Minute de silence

19.11.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Lundi dernier, à midi, se tenait une minute de silence en hommage aux victimes des attentats parisiens. La CPAM du Cantal (Aurillac) a tenu à respecter cette minute de silence. Pour preuve, la photographie envoyée par un lecteur et que je mets ici à votre disposition.

Minute de silence

Fig. 1 : longue minute de silence

À ce niveau, on ne se moque plus, on admire. C'est de l'art.

 

Pignoufferies

18.11.15 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Je viens de tomber sur une petite nouvelle amusante. À l'heure où nous ne savons plus comment financer les opérations de nos armées, le ministre de la culture a confirmé mardi matin la création d'un fonds d'aide destiné à soutenir les lieux économiquement menacés par le contrecoup des attentats (source), dont le montant devrait être précisé d'ici à jeudi.

Je cite avec des pincettes :

La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, invitée mardi matin sur France Culture, a confirmé envisager débloquer un fonds d'aides de plusieurs millions d'euros destiné à soutenir les salles qui subiraient le contrecoup des attentats, lié à la fois à l'annulation de spectacles, à l'éventuelle défection du public et au coût supplémentaire engendré par la sécurisation des sites. « Ce fonds a vocation à s'appuyer sur la solidarité », a précisé la ministre, ajoutant qu'elle donnerait des précisions sur les montants alloués « dans les quarante-huit heures qui viennent ».

Il est certain que c'est une priorité et que nous n'avons que cela à faire de notre argent.

 

La démocratie meurt sous un tonnerre d'applaudissements

17.11.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde, Je hais les politiciens

Voilà, c'est dit. Manuel Valls a déclaré ce matin, confirmant la déclaration devant le congrès de François Hollande, qu'il allait demander une prolongation de l'état d'urgence pour une durée de trois mois.

L'état d'urgence est un dispositif qui permet aux forces de l'ordre d'entrer chez vous n'importe quand et pour n'importe quel motif. Et si c'est très efficace sur le plan de la communication, cela l'est nettement d'un point de vue opérationnel puisque sur les quelques centaines de perquisitions effectuées depuis samedi dernier, seules quelques unes se sont avérées fructueuses. Toutes les autres ont été des coups d'épée dans l'eau mobilisant tout de même les forces de l'ordre qui n'ont vraiment rien d'autre à faire actuellement.

Dans ce contexte, j'ai pu entendre sur France Inter ce matin vers 7h50 Laurent Wauquiez déclarer abruptement :

Je ne prends plus le risque de laisser dans la nature ces individus, principe de protection.

Et d'en rajouter une couche en répondant aux déclarations de Bernard Squarcini indiquant qu'« on est complétement à côté de la plaque à propos des fiches S. Quand on fait une fiche S c’est qu’on a aucune preuve » :

On n’est plus dans l’Etat de droit où il faut un jugement pour être enfermé.

Ainsi, le numéro 3 des Républicains indique d'une part qu'il ne comprend rien aux mécanismes du renseignement et d'autre part que cela ne le dérange absolument pas d'institutionaliser des arrestations arbitraires dont il reste à prouver qu'elles soient efficaces. En effet, les forces de l'ordre seraient peut-être bien plus efficaces à faire d'autres actions moins médiatiques. Quant à l'avis de Bernard Squarcini qui sait, lui, tout de même de quoi il parle, il l'évacue d'un revers de main.

Aujourd'hui, et j'ai conscience que je vais choquer, nous avons presque eu de la chance. Les attentats parisiens ont été commis avec des armes conventionnelles. Il ne faudrait surtout pas oublier que les « gentils djihadistes » ont pris possession en Syrie de stocks de gaz de combat suffisamment importants pour faire suffoquer quelques milliers de Français. Nous l'avons oublié, mais ils se sont servis dans une usine chimique de Mossoul lorsque la ville est tombée entre leurs mains. Il ne faut pas oublier non plus qu'ils ont aussi fait main basse sur quelques 40 kilos d’uranium radioactifs de l’université de la même ville et que cet uranium se promène toujours dans la nature.

C'est donc dans cet état d'esprit qu'un arrêté a été pris dans l'urgence le 14 novembre 2015, publié au journal officiel de la république française le 15, et autorisant l'utilisation de sulfate d'atropine. Cette information est lourde de sens. Elle signifie que l'état prend cette menace au sérieux puisque l'utilisation de sulfate d’atropine, solution injectable 40 mg/20 mL PCA est un antidote aux neurotoxiques organophosphorés.

À cet instant du raisonnement, il faut tout de même observer le décalage entre la gesticulation d'une part — l'imposition de l'état d'urgence et sa prorogation demandée pour trois mois avec tout ce que cela implique — et les manœuvres en sous-main d'un état en panique, n'ayant pas depuis 2011 pris la mesure de la catastrophe annoncée.

Le pire dans la situation actuelle est que tous les partis politiques appellent à cet état d'urgence. Tous, sans exception. Cela signifie aussi que toute démocratie est morte ce 13 novembre puisque, sous couvert de l'état d'urgence, tous les rassemblements, toutes les manifestations seront interdites. En particulier, la sinistre loi de santé passera, avec quelques dizaines de députés dans l'hémicycle malgré l'opposition de toute une profession qui ne pourra se rendre devant l'assemblée comme prévu. La loi sur le renseignement et ses fumeuses boîtes noires ne trouvera plus aucune opposition. Gageons que d'autres textes seront proposés, votés unanimement ou presque par l'assemblée et que ces textes ne feront que restreindre les libertés fondamentales pour un résultat au mieux incertain.

En effet, nous étions déjà sous le couvert du plan Vigipirate rouge, avec des contrôles aux frontières en raison de la future COP21 et des forces de l'ordre aux aguets. Et cela n'a rien empêché parce qu'il est illusoire de combattre des hommes prêts à mourir pour une cause avec des forces dont les membres réchignent à terminer en martyrs.

Des attentats, il y en aura encore, malheureusement. Et ce n'est pas en rajoutant des textes de loi à un corpus législatif suffisant que l'on pourra régler le problème.

 

Le jour d'après

16.11.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

Ce matin, j'ai été contraint de me rendre sur mon lieu de travail à pied. Le trajet passe normalement devant le Bataclan, mais j'ai dû faire un crochet par le canal Saint-Martin, le boulevard Voltaire étant interdit même aux piétons.

J'ai été surpris, vers 9h30, de voir arriver par petits groupes, des personnes âgées, visiblement des musulmans originaires d'Afrique du nord. Dignes, en habits blancs, signe de pureté et non de deuil pour un musulman, portant la chéchia, ils sont venus se recueillir au plus près du drame. Les gens déjà présents se sont écartés pour les laisser passer, l'impression était étrange.

Pour ma part, j'ai été assez étonné par le fait que ces personnes étaient toutes âgées. Certaines se déplaçaient difficilement avec des cannes et se déplacer jusqu'au principal lieu du drame leur demandait un réel effort. Ce n'était pas des responsables de la communauté musulmane, ce n'étaient pas des imams non plus. Il s'agissait de simples musulmans qui ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant. Et dans ces musulmans, pas un jeune…

Je dois dire qu'à la suite des attentats de vendredi dernier, j'ai été assez choqué de l'absence de réaction officielle du CFCM, organe représentatif s'il en est. Plus exactement, la réaction du  CFCM a été réduite au minimum syndical. C'était pourtant à lui, en tant qu'organe de représentation de la communauté musulmane, de réagir. La question est naturellement de savoir si le CFCM représente ou non les musulmans de France, mais jusqu'à preuve du contraire, ce sont eux qui l'ont élu.

Pour m'assurer que je n'avais pas raté cette réaction, je suis allé faire un tour sur le site officiel du CFCM et je vous en livre la page d'accueil.

Le jour d'après

Fig. 1 : page d'accueil du CFCM le 16 novembre 2015 à 16h15.

Vous ne rêvez pas. Pas une mention sur la page de garde du CFCM. Heureusement que des musulmans, individuellement, essaient de faire passer leur message en étant simplement et dignement présents sur les lieux.

Une bande de nihiliste — parce que ils sont tout sauf des musulmans — prend donc en otage les musulmans du monde entier et l'organe représentatif de ces musulmans en France est inaudible. Les fous de dieu ont déjà gagné.

 

Il l'a dit !

15.11.15 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

L'actuel ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a osé déclarer sur RTL et écrire sur Twitter il y a quelques mois la sentence suivante :

Ce n'est pas un délit de prôner le djihad.

Effectivement, prôner le djihad en tant que guerre sainte contre soi-même n'est pas un délit. Mais je ne sais pas pourquoi, le djihad dans son acception courante n'est pas une guerre sainte contre soi-même mais une guerre sainte contre tout ce qui n'est pas musulman.

Bernard Cazeneuve, pourtant garant de l'ordre dans notre pays, devrait revoir les bases du droit. En effet, la menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes dont la tentative est punissable est un délit (art. 222-17 CP). Si nous ne sommes pas dans ce cas, il faudra vraiment m'expliquer pourquoi. Mais le code pénal n'est pas le seul à pouvoir être invoqué ici puisque la provocation à commettre un crime ou un délit (art. 23 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse) considère cela d'une manière assez similaire.

Par ailleurs, Bernard Cazeneuve, en tant que ministre de l'intérieur et des cultes, devrait savoir qu'il y a des restrictions imposées à la notion de liberté d'expression pour toute parole publique, comme pour l'incitation à la haine et au meurtre et qu'en droit français, l'incitation à la haine raciale est une infraction publique. En effet, le délit de « provocation publique » à la haine raciale est défini par l'article 24 alinéa 5 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881.

Mais ce n'est pas tout, il existe une loi française contre les discriminations. Cette loi, plus précisément son article 225-1, stipule que constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à… une religion déterminée. Le deuxième alinéa du même article indique même que la discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende.

Déclarer que prôner le djihad n'est pas un délit prouve deux choses. D'une part Bernard Cazeneuve ne connaît pas le droit et d'autre part, il a au moins iune case vide.

 

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