Notre président normal bien aimé l'a dit, il faut réformer le code du travail. Vous noterez le changement dans les termes, en 2012, il nous promettait du changement. Aujourd'hui, il s'agit de réforme.
Et pour réformer ce code obèse, mais pas plus obèse que certains autres qu'il faudrait aussi élaguer à la tronçonneuse, une commission va travailler avec ardeur sous la houlette d'un certain Robert Badinter (modèle 1928, donc de 87 printemps) que tout le monde ou presque avait oublié. C'est un avocat pénaliste, le code du travail est donc sa spécialité.
Pourquoi ne pas laisser cette réforme ou plutôt cette refonte nécessaire de ce code du travail à des spécialistes du domaine ? Pourquoi ne pas s'inspirer du code du travail de pays dont l'économie fonctionne et qui n'ont visiblement pas plus de chômeurs que nous ? Ce serait peut-être pour nous permettre de prendre une fois de plus l'Helvétie pour des lanternes. Le souci est que nous allons à nouveau — j'écris à nouveau car nous sommes des spécialistes de la chose — mettre des gens a priori intelligents mais totalement extérieurs au dossier prendre des décisions engageant l'avenir d'un pays. Un habitant des USA traduirait la situation par une maxime bien connue dans leur pays :
Mets dix têtes d'œuf surdiplômées dans une pièce et tu auras une solution en forme d'œuf. Donne à ces gens-là, dirigeants ou experts, un marteau et toutes les solutions seront en forme de clou.
Pour ma part, je préfère prétendre qu'un marteau, c'est très pratique pour enfoncer une vis, surtout quand on n'a jamais vu un tournevis. Question de point de vue, mais la métaphore américaine est assez explicite. Pour filer la métaphore jusqu'au bout, mettez cinq cent soixante-dix-sept députés — qui ne représentent de loin pas la France puisque assez souvent issus de la fonction publique ou de professions libérales pas obligées de travailler durement — dans un hémicycle et vous obtiendrez des solutions de et pour les députés et leurs obligés. Certains jours, j'en arrive à rêver que nous élisions Marc Dorcel, au moins, nous nous ferons empapaouter dans la joie et la bonne humeur.
Mais revenons aux bidouillages de toutes sortes et à leur application à la population. Il y a quelques jours, le ministre du budget a dû faire une allocution en intimant certains retraités de ne pas payer leur taxes locales tant celles-ci avaient augmenté. Il paraît que c'est à la suite d'une décision prise en 2008 par un gouvernement de droite et que ni l'actuel gouvernement ni la chambre n'avaient compris.
N'avaient compris… En langage socialiste, cela signifie que le gouvernement avait espéré que personne ne bouge et que tout le monde aurait payé sans réchigner. Je pressens d'ici peu quelques dégâts collatéraux croustillants dont le pataquès sur l'exonération des impôts locaux pour les retraités « modestes » (à définir) nous donne un avant-goût. Voir un clown endimanché du gouvernement affirmer à la
télévision qu'il ne fallait pas payer ses impôts, donne une pâle idée du naufrage que vit le pays. Le gouvernement appelle lui-même à la révolte fiscale. C’est une première et c'est absolument pitoyable. On dirait une fusée de feu d’artifice qui explose en plein ciel sauf qu'elle n’est vraiment pas belle à voir. Au passage, on notera l’inutilité et la nullité absolue de la chambre d'enregistrement qui est incapable de comprendre un pouillème des textes débiles qu'elle vote à la pelle pour se donner l’impression qu'elle existe et qu'elle sert encore à quelque chose.
Les bavures de cet ordre sont hélas pléthores et contribuent à la désagrégation de ce qui a été autrefois un grand pays. On en voit les dégâts dans l'explosion exponentielle des différents codes censés régir notre vie quotidienne et jusque dans le code pénal qui peut compter jusqu'à deux cent cinquante alinéas sur un article.
Durant assez longtemps, je me suis demandé pourquoi imbécile s'écrit avec une seul l et pourquoi imbécillité en prend deux. La réponse était pourtant claire. Imbécillité s'écrit avec deux l pour voler plus loin !
Cela sent la fin de règne dans les palais gouvernementaux. Tout est bon actuellement pour brosser l'électeur dans le sens du poil tant la défaite aux élections régionales risque, pour la gauche, de ressembler à la déroute du XV de France contre les All Black il y a quelque jours.
Et lorsqu'il devient difficile d'encore devenir plus populiste, plus clientéliste, on s'arrange pour que la presse s'auto-censure. Dire que la gauche, dans les années 1970, râlait contre le ministre de l'information et l'ORTF alors que jamais les media n'ont été plus censurés est assez étrange. Certains ont la mémoire décidément très courte.
Depuis longtemps, les journalistes bénéficient d'un abattement fiscal. J'avoue ne jamais en avoir compris l'utilité sauf peut-être pour qu'un journaliste ne morde pas trop fort la main qui le nourrit. Depuis tout aussi longtemps, la presse française est subventionnée. Subventionnée indirectement parce que la TVA qu'elle reverse sur les ventes est de 2,1% alors que celle qu'elle se fait rembourser sur ses achats est de 20%. Subventionnées directement parce que l'état dans sa grande bonté arrose certains media généreusement pour diffuser la bonne parole comme à la grande époque de la Pravda moscovite.
Jusqu'à présent, toute la presse bénéficiait des largesses de l'état pour, officiellement, avoir une presse pluraliste. Alors que la ministre de la Culture souhaite élargir l'attribution de fonds publics à de nouveaux journaux, elle semble avoir trouvé le moyen pour que les titres se situant clairement dans l'opposition n'en bénéficient pas. En effet, déplorant que les aides publiques versées aux journaux pour le pluralisme de la presse et qui s'élèvent à 9 millions d'euros sont selon elle inéquitables, Fleur Pellerin a décidé de revoir les critères d'attribution. Le but ? Que des journaux et magazines tels que Le Monde diplomatique et évidemment Charlie Hebdo puissent en bénéficier au même titre que de grands quotidiens comme Libération ou l'Humanité. À moins qu'il ne s'agisse que de simples torchons qui ne puissent que se parcourir d'un postérieur distrait comme aurait pu le signaler le fils de Lucien Guitry.
Mais revenons à ces aides payées par vos impôts. Il s'agit en fait, d'aides directes attribuées aux journaux « à faibles ressources publicitaires ». Notez bien l'excellent maniement de la litote par nos législateurs puisqu'un journal à faible ressource publicitaire est un journal à faible audience. Or, comme l'explique l'hebdomadaire Marianne, « seuls les quotidiens en bénéficient jusqu'alors », ce qui explique pourquoi un magazine comme Charlie Hebdo n'y a pas droit. Le ministre souhaite donc aider la presse en élargissant les aides. Personnellement, je serais plutôt d'avis qu'on les supprime et que les journaux vivent de leur audience. Peut-être seraient-ils enfin contraints à publier des articles de qualité. La presse régionale est pathétique, utile seulement pour connaître la date de la prochaine réunion de l'amicale bouliste du village d'à-côté. Quant à la presse nationale, elle est indigne d'un pays qui prétend encore vouloir jouer un rôle international. Le Figaro n'est plus que l'ombre de lui-même, le Monde n'est qu'un torchon pétri d'idéologie crasse dans lequel l'encart le plus intéressant est le dessin de Plantu. Les autres quotidiens sont inexistants. Mais tous s'accordent sur un point, être médiocres face au Wall Street Journal, au Washington Post ou au Times que l'on trouve dans tous les aéroports du monde et qui servent de référence.
Comme l'argent des autres est quelque chose de gratuit en Socialie, le ministre va donc en distribuer un peu plus. Un peu plus, oui, mais pas pour tout le monde ! Il faudrait tout de même voir à ne pas exagérer.
Car lorsqu'il s'agit de verser ces aides à des médias se plaçant idéologiquement clairement dans l'opposition — comprendre : à droite de l'échiquier politique —, le ministre semble avoir voulu installer des barrières filtrantes. Ainsi, des journaux tels que Valeurs Actuelles ou encore l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol n'auront pas le droit à leur part du gâteau. L'égalité à la mode socialiste est tout de même un machin à géométrie variable qui m'étonnera toujours et qui devrait plaire aux ingénieurs de Dassault.
Devant la commission des Affaires Culturelles de l'Assemblée Nationale, Fleur Pellerin a expliqué comment elle comptait s'y prendre. L'extension des aides au pluralisme de la presse permettra à plus de périodiques d'avoir accès à ce soutien financier. Une seule condition : que le média en question n'ait jamais été condamné par la loi pour « incitation à la haine raciale ». Encore plein de bons sentiments, d'autant qu'il est assez facile de se faire condamner pour « incitation à la haine raciale » lorsqu'on est un journal et que l'on publie des papiers qui ne sont pas du goût de certaines associations elles-aussi grassement subventionnées au motif d'un vivrensemble grassouillet et sirupeux. Oublié donc Valeurs actuelles, qui avait en août 2013 sorti sa une intitulée « Roms : l'overdose » qui avait fair pâlir et s'indigner la gauche et avait coûté en mars dernier à son patron, Yves de Kerdrel, une condamnation à 3 000 euros d'amende pour « provocation à la discrimination, à la haine ou la violence » ainsi que pour diffamation. Il en va de même pour le quotidien d'extrême-droite Minute, qui avait affiché une caricature de Christiane Taubira, comparant la garde-des-sceaux à un singe, ce qui lui avait valu une amende de 10 000 euros pour « injure à caractère racial », condamnation qui avait été confirmée en septembre dernier par la cour d'appel de Paris. Et l'hebdomadaire Rivarol, d'extrême-droite également, mais entretenant depuis plusieurs années un conflit ouvert avec le Front national dont il juge les positions pas assez radicales et désormais « trop proches du système », n'échappera pas non plus à la punition, si la mesure du ministre de la communication venait à entrer réellement en vigueur.
Je ne cautionne pas ces journaux. Mais la pluralité de la presse devrait se référer à Voltaire qui déclarait combattre certaines idées tout en battant à mort pour quelles puissent exister. Là, il s'agit juste de distribuer de l'argent public à une presse diffusant la bonne parole, nécessairement de gauche.
La liste suivante n'est certainement pas exhaustive sachant que les fonctionnaires de Bercy font un point d'honneur à nous pondre tous les jours que dieu fait et il en fait le bougre de nouvelles taxations :
Certaines taxes se cumulent puisqu'il est possible de payer des taxes sur des taxes. Et il s'en trouve encore pour se demander pourquoi la France va si mal… C'est pour moi une éternelle source d'interrogation.
Une autre nouvelle est passée inaperçue. La Commission Européenne a annoncé jeudi dernier qu'elle allait poursuivre, devant la Cour de Justice de l'Union Européenne, six pays européens qui n'ont pas encore transposé dans leur droit national la « Directive sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances » (BRRD pour Bank Recovery and Resolution Directive).
Rassurez-vous, la France ne fait pas partie pour une fois de ces pays réfractaires puisqu'elle a déjà transcrit dans le droit national la spoliation des épargnants. Cette directive permet, lorsqu'une banque fait faillite, de solliciter ses actionnaires puis si cela ne suffit pas et cela risque de ne pas suffire les détenteurs d'obligations émises par la banque. Jusque-là, rien de plus normal. Dans un troisième temps, cependant, cette directive novatrice permet de ponctionner le compte des clients. Ce n'est rien d'autre que la légalisation d'un vol. Les plus alarmistes dont je suis considèrent qu'il s'agit une remise en cause scandaleuse du droit de propriété. Vous me rétorquerez que seuls les comptes de plus de 100 000 euros pourront servir au renflouement. Je vous répondrai que cette garantie s'avère totalement illusoire et n'engage que celles et ceux qui la croient. Tous les épargnants seront touchés.
La liste des six pays réfractaires et garants jusqu'à présent du droit de propriété est la suivante :
Vous savez maintenant dans quels pays mettre à l'abri vos économies. La France n'y figure pas car cette transposition a déjà eu lieu. Discrètement, sans passer devant le parlement qui lui aurait fait une publicité méritée et bienvenue, elle a été transposée par une ordonnance prise en catimini au cœur des vacances d'été, le 20 août.
Chaque épargnant doit désormais savoir que si sa banque fait faillite, elle aura légalement le droit de se renflouer en puisant dans ses comptes, que ce soit en France ou très bientôt dans la totalité des pays européens.
L'empressement que met la Commission Européenne à faire adopter cette directive est étrange. La Commission redouterait-elle une catastrophe économique, une crise économique et financière, une banqueroute bancaire généralisée dans les mois qui viennent ? Pourquoi lancer des poursuites avec autant de zèle devant la Cour de Justice de l'Union Européenne alors que tant d'autres directives sont restées lettres mortes depuis des années et que la Commission ne semble par s'en émouvoir (je pense au non respect des directives concernant la sécurité sociale par les gouvernements français successifs) ?
En tout état de cause, l'épargnant doit se préoccuper au plus vite de la solidité financière de sa banque. Plus généralement, il doit s'interroger sur l'opportunité de placer toutes ses économies sur des comptes bancaires. En effet, la panique s'emparant de la Commission Européenne montre s'il fallait encore en douter, que ce comportement est aujourd'hui un comportement à risque et que la prochaine crise bancaire ne sera plus payée par les contribuables, les états étant exsangues et n'ayant pas compris ce qui s'est passé depuis vingt ans, mais par les épargnants spoliés en toute légalité.
À bon entendeur…
Et visiblement, certains ne sont pas très méritants. En effet, cela vous a sans doute échappé, mais depuis la fin du mois d'octobre 2015, il existe à Clichy-sous-Bois, riante cité de Seine-Saint-Denis, une allée « Zyed-Benna-et-Bouna-Traoré ».
Des centaines de personnes ont commémoré l’anniversaire de la mort des adolescents Zyed Benna et Bouna Traoré, qui avait précédé trois semaines d'émeutes en France. Avant les dépôts de gerbe et une minute de silence, une allée menant de la mairie au collège Robert Doisneau a été baptisée « Zyed-Benna-et-Bouna-Traoré ». Une démarche qui a pour objectif que « les centaines de personnes qui empruntent cette route chaque jour gardent leurs noms en mémoire », a déclaré le maire de la ville, Olivier Klein.
Mais quel discours nappé d'imbécillité crasse !
À titre personnel, je désapprouve totalement ce signal qui transforme en héros mémorables des jeunes incapables de lire ne seraient-ce que les panneaux interdisant l'entrée d'un poste de transformation ErDF. À moins que ces deux jeunes ne les aient pris pour un simple interdit sans valeur de plus. Ils sont morts bêtement, certainement pas héroîquement. Au même moment, le 27 octobre 2005, un homme de 56 ans, Jean-Claude Irvoas, était battu à mort à Epinay-sur Seine, sous les yeux de sa compagne et de sa fille. De type européen dans un quartier dit chaud, il photographiait des lampadaires dont il avait été le créateur. Sauf erreur de ma part, il n'y a pas une impasse à son nom. Mort du fait de la bêtise humaine.
Ce qu'on ne dit pas, c'est que la mort de ces adolescents est due autant à leur fuite devant les forces de l'ordre et leur entrée dans un transformateur ErDF qu'à leur désobéissance à la police qui voulait les arrêter, qu'elle ait eu de bonnes ou mauvaises raisons. En faire pour cela des héros voire des martyrs est un peu étrange d'autant que cela ressemble à un acte irresponsable et populiste pour tenter de récupérer des voix en vue des élections régionales difficile pour la majorité en place.
Dans tous les cas, on ne peut être qu'inquiet.
Une nouvelle circule depuis hier soir sur tous les media français. Il paraîtrait qu'un candidat aux élections primaires américaines a déclaré que la semaine de travail des français n'était que de trois jours. Je ne sais pas si cette information a été relayée par l'AFP ou une autre agence, mais la moindre des choses, pour un journaliste sérieux qui plus est titulaire d'une carte de presse, est de vérifier ses sources avant de répéter n'importe quoi. Enfin, de nos jours la carte de presse est plus synonyme d'abattement fiscal que de professionnalisme.
Il est vrai à leur décharge que les américains racontent souvent n'importe quoi. Ils racontent d'autant plus n'importe quoi lorsque Michael Moore se permet de louer notre système social que le monde entier nous envie tellement que personne ne le copie. Remarquez bien, ce n'est pas l'apanage des américains, nous faisons exactement la même chose lorsque nous nous permettons de critiquer leur propre système.
Mais revenons à cette semaine de trois jours. Cette petite phrase, sortie de son contexte, est effectivement discutable pour ne pas dire scandaleuse. Or cette petite phrase a été dite lors d'une joute entre deux candidats aux primaires américaines. L'un de ces candidats est un sénateur de l'union qui répondait à son contradicteur lui reprochant de ne pas faire preuve d'un excès de présence au sénat. Et c'est dans ce contexte qu'il lui a été répondu que la semaine des sénateurs américains n'était pas une semaine de trois jours comme ce qu'il se passe en France pour les sénateurs français.
Étonnant, non ?
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