Oremus, nom de Dieu !

30.07.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais les tradis

Je sais. Il est écrit qu'il est interdit d'invoquer le nom de Dieu. Mais cela m'a échappé. Cela m'a échappé parce que j'ai assisté samedi dernier à une messe dans le plus pur style traditionnaliste à poil dur. Pensez donc, les noces d'or de mes beaux-parents, 54788 bénédicités, j'ai compté.

Je vous brosse le tableau. À droite apparaissent l'un derrière l'autre le prêtre vêtu d'un surpli avec une carte de France dans le dos, deux enfants de chœur en noir — l'un avec un col romain, l'autre avec un encensoir — puis deux autres tout de rouge vêtus. Pas de signe de croix, rien, la messe commence devant une assemblée au poil dur elle aussi. Au bout de quelques minutes, je m'aperçois que le prêtre qui marmonne un latin indigne d'une cuisine porte des rangers du plus bel effet sous ses habits sacerdotaux. En deux ou trois minutes, nous arrivons à l'évangile, avalé, puis à l'homélie. Là, ce fut assez étrange. Tout y est passé depuis la reconquête de l'Alsace-Lorraine jusqu'à l'Algérie Française, ce qui n'avait pas grand'chose à voir pour une messe d'action de grâce pour des noces d'or.

Pas de credo, un offertoire étrange suivi d'une prière eucharistique digne d'une messe basse et ponctuée par une haineuse clochette à vache. L'assemblée s'endormait, attendant chaque Dominus vobiscum pour se mettre debout avec le petit doigt sur la couture du pantalon et se rasseoir aussitôt lancé Et cum spiritu tuo. J'aurais presque juré pouvoir entendre les talons claquer. En une heure, tout était bouclé, ite missa est.

Dantesque. J'ai réussi je ne sais comment à ne pas me départir d'un flegme quasi britannique, même durant le repas chez les franciscaines. Heureusement que la fin du samedi s'est passée chez des amis à quelques lieues de là.

Enfin, j'écris heureusement parce que j'étais libéré de cette emprise réactionnaire de la frange la plus rétrograde de l'église catholique et peut-être romaine. Mais passer la nuit du samedi au dimanche à l'extérieur de Paris fut une erreur fatale. En effet, dimanche dernier arrivait à Paris le tour de France. En dehors du tournois de Roland-Garros, il n'y a rien que je haïsse plus que le festival de Cannes et le tour de France.

Je pensais naïvement que cette arrivée se ferait dans l'ordre, la bonne humeur et qu'elle serait encadrée par des commandos organisés façon Afrikakorps de Rommel. Au lieu de dela, la circulation fut gérée par une équipe de bras cassés. En effet, la voie Georges Pompidou était fermée. Mais il n'y avait aucune indication de sa fermeture avant de tomber sur un gendarme et une barrière place de Varsovie au pied du Trocadéro. Et aucun gendarme pour éviter que les automobilistes ne s'engagent dans cette voie sans issue. Résultat des courses, j'ai passé plus de deux heures pour traverser la moitié de Paris en essayant de contourner la manifestation, tout ça pour que les fondus de cyclisme puissent s'extasier devant des sportifs chargés comme des mules.

Sportifs, je vous hais !

 

Libération fiscale

29.07.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

Nous sommes le 29 juillet 2015. À partir de ce jour et jusqu'à la fin de l'année, vous travaillez pour vous et non pour l'état. Profitez-en, ce jour recule de plus en plus dans l'année.

 

Fin de règne

22.07.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens, Déclaration de guerre

L'hôpital de Carcassonne n'arrivera pas à faire les paies de ses salariés fin juillet 2015. Pour preuve, la note d'information 2015-83 signée du directeur Bernard Nuytten et annonçant qu'en raison « d'une tension de trésorerie ponctuelle, la direction a été contrainte de reporter la mise en paiement, au mois d'août, du tableau d'avancement d'échelon 2015 des personnels non médicaux…». Les personnels médicaux sont aussi concernés puisque la mise en paiement « d'une partie des indemnités de sujétion liées aux déplacements en astreintes effectuées au mois de mai 2015 » est également reportée (source).

Qu'est-ce que ce serait si nous n'avions pas le meilleur système de sécurité sociale au monde.

Ce serait juste pathétique si nous ne l'avions pas vu venir. Or l'argent de l'état est géré depuis plus de trente ans à la petite semaine et pour satisfaire des clientèles. Vous allez me dire que ce n'est pas vrai, que l'argent de l'état est utilisé pour le bien commun. Je vous répondrai que vous êtes naïfs, que les 600 millions d'euros obtenus aujourd'hui par les agriculteurs ayant bloqué Caen seront bien prélevés quelque part et qu'on trouvera étrange à la fin de l'année que le budget de la sécurité sociale sera déficitaire de 600 millions d'euros de plus que les prévisions.

Il est grand temps de réformer ce qui peut encore l'être dans ce pays qui ressemble de plus en plus au dernier bastion d'un socialisme suranné qui tente de tout régler à grands coups d'argent. Sauf que le socialisme prend toujours fin avec la disparition de l'argent et des classes à ponctionner sans merci. Il ne faut pas donner des aides ponctuelles aux agriculteurs, il faut commencer par abolir la MSA pour que les agriculteurs puissent s'assurer où ils le veulent. Il faut réduire le coût du travail. Avec cela, les agriculteurs retrouveront les marges qui leur font défaut. Leur donner des aides est aussi efficace que de poser un cataplasme sur une jambe de bois.

Mais ce gouvernement capable de mettre des opposants en garde à vue comme le 14 juillet dernier est incapable d'envisager la moindre réforme. Pourtant, les réformes vont finir par s'imposer car nous ne sommes pas loin de l'état de la Grèce. Et plus le gouvernement attendra, plus elles seront dures à avaler.

Ce pays est définitivement foutu.

 

Avec les Grecs, on ne s'en Zorba

09.07.15 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les financiers, Je hais les politiciens

Vous me pardonnerez ce calembour facile et très approximatif mais il convient parfaitement à la situation actuelle. Quel que soit le point de vue des journalistes et des économistes que j'entends parler de la crise grecque depuis quelques jours, tous oublient volontairement ou non une partie plus ou moins significative du problème. Et selon leurs a priori politiques, le pan passé par pertes et profits est différent.

Posons donc les faits.

La Grèce a truandé ses comptes depuis des décennies. Ce truandage lui a permis d'entrer dans la zone euro — avec un an de retard sur les premiers pays — en lui permettant de financer à peu de frais son économie au travers de dépenses sociales, d'investissement, de traitement de fonctionnaires et de flux financiers divers. Le peuple grec en a donc directement profité, ce qui doit nuancer le fait qu'il est actuellement et pour sa grande majorité dans une misère noire. C'était il y a quinze ans que la Grèce devait être en excédent brut, pas aujourd'hui.

Les pays européens, en particulier les banques, ont acheté à tour de bras cette dette grecque alors qu'elles ne pouvaient ignorer la fragilité de l'état grec qui n'était qu'un secret de Polichinelle. Ce faisant, elle ont permis s'asphyxier les entreprises d'une partie des pays européens, France en tête. En effet, pourquoi prêter à des entreprises à un taux de 3% l'an alors que les bons du trésor grec, même risqués, rapportaient deux fois plus. Et pourquoi s'en priver puisque cette dette grecque était adossée à l'euro et que les autres pays de la zone euro seront contraints de la garantir en cas de défaut grec ?

Lors de la dernière restructuration de la dette grecque, nous avons sauvé notre système bancaire en injectant dans les banques grecques 100 milliards d'euros. Le but était plus d'éviter une contagion à notre système bancaire, donc de sauver les populations les plus fragiles de la zone euro que de sauver la Grèce et sa population.

Mais ce faisant, même si la population grecque n'était pas immédiatement aidée, l'état grec a tout de même bénéficié d'un allègement conséquent de sa dette. Aujourd'hui, le peuple grec n'en peut plus parce qu'une fois de plus l'indigence de son gouvernement ne lui a pas permis d'affronter la réalité en face. Je ne lui jette pas la première pierre, la situation de la France n'est guère meilleure et, si la Grèce saute, nous risquons forts d'être l'un des prochains sur la longue liste des pays à faire défaut dans un avenir plus ou moins proche.

Ainsi, du point de vue de la gauche, l'Europe n'a pas assez payé pour sauver le peuple grec. Du point de vue de la droite, l'Europe a trop payé puisque l'argent emprunté a tout de même bénéficié in fine au peuple grec. Du point de vue de la gauche, on oublie que cet argent a été déversé sciemment dans un puits sans fonds et qu'il s'agit de l'argent des contribuables européens et de la sécurité du système bancaire de la zone euro, de celui de la droite, on oblitère que c'est aujourd'hui que le peuple grec souffre et qu'il faudrait lui donner un peu d'air pour éviter de le ruiner encore un peu plus.

La crise s'amplifiant, les positions se radicalisent. Tsipras veut une aide d'urgence. Certains députés européens sont prêts à la lui donner sous forme d'aide humanitaire. Il s'agit là d'un point de vue à court terme. Les pays du nord, Allemagne en tête, veulent des réformes importantes, gages de remise à niveau à long terme. Ces deux points de vue sont déjà inconciliables du seul point de vue temporel.

La seule solution que l'Europe ait aujourd'hui pour éviter la destruction de la zone euro puisque tel est l'enjeu, c'est de reconnaître que la Grèce fera de toute façon défaut. Jamais cet état ne pourra rembourser une telle dette surtout en devenant jour après jour plus pauvre. Mais il ne s'agit pas non plus d'annuler purement et simplement cette dette parce que cela signifie aussi pour nous, heureux contribuables, une pression un peu plus soutenue. Je vous rappelle que notre beau pays n'a plus été en excédent primaire depuis 1974. Non, il s'agit d'étaler cette restructuration de dette sur plusieurs années et de conditionner les tranches de remises de sa dette aux réformes que l'état grec devra faire. En faisant de la sorte, non seulement il serait possible d'aider efficacement la Grèce mais aussi de lisser pour le système bancaire européen les pertes. À titre d'information, Bercy reconnaissait il y a quelques jours que le système bancaire français était exposé à hauteur de 68 milliards d'euros au risque grec. Avec le hors bilan et les produits financiers, on ne devrait être pas très loin de la centaine de milliards d'euros. Cela représente 5% de l'ensemble de la dette souveraine française, deux cents jours d'emprunts au rythme soutenu que nous avons. Une paille pour un pays comme la France qui n'est absolument pas endetté.

Tous les négociateurs, grecs comme européens qui discutent sur le sujet de cette dette ne devraient jamais oublier ces quelques points. Nous sommes sur une corde raide et s'il faut sauver la Grèce, cela ne doit surtout pas être à n'importe quel prix parce que tous ceux qui veulent absolument une annulation de la dette grecque seront aussi les premiers à descendre dans la rue lorsque l'état piochera dans leurs avoirs bancaires ou augmentera les impôts pour renflouer le trou. L'électeur a souvent une courte vue et une courte mémoire.

Et il est urgent de trouver une issue à cette crise. Urgent car nous ne sommes pas loin de l'explosion d'une bulle obligataire sur laquelle tous les pays occidentaux sont assis. Cette bulle menace d'exploser à tout moment. Je pense à titre personnel que nous n'en sommes plus à savoir si elle va exploser, mais quand. Et lorsqu'elle explosera, la situation qui s'ensuivra fera passer la grande dépression des années 1930 et la crise des subprimes pour une aimable promenade de santé.

À ce propos, je note que pour la première fois ce matin, nous avons entendu parler dans des media nationaux du crash des bourses chinoises qui a pourtant commencé il y a un mois. En un mois, les principales bourses chinoises se sont dépréciées de 30%. Trois mille milliards de dollars se sont évaporés sur le marché des actions. Quand on sait que l'état chinois possède plus de la moitié des actions des entreprises cotées en bourse en Chine, on se dit que le problème aurait été bien plus prononcé dans un état respectant les libertés fondamentales. Je n'ai pas de nouvelles du marché obligataire chinois mais il ne faut pas perdre de vue que la Chine a investi tout ce qu'elle pouvait sur les obligations des états étrangers. Depuis quelques mois, elle investi même en renminbi, ce qui nous réserve de belles surprises en cas de déroute financière durant laquelle le renminbi pourrait bien s'apprécier fortement.

 

Dernière bataille avant la trève estivale

08.07.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Déclaration de guerre

En remarque liminaire parce que la liberté, c'est dangereux, cet article n'a aucunement l'intention d'inciter les assujettis à refuser de se conformer aux prescriptions de la législation de la sécurité sociale, notamment de s'affilier à un organisme de sécurité sociale ou de payer les cotisations et contributions dues. Bien au contraire, son auteur réaffirme l'obligation de s'affilier à un organisme de sécurité sociale, pour l'assurance maladie et l'assurance retraite, dans le respect des directives européennes et de leur transposition dans le droit français.

Ceci étant dit, revenons à l'audience du mardi 7 juillet courant qui m'a vu comparaître une fois de plus contre l'URSSAF d'Alsace.

Si vous me lisez depuis quelque temps, vous savez que je suis à titre personnel l'un des libérés de la sécurité sociale, ce qui me vaut quelques procédures devant les tribunaux de notre belle république bananière. Mais, en tant qu'employeur, j'ai aussi un conflit ouvert contre l'URSSAF d'Alsace et concernant mes anciens salariés. En effet, l'URSSAF m'appelle depuis 2010 des sommes totalement aberrantes dont certaines ont déjà été payées deux fois. J'ai eu des saisies hors de toute procédure légale par un huissier corrompu, des menaces de la part de l'URSSAF, j'ai demandé des explications, ma comptable et mon expert-comptable ont essayé de comprendre en vain les calculs folklorique de ce machin que le monde entier nous envie. En juillet 2014, à la suite d'une n-ième contrainte de l'URSSAF, j'ai saisi le TASS. Non que je confie à ce tribunal la moindre légitimité puisqu'il est juge et partie, mais pour stopper la procédure en attendant d'organiser ma défense.

Les épisodes précédents de cette navrante aventure payée entre autre par vos cotisations sont :

En résumé, j'ai saisi le TASS de Mulhouse en juillet 2014 sur la base d'un faux en écriture d'un huissier. J'en avais laissé passer un certain nombre avant de décider à me défendre. Pour le principe, j'ai demandé un renvoi en octobre. En décembre, l'URSSAF s'est fendue en guise de conclusions d'un torche-cul — il n'y a pas d'autres termes — de cinq pages, annexes comprises dont un superbe faux en écriture et a refusé de plaider en face de mes soixante-dix pages de conclusions. Astrid ne savait déjà pas quoi dire.

En février, l'URSSAF s'est permis d'envoyer ses conclusions à la dernière minute. Vu leur contenu, j'ai dû demander un renvoi. Si je ne l'avais pas obtenu, j'aurais récusé le tribunal pour non respect du sacro-saint principe du contradictoire. En avril, l'URSSAF au travers de ma copine Astrid joue d'arguments dilatoires pour obtenir un renvoi en mai puis un autre au 7 juillet puisque le dossier n'était plus suivi par ma copine Astrid et que sa remplaçante n'avait pas encore pu étudier le dossier.

Or le 7 juillet 2015 au matin, je n'avais toujours pas les écritures de l'URSSAF. Mon avocat s'est tout de même présenté à l'audience. L'URSSAF y était représentée et a osé demander un renvoi. Mon avocat s'y est naturellement opposé puisque cela faisait plusieurs mois que nous attendions en vain leurs écritures et que cette même URSSAF nous avait déjà transmis un premier jeu de conclusions tout à fait remarquables.

Ce 7 juillet 2015, il faut dire que la température était exécrable au second étage du tribunal de Mulhouse et le président de séance a réduit son audience autant que possible en ne retenant que les dossiers parfaitement clos. L'URSSAF a donc obtenu un renvoi au 10 septembre à 14h00 en raison des conditions climatiques.

Toutefois, il me semble que le président du tribunal commence à perdre un peu patience puisque l'URSSAF a eu une injonction de conclure dans un délai de quinze jours et que, faute de conclure dans le délai imparti, ses conclusions pourraient être rejetées.

À suivre. Mais rappelez-vous toujours que nous avons le meilleur système de sécurité sociale au monde et que ces procédures sont payées avec vos cotisations et vos impôts.

 

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