Lettre ouverte au(x) cuistre(s) qui nous gouvernent

10.01.18 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

J'écris cuistre, mais à la réflexion, je me demande s'il ne s'agit pas de crétins absolus. En tout état de cause, ces imbéciles sont des nuisibles qu'il serait bon d'empêcher de nuire plus longtemps. Il y a des pays en voie de développement. Il en est, comme la France, en voie de sous-développement et la classe politique dans son intégralité n'y est pas étrangère.

En effet, la république en marche, c'est une connerie par jour à tel point que cela nous ferait presque regretter Hollande, l'autre pays du chômage.

Hier, c'était la réduction à 80km/h de la vitesse sur le réseau secondaire. Je rappelle à toutes fins utiles qu'Emmanuel Macron, durant la campagne présidentielle, s'était ouvertement déclaré contre. Je cite :

En France, les vitesses sont "impaires" : 30, 50, 70, 90, 110, 130, écrit le candidat. Cela participe de leur lisibilité […] Je suis naturellement favorable, dès lors que les conditions de danger l'imposent, à abaisser la vitesse à 70. Mais abaisser en section courante la vitesse à 80 interrogerait l'ensemble de l'édifice.

Mais que faire d'autre lorsqu'on n'a plus d'argent pour entretenir le réseau ? Je me souviens, lorsque j'ai passé le permis il y a presque trente ans, qu'il était facile de conduire la nuit. Il y avait des bandes blanches sur les routes principales, visibles, elles étaient en bon état. On pouvait aussi conduire la nuit en feu de croisement, les catadioptres rendant la route parfaitement visible. Aujourd'hui, les feux sont devenus blancs avec une prime d'éblouissement aux phares xénon, il faut rouler avec les phares pour avoir une idée de l'endroit où l'on met les roues même dans certaines agglomérations tant le revêtement est dans un état déplorable et qu'il faut deviner où se trouve le bord de la route.

Au lieu de cela, on limite la vitesse de circulation. Tout le monde sait que cela va éviter les 1500 morts en ville où, a priori, personne n'est censé rouler à plus de 50 km/h. Tout le monde sait que cela va éviter aux gens de conduire sous l'emprise d'alcool, de médicaments ou de stupéfiants. Tout le monde pense que cela évitera aussi à certains inconscient de faire marche arrière dans des virages sans visibilité, ou plus simplement de couper les mêmes virages.

À titre personnel, je conduis depuis presque trente ans et j'ai plusieurs centaines de milliers de kilomètres à mon actif même dans des pays très mal éduqués en terme de conduite comme l'Arabie Séoudite. En presque trente ans, j'ai eu trois accidents. Deux accidents à vitesse réduite, l'un lorsqu'une brave dame est sortie d'un stationnement pour faire demi tour devant moi, le deuxième sur une route de montagne où une greluche se croyant seule a coupé un virage sans visibilité lorsque j'arrivais. Le troisième sans tiers grâce à un garagiste qui m'a imposé de mettre des pneus neufs à l'avant d'un véhicule, ce qui m'a permis de faire plusieurs beaux tête-à-queue le même jour dont l'un s'est achevé dans la pile d'un pont de la SNCF. Jamais la limitation de vitesse à 80 km/h n'aurait évité ces accidents.

Pire, conduire en ville relève aujourd'hui d'un parcours du combattant. Les rues pas forcément très larges sont maintenant affublées de bandes cyclables. Entre les vélocipèdes et autres bicyclettes souvent à contresens, les gens qui ouvrent leurs portières en stationnement n'importe comment, les panneaux et autres feux cachés derrières des fourgons en stationnement et maintenant les piétons à qui il faudra laisser la priorité dès lors qu'ils sont en regard du passage piéton et non plus engagés, ne pas commettre d'infraction répréhensible relèvera d'une gageure. D'ailleurs, parmi les cyclistes accidentés tous les ans, pourrait-on connaître le nombre de ceux qui l'ont été sur des bandes cyclables à contresens ? Je n'ai pas réussi à trouver ces statistiques.

Plutôt que de payer le changement de tous les panneaux de limitation de vitesse dont le code de la route nous apprend qu'il en faut un tous les cinq kilomètres, le gouvernement aurait été avisé d'utiliser cet argent pour entretenir les routes. À moins que le dessein profond soit d'augmenter la manne de plus de 900 millions d'euros des procès verbaux établis par les photomatons qui poussent au bord des routes comme les champignons après la pluie. Mais je suis mauvaise langue, notre charmant premier ministre ayant signalé que le coût du financement des nouveaux panneaux sera entièrement financé par l'état. Débile, d'où crois-tu donc que provient l'argent avec le quel tu te gaves et avec lequel tu paies tes mesures ineptes ?

D'autant qu'il y a comme un biais dans le raisonnement. L'étude suédoise affirmant que chaque réduction de 10 km/h de la vitesse conduit automatiquement à une réduction des morts de 4% est maintenant connue comme bidonnée. Les études faites en France ne sont pas publiques parce que les résultats ne sont pas aussi bons et représentatifs qu'ils devraient l'être d'autant plus que cette réduction de vitesse s'est accompagnée d'une réfection des routes sur les mêmes tronçons. Le Danemark qui avait lui aussi limité la vitesse à 80 km/h s'est rendu compte que l'expérience était contre-productive et vient d'augmenter la limitation de vitesse à 90 km/h. Naturellement, ces gens n'ont rien compris et, une fois encore, la France, ce phare de la modernité, a raison contre le reste du monde.

Mais il ne faudrait pas croire que cette mesure débile est la seule que le gouvernement a dans ses tuyaux. Il s'agirait plutôt de l'arbre qui cache la forêt et lorsqu'on parle de cela, on évite de parler des autres sujets. Et pourtant, il y en a. Dans les mesures déplorables figurant dans les cartons se retrouve une petite perle. En effet, les politiciens français, du haut de leur magistère universel, se croient autorisés et capables de « repenser le capitalisme » (sic, jamais je ne me serais permis une telle formule), un système que l'humanité a mis des siècles si ce n'est des millénaires à raffiner.

J'avoue, j'hésite entre le rire et les larmes de désespoir et de colère. Qu'ils essaient déjà de réduire le chômage endémique à notre économie suradministrée pour commencer. S'ils y arrivent, ils pourront s'attaquer à repenser le capitalisme.

Non, ils veulent tout simplement repenser le capitalisme. Cela fleure bon le gouvernement en marche vers la démagogie, le ridicule achevé et la petite brouette de réglementations, instabilités et insécurités juridiques aussi inutiles que nuisibles pour l'économie française, mal français s'il en est.

Ce ne serait pas si grave s'ils connaissaient le capitalisme. Cela permettrait un début de réflexion. Mais ils ne le connaissent pas et l'abhorrent de toute façon de tout leur cœur. Ils vont tout au plus repenser le socialisme, seule chose qu'ils connaissent et que leurs esprits étroit arrivent à imaginer sans trop de peine.

Il y a en effet en France une maladie chronique et incurable consistant à vouloir aprioriser toute forme d'initiative individuelle ou entrepreneuriale estimant qu'elles ne peuvent s'inscrire que dans une ligne pensée préalablement par un état omniscient. Cela n'est pas récent, souvenez-vous du commissariat au plan. Ce formatage culturel dénit à l'homme libre, donc à l'entreprise, toute responsabilité pour forger son propre destin. Pire, il est à la base de tous nos maux et régressions depuis 1945 puisqu'il a inhibé toute prise de risque susceptible de déplaire aux règles imposées par l'état, ceux qui voulaient s'y soustraire ayant souvent compris rapidement qu'il valait mieux partir vers des cieux plus cléments.

Mais revenons à cet n-ième pet de l'esprit du gouvernement en marche. Il existe un principe médical que ce gouvernement devrait bien appliquer : primum non nocere. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'user leurs fonds de culottes en classe de Latin, cela peut se traduire par d'abord, ne pas nuire. Pourtant, en matière de nuisance, le projet de Nicolas Hulot qui se profile à l'horizon est un modèle. Je rappelle à toutes fins utiles que Nicolas Hulot est un autodidacte, photographe et animateur d'émission de télévision spécialisée dans le crash d'engins volants mal identifiés. À ce titre, n'étant absolument pas juriste, il serait inspiré de faire preuve d'un peu plus de modestie intellectuelle tant le sujet touché est sensible.

La question à laquelle notre juriste au pieds tendres veut répondre est celle de savoir comment il convient de définir une entreprise. Cette question métaphysique, pourtant, trouve sa réponse dans le code civil français (articles 1832 et 1833). Elle est même simple et succinte. Les esprits chafouins préntendront qu'elle est lapidaire.

Ces réponses sont apportées par les articles 1832 et 1833 que je cite in extenso :

Article 1832

La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.

Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.

Les associés s'engagent à contribuer aux pertes.

Article 1833

Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés.

L'article 1832 définit donc de manière simple, apolitique et sans idéologie l'entreprise. L'entreprise appartient à des personnes qui décident de s'associer pour créer des choses ensemble. Ce faisant, ils en partageront aussi bien les profits que les pertes.

L'article 1833 quant à lui indique qu'une société doit avoir une activité légale. Il est donc interdit de revendre de la viande humaine sur le marché ou des esclaves même en vie et d'un seul tenant. Ceux qui pensaient ouvrir un service « les Putes Bleues » c'est-à-dire un service téléphonique permettant de commander un ou une prostitué(e) en trente minutes au bas de chez soi y seront pour leurs frais.

Il est intéressant de signaler que le législateur, dans sa grande sagesse, avait décidé d'avoir une définition minimaliste de l'entreprise, ce qui permettait à la loi de réaliser les ajustements nécessaires. Or si on apprend insidieusement en ce début d'année 2018 que le gouvernement a confié une mission baptisée « entreprise et bien commun » à Jean-Dominique Senard, actuel patron de Michelin, et à Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT, c'est bien Nicolas Hulot qui avait ouvert le feu le 11 décembre dernier lors d'une visite au Medef où il avait déclaré que :

L'objet social de l'entreprise ne peut plus être le simple profit, sans considération pour les femmes et les hommes qui y travaillent, sans regard sur les dégâts environnementaux.

Antoine Frérot, PDG de Véolia, lui emboîte le pas, ayant quant à lui déclaré qu'« [il] souhaiterais qu'il soit rappelé quelque part dans la loi tout ce qu'une entreprise apporte, et qu'elle ne sert pas seulement les intérêts des actionnaires et des patrons. Elle est d'intérêt général ».

Macron, Philippe, Hulot, Frérot, les nouveaux marxistes encore plus marxistes que Marx lui-même ! Ces gens-là refusent de comprendre qu'une entreprise est par essence privée. Je leur souhaite bien du plaisir lorsqu'il faudra expliquer aux investisseurs étrangers, dans notre monde ouvert, que leurs entreprises en France sont d'intérêt général. Par ces déclarations, nous sommes dans l'imposture intellectuelle la plus crasse et l'idéologie la plus débile du politiquement correct sirupeux consistant à transformer les entreprises en associations d'utilité générale.

Or une entreprise n'est qu'une société visant à permettre à des intérêts privés de s'épanouir et de créer de la valeur, même si la loi vient, par certaines interdictions, réduire le champ de liberté des entrepreneurs. Elle ne s'en prive pas puisqu'il suffit pour s'en convaincre de regarder le nombre de normes, de règlements tellement complexes qu'ils étouffent la croissance et l'envie d'entreprendre et donc au bout du compte, la croissance économique.

Il faudrait que tous ces responsables politiques comprennent une bonne fois pour toute que la définition d'une entreprise n'a rien à voir avec les solidarités que nous souhaitons tisser au sein d'une nation. Il s'agit de deux choses totalement différentes et le gouvernement se prépare à commettre une erreur terrible en succombant à l'idéologie car il n'y a que dans des pays marxistes que l'on souhaite changer l'objet et la définition d'une entreprise en expliquant qu'elle est d'intérêt général, ce qui revient de fait à nationaliser l'ensemble de l'économie.

Chose étrange dans un monde ouvert et que notre gouvernement veut d'ailleurs de plus en plus ouvert, ce même gouvernement veut aller vers une solution juridique totalement hallucinante. Il n'y a pas à dire, la vie à deux, c'est mieux, devenez schizophrène.

Souvenez-vous pourtant, ce n'est pas la première fois que ce genre de débat a lieu, même dans un passé récent. France Stratégie (payée par vos impôts) avait déjà pensé à nationaliser les biens immobiliers de tous les Français. Le gouvernement ne fait qu'un pas de plus en s'apprêtant à nationaliser toutes les entreprises de France en expliquant à tous les petits entrepreneurs de ce pays, à tous nos commerçants, à tous nos artisans, à toutes nos TPE, PME et PMI, qu'ils sont d'intérêt général.

Il y a juste un biais dans le raisonnement. La propriété privée des moyens de production implique le droit implicite aux bénéfices ou aux pertes privés. Le gouvernement n'aime peut-être pas cette idée-là, mais tous les idéologues de tous les pays qui ont essayé autre chose ont lamentablement échoué dans un océan de misère pour un ensemble de raisons qui sont des constantes universelles :

  • le risque enduré est personnel ;
  • le travail acharné est personnel ;
  • la souffrance est personnelle ;
  • les batailles juridiques sont personnelles ;
  • les impôts, taxes et autres vexations fiscales et sociales sont personnelles (à ce titre, il faut être complètement fou ou ne pas avoir le choix pour créer une entreprise en France).

C'est ainsi. Cela l'a toujours été, n'en déplaise au gouvernement français.

Quant aux aspects environnementaux chers à notre ministre d'état, il serait bon de cesser l'hypocrisie ambiante. Je commencerai pour ma part à croire à l'écologie et aux politiques dites environnementales lorsqu'elles seront utilisées à d'autres fins qu'au capitalisme de connivence ou à l'augmentation de la pression fiscale. J'y croirai lorsque nous cesseront d'évoluer dans un système de consommation de masse fondé sur une production de masse. Je ne plaide pas pour la décroissance, mais pour la production et la réparation de matériel de qualité évitant la pollution de masse générée par les appareils irréparables, soit physiquement, soit économiquement. Aujourd'hui, la protection de l'environnement n'est qu'un prétexte de plus pour taxer les gens et cela devient plus une religion détestable qu'une réalité. Pour ces aspects environnementaux, nul besoin de changer la définition de l'entreprise sauf à prendre les français pour des imbéciles. C'est une évidence qu'il faut énoncer.

Vous pensez que j'en ai terminé ? Même pas. je vous ai signalé plus haut que la république en marche, c'est au moins une connerie par jour. On pourrait même croire qu'il s'agit du Parti Socialiste 2.0.

Nous avons ainsi eu quelques saillies sur une loi anti fake. C'est amusant et inutile mais cela occupe. La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 traite déjà de ce sujet et il ne doit pas être une prérogative d'un juge, dans un état de droit, de dire en référé ce qui est vrai de ce qui est faux. Sans cela, il est fort propable que l'affaire Cahuzac ou d'autres affaires n'auraient jamais été rendue publique. Que l'on applique déjà la loi en l'état avant de se lancer dans une législorrhée aiguë.

Et la dernière pour la route : il est urgent de modifier les soldes en réduisant leur durée et en rajoutant des jours par ci par là en cours d'année.

Il est vrai qu'il n'y a rien de plus important à faire.

 

Failles matérielles de processeur

07.01.18 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais l'informatique, Pignoufferies de presse

La presse vient d'annoncer la découverte de deux failles dans les processeurs de type x86 (principalement Intel et ARM Cortex-A même si d'autres AMD et Power semblent aussi concernés). Il s'agit des exploits Spectre et Meltdown.

Il faut noter que les processeurs les plus touchés, les x86 d'Intel et les ARM Cortex-A n'ont a priori rien à voir entre eux. Par ailleurs, les ARM Cortex-A sont fabriqués par des fondeurs différents et il n'y a là aussi aucune raison que des processeurs sortis de deux usines de fondeurs différents soient affectés par hasard des mêmes dysfonctionnements.

Il y a quinze ans, j'avais écrit un papier sur l'évolution des processeurs qui concluait sur la nécessaire production de ce genre de faille en tant qu'effet de bord de l'évolution forcenée. En effet, les fondeurs se sont livré des batailles sur le front des consommations électriques et des fréquences tout en gardant les erreurs de jeunesse de leurs processeurs pour raisons de compatibilité.

Ainsi, les processeurs ARM et x86 possèdent des ABI étranges pour ne pas dire totalement moisies. Non seulement, elles embarquent des bugs de compatibilité (ah, le bug de la ligne A20 du 8086 ! Qu'est-ce qu'il nous aura ennuyé, celui-là !), mais pour des raisons tout aussi historiques, les instructions n'ont pas de format fixe. Ces instructions de format variable sont issues des différentes générations des processeurs CISC. Or un processeur CISC n'aime pas monter en fréquence. Pensez donc au processeur VAX qui comprenait je ne sais plus combien de formats de flottants et embarquait même un type de liste chaînée ! Il est illusoire de prétendre réussir à traiter toutes les instructions de manipulation de ces données en un nombre identique de cycles d'horloge, ce qui revient à dire que les pipelines sont très compliqués à rendre efficaces, les instructions courtes ayant tendance à les vider. D'autre part, les branchements et sauts qui sont efficacement traités par un processeur RISC — traitement des deux branches en parallèle et élagage de celle qui ne doit pas être exécutée, ce qui est rendu possible par une nombre fixe de cycles par instruction — se traduit par des contorsions de la logique et des suppositions du processeurs quant à la branche qui aura le plus de chance d'être la branche à exécuter.

Les x86 et les ARM sont devenus de vrais maîtres en la matière. Non seulement les instructions sont de formats variables (pour des raisons différentes, historiques pour les x86 et d'occupation mémoire pour l'ARM), mais ils doivent aussi fonctionner à de hautes fréquences en consommant le moins possible. Et si possible en ayant des instructions s'exécutant en un nombre de cycles pas trop différents de l'une à l'autre pour ne pas pénaliser les pipelines.

Ces contraintes aboutissent à l'utilisation de prédiction de sauts, d'exécution out of order et à une logique interne délirante si on veut la définir entièrement. Or un automate entièrement défini est très complexe et le nombre de cellules en cascade interdit souvent une montée en fréquence, ce qui fut le problème majeur lors de la conception des processeurs Alpha. Typiquement, l'ajout d'une simple condition de test peut réduire la vitesse de fonctionnement d'un facteur non négligeable en raison des simples délais de propagation entre portes logiques. La question que se sont posés les fondeurs est donc de savoir s'il était intéressant d'utiliser une machine entièrement définie ou s'il n'était pas plus légitime d'utiliser des états indéterminés sachant que ces états, en fonctionnement normal, ne seraient jamais atteints. Plus exactement en espérant que ces états ne seront jamais atteints. Or nous en sommes là, il est possible d'atteindre certains de ces états, ce qui conduit les processeurs à des états étranges et à des perméabilités entre espaces mémoires qui ne devraient jamais se voir.

Ce ne serait que risible si l'écosystème informatique entier n'était pas atteint de dégénérescence. En effet, il y a encore quelques années, il existait plusieurs architectures concurrentes. Je ne citerai que les Sparc/Sparc64, Power, PowerPC, MIPS, ARM, x86, IA64, AXP… Aujourd'hui, l'immense majorité des machines est conçue pour des raisons de coût autour des processeurs x86 (Intel ou AMD, je ne sais pas s'il existe encore d'autres fondeurs de x86) ou ARM appauvrissant d'autant les systèmes. Il reste bien quelques niches pour les Sparc, Power(PC) et MIPS, mais elles sont de plus en plus petites.

Je me souviens qu'il y a quinze ans, tout le monde me disait que les x86 étaient l'avenir parce qu'ils étaient moins chers et fonctionnaient plus vite. Certes, mais à quel prix ? Où en sommes-nous aujourd'hui ? En électronique, il est simplement impossible d'avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière. Le croire ne conduit qu'à des catastrophes industrielles. On ne peut pas avoir un processeur aussi complexe qu'un x86/amd64 sans en accepter la face cachée, les coupes sombres dans la logique interne. Je me rappelle aussi qu'on me rétorquait que les Sparc et autres Alpha étaient chers parce que Digital et Sun vendaient trop chers leurs processeurs vis à vis des coûts de conception et de fabrication. Le seul problème, c'est qu'ils en valaient le prix. DEC, avec ses équipes d'ingénieurs de haut vol, sortait un processeur tous les trois ou quatre ans, refusant de le sortir en cas de défaut. Intel sort de nouveaux cœurs tous les six mois à un an. Et on se retrouve avec des bugs à la noix depuis le Pentium et son fumeux bug FDIV.

Mais le monde de l'informatique n'a encore rien compris. Il faudra une catastrophe majeure pour qu'il se rende compte de ses bêtises.

Entre temps, les fondeurs aternatifs, tout au moins ce qui existent encore, ont une carte à jouer.

 

N'est pas JFK qui veut

03.01.18 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

J'ai lu ici et là quelques analyses de l'intervention de notre actuel président de la république le 31 décembre au soir pour ce qui est la traditionnelle cérémonie de ses vœux aux veaux.

Une phrase m'a fait quelque peu bondir. En effet, tu nous demandes la chose suivante :

Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le pays.

Oui, je te tutoie. Je te tutoie parce que je tutoie tous ceux que j'aime et tu commences sincèrement à me plaire. Mais revenons au fond. Comment dire, monsieur le président, tu me demandes ce que je peux faire pour l'état ?

Figure-toi que :

  • je travaille du 1er janvier au 31 juillet gratuitement pour l'état ;
  • je donne 20 % de taxes sur tout ce que j'achète. Je t'accorde qu'il s'agit d'un raccourci, de temps en temps, j'en paie moins, de temps en temps plus, je paie même de la TVA sur des taxes locales, bon prince que je suis ;
  • en plus de cela, je prévois déjà de payer des taxes lorsque je vais mourir sur ce que j'ai pu gagner durant ma vie et que l'état a déjà largement ponctionné en taxes diverses et variées, impôts sur les sociétés, sur le revenu, sur le capital et en cotisations de tous poils ;
  • je paie tous les ans impôts sur le revenu, sur les sociétés, taxes d'habitation, foncières, CFE, TVA, CSG, CRDS et autres vexations sans compter celles qui m'échappent et celles qui viennent d'arriver, toutes neuves, comme la cotisation subsidiaire maladie ;
  • dès que je gagne 1000 €, j'en donne 700 à l'état. Lorsque j'étais en EI, je résussissais à en donner plus de 900 à l'état ;
  • je paie plus de 360 impôts, taxes, cotisations. Nous avons plus de prélèvements en France que de fromages et cela rapporte 993 milliards d'euros à la France tous les ans ;
  • je paie des assurances santé mauvaises et chères soit disant pour aider les plus démunis sachant que cet argent va dans les caisses de l'état et pas vraiment à ces personnes démunies, donc va principalement aux frais de fonctionnement de cet état obèse ;
  • je paie la retraite de nos anciens car vous et vos précédesseurs n'ont pas eu le courage de réformer ces retraites. Si je meurs avant ma retraite (67 ou 68 ans à l'heure où j'écris ces lignes), l'état m'aura volé des centaines de milliers d'euros sans me redonner un centime et sans verser de pension de reversion à mon épouse selon les dernières réformes ;
  • je paie la dette de la France et ses intérêts, dette créée de toute pièce par les politiciens incapables de réformer ce fichu pays ;
  • je fais vivre des organismes de formation grãce à toutes les obligations qui me sont faites, des fonctionnaires inutiles dans des bureaux luxueux. Je paie des politiciens véreux qui ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches en me pourrissant pour certains la vie, des élus locaux aux salaires astronomiques, des syndicats qui ne pensent qu'à leurs propres poches et à l'emploi de leurs seuls adhérents. Une trop grande partie de mon argent sert à la corruption, aux petits cadeaux entre élus et à l'enrichissement de notre clase politique.

Et tu oses encore me proposer de me lever le matin en me demandant ce que je peux faire pour l'état ?

Moi, je vais te demander autre chose. Je te propose de réformer l'état pour qu'il me foute la paix. Je ne veux aucune aide, aucune reconnaissance, aucun service de l'état en dehors de ce qui est strictement nécessaire pour appliquer un état de droit (justice, police, défense). Je paie de plus en plus pour des services hospitaliers en totale déconfiture, pour des routes qui ne sont plus entretenues, pour une éducation nationale de plus en plus indigente. Et malgré les sommes astronomiques prélevées, il y a de plus en plus de gens laissés pour compte. Il y a donc quelque chose de pourri au royaume du Danemark, pardon, de totalement moisi dans notre beau pays de France.

Que l'état s'occupe de ses tãches régaliennes, le reste, je m'en contrefous. Et ne me parle pas des aides aux plus démunis, les associations qui les aident vivent principalement grâce aux dons, elles n'ont pas besoin de l'état. Je n'ai donc pas besoin de l'état pour les aider.

Quand je pense que tu paies grâce à nos impôts des organismes pour réfléchir à la création de taxes nouvelles en faisant en même temps la pleureuse à la télévision, je me dis que les prisons sont réellement trop petites et je te donnerais bien quelques cours pour en construire une qui t'entoure et entoure aussi les pseudo élus d'une démocratie qui n'en a plus que le nom.

L'état, je le loge, je l'habille, je le nourris grassement et il vient encore me demander de lui donner ma voiture ? Mais ne t'inquiète surtout pas, quand je vois les français fiers de faire des selfies avec des élus, je me dis que vous avez encore de beaux jours devant vous.

Sur ces bonnes paroles, je vais commencer à travailler sept mois pour toi. Il ne faudrait surtout pas perdre une journée de travail.

Le jour où il y aura une réelle justice en France, toi et les élus dormirez derrière les barreaux. C'est le seul espoir qu'il me reste.

Bonne année !

 

Le Grincheux 3 - URSSAF 0

02.01.18 | par Le Grincheux | Catégories: Déclaration de guerre

Ce qui devait arriver arriva.

Vous vous souvenez sans doute que j'ai traîné l'objet juridique mal identifié qu'est l'URSSAF devant un juge de l'exécution histoire de justifier mes impôts dont une partie file tout droit dans les poches du ministère de la justice. Je l'ai traîné devant un JEX parce que j'ai été débouté en première instance et que les juges de la cour d'appel n'ont pas daigné ouvrir mes mémoires.

Figurez-vous que j'ai eu en retour un jugement avec force de la chose exécutoire annulant le titre exécutoire précédent et condamnant l'OJMI tout aussi exécutoirement aux dépens.

Je me suis même payé le luxe de dépayser autoritairement l'affaire dans un autre tribunal que celui territorialement compétent puisque j'ai la joie d'avoir deux résidences fiscales. Le JEX pouvait m'envoyer sur les roses, se déclarant incompétent, nous serions retourné à la situation précédente et à la saisine d'un autre JEX.

En revanche, le fait d'avoir joué pour une fois à domicile change la donne. Le juge n'a pas tordu le droit pour donner raison à l'URSSAF. Nous avons parlé de droit, seulement de droit, et, visiblement, l'OJMI n'est pas capable de répondre à des arguments sérieux. Pour faire le guignol devant un TASS, l'audiencier régional est bon. Pour se faire étriller devant un JEX, il envoie son représentant, Yvan Labibine Ossouzov, prendre les coups.

Le résultat est le même. 3 à 0 pour le Grincheux qui prépare un 4 à 0 dans les jours qui viennent. Mais cette fois-ci au pénal puisque l'OJMI se permet encore d'appeler des cotisations sur des entreprises fermées depuis deux ans avec force taxations d'office. Et le machin ne pourra prétendre ne pas le savoir puisqu'il s'est déjà pris une condamnation dans la figure. Ce n'est pas ce qui arrête cette association de malfaiteurs déclarée d'utilité publique.

 

Nouvel an

01.01.18 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Pignoufferies de presse

Qu'est-ce donc d'autre que le premier janvier sinon le jour honni entre tous où des brassées d'imbéciles joviaux qui ne vous ont plus parlé depuis un an retrouvent votre numéro de téléphone pour vous rappeller l'inexorable progression du compte à rebours qui vous rapproche insidieusement du Père-Lachaise ?

Ce matin était encore pire que les autres puisqu'à 8h45, sur Radio Paris ou France Inter — je ne sais plus bien quel est le nom de cette station tant nous semblons aujourd'hui revenus aux temps sombres de la RTF — causait la madone de l'autoroute, la reine du macadam en la personne de Chantal Perrichon dont l'association nocive est grassement subventionnée par les prélèvements obligatoires qui ont salement augmenté une fois de plus aujourd'hui.

Certes, elle était peut-être la seule personne réveillée avec les idées claires pour causer dans le poste, mais il n'était pas nécessaire de lui donner une fois de plus la parole. Cela fait des années qu'elle nous ennuie avec sa violence routière, luttant contre la vitesse alors même qu'aucune étude sauf celles de son association lucrative sans but ne viennent corroborer ses allégations.

Oui, la vitesse tue. Mais parce qu'on n'a jamais vu un véhicule arrêté être une source directe d'accident.

Aujourd'hui, les statistiqutes sont formelles, il y a peu ou prou 3500 morts par an sur les routes de France. Un gros tiers en ville — où l'argument des 80 km/h ne tient pas —, un tiers encore dans des accidents où l'alcool ou les stupéfiants peuvent être directement montrés du doigt — un conducteur saoul est aussi dangereux à 50 km/h qu'à 90 km/h —, une partie liée à l'état déplorable des routes — défaut d'entretien ou obstacles à la noix posés ici ou là par des maires ayant compris qu'on ne peut décemment être maire d'un patelin sans avoir construit deux ou trois gyratoires, une zone 30 km/h et quelques ralentisseurs — et au défaut d'entretien des véhicules.

Pour résoudre tous ces problèmes, limitons donc la vitesse à 80 km/h puis, comme rien ne changera, bien au contraire, à 70 avant de baisser encore plus cette limitation. Une fois de plus, rien ne sera fait pour lutter contre l'alcool au volant. Rien ne sera fait pour lutter contre le non respect du code de la route. Pas plus tard que la semaine passée, je me suis fait littéralement pousser sur la voie des véhicules lents dans le col de la Nugère. C'était la nuit, il avait neigé et je trouvais que 80 km/h étaient largement suffisants dans ma XM et dans la montée d'autant que les virages étaient aléatoirement signalés. Cette vitesse n'était pas du goût des gens du cru qui, s'ils n'ont peut-être pas dépassé les 90 km/h, ont tout de même failli provoquer un voire deux beaux accidents. Rien ne sera fait non plus pour interdire la vente des pneumatiques à vil prix et de fabrication douteuse sur internet, ces savonnettes vendues moins de 50€ port compris pour des 195VR16. C'est trop difficile, ça ne rapporte pas assez d'argent. Mais réduire la vitesse à 80 km/h, c'est très bien. Surtout pour les finances de l'état qui n'espèrent qu'une subtantielle augmentation des procès verbaux des radars automatiques.

Mais la présidente de cette association milite pour limiter la vitesse à 80 km/h sur les nationales parce que ce serait moins dangereux. Je propose donc qu'on la mette dans un véhicule roulant à 80 km/h partant pour un choc frontal avec un autre véhicule roulant lui-aussi à 80 km/h mais dans le sens contraire et qu'elle revienne nous dire après l'accident s'il y a réellement une différence entre un choc frontal à 180 km/h et un autre à 160 km/h. Et s'il n'y a aucune différence, peut-être sera-t-on enfin débarrassé de cette importune.

 

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