Certains jours, je suis vraiment déçu que le ridicule ne tue plus. Et encore, je ne parle que du ridicule, pas du populisme. En effet, je susi tombé un peu par hasard sur un billet écrit de la main de Chritiane Taubira sur son compte Facebook. Ce billet, le voici.
Christiane Taubira 15 mars, 05:08
On nous prédit l’apocalypse.
Il est en effet fort probable que l’arithmétique électorale des dimanches 22 et 29 mars donne à nouveau la mesure du désarroi, de la confusion et de la colère.
Les difficultés économiques issues de deux quinquennats dépensiers, dont le dernier a non seulement dilapidé la richesse nationale dans des cadeaux fiscaux mais en plus creusé les inégalités, sont durement vécues par certains de nos concitoyens et suscitent grand désarroi. Le chômage de masse, la pauvreté persistante, la précarité rampante, le recul des services publics isolent, et génèrent de la peur et de la colère. Les attentats de janvier ont instillé un sentiment de vulnérabilité collective.
Les harangues venimeuses, les diatribes vénéneuses, les démagogies ricanantes inoculent de la confusion. Pourtant elles ne font que trahir les calculs sordides de dirigeants aux convictions instables mais à l’idéologie inchangée. Car il faut se souvenir.
Oui, il existe depuis longtemps, structurellement depuis la Révolution française, un courant politique qui n’a que faire de la patrie quand ses intérêts particuliers y sont contraires, mais toujours prompt à s’emparer de la Nation pour la dévoyer et la souiller en alibi du rejet de l’autre et du repli sur soi.
Oui ce courant politique est reconnaissable, malgré ses travestissements en défenseur du peuple ou gardien des traditions, car il reste opposé à la République qui nous fait vivre ensemble, tout en parasitant les institutions républicaines ; il est reconnaissable car il a des invariances, telles que ces obsessions sur la composition de la population.
Oui il a déjà trouvé un chef d’aubaine pour le mener aux portes du pouvoir ; ces forces rétrogrades et antirépublicaines étaient en effet bien à la manœuvre dans l’entourage du général Boulanger qui, déjà, ralliait des progressistes et des démocrates égarés.
Non, il n’y a aucune perspective de progrès dans l’esbroufe antisystème de ceux qui séduisent en dérobant le vocabulaire de la Révolution et de la République, mais maraudent pour grappiller les avantages du système.
Non, les ennemis intimes de la République, de la démocratie, de la laïcité ne peuvent en devenir les gardiens.
Non, ceux qui dérapent ne dérapent pas, ils avouent.
Mais les Français, toujours, finissent par se venger d’avoir été entraînés dans les basses eaux de la haine et le ressac de toutes les rancœurs, après avoir été trompés sur le prétendu déclin de la France et oublié pour un temps l’idée même de ce qu’est ce pays.
En dépit des fragilités et des souffrances, des millions de Français tiennent visière haute dans la tempête et gardent dignité et courage. Ils poursuivent en proximité l’expérience du dialogue, de la solidarité et de la convivialité, malgré l’épreuve quotidienne de la difficulté et de l’inquiétude, y compris celle de la désillusion commune, du désespoir partagé. Ceux-là n’auront à se venger de rien car ils n’auront rien à se faire pardonner. Prenant appui sur vous, nous continuerons à écrire l’Histoire de ce pays qui regorge des talents de toutes sortes de ses citoyens de toutes conditions.
À nous, par nos politiques de justice sociale et d’inclusion républicaine, de faire éclore à nouveau l’espoir sur le terreau de cette dignité et de ce courage.
Christiane Taubira
J'ai toujours eu un faible pour les envolées lyriques de cette égérie du camp du bien, surtout lorsqu'elle se prend les pieds dans le tapis, ce qu'il faut tout de même constater est assez fréquent. Il est assez surprenant de toujours rejeter la faute sur les autres en oubliant ses propres travers. Les gouvernement de l'ancienne majorité ont peut-être dilapidé l'argent du contribuable, mais à bien y regarder, il n'ont fait ni mieux ni pire que tous les gouvernements précédents depuis une quarantaine d'années. Et ils n'ont pas fait pire non plus que les gouvernements que nous subissons avec bonne humeur depuis l'élection de François Hollande.
Elle ne voit même pas en quoi son texte se caricature ironiquement lui-même. Parce que tout ce qu'elle reproche avec colère à l'opposant nécessairement nauséabond en monopolisant la peur de l'Apocalypse — rien de moins et dans la bouche d'une socialiste, c'est assez cocasse — pourrait lui être de la même façon retenu.
Mais il s'agit de diviser pour mieux règner. Couper les électeurs entre les bons qui n'auront rien à se reprocher et les mauvais qui auront succombé au côté obscur de la force et qui n'auront plus droit qu'à l'exclusion n'est pas le meilleur moyen de lutter contre les extrêmes qui ne progressent qu'en raison de l'incurie des derniers gouvernements.
J'ajouterai qu'elle est personnellement comptable d'une bonne partie des problèmes. À l'heure où il était urgent de proposer une réforme de la justice non partisane et qui aurait pu être acceptée par tous ses acteurs, quand il fallait réformer la justice consulaire et le droit du travail, la première chose qu'elle a fait était de monopoliser le travail des législateurs avec le mariage pour tous, texte mal ficelé s'il en est, et de bloquer toutes les autres réformes qui auraient pu être débattues à l'assemblée nationale durant quelques mois. S'ériger après cela en donneuse de leçon est assez étrange.
Mais il faut un certain courage pour cela. Ou ne pas avoir d'amour-propre. Ou pire encore, être prêt à tout pour conserver son poste.
La loi Macron a été adopté il y a quelques jours grâce à l'utilisation judicieuse de l'article 49.3. Pour simplifier les choses, lorsqu'un texte est si mal ficelé que la majorité renâcle à voter pour lui comme un seul homme malgré les consignes de vote du parti, le gouvernement utilise le 49.3 s'exposant à une motion de censure de l'opposition, motion de censure toujours rejetée par la majorité qui ne voudrait pas faire tomber son propre gouvernement. C'est donc un jeu de dupes pour amuser la galerie et occuper nos chers députés pour qu'ils justifient leurs listes civiles.
Mais que donc contient cette loi qui aurait pu faire que même la gauche, prompte à voter les textes les plus idiots, n'aurait pas approuvé ? Quelques mesures étranges dont le travail le dimanche.
En effet, en dépit de la grogne des syndicats et d'une partie du PS, le texte prévoit toujours de passer de cinq à douze le nombre d'ouvertures dominicales sur autorisation du maire. Mais attention, les maires peuvent être rétifs à cette avancée du progrès social et comme les idées socialistes sont tellement bonnes qu'il convient toujours de les imposer par la contrainte, des « zones touristiques internationales » pourront être créées autoritairement par le gouvernement, zones où le travail dominical et tous les soirs jusqu'à minuit sera autorisé dans la joie et la bonne humeur. Notons tout de même que ce dispositif spécial vise à passer outre les réticences de la mairie de Paris pourtant socialiste pour autoriser l'ouverture dominicale des Champs-Élysées et des grands magasins du boulevard Haussmann (Galeries Lafayette et Printemps). Comme c'est une idée intéressante et novatrice, le gouvernement envisage aussi de l'appliquer à d'autres zones en France, comme Le Mont-Saint-Michel. Il me semblait pourtant qu'il était déjà ouvert le dimanche. Autre nouveauté du texte : les ouvertures dominicales des magasins des grandes gares.
Ne voyons tout de même pas tout en noir, la principale surprise du texte concerne la compensation pour les salariés. Les principes clefs du volontariat et des contreparties obligatoires (salaire, repos, etc.) sont bien posés. Mais après avoir prévu d'en exonérer, au nom de la défense des petits commerces, les PME de moins de vingt salariés, l'exécutif a finalement décidé de renvoyer la question à des négociations de branches, d'entreprises ou de territoires. Charge aux partenaires sociaux, qui auront trois ans pour conclure un accord, d'y définir eux-mêmes les contreparties obligatoires et les éventuels commerces qui en seraient exonérés. Je ne sais pas pourquoi, mais lorsque je vois dans un texte de loi un appel du pied aux partenaires sociaux pour décider d'un tel sujet, je me dis que nous ne sommes pas sortis de l'auberge.
Mais le travail du dimanche n'est qu'un petit bout du texte qui veut aussi s'attaquer aux professions règlementées. Face à la fronde des professions juridiques, le gouvernement est décidé à garder le cap. Pas question pour Bercy de laisser ce pan du projet de loi à la Chancellerie comme le réclament les professions concernées. Ce serait pourtant assez logique. D'un autre côté, lorsque je vois que ce la locataire de la Chancellerie est capable de pondre comme texte, finalement, je suis assez content que ce soit Bercy qui s'en charge. L'objectif final est triple :
Sur ce dernier point, le Conseil d'État a émis avec justesse quelques réserves. En effet, dans le texte initial, chaque notaire peut demander à ouvrir une nouvelle étude à l'endroit de son choix, ce que la Chancellerie peut refuser grâce à deux critères particulièrement difficile à quantifier :
Ces critères sont évalués par l'Autorité de la Concurrence qui établit une cartographie des études notariales pour délimiter les zones où le nombre d'études est suffisant et les autres. Son rôle consiste aussi à entendre les professionnels qui s'estimeraient lésés. Il n'y a pas à dire, les juristes de Bercy sont réellement usinagazophiles.
Mais ce n'est pas tout. Dans le même texte, notre cher ministre parle aussi des tribunaux de commerce et des avocats en entreprise. Les tribunaux de commerce et les prud'hommes — et en général tout ce qui touche à la justice consulaire — sont la honte de la justice française. Si Saint Louis rendait la justice sous un chêne, j'ai constaté plus souvent qu'à mon tour que les prud'hommes ou les tribunaux de commerce la rendaient comme des glands et que c'était bien plus une loterie qu'un jugement raisonné. Il ne s'agit donc pas de les réformer, il faut tout simplement les supprimer et laisser une justice équitable de juges qui connaissent le droit et un peu moins les notables de la juridiction trancher les litiges. Problème : il y a beaucoup trop d'intérêts en jeu. Entre les greffiers de tribunaux de commerce et les syndicats noyautant les conseils des prud'hommes, la grogne aurait été bien trop grande. On ne supprime donc pas, on réforme à la marge.
Le statut d'avocat en entreprise est conservé. Je ne vois pas en quoi il dérangeait Bercy. Quant aux tribunaux de commerce, ils vont devoir se spécialiser. Les plus grosses affaires seront rapatriées dans les tribunaux les plus importants et les procédures collectives seront réformées, notamment les cessions forcées. En revanche, l'échevinage , c’est-à-dire la présence de juges consulaires en appel aux côtés des juges professionnels, sera traité dans le cadre du projet de loi « Justice du XXIe siècle », porté par Christiane Taubira. Nous avions déjà du grand n'importe quoi avec Emmanuel Macron, nous aurons du bizarre voire si nous avons de la chance du grotesque avec Christiane Taubira.
Avouez, vous croyiez que c'était tout. C'est mal connaître l'ardeur du locataire de Bercy puisque dans le même texte fourre-tout, il nous parle aussi de la modernisation du dialogue social. Personnellement, j'aurais tendance à dire que pour réformer le dialogue social en France il faudrait commencer par interdire des syndicats à la bêtise crasse comme la CGT, mais je vais encore recevoir des volées de bois vert. Pourtant, j'assume, nombre de fermeture d'entreprises sont dues à la position de ces syndicats qui considèrent toujours la lutte des classes comme une valeur d'avenir alors qu'il est impossible de régler les problèmes du XXIe siècle avec les recettes du XIXe. Il faudrait vraiment que j'écrive un jour un article sur ce qu'il s'est passé à l'usine Goodyear d'Amiens-Nord… Bref, en un mot comme en cent, je considère que l'état actuel du pays est en grande partie imputable aux différents gouvernements qui se sont toujours couchés devant des syndicats réactionnaires comme la CGT. Mais ce n'est pas le seul, ne me faites pas dire ce que je ne voudrais pas qu'on entende.
Revenons au dialogue social. Le texte qui devait être novateur en parle pour décider de n'en rien faire. En effet, si ces avancées devaient être portées dans le texte sous la forme d'amendements, un projet de loi idoine sera porté par François Rebsamen au premier semestre 2015. Nous allons encore être surpris des avancées du dialogue social pour notre bien.
Là encore, ce n'est pas tout puisque le texte s'occupe aussi de l'épargne salariale dans les entreprises de moins de cinquante salariés. En effet, l'exécutif veut instaurer un forfait social plus faible — il est de 20% des sommes versées — dans les entreprises passant un accord d'intéressement et de participation pour la première fois. Donc si je comprends bien le capitalisme, c'est le mal parce que c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le socialisme étant le contraire, arrangeons-nous pour que les salariés s'exploitent eux-mêmes. Je vois décidément le mal partout.
Il reste d'autres mesures comme les retraites chapeaux. On se demande bien ce que le gouvernement vient faire là-dedans. D'une part, cela ne le regarde pas, et d'autre part, il oublie juste de dire qu'il touche d'énormes cotisations, impôts et taxes sur ces retraites. Mais comme les idées ne sont pas claires et que Bercy ne sait pas si la régulation de ces retraites est un acte positif ou non, le texte ne prévoit rien et il faudra attendre des amendements ou de décrets hypothétiques. Beaucoup de bruit pour rien sinon pour de la communication.
Et nous arrivons à la plus belle des mesures, celle qui va sauver la France en nous promettant des jours meilleurs et des lendemains qui chantent, je veux parler de la réforme touchant les autocars et les autoroutes. Cela faisait tant de temps que nous l'attendions que j'en verse une larme émue. En effet, jusqu'à aujourd'hui, le transport par autocar était règlementé à l'extrême. Pour permettre de relier plus facilement les grandes villes françaises, il sera libéralisé et ces nouvelles dessertes auront d'après le gouvernement un prix inférieur à celui du train pour permettre au plus démunis de se déplacer plus facilement. Sauf que ce n'est pas très écologique, que dans la plupart des cas des voies de chemin de fer existent et qu'il suffit de contraindre la SNCF, entreprise publique mais noyautée par la toute puissante CGT, de mettre des trains sur ces voies. Je ne vois pas comment un transport par autocar peut être moins cher qu'un transport par rail sauf à reporter sur la collectivité l'entretien des routes.
Ce texte, nous le voyons, doit nous apporter la croissance qui nous manque cruellement pour boucler notre budget annuel et combler notre déficit endémique et structurel. Tout cela en imaginant des autocars remplis de notaires et conduits par des huissiers de justice pour aller faire le tour des pharmacies le dimanche dans des zones touristique d'intérêt national. Vous n'êtes pas convaincus ? Hommes de peu de foi.
Vous avez pourtant parfaitement raison. Jamais ce texte n'aborde les vrais problèmes de l'économie française et des petites et moyennes entreprises, celles qui fournissent la majorité de l'emploi en France, emploi non délocalisable. Jamais le gouvernement n'a envisagé que si chaque artisan français embauchait un salarié, nous aurions en France le plein emploi. Au contraire, on continue à leur pourrir la vie avec des mesures absconses pour ne pas dire idiotes et totalement inapplicables qui les dissuadent d'embaucher même si leur charge d'activité leur permettait.
Je vais donc vous narrer une petite histoire qui m'est arrivée pas plus tard que vendredi dernier. Nous étions le 13, j'aurais dû me méfier. Certains de mes lecteurs assidus savent que je restaure, ou plutôt que j'essaie de restaurer depuis plus de dix ans, une ancienne ferme dans le Limousin. Les bâtiments sont en pierre et, après avoir subi un maçon qui n'a eu que ce qu'il méritait en faisant faillite, j'en avais trouvé un autre, consciencieux. Le patron de cette entreprise de six personnes était un ingénieur béton. Il savait donc de quoi il parlait et ses employés marchaient à la baguette. Jamais un accroc, des prix corrects. Jusqu'en 2012, il avait devant lui deux ans de chantiers dans son carnet de commande. Proche de la retraite, il préparait sa succession en laissant progressivement la direction de son entreprise à sa fille. L'affaire roulait. C'était même un point de stabilité rassurant dans l'économie du canton qui suit malheureusement le cours du veau et de la pomme.
Vendredi donc, je l'appelle pour avoir un devis pour refaire un puits et j'apprends qu'il a cessé son activité. Il a cessé son activité pour plusieurs raisons. La première raison est un carnet de commandes totalement vide, une absence totale de visibilité et une trésorerie précaire. Pourtant, l'argent public coule à flots pour soutenir le bâtiment à grands coups de défiscalisation totalement inintéressante. Mais ce n'est pas ce qui l'a amené à prendre la décision de se séparer de tous ses salariés. Non, sa décision a été prise après étude des nouveautés que sont les comptes pénibilité et les comptes formation.
Père et fille, ingénieurs de formation, se sont mis autour d'une table et ont mesuré le pour et le contre, ont quantifié le coût induit par ces nouvelles mesures de progrès social et en ont conclu que leur entreprise ne pourrait plus être rentable parce qu'il aurait fallu quasiment une personne à plein temps pour effectuer les formalités au jour le jour pour leurs salariés, ce qui n'était pas possible. Ils ont aussi pris en compte les pénalités et les possibles condamnations si daventure les formalités n'étaient pas faites en temps ou en heure ou si un salarié avait l'idée saugrenue — parce que cela ne s'est jamais vu — de contester une décision devant les prud'hommes. À cet instant du récit, il faudrait que je vous raconte aussi dans un autre billet comment un beau jour de 2004, j'ai été condamné par un conseil des prud'hommes dont le président ronflait bruyamment en début d'après-midi pour non paiement de salaire à une personne qui n'avait jamais travaillé pour moi. Pour peu que ce petit patron ait eu le même genre d'expérience, il pourrait avoir gardé un souvenir saumâtre de cette justice qui l'inciterait à ne pas insister.
Ce progrès social imposé sous la forme des comptes pénibilité et formation a donc contraint une entreprise de six personne à fermer ses portes. Et cette entreprise était la dernière entreprise de maçonnerie du canton. Six personnes au chômage, le fondateur à la retraite misérable du RSI et le gérant actuel contraint à trouver un emploi à la grande ville, à plus de trente-cinq kilomètres. Vous allez me dire que c'est anecdotique. Peut-être pas, parce que je suis convaincu qu'il y a beaucoup de petites entreprises qui sont en train de faire le même raisonnement. Le rythme des fermetures d'entreprise n'arrête pas de s'accroître, sans doute ces nouvelles avancées du progrès social ne sont-elles pas pour rien dans ce phénomène.
Mais le plus beau reste pour la fin. Cette entreprise possédait du matériel et des matériaux pour ses chantiers. Elle n'a rien réussi à vendre même à prix défiant toute concurrence. Je vous laisse conclure.
Le Front National n'est pas vraiment ma tasse de thé et je ne sais pas, pour reprendre les propos de Manuel Valls encore et malheureusement premier ministre, si mon pays ira un jour se fracasser dessus. Si tel était le cas, la question qu'il faudra absolument se poser est de savoir qui en aura été le responsable. Personnellement, j'ai ma petite idée.
En attendant ce jour, c'est sur un socialisme pourrissant que mon pays se fracasse. Et c'est peut-être pour cela que le Front National grimpe dans les expressions des votes. Notez bien que je parle de votes exprimés et non de pourcentage de la population. Si vous n'êtes pas convaincu de ce que je viens d'écrire, vous n'avez pas bien dû regarder les brillants résultats économiques et les non moins brillantes perspectives qui s'offrent à la France à la suite des choix judicieux fait par ces socialistes, que ceux-ci soient d'ailleurs des socialistes de droite ou de gauche.
Il y a quelques mois, j'écrivais ici que les programmes de l'extrême gauche et de l'extrême droite était très semblables, seuls les ennemis à éradiquer différaient. Cela m'a valu en ce temps une volée de bois verts de la part de certains électeurs bien pensants du Parti ou du Front de Gauche, j'avoue ne plus me souvenir très exactement. Je constate pourtant que le binôme du Front National qui se présente dans le canton limitrophe au mien est constitué par deux anciens communistes qui déclarent haut et fort qu'ils retrouvent dans le programme du Front National les valeurs du communisme.
Si cela n'est pas un aveu, je ne sais pas ce que c'est. Et ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les propres candidats du Front National. Vous n'êtes toujours pas convaincus. Alors fixons un peu les idées en regardant ce qu'est le programme économique du Front National et pas encore socialiste. Enfin, pas socialiste, ce sont eux qui le prétendent. Pour ma part, je trouve qu'on pourrait l'appeler le Front National Socialiste. Pour preuve, ce que Marine Le Pen a trouvé le moyen ce matin de déclarer dans une matinale radiodiffusée. Elle y parlait de son programme économique et je ne retranscris ici que les points les plus notables :
Interrogée sur le proces des policiers qui s'ouvre aujourd'hui pour non assistance à personne en danger, elle ne voit pas la mal fait par ces policiers. Je vous avoue que moi non plus, à bien regarder les faits, ils poursuivaient des malfaiteurs, même si ces malfaiteurs étaient en culottes courtes. Et que je sache, personne n'a obligé les victimes à se cacher dans un transformateur EDF dont la porte avait été fracturée tant et tant de fois que les techniciens de l'EDF avaient renoncé à la verrouiller. Cela ne montre qu'une certaine bêtise de la part des victimes. Mais elle ne s'arrête pas là, elle propose une présomption de légitime défense pour tout policier faisant usage de la force.
Cela vous rappellera sans doute quelques heures sombres de l'histoire. Tant économiquement que politiquement, nous sommes donc très près du Front National Socialiste.
Et tout cela ne surgit que parce que depuis plus de trente ans nous avons un état qui marche sur la tête. La chose publique est confisquée par une caste de personnages politiques dont le seul but est de rester au pouvoir. Et leur maintien au pouvoir, droite comme gauche, passe par le détournement de l'état à leur seul profit et subséquemment par la spoliation des personnes qui travaillent.
Il y a la spoliation extra-légale et la spoliation légale […]. Or, la spoliation légale peut s'exercer d’une multitude infinie de manières ; de là une multitude infinie de plans d’organisation : tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, droit au travail, droit au profit, droit au salaire, droit à l'assistance, droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, etc. Et c'est l'ensemble de tous ces plans, en ce qu'ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de Socialisme.
Bastiat, reviens, ils sont devenus fous ! Et on s'étonne encore d'être perçus comme le dernier pays communiste d'Europe de l'ouest.
Préparez-vous, il est déjà trop tard. Ce pays n'est pas foutu. Il n'est pas mort. Il est déjà faisandé.
Il y a quelques jours, j'ai pris la peine de prendre ma plume pour écrire au président de la CIPAV. Figurez-vous que j'ai obtenu une réponse, toujours à mon ancienne adresse.
Mais j'ai obtenu une réponse et ne devrais pas me plaindre même si, comme à son habitude, la CIPAV me l'a envoyé dans sa grande bonté en courrier simple au tarif lent. Mon courrier a visiblement été intercepté par un obscur gratte-papier dénommé pompeusement référent technique cotisations et qui s'est permis de me répondre les bêtises habituelles. Ne pouvant laisser un tel courrier sans réponse ne serait-ce qu'en raison du problème d'adresse, je me suis fendu du petit courrier suivant.
Fig. 1 : déclaration de guerre
À suivre.
Une question circule actuellement dans les couloirs venteux de la chambre des députés. Faut-il oui ou non rendre le vote obligatoire ? Il est vrai que l'abstention risque de faire monter mécaniquement les extrêmes puisque le vote blanc ou nul n'est pas comptabilisé dans notre belle démocratie. Pourtant, il conviendrait de le faire car un électeur peut s'abstenir parce qu'il préfère aller à la pêche (ou chez belle-maman si le cœur vous en dit) alors qu'il peut s'abstenir parce qu'il constate simplement que personne ne le représente.
L'ennui est qu'il se murmure que les rétifs à leur de devoir de citoyen pourraient être touchés au porte-monnaie. Je sais bien que nos ancêtres, paraît-il, se sont battus pour que nous ayons le droit de voter, mais il ne faudrait tout de même pas exagérer. Nos ancêtres n'avaient sans doute pas lu Platon qui trouvait déjà il y a quelques années que la démocratie allait souvent de paire avec se sœur damnée qu'est la démagogie. Peut-être est-ce simplement cette démagogie qui est sanctionnée ici.
Préparer des sanctions pour ceux qui n'iraient pas faire leur devoir, à la limite, pourquoi pas. Mais dans ce cas, il faut aller au bout du raisonnement, comptabiliser les différents votes blancs et les distinguer des votes nuls. Je ne vois en effet pas comment on pourrait refuser à quelqu'un de ne pas cautionner un système politique qui ne lui convient pas ou plus en votant pour des personnages hauts en couleurs qui refusent de payer leurs impôts — en créant des maladies aux noms amusants comme la phobie administrative ou allant plus simplement planquer leurs sous à l'étranger — alors qu'eux-mêmes croulent sous le poids grandissant des prélèvements. En d'autres termes, comment des députés, incapables de faire le ménage sérieusement dans leurs rangs, peuvent-ils avoir l'outrecuidance de proposer une loi pénalisant leurs compatriotes refusant de légitimer ce système ?
La raison est simple et s'exprime en peu de mots. Il leur faut légitimer et sauvegarder leur système et le bien public n'entre plus en ligne de compte. L'intérêt général s'efface devant la somme des intérêts particuliers des élus. Et c'est pour cela que François de Rugy, bouillonnant coprésident du groupe écologiste à l'assemblée, va déposer une telle proposition de loi.
Je rappelle ici que les projets de loi émanent du gouvernement alors que les propositions proviennent des cerveaux des parlementaires et qu'il s'agirait de ne pas confondre les deux.
Mais revenons à cette proposition de loi. Pour les gens de la gauche, le refrain est toujours le même. La montée du Front National n'est due qu'à l'abstention. Certes, l'abstention aide, mais elle ne suffit pas à expliquer sa percée. Arrêtant promptement son raisonnement simpliste, la conclusion est toute trouvée : pour que le Front National ne monte plus dans les intentions de vote, il faut lutter contre l'abstention pour que les gens de gauche continuent à voter à gauche. Quod erat demonstrandum.
Je le trouve laxiste, personnellement, j'aurais interdit purement et simplement les élections ou le Front National. Comme cela, aucune chance de voir de Front National obtenir quelques victoires… Passons.
Le raisonnement est bancal et parfaitement idiot. D'une part, je ne suis pas sûr que les gens de droite s'abstiennent moins que les gens de gauche, et d'autre part, je pense que la pontée du Front National n'est pas la seule conséquence de l'abstention. Plus exactement, je considère que l'abstention n'est pas la cause du phénomène observé mais la conséquence de tous les problèmes que personne n'a voulu régler depuis une bonne trentaine d'années. Je trouve donc le raisonnement de notre écologiste consternant d'imbécillité et de bêtise crasse, raisonnement sans doute dicté par une poussée de panique à l'approche des élections que l'on n'appelle plus cantonales depuis la réformette récente qui ne changera rien.
Rendre le vote obligatoire sous peine de sanctions, je n'imagine pas un seul instant que cela changera les scores issus des urnes. Mais cela permet de gesticuler un peu en se désolant de la montée des extrêmes. La vraie solution est pourtant connue de longue date, il suffit de s'attaquer aux véritables problèmes des français.
Je ne vois pas non plus par quel miracle une telle proposition de loi enjoindrait les électeurs à aimer leurs élus et à voter pour eux puisqu'elle les transforme tout de même en délinquants, peut-être en criminels en puissance. Le résultat risque même d'être contre-productif. Mais dans les moments de panique, il est bien connu que le cerveau ne fonctionne plus de façon rationnelle. Si tant est que le cerveau d'un député ait jamais fonctionné de telle manière tant j'ai l'impression que les ors de la république leur font tourner les sens. Refuser de voter, que les députés le veuillent ou non, est aussi une forme de vote à l'égard d'une classe politique qui s'intéresse depuis trop longtemps plus à ses petits problèmes qu'à ceux de leurs électeurs. C'est pour cela qu'il faut séparer les votes exprimés des non exprimés et les votes blancs des votes nuls. Mais cela, visiblement, n'a pas effleuré l'esprit de notre brillant coprésident du groupe écologiste.
Décidément, je suis vraiment émerveillé par autant de crétinerie collective. J'en arriverais presque à penser que pour en arriver là après quatre milliards d'années d'évolution, Darwin n'a peut-être pas tant raison que cela.
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