Ce grand penseur du socialisme désinhibé, débridé et totalement décomplexé a osé le dire.
Fig. 1 : Filocherie du jour, fraîche et nauséeuse
Un adepte de Twitter vient de le traiter de baderne en mode plus communiste que lui. Le problème est que le pauvre ne semble pas avoir le minimum de culture historique pour s'en rendre compte. Et comme cela ne suffit visiblement pas, il continue.
Fig. 2 : Les pieds dans le tapis
Mais pourquoi n'arrivé-je pas à m'en étonner ?
Il paraît que nous avons le meilleur système social au monde. Heureusement, parce que sinon, je me demanderais bien où nous en serions.
Ces jours-ci se discute à l'assemblée le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2016. Et un certain nombre de choses vont changer. Outre les mutuelles obligatoires à partir du premier janvier prochain et la loi de santé, deux scandales absolus, les assurances complémentaires santé ou assurances privées pour les libérés de la sécu vont être dans le collimateur d'un état financièrement aux abois.
En effet, jusqu'à cette année, un indépendant déduisait sur sa 2035 — joyeux Cerfa festif s'il en est — les sommes versées au titre de son assurance santé. Cela va changer puisque la déduction sur la 2035 des sommes versées pour les contrats souscrits ou renouvelés à compter du 1er avril 2015 sera conditionnés par le respect des règles techniques de prise en charge figurant aux articles L. 871, R. 871-1 et R. 871-2 du code de la sécurité sociale.
Là, déjà, ça sent bon l'embrouille à plein nez parce que vois difficilement comment un contrat dans lequel la sécurité sociale n'est aucunement partie prenante pourrait être soumis au code de la sécurité sociale. Enfin, nous habiterions un pays de droit, je pense que depuis le temps, ça se saurait !
Regardons un peu de plus près ce que disent ces articles du code de la sécurité sociale. Le contrat d'assurance doit non seulement prévoir un panier minimum de garantie avec prise en charge des tickets modérateurs et du forfait journalier hospitalier. Pourquoi pas, nous parlons ici d'une couverture minimale. Mais aussi, et c'est beaucoup plus croustillant voire totalement croquignolesque, ce contrat doit aussi respecter des conditions de prise en charge maximale en matière de dépassements d'honoraires ou d'optique médicale.
Vous avez bien lu et ce n'est pas une coquille, j'ai bien écrit prise en charge maximale.
Faute de respecter ces deux seuils, la taxe spéciale sur les conventions d'assurance ne sera pas fixée à 7% mais à 14%. En d'autres termes pour les imbéciles et les électeurs de gauche qui s'égareraient sur ces pages, cela signifie qu'une assurance qui rembourse correctement les actes médicaux sera taxée deux fois plus qu'une assurance médiocre. La question est évidemment de savoir ce qui est une assurance responsable. Je vous livre ici quelques obligations pour qu'une assurance soit responsable (liste naturellement non exhaustive) :
Dans un premier temps, nous voyons déjà qu'une bonne partie des complémentaires santé ne peut pas prétendre être responsables. Dans un second temps, je ne sais pas pourquoi, mais je doute que ce dispositif ne considère les assurances santé des libérés de la sécu comme responsables.
Effectivement ce n'est pas responsable de chercher à être mieux couvert contre la la maladie.
Notre président normal bien aimé l'a dit, il faut réformer le code du travail. Vous noterez le changement dans les termes, en 2012, il nous promettait du changement. Aujourd'hui, il s'agit de réforme.
Et pour réformer ce code obèse, mais pas plus obèse que certains autres qu'il faudrait aussi élaguer à la tronçonneuse, une commission va travailler avec ardeur sous la houlette d'un certain Robert Badinter (modèle 1928, donc de 87 printemps) que tout le monde ou presque avait oublié. C'est un avocat pénaliste, le code du travail est donc sa spécialité.
Pourquoi ne pas laisser cette réforme ou plutôt cette refonte nécessaire de ce code du travail à des spécialistes du domaine ? Pourquoi ne pas s'inspirer du code du travail de pays dont l'économie fonctionne et qui n'ont visiblement pas plus de chômeurs que nous ? Ce serait peut-être pour nous permettre de prendre une fois de plus l'Helvétie pour des lanternes. Le souci est que nous allons à nouveau — j'écris à nouveau car nous sommes des spécialistes de la chose — mettre des gens a priori intelligents mais totalement extérieurs au dossier prendre des décisions engageant l'avenir d'un pays. Un habitant des USA traduirait la situation par une maxime bien connue dans leur pays :
Mets dix têtes d'œuf surdiplômées dans une pièce et tu auras une solution en forme d'œuf. Donne à ces gens-là, dirigeants ou experts, un marteau et toutes les solutions seront en forme de clou.
Pour ma part, je préfère prétendre qu'un marteau, c'est très pratique pour enfoncer une vis, surtout quand on n'a jamais vu un tournevis. Question de point de vue, mais la métaphore américaine est assez explicite. Pour filer la métaphore jusqu'au bout, mettez cinq cent soixante-dix-sept députés — qui ne représentent de loin pas la France puisque assez souvent issus de la fonction publique ou de professions libérales pas obligées de travailler durement — dans un hémicycle et vous obtiendrez des solutions de et pour les députés et leurs obligés. Certains jours, j'en arrive à rêver que nous élisions Marc Dorcel, au moins, nous nous ferons empapaouter dans la joie et la bonne humeur.
Mais revenons aux bidouillages de toutes sortes et à leur application à la population. Il y a quelques jours, le ministre du budget a dû faire une allocution en intimant certains retraités de ne pas payer leur taxes locales tant celles-ci avaient augmenté. Il paraît que c'est à la suite d'une décision prise en 2008 par un gouvernement de droite et que ni l'actuel gouvernement ni la chambre n'avaient compris.
N'avaient compris… En langage socialiste, cela signifie que le gouvernement avait espéré que personne ne bouge et que tout le monde aurait payé sans réchigner. Je pressens d'ici peu quelques dégâts collatéraux croustillants dont le pataquès sur l'exonération des impôts locaux pour les retraités « modestes » (à définir) nous donne un avant-goût. Voir un clown endimanché du gouvernement affirmer à la
télévision qu'il ne fallait pas payer ses impôts, donne une pâle idée du naufrage que vit le pays. Le gouvernement appelle lui-même à la révolte fiscale. C’est une première et c'est absolument pitoyable. On dirait une fusée de feu d’artifice qui explose en plein ciel sauf qu'elle n’est vraiment pas belle à voir. Au passage, on notera l’inutilité et la nullité absolue de la chambre d'enregistrement qui est incapable de comprendre un pouillème des textes débiles qu'elle vote à la pelle pour se donner l’impression qu'elle existe et qu'elle sert encore à quelque chose.
Les bavures de cet ordre sont hélas pléthores et contribuent à la désagrégation de ce qui a été autrefois un grand pays. On en voit les dégâts dans l'explosion exponentielle des différents codes censés régir notre vie quotidienne et jusque dans le code pénal qui peut compter jusqu'à deux cent cinquante alinéas sur un article.
Durant assez longtemps, je me suis demandé pourquoi imbécile s'écrit avec une seul l et pourquoi imbécillité en prend deux. La réponse était pourtant claire. Imbécillité s'écrit avec deux l pour voler plus loin !
Cela sent la fin de règne dans les palais gouvernementaux. Tout est bon actuellement pour brosser l'électeur dans le sens du poil tant la défaite aux élections régionales risque, pour la gauche, de ressembler à la déroute du XV de France contre les All Black il y a quelque jours.
Et lorsqu'il devient difficile d'encore devenir plus populiste, plus clientéliste, on s'arrange pour que la presse s'auto-censure. Dire que la gauche, dans les années 1970, râlait contre le ministre de l'information et l'ORTF alors que jamais les media n'ont été plus censurés est assez étrange. Certains ont la mémoire décidément très courte.
Depuis longtemps, les journalistes bénéficient d'un abattement fiscal. J'avoue ne jamais en avoir compris l'utilité sauf peut-être pour qu'un journaliste ne morde pas trop fort la main qui le nourrit. Depuis tout aussi longtemps, la presse française est subventionnée. Subventionnée indirectement parce que la TVA qu'elle reverse sur les ventes est de 2,1% alors que celle qu'elle se fait rembourser sur ses achats est de 20%. Subventionnées directement parce que l'état dans sa grande bonté arrose certains media généreusement pour diffuser la bonne parole comme à la grande époque de la Pravda moscovite.
Jusqu'à présent, toute la presse bénéficiait des largesses de l'état pour, officiellement, avoir une presse pluraliste. Alors que la ministre de la Culture souhaite élargir l'attribution de fonds publics à de nouveaux journaux, elle semble avoir trouvé le moyen pour que les titres se situant clairement dans l'opposition n'en bénéficient pas. En effet, déplorant que les aides publiques versées aux journaux pour le pluralisme de la presse et qui s'élèvent à 9 millions d'euros sont selon elle inéquitables, Fleur Pellerin a décidé de revoir les critères d'attribution. Le but ? Que des journaux et magazines tels que Le Monde diplomatique et évidemment Charlie Hebdo puissent en bénéficier au même titre que de grands quotidiens comme Libération ou l'Humanité. À moins qu'il ne s'agisse que de simples torchons qui ne puissent que se parcourir d'un postérieur distrait comme aurait pu le signaler le fils de Lucien Guitry.
Mais revenons à ces aides payées par vos impôts. Il s'agit en fait, d'aides directes attribuées aux journaux « à faibles ressources publicitaires ». Notez bien l'excellent maniement de la litote par nos législateurs puisqu'un journal à faible ressource publicitaire est un journal à faible audience. Or, comme l'explique l'hebdomadaire Marianne, « seuls les quotidiens en bénéficient jusqu'alors », ce qui explique pourquoi un magazine comme Charlie Hebdo n'y a pas droit. Le ministre souhaite donc aider la presse en élargissant les aides. Personnellement, je serais plutôt d'avis qu'on les supprime et que les journaux vivent de leur audience. Peut-être seraient-ils enfin contraints à publier des articles de qualité. La presse régionale est pathétique, utile seulement pour connaître la date de la prochaine réunion de l'amicale bouliste du village d'à-côté. Quant à la presse nationale, elle est indigne d'un pays qui prétend encore vouloir jouer un rôle international. Le Figaro n'est plus que l'ombre de lui-même, le Monde n'est qu'un torchon pétri d'idéologie crasse dans lequel l'encart le plus intéressant est le dessin de Plantu. Les autres quotidiens sont inexistants. Mais tous s'accordent sur un point, être médiocres face au Wall Street Journal, au Washington Post ou au Times que l'on trouve dans tous les aéroports du monde et qui servent de référence.
Comme l'argent des autres est quelque chose de gratuit en Socialie, le ministre va donc en distribuer un peu plus. Un peu plus, oui, mais pas pour tout le monde ! Il faudrait tout de même voir à ne pas exagérer.
Car lorsqu'il s'agit de verser ces aides à des médias se plaçant idéologiquement clairement dans l'opposition — comprendre : à droite de l'échiquier politique —, le ministre semble avoir voulu installer des barrières filtrantes. Ainsi, des journaux tels que Valeurs Actuelles ou encore l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol n'auront pas le droit à leur part du gâteau. L'égalité à la mode socialiste est tout de même un machin à géométrie variable qui m'étonnera toujours et qui devrait plaire aux ingénieurs de Dassault.
Devant la commission des Affaires Culturelles de l'Assemblée Nationale, Fleur Pellerin a expliqué comment elle comptait s'y prendre. L'extension des aides au pluralisme de la presse permettra à plus de périodiques d'avoir accès à ce soutien financier. Une seule condition : que le média en question n'ait jamais été condamné par la loi pour « incitation à la haine raciale ». Encore plein de bons sentiments, d'autant qu'il est assez facile de se faire condamner pour « incitation à la haine raciale » lorsqu'on est un journal et que l'on publie des papiers qui ne sont pas du goût de certaines associations elles-aussi grassement subventionnées au motif d'un vivrensemble grassouillet et sirupeux. Oublié donc Valeurs actuelles, qui avait en août 2013 sorti sa une intitulée « Roms : l'overdose » qui avait fair pâlir et s'indigner la gauche et avait coûté en mars dernier à son patron, Yves de Kerdrel, une condamnation à 3 000 euros d'amende pour « provocation à la discrimination, à la haine ou la violence » ainsi que pour diffamation. Il en va de même pour le quotidien d'extrême-droite Minute, qui avait affiché une caricature de Christiane Taubira, comparant la garde-des-sceaux à un singe, ce qui lui avait valu une amende de 10 000 euros pour « injure à caractère racial », condamnation qui avait été confirmée en septembre dernier par la cour d'appel de Paris. Et l'hebdomadaire Rivarol, d'extrême-droite également, mais entretenant depuis plusieurs années un conflit ouvert avec le Front national dont il juge les positions pas assez radicales et désormais « trop proches du système », n'échappera pas non plus à la punition, si la mesure du ministre de la communication venait à entrer réellement en vigueur.
Je ne cautionne pas ces journaux. Mais la pluralité de la presse devrait se référer à Voltaire qui déclarait combattre certaines idées tout en battant à mort pour quelles puissent exister. Là, il s'agit juste de distribuer de l'argent public à une presse diffusant la bonne parole, nécessairement de gauche.
La liste suivante n'est certainement pas exhaustive sachant que les fonctionnaires de Bercy font un point d'honneur à nous pondre tous les jours que dieu fait et il en fait le bougre de nouvelles taxations :
Certaines taxes se cumulent puisqu'il est possible de payer des taxes sur des taxes. Et il s'en trouve encore pour se demander pourquoi la France va si mal… C'est pour moi une éternelle source d'interrogation.
Une autre nouvelle est passée inaperçue. La Commission Européenne a annoncé jeudi dernier qu'elle allait poursuivre, devant la Cour de Justice de l'Union Européenne, six pays européens qui n'ont pas encore transposé dans leur droit national la « Directive sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances » (BRRD pour Bank Recovery and Resolution Directive).
Rassurez-vous, la France ne fait pas partie pour une fois de ces pays réfractaires puisqu'elle a déjà transcrit dans le droit national la spoliation des épargnants. Cette directive permet, lorsqu'une banque fait faillite, de solliciter ses actionnaires puis si cela ne suffit pas et cela risque de ne pas suffire les détenteurs d'obligations émises par la banque. Jusque-là, rien de plus normal. Dans un troisième temps, cependant, cette directive novatrice permet de ponctionner le compte des clients. Ce n'est rien d'autre que la légalisation d'un vol. Les plus alarmistes dont je suis considèrent qu'il s'agit une remise en cause scandaleuse du droit de propriété. Vous me rétorquerez que seuls les comptes de plus de 100 000 euros pourront servir au renflouement. Je vous répondrai que cette garantie s'avère totalement illusoire et n'engage que celles et ceux qui la croient. Tous les épargnants seront touchés.
La liste des six pays réfractaires et garants jusqu'à présent du droit de propriété est la suivante :
Vous savez maintenant dans quels pays mettre à l'abri vos économies. La France n'y figure pas car cette transposition a déjà eu lieu. Discrètement, sans passer devant le parlement qui lui aurait fait une publicité méritée et bienvenue, elle a été transposée par une ordonnance prise en catimini au cœur des vacances d'été, le 20 août.
Chaque épargnant doit désormais savoir que si sa banque fait faillite, elle aura légalement le droit de se renflouer en puisant dans ses comptes, que ce soit en France ou très bientôt dans la totalité des pays européens.
L'empressement que met la Commission Européenne à faire adopter cette directive est étrange. La Commission redouterait-elle une catastrophe économique, une crise économique et financière, une banqueroute bancaire généralisée dans les mois qui viennent ? Pourquoi lancer des poursuites avec autant de zèle devant la Cour de Justice de l'Union Européenne alors que tant d'autres directives sont restées lettres mortes depuis des années et que la Commission ne semble par s'en émouvoir (je pense au non respect des directives concernant la sécurité sociale par les gouvernements français successifs) ?
En tout état de cause, l'épargnant doit se préoccuper au plus vite de la solidité financière de sa banque. Plus généralement, il doit s'interroger sur l'opportunité de placer toutes ses économies sur des comptes bancaires. En effet, la panique s'emparant de la Commission Européenne montre s'il fallait encore en douter, que ce comportement est aujourd'hui un comportement à risque et que la prochaine crise bancaire ne sera plus payée par les contribuables, les états étant exsangues et n'ayant pas compris ce qui s'est passé depuis vingt ans, mais par les épargnants spoliés en toute légalité.
À bon entendeur…
Pages: << 1 ... 55 56 57 ...58 ...59 60 61 ...62 ...63 64 65 ... 204 >>