Copeaux de langue de bois

17.07.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

La SNCF et son compère RFF sont de gentils comiques. Non seulement ils sont adeptes de la langue de bois — on se souviendra longtemps du couplet sur la réduction de la vitesse des trains sur la ligne POLT pour que la sécurité soit garantie afin de faire oublier le manque d'entretien patent de la ligne — mais ils ont aussi un grand sens de l'humour. Après tout, il n'y a pas de petites économies.

J'avais un billet de première classe aller et retour, départ le 12 juillet 2013 de la gare de Paris-Austerlitz à 18h59 pour Uzerche, retour depuis Uzerche le 14 juillet 2013 à 18h25. La SNCF dans sa grande bonté m'a promis de faire un geste commercial pour le voyage aller pour raison de retard de 7h30 consécutif à un « défaut de gestion du trafic » (sic). Je ne sais pas comment il ont calculé leur temps de retard, mais personnellement, je n'ai eu que deux heures de retard. En tout cas, j'adore leur façon de manier la litote et les passagers du train accidenté apprécieront.

En revanche, en ce qui concerne le billet retour, j'ai reçu l'information suivante :

Fig. 1 : la SNCF ne se moque pas du monde (en grand)

J'avoue trouver l'explication quelque peu farfelue. L'incident n'est pas imputable à la SNCF. Certes, il est possible de concevoir cela en étant légèrement de mauvaise foi. Personnellement j'ai assez de mal à concevoir qu'une éclisse vérifiée peu de temps avant l'accident ait décidé de son propre chef d'aller faire dérailler un train par pur désœuvrement. N'allons pas jusqu'à dire que la vérification aurait pu être négligente, je ne me le permettrais pas.

La SNCF n'est pas responsable directement de cet accident. Sauf que les conducteurs des trains qui passaient par là trouvaient tous des bruits bizarres au passage de Brétigny. Sauf que personne n'a forcé la SNCF de faire passer ce train Intercités 3680 par Nevers pour le faire arriver gare d'Austerlitz avec un peu plus de 2h30 de retard, je le sais, j'y étais.

Pourvu seulement que cet accident ne soit pas le premier d'une longue série. Hier, à Saintes, un wagon de marchandise a déraillé et s'est couché sur la voie. Sans doute par solidarité plus que par vétusté du matériel ou des infrastructures.

 

Brétigny-sur-Orge

Je ne me considère pas comme un miraculé de la SNCF même si seule une obscure raison tarifaire — les voies des tarifs de la SNCF sont parfois impénétrables — m'a poussé à prendre vendredi dernier le train Paris-Uzerche au départ de la gare d'Austerlitz à 18h59 plutôt que le Paris-Limoges précédent qui a déraillé en gare de Brétigny. Je déplore les six morts et les nombreux blessés. Mes pensées vont aux victimes, pas à la SNCF dont l'attitude a été pour le moins critiquable.

Le déraillement ayant eu lieu à 17h12, je n'ai été mis au courant du problème qu'en arrivant à la gare d'Austerlitz  puisque, la ligne 5 du métro étant fermée pour la réfection des viaducs, il me fallait prévoir un peu d'avance. J'avoue avoir été surpris par la façon dont la SNCF a géré cet événement.

Qu'on me comprenne bien, je ne reproche pas à la SNCF cet accident, encore que pour prendre cette ligne assez souvent depuis plus de dix ans, je m'étonne juste qu'il n'y ait pas eu d'accident plus tôt. En effet, pour des raisons financières, cette ligne sur laquelle circulait le Capitole (de Paris Austerlitz à Toulouse Matabiau en 5h56 en 1970 contre 5h35 au mieux en TGV aujourd'hui), la voie entre Paris et Vierzon a été déclassé de 200 à 160 km/h. Quant à la ligne Limoges-Caussade, elle a été déclassée à 120 km/h, tout cela pour ne pas nuire au TGV qui n'arrive qu'à gagner péniblement 21 minutes sur l'ancien Capitole qui roulait pourtant avec des antiques locomotives de la série CC 6500 limitées à 200 km/h en service. Les investissements minima n'ont pas été faits, tout devant passer par le TGV et l'ancienne ligne POLT s'est dégradée considérablement. Elle s'est même tellement dégradée que RFF, contraint et forcé, a dû demander à la SNCF d'annuler des trains en 2012 pour réaliser dans l'urgence les travaux de modernisation nécessaires.

Mais revenons à ce qui s'est passé vendredi soir, jour de départ en vacances. Je suis arrivé à la gare d'Orléans, pardon Austerlitz mais je n'arrive toujours pas à m'y faire, où régnait une cohue indescriptible. Je n'avais encore jamais vu autant de monde dans cette gare et il m'a fallu plus de dix minutes pour comprendre ce qui se passait. Un train avait déraillé en gare de Brétigny. Le problème est que nous étions vendredi soir et que personne à la SNCF ne semblait vouloir régler les problèmes des voyageurs en souffrance. Personnellement, je pouvais rentrer chez moi, mais la plupart des voyageurs présents ce soir-là venaient de l'autre bout de la France pour des vacances dans le sud-ouest et étaient bloqués à la gare d'Austerlitz sans qu'aucun « gilet rouge » de la SNCF ne soit en mesure de les orienter ou même de les rassurer en leur disant que des hôtels avaient été réservés pour eux. La seule réponse était invariablement qu'il fallait se renseigner en téléphonant au 3635. Très bien. Mais le standard du 3635 était surchargé comme l'étaient les réseaux mobiles.

À 19h00, j'arrive à attraper un gilet rouge pour lui demander de m'indiquer s'il y avait un train à Montparnasse pour Poitiers et si, par le plus grand des hasards à Poitiers, il y avait encore une correspondance pour Limoges. À chaque fois que je demande un Paris-Limoges, la SNCF s'évertue à commencer par me proposer un trajet en six heures parce qu'il y a un bout de TGV, je savais donc qu'il y avait un petit espoir de me rendre au moins à Limoges en passant par Poitiers. Réponse affirmative, départ de Montparnasse à 20h01, puis correspondance à Poitiers à 22h24 pour une arrivée à 0h11 le samedi matin. Parfait, je cours à Montparnasse et j'investis un TGV en m'accrochant à une place dite de bureau puisque ce TGV était complet dans les deux classes et que mine de rien, j'avais tout de même payé un billet Paris-Uzerche en première.

J'arrive à Poitiers à l'heure dans un TGV bondé puisqu'il transportait outre ses passagers à réservation obligatoire de sa propre ligne tous les gens qui devaient se rendre à Limoges. Visiblement, la SNCF l'ignorait. À Poitiers, rien n'était prévu pour augmenter la capacité du TER Poitiers-Limoges. Il aurait cependant suffi d'ajouter une seconde rame à la rame prévue. Cela aurait été trop simple. La SNCF a donc affrété deux cars, prétendant que la durée du trajet serait d'une heure et demi. Même en voiture, il est impossible d'effectuer par la nationale le trajet Poitiers-Limoges en un temps aussi court en respectant les vitesses. Passons. Nous arrivons tout de même à Limoges vers les minuit et demi.

Quant au retour, mieux vaudrait ne pas en parler. Départ dimanche d'Uzerche à 18h25. Je n'avais encore jamais vu une locomotive de la gamme SYBIC en aussi mauvais état. La sérigraphie neuve blanche, rouge et grise avait beaucoup de mal à cacher la dentelle de rouille. Arrêts à Limoges, Saint-Sulpice-Laurière, La Souterraine, Argenton-sur-Creuse, Châteauroux, Issoudun, Vierzon. Puis un long, très long arrêt. Le train repart vers le sud direction Bourges, puis Nevers avant de remonter vers Melun. À Melun, je pensais naïvement que nous arriverions à la gare de Lyon. Non, il s'agit d'un Brive-Paris Austerlitz et il convient de faire arriver ce train à Paris-Austerlitz. Ce convoi a donc rattrapé la ligne de Paris-Austerlitz à Juvisy et nous sommes arrivé à Paris avec trois heures de retard. Descendant sur le quai, je m'aperçois que ce train était quasiment vide. S'il y avait une centaine de voyageurs, c'était beaucoup.

Arrivant au bout du quai, vers 1h30, il a fallu râler sévèrement pour que la SNCF daigne faire quelque chose pour nous permettre de rentrer chez nous. Ce fut chose faite grâce à des coupons de taxi. Mais tous les taxis ne les prennent pas et personne n'avait prévu, à la gare d'Austerlitz, de commander de tels taxis.

En d'autres termes, un accident est toujours possible. Encore faut-il en gérer les conséquences chacun à son niveau de hiérarchie ou de compétences. Force est de constater que cela n'a pas été le cas. Quant aux circulations de trains entre Limoges et Paris, pourquoi ne pas avoir simplement fait arriver les trains à Étampes pour terminer avec des rotations de cars plutôt qu'avoir essayé à tout prix de les faire arriver à la gare d'Austerlitz avec trois heures de retard ? Et pourquoi ne pas avoir dévié les trains de Brive vers Poitiers puis Paris-Montparnasse ? Questions qui resteront sans aucun doute sans réponse. Aux dires d'un agent de la SNCF, ce cafouillage est normal parce que des trains de déraillent pas tous les jours. Certes, mais ce que je reproche n'est pas tant le déraillement que l'attitude de la SNCF dans son ensemble. J'ai vu des gestions de crise dans des pays dits pudiquement en développement bien plus efficace que ce qui s'est passé ce week-end.

 

Requêtes étranges

12.07.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais l'informatique

Les voies de Google sont impénétrables, totalement impénétrables. De temps en temps, je me mets à regarder comment ce blog est indexé et j'avoue être surpris. Ce mois-ci, parmi les requêtes farfelues se trouvent au hasard les phrases suivantes.

De quel côté penche l'odieux connard ?

Quelle question ?! Cela dépend essentiellement du sens du vent, mais généralement, il penche du côté où il va tomber. Encore que, contrariant comme il l'est, il pourrait pencher d'un autre côté juste pour tromper l'ennemi ou par pure étourderie de sa part. Alors allez savoir…

Sérieusement, quelle réponse croyiez-vous trouver par ici ?

je cherche un dealerje cherche un dealerje cherche un dealer

Tois fois. Il n'y a pas à dire, certains produits attaquent le cerveau. Pourrait-on savoir quelle drogue vous recherchez ? Et pourrait-on savoir aussi dans quel coin ? Si je dois ici faire un annuaire des dealers classés par produits, je souhaiterais savoir, dans le but de rendre service, par quel lieu commencer. Il me faudrait aussi savoir si c'est pour une vente en ligne ou pour un rendez-vous avec remise de la marchandise en main propre.

Comment prouver cachet de la Poste ?

Prouver le cachet de la Poste… J'ai un peu de mal à comprendre l'idée de la requête, mais visiblement, cela n'a pas arrêté les algorithmes de Google qui ont permis à cet internaute de trouver une réponse dans ces pages. Le cachet de la Poste ne se prouve pas. Il est.

La question est de savoir si une requête ainsi formulée passe le test de Turing ou si les algorithmes de Google sont déficients.

Mon chat sacré de Birmanie est grincheux.

Plaît-il ? Quelle est la question ? Vous devriez savoir qu'un sacré de Birmanie n'est jamais grincheux. Il manifeste, il est possessif, il râle d'une voix mélodieuse, il vous réveille à trois heures du matin pour avoir des gratouillis derrière les oreilles, mais il n'est jamais grincheux. De toute façon, vous n'aviez qu'à ne pas décider de vivre chez un chat.

 

Vinaigre

11.07.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Hier soir, dans le métro, j'attrapai le hors série numéro 2 de la feuille de chou totalement inintéressante mais qui fait passer le temps de « À nous Paris ». Parmi les petites annonces habituelles pour les mages, magnétiseurs et autres charlatans qui feront à coup sûr revenir l'être aimé, gagner au loto ou empocher son bac sans tricher pour une somme modique payée après résultat garanti (sic) et celles de femmes et d'hommes recherchant l'âme sœur et portant toutes le même numéro de téléphone de contact se trouvait une annonce totalement surréaliste qui pourrait presque faire penser à un message codé.

En effet, à la rubrique « recherche » figure, vous pouvez le vérifier, l'annonce suivante :

Achète grands vins, même très vieux et imbuvables, Chartreuse, Champagne, Cognac, etc - Mme déplace 01.46.XX.YY.ZZ.

Pour éviter à ceux d'entre vous qui connaîtriez encore la grammaire et l'orthographe françaises, je me suis permis de corriger les fautes de l'annonce. J'ai aussi masqué le numéro de téléphone, on ne sait jamais. Quant au nom, je n'ai pas eu à l'enlever, il n'y figurait pas.

J'avoue ne pas savoir comment prendre cette petite annonce. D'une part, la Chartreuse et le Cognac ne sont pas de grands vins. J'ajoute que je n'ai pas encore eu l'occasion de goûter une Chartreuse imbuvable. D'autre part, je ne vois pas trop ce que l'on pourrait faire de vins imbuvables. Peut-être du débouche-évier, mais cela risque de faire assez cher au litre. Même en admettant que la personne en question veuille faire un investissement, un vieux vin n'a de prix que parce qu'il est potentiellement encore buvable. Dans le cas contraire, seule la bouteille en tant que contenant est intéressante.

Cette annonce vient donc forcément d'un non spécialiste, osons le qualificatif, d'un béotien qui se fera rouler par n'importe qui. À moins qu'elle ne cache autre chose…

 

Bagnard

10.07.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde, Je hais les politiciens

Hier soir, j'ai compris que j'étais un bagnard. Chose somme toute assez amusante, ce statut de bagnard a été recréé de toutes pièces par nos amis socialistes actuellement au pouvoir. Enfin, vos amis devrais-je écrire, parce que personnellement, en dehors de l'UMP, il n'y a rien que je haïsse aussi profondément que la majorité actuellement au pouvoir.

Je sais bien que l'impôt est nécessaire, encore faut-il ne pas prendre les contribuables pour des imbéciles avec une règle du jeu qui change tous les quatre matins et que l'administration fiscale elle-même n'arrive pas à suivre.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, j'ai la chance insigne d'être mon propre patron. C'est-à-dire, pour utiliser la phraséologie de la majorité actuelle, je suis mon propre exploitant à moins que je ne sois à mon insu mon propre exploiteur. À ce titre, je ne perçois pas tous les mois un salaire net, mais j'encaisse un chiffre d'affaire que l'état empute joyeusement. Et il ne s'en prive pas.

En 2012, nous avons eu la joie d'avoir quatre lois de finances. Une loi de finances normale, votée par la droite, suivie par trois lois de finances rectificatives votées par la nouvelle majorité. Dans ces trois lois rectificatives ont été votées un tas de nouvelles mesures permettant de récupérer de l'argent là où l'état se figure qu'il en reste encore et chez des contribuables qui n'ont pas réellement les moyens de contester. Lorsqu'une profession libérale se met en grève, elle n'embête qu'elle et la CGT ne s'en émouvra pas.

Parmi ces nouvelles mesures se trouvent des augmentations des charges sociales pour les indépendants. Juste de charges, parce que les prestations déjà inexistantes n'ont pas été revalorisées, bien au contraire. J'ai chiffré ces augmentations de charges à 30%, augmentations qui n'ont été pas provisionnées sur les prélèvements mensuels des URSSAF et RSI. Le rattrapage en novembre et décembre va être salé pour un certain nombre d'entre nous.

Mais il y a plus amusant. Certaines charges qu'elles soient sociales ou professionnelles que nous pouvions déduire de notre bénéfice non commercial ne peuvent plus l'être ou sont plafonnées à des montants dérisoires, ce qui avec le gel du barème des tranches d'imposition risque fort d'en surprendre plus d'un. Personnellement, mon bénéfice s'est considérablement rapproché de mon chiffre d'affaire et me permet d'être un heureux contribuable de la tranche marginale des 30%.

En d'autres termes, avec un artifice comptable et en considérant que le revenu de mon foyer fiscal n'a pas considérablement changé depuis l'an passé, je me retrouve à devoir payer plus de dix mille euros d'impôt sur le revenu supplémentaire. Pour information, étant mensualisé et le calcul du montant de cette mensualisation ayant été fait par la direction générale des impôts sur la loi de finance valide lors du calcul de la dernière feuille d'impôt et non sur la dernière loi des finances votée, les appels sont faux du même montant. Quant aux défiscalisations du type Madelin, elles ne sont envisageables que lorsqu'on a encore de la trésorerie après avoir payé ses impôts. Personnellement, j'en suis à envisager un emprunt pour payer mes impôts, alors une défiscalisation Madelin, on repassera l'an prochain.

Aux dires de l'INSEE, je fais partie des 5% des français les plus riches. Pourtant, je ne fais pas de folies, j'ai un budget serré et, une fois que l'état est passé pour se servir sur mes comptes, il me reste juste de quoi ne pas terminer le mois à découvert. Je viens même de faire un calcul déprimant. Si je prends un mois de vacances (après tout, c'est un minimum pour qui travaille une grosse cinquantaine d'heures par semaine), je travaille exclusivement pour l'état français entre le 1er janvier et le début du mois de septembre. L'an passé, le même calcul me disait que je commençais à travailler pour moi au début du mois de juillet. Peut-être devrais-je prendre deux mois de vacances supplémentaires l'an prochain. Après tout, je ne gagnerais peut-être rien durant ces deux mois, mais au moins ne serait-ce pas de l'argent reversé immédiatement à l'état.

Je ne remercierai donc jamais assez nos amis socialistes qui viennent de réinventer le concept du bagnard et qui vont encore s'étonner que de plus en plus de gens vont aller prendre des adresses fiscales juste de l'autre côté de nos frontières. Des impôts, il en faut. Encore ne faut-il pas toujours taper sur les mêmes sous prétexte qu'ils ne peuvent pas se regrouper efficacement en syndicats.

 

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