste que la Grèce souffre. Pas parce que l'Europe serait ultra-libérale.
Mais revenons au libéralisme qui est interdit en Europe et, plus encore, en France. Le libéralisme n'offre pas le droit à chacun de faire n'importe quoi. Cela, ce serait l'anarchisme. Il a pour fonction de permettre la découverte des prix réels, c'est-à-dire des valeurs sociales efficaces et nécessaires pour guider l'action des agents économiques. Relisez bien cette phrase, tous les mots sont importants. Surtout valeurs, sociales, efficaces et nécessaires. Or, depuis sa construction, l'Europe est rétive et fait tout pour s'opposer aux vrais prix des marchés, ceux qui résulteraient de la confrontation normale et de l'allocation efficace des ressources. C'est pour cela, entre autres, que nous sommes envahis de produits fabriqués dans des pays à bas coûts. De ce point de vue, l'Europe est une construction anti-libérale et, de ce fait, anti-démocratique car les deux notions vont trop souvent de paire.
À ce point du raisonnement, je me demande ce que les souverainistes proposent réellement comme système politique lorsque je les entends cataloguer l'Europe de système ultra-libéral. Pourtant, c'est assez symptomatique du mal actuel. Les citoyens européens dans leur ensemble réfléchissent à l'aide d'un carcan d'idées et d'outils intellectuels forgés par les anti-libéraux à la tête de l'Union Européenne. Une foultitude de concepts erronés prennent vie — au hasard le meilleur système de sécurité sociale au monde, les paradis fiscaux, la dérégulation aérienne… — et contraignent la réflexion dans un horizon étriqué. Et cela fonctionne d'autant mieux que le très grand capital associé à la nouvelle aristocratie, plus grands ennemis de la liberté, tiennent les media d'information d'une manière ou d'une autre, soit en les financement directement soit en donnant aux journalistes des avantages (fiscaux…) qui font qu'ils sont assez peu enclins à mordre la main qui les nourrit.
Si vous n'êtes pas encore conviancu que l'Europe n'est pas dirigiste, je vous donne un dernier argument. Aucun système libéral au monde n'aurait imposé une monnaie unique car il était clair dès sa naissance que cela reviendrait à faire payer les déficits des pays du sud de l'Europe par le nord. Ce n'est que parce qu'il y avait la promesse implicite de la stabilité dirigiste et étatiste de cette nouvelle monnaie qu'est l'euro que ces pays ont été financés en dépit du bon sens et de leurs économies. Les banques et tous les financiers ont parié en se retranchant derrière l'abri de cette promesse qui était justement d'empêcher les lois du marché de jouer. En 2008, en effet, un système réellement libéral aurait précipité la faillite correctrice des pays du sud qui auraient pu se reconstruire avec des pertes et des dettes moindres. Le dirigisme a refusé cette sanction immédiate en accumulant et en capitalisant leurs dettes.
Mais tout cela n'a rien à voir avec le libéralisme. Le libéralisme dont on parle en France n'est pas un libéralisme. C'est un épouvantail fabriqué de toutes pièces pour les besoins de la propagande. Cela permet à peu de frais de continuer à penser que la solution est toujours plus d'état jsuqu'au jour où cet état va s'écrouler sous son propre poids.
Préparez-vous, il est déjà trop tard. Et le problème le plus crucial aujourd'hui ne sera pas celui de la santé mais celui des retraites. S'il est possible de passer à des assurances privées bien plus efficaces que notre vieille sécurité sociale à bout de souffle pour la partie maladie, il sera beaucoup plus difficile de passer à la capitalisation pour les retraites parce qu'il faut pour cela du temps.
J'étais un heureux cotisant de la CIPAV, Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d'Assurance Vieillesse, plus apte à la cavalerie qu'un régiment blindé au grand complet. Mais ça, c'était avant.
En effet, je me suis libéré de son joug l'an passé sans que ce charmant organisme ne daigne même s'opposer à ma démarche par un semblant de résistance sous la forme d'un courrier destiné à me faire peur.
Pourtant, j'ai réçu avant-hier au courrier une lettre mi-aimable mi destinée à me faire peur et à regretter mes choix. Pugnace, j'ai essayé d'avoir quelqu'un au téléphone aujourd'hui toute la journée. En commençant à 10h00 ce matin, j'ai fini au bout de plus de cinquante appels, par avoir quelqu'un au téléphone à 16h30. Personne aimable comme une porte de prison alors que je n'avais pas encore exposé le début du commencement de mon problème. Nous allions donc nous entendre.
Dans un premier temps, cette brave dame m'explique que je n'avais pas fait le numéro du service cotisation et qu'il me fallait en faire un autre qu'elle a pris la peine de me donner. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que j'avais devant moi la liste des numéros de la CIPAV et qu'elle m'envoyait au service de liquidation des retraites, service que j'avais aussi essayé toute la journée pour multiplier mes chance d'avoir quelqu'un qui me réponde.
Devant sa mauvaise volonté, je lui ai demandé de noter un message. Message qui n'était pas vraiment aimable puisque d'une part je refusais de payer ce qui m'était appelé et que d'autre part j'annonçais me retourner contre la CIPAV pour faire valoir mes droits.
Refus systématique. On peut laisser un message, mais jamais un message mettant en cause la CIPAV. Cela ferait mauvais genre.
Bien. Comme le service téléphonique de la CIPAV fait barrage et que j'ai d'autres choses à faire que de me déplacer à l'autre bout de Paris, comme il vaut mieux parler au bon dieu qu'à ses saints, je vous donne en primeur le courrier qui partira demain à la première heure en pli recommandé.
Il n'y a pas de raison.
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