Là où cette décision frise le sublime, c'est que le législateur chinois n'a pas interdit tous les modèles de soutiens-gorge. Il n'a mis à l'index — si j'ose dire — que les modèles contenant des baleines métalliques. Rien n'est dit sur les éléments de lingerie sans armatures ou avec des baleines non métalliques. Je pensais naïvement que ces sous-vêtements étaient interdits pour éviter que des antisèches antiques en papier y fussent glissées. Même pas, sinon, il n'aurait été fait aucune distinction entre les soutiens-gorge contenant des baleines en métal et les autres.
Pour ne pas vous laisser sur votre faim, j'ai un peu enquêté pour comprendre le pourquoi du comment. Pour prévenir l'utilisation d'outils de triche électronique, les centres d'examen de la province du Jilin, dans le nord-est de la Chine, ont été munis de détecteurs de métaux tellement sensibles qu'une baleine de soutien-gorge les active. Rien n'est dit quant aux fermetures éclair de pantalon. En tout cas, les autorités n'ont pas demandé aux candidats de venir sans fermeture éclair. À l'heure où la Chine décide de lutter efficacement contre la fraude, notre centaine de détecteurs de téléphones portables en salles d'examen fait vraiment pâle figure. Mais après tout, on a les ambitions que l'on peut.
Il ne sera pas dit que je ne fais que râler.
Je suis l'heureux possesseur d'une Citroën XM (après être passé par les GSA, 2CV, BX et autres DS, les vraies). Cet engin est équipé comme toute bonne Citroën qui se respecte d'un circuit à haute pression utilisant du LHM, un liquide hydraulique minéral verdâtre et gras.
Sur les 1500 derniers kilomètres parcourus, l'engin m'a tout de même consommé pas loin de deux litres de ce liquide, liquide qui fuyait allègrement à l'arrière du garde-boue avant gauche et qui terminait sur le sol du garage, de la route, bref, par terre. Deux litres, ce n'est pas rien.
Ce liquide servant entre autre pour le circuit de frein, j'ai essayé de prendre rendez-vous à la succursale qui jouxte mon garage, c'est-à-dire celle de Paris-République. Le téléphone sonnait dans le vide, pourtant, j'ai essayé plus d'une fois. Enfin, c'est assez cohérent avec mes autres expériences de cette succursale. Entre les travaux qu'on ne demande pas qui sont effectués et facturés sans accord préalable, entre le fait que le standard vous demande de rappeler parce qu'il y a un pot en cours pour je ne sais plus quelle raison et les délais d'attente monstrueux pour avoir un rendez-vous pour une simple vidange, j'avoue toujours avoir été un grand chanceux qui s'est promis de ne plus les déranger qu'en cas de gros problème. Celui-là en était un.
Ne réussissant pas à les contacter, j'ai donc pris rendez-vous à la succursale de Pantin où j'ai mes habitudes depuis qu'ils n'ont pas réchigné à effectuer une réparation sur mon T2350. Pantin, ce n'est pas très loin, et grâce aux aménagements de Delanoë permettant de fluidifier le trafic, il ne faut plus guère qu'une bonne heure le matin pour faire les cinq kilomètres m'en séparant. Je laisse donc mon véhicule hier matin et, hier soir, quelle ne fut pas ma surprise d'avoir un coup de téléphone de la part de la succursalle Citroën de Pantin. Ce n'est pas le coup de fil qui m'a surpris, de leur part, j'y étais habitué. Ce qui m'a en revanche surpris, c'était son contenu. On me disait qu'un mécanicien avait démonté tout ce qu'il fallait pour inspecter l'intégralité du circuit hydraulique sans trouver la moindre fuite ni même le moindre suintement.
Admettons. Je n'ai jamais eu de problème avec la qualité de leur travail, je ne vois pas pourquoi j'irais mettre en doute le fait qu'aucune fuite n'ait été trouvée. Effectivement, hier matin, en arrivant à Pantin, je n'avais pas constaté le suintement habituel.
Je récupère donc ce matin mon engin en me demandant à quelle sauce j'allais être mangé parce qu'une inspection du circuit hydraulique avec démontage du pare-boue et de tous les caches pour accéder à l'intégralité du circuit, il y en a au bas mot pour deux heures de travail. Je n'ai payé que la recharge de la climatisation que j'avais demandée, le chef d'atelier ayant indiqué qu'à partir du moment où la cause de la fuite n'avait pas pu être identifiée, cela n'ouvrait pas droit à facturation d'autant qu'il ne savait pas si le problème perdurait.
Je veux bien admettre que je fasse entretenir mes véhicules dans cette succursalle. Mais il faut tout de même constater que je vais plus volontiers les faire entretenir à la campagne (d'ailleurs chez Renault, le garage Citroën du coin n'étant pas très commerçant outre le fait que son patron a un sacré poil dans la main !). Je suis donc un client fidèle mais pas très régulier. Rien n'obligeait le garagiste à me faire cadeau des deux heures de travail.
C'est assez rare pour être noté, surtout en région parisienne.
Depuis l'affaire Clément Méric, je m'interroge sur les limites de la démocratie. Donner le pouvoir au peuple est certes louable, mais l'hypothèse sous-jacente qui n'est que rarement évoquée est que ce peuble va déléguer ce pouvoir à des hommes dont les actions seront bénéfiques au bien commun. Or jamais n'est évoqué dans nos démocraties le fait que la somme des intérêts particuliers ne recouvre que rarement l'intérêt général.
Nous en avons encore eu un exemple criant ce matin.
En effet, Jean-Marc Ayrault vient de lancer les procédures de dissolution des groupuscules d'extrême droite nationaliste responsables de la mort de Clément Méric. En même temps, il vient de gagner six points dans les sondages. Comme la semaine passée n'ont été médiatisées que l'augmentation des impôts sur le revenu par la modification du quotient familial et cette douloureuse affaire, il est assez facile de déduire qu'une bonne partie de cette embellie est due à sa prise de position contre l'extrême droite nationaliste en général et le groupe de Serge Ayoub en particulier.
Or l'immense majorité des électeurs a peur de la peste brune et est intimement convaincue que la violence de l'extrême droite nationaliste est dangereuse alors que celle d'extrême gauche trouve sa justification dans celle de l'autre camp et, qu'une fois l'extrême droite fascisante rentrée dans le rang, la violence d'extrême gauche s'éteindra d'elle-même. C'est un peu simpliste et très mal connaître cette mouvance. Mais comme des spécialistes auto-proclamés de ces deux extrêmes en ont parlé dans le poste, cela doit être vrai. En d'autres termes, l'électeur voulait entendre que soient demandées les dissolutions des groupuscules d'extrême droite nationaliste. On les lui a données sur un plateau. Comme l'électeur est instinctif, il a trouvé cela très bien, même s'il n'y avait aucune raison de ne pas dissoudre aussi les groupuscules violents de l'autre bord, même si cela était totalement contre-productif. En effet, les groupes en question ont déjà annoncé qu'ils renaîtraient sous un autre nom. Ce sont les services de renseignement qui vont être contents puisqu'ils vont devoir refaire un travail déjà fait et sabordé par le gouvernement.
L'information parcélaire donnée par des media qui vont de plus en plus à la facilité n'aide pas à éduquer l'électeur. Une information, aujourd'hui, est aussi vite annoncée qu'elle est oubliée. Les enquêtes poussées permettant une information réelle n'existent plus et sont remplacées par des reportages vite consommés qui n'apportent pas l'éclairage nécessaire au citoyen. Comme en même temps le temps électoral a été raccourci passant du septennat au quinquennat, nous sommes en perpétuelle campagne électorale et la politique ne se fait plus qu'en fonction des sondages d'opinion. Ainsi, en ajoutant à la dictature des sondages d'opinion la mauvaise information du citoyen donc de l'électeur, nous obtenons la situation délétère que nous vivons depuis quelques années. Quelles que soient les décisions à prendre, seules celles qui froisseront le moins la majorité des électeurs seront prises. L'exécutif ne cherche plus à savoir si une décision est bonne ou mauvaise à long terme, mais si elle permet à sa cote de confiance de monter dans le prochain sondage. Son horizon est celui de la semaine, au mieux, celui de la prochaine élection, même si cette élection n'a rien à voir avec les décisions prises. Il cherche à flatter tous les intérêts particuliers des électeurs et refuse de s'attaquer à un problème d'intérêt général dès lors que celui-ci contrarie les intérêts particuliers de ses électeurs. La future réforme des retraites risque fort d'être bien en-deça de ce qu'il faudrait faire en raison du conflit latent entre intérêts général et particuliers. À l'heure où il faudrait mettre tout le monde autour d'une table pour enfin réformer durablement notre système des retraites, chaque syndicat commence à tirer la couverture à lui. Le gouvernement ne fera donc rien contre les régimes spéciaux dont une grande partie est indue, ne s'attaquera pas au problème des retraites dans la fonction publique ou au cas des multipensionnés, ne réformera pas le statut de la retraite des professions libérales ou des artisants qui ne descendront pas dans les rues. En revanche, si la CGT cheminot commence à manifester, il est fort possible que le gouvernement la satisfasse au moins en partie quitte à pour cela ponctionner d'autres travailleurs un peu plus pour peu qu'ils soient minoritaires.
Le principe même des élections rapprochées est donc mauvais et nuisible à la démocratie. Si l'on excepte la solution ultime du despotisme éclairé, ne restent plus que deux solutions. Redonner du temps pour avoir une réelle respiration démocratique en empêchant à un élu de faire deux mandats consécutifs, ce qui nous permettrait de sortir de la dictature des sondages conduisant à traiter les affaires du pays à l'affect, ou tout simplement tirer au sort nos représentants, ce qui au vu de la capacité d'analyse de certains ne serait pas forcément un mal.
Il y a longtemps que cela nous pendait au nez, cette fois, c'est la bonne. Hewlett-Packard a annoncé hier, 10 juin 2013, la fin d'OpenVMS. J'espère que, de là où ils sont, messieurs Hewlett et Packard ne voient pas ce qui se trame.
Après avoir depuis les années 1990 renoncé à la fabrication d'appareils de mesure, de calculatrices de poche fiables — ma 28S fonctionne toujours après vingt-quatre ans de bons et loyaux services alors que mes deux 48 ont rendu l'âme sur des problèmes de clavier et que les plus récentes sont ouvertement en plastique toc —, après avoir sabordé l'architecture HPPA et tué l'Alpha sans aucune raison valable si ce n'est de les avoir remplacés par l'aberration technique qu'est l'Itanium, voilà que HP s'attaque au fer de lance de ses systèmes d'exploitation. Vous me direz qu'il y a eu des développements du côté de HP-UX. Oui, mais simplement parce que HP-UX était en concurrence frontale avec Linux et qu'il fallait bien faire quelque chose. Mais la mort de HP-UX n'est qu'une question de mois.
Outre HP-UX, Hewlett-Packard développe, ou devrais-je dire développait, Non Stop et OpenVMS. Je n'ai jamais touché Non Stop, en revanche, j'ai eu l'occasion de pratiquer et d'administrer OpenVMS. Il me reste même un AlphaServer 800 chez moi, ma PWS500 étant maintenant au paradis des calculateurs. À bien des points de vue, ce système d'exploitation était un chef d'œuvre. Stable, solide, sécurisé, logique, sachant se faire oublier, tout ce qu'on attend d'un système d'exploitation. Mais aujourd'hui, j'admets qu'il est un peu vieillot. Pourquoi vieillot ? Parce que depuis le rachat de DEC par Compaq puis celui de Compaq par HP, rien n'a été fait pour promouvoir ce système et le faire vivre. HP a préféré vivre sur les licences du parc installé en se moquant ouvertement de ses clients dont j'étais. Depuis 2009, le développement étant devenu trop cher, il a été envoyé en Inde avec les fabuleux résultats que l'on a pu voir, comme OpenVMS 8.4 sur Alpha tout juste installé dont le SSHD.EXE provoque une violation d'accès lors d'une connexion entrante (et dont la correction tant qu'à faire nécessitait un contrat de support) ou dont le support de la carte graphique de la console est aléatoire, empêchant par là toute mise à jour de licence dès lors que la licence Motif a expiré. Des logiciels non testés envoyés dans la nature, sans aucun doute du grand art et tout ce qu'il faut pour fusiller un produit.
Je ne pleurerai pas sur HP-UX lorsqu'il tombera dans les oubliettes de l'histoire tant ce système est mauvais et ne tient pas la comparaison face à un autre Unix, au hasard Solaris voire Linux. En revanche OpenVMS était un cran au dessus avant que HP ne l'accapare pour le tuer. Si dans le monde Unix, il est facile de trouver des volontaires pour développer un système d'exploitation à la mode Unix, il est très difficile de faire la même chose sous OpenVMS. Les utilisateurs ne sont pas des bidouilleurs, sont en moyenne plus âgés (on n'arrive pas dans le monde VMS aujourd'hui dans son premier boulot) et ont moins de temps à consacrer à l'écriture d'un système d'exploitation. FreeVMS est pour ces raisons encore dans les limbes et risque fort de le rester longtemps.
La question est maintenant de savoir vers quoi vont être portés toutes les applications écrites depuis trente-cinq ans et utilisant des possibilités qui n'existent pas dans le monde Unix. HP n'en a cure et cette entreprise montre une fois de plus que l'utilisateur n'est pas son principal souci. En revanche, le consommateur l'est. On ne devrait jamais faire confiance à un marchand de soupe, pardon à un vendeur d'encre, surtout lorsque l'on veut faire un travail sérieux.
$ @SYS$SYSTEM:SHUTDOWN.COM
Monsieur le Premier Ministre,
Je prends la plume à la suite de discussions que j'ai pu avoir ici et là depuis jeudi dernier. Je la prends d'autant plus volontiers que la récupération d'un sordide fait divers par des hommes politiques de toutes obédiences est scandaleuse. Un peu de décence ne nuirait pas. Cela ne changera pas grand'chose à ce qui est en train de se passer mais le millier de lecteurs qui passe ici tous les jours a autant le droit de savoir ce que je pense que la France a le droit de savoir ce que vous pensez, d'autant plus que vous le faites devant des journalistes.
Sauf erreur de ma part, vous étiez le premier à vous insurger lors de la dernière législature lorsque le gouvernement de l'époque réagissait à chaud, dans l'urgence, guidé par l'émotion. Vous aviez parfaitement raison, l'émotion ne doit jamais gouverner. Tout au moins elle ne le devrait pas, les affaires de la France sont trop sérieuses pour être montées en spectacle.
Et que faites-vous depuis un an ? Exactement ce que vous refusiez au gouvernement précédent. Il est vrai que vous étiez dans l'opposition. Votre action politique est intimement dictée par des symboles, par une émotion facile, quitte à ce que ces symboles soient contreproductifs. Outre le mariage pour tous qui a bloqué le parlement durant de longs mois alors que le ministère de la justice avait certainement des choses à traiter plus importantes et vitales pour l'économie, outre un refus de refonte de la fiscalité sur le long terme qui n'a pas empêché trois lois de finance rectificatives en 2012 et qui n'a rien arrangé d'une part à l'exil fiscal et d'autre part aux finances calamiteuses de l'état, vous vous trouvez maintenant acculé par l'Union Européenne à une impossible réforme des retraites parce que l'opposition à laquelle vous apparteniez a toujours refusé une quelconque réforme intelligente acceptée par l'ensemble de la représentation nationale. Permettez-moi de vous dire que je suis assez content que cette réforme vous échoie même si je sais par avance que vous ne toucherez pas ou très peu aux régimes spéciaux dont la plupart ne se justifient plus et que vous ne parlerez pas des régimes des multipensionnés. La seule réforme valable serait une retraite à points pour tout le monde avec un seul statut (donc un alignement du public sur le privé) et quelques dérogations pour quelques métiers réellement pénibles (sapeurs-pompiers, conducteurs de poids-lourds…). Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'aucun des problèmes de fond de notre système des retraites ne va être mis sur la table.
Vous avez touché le fond samedi matin. Nous étions le 8 juin 2013. Vous avez cru bon de demander la dissolution du groupuscule d'extrême droite dont l'un des membres avait donné un coup mortel à Clément Méric. Je ne sais pas quelle idée a pu vous passer par la tête ou a pu germer dans la tête de l'un de vos conseillers. Je vous croyais assez intelligent pour esquiver cet écueil et éviter une récupération politique indigne d'un Premier Ministre en exercice. Je vais donc revenir sur les faits.
Mardi soir se tenait une vente privée dans un appartement de la rue de Caumartin à Paris. Dans cette vente privée se sont croisées deux bandes rivales, l'une d'extrême droite nationaliste à tendance fascisante et l'autre d'extrême gauche activiste et pas vraiment pacifique. Les deux bandes rivales en sont arrivées aux mains et Clément Méric en est mort. Il s'agit d'un fait divers tristement ordinaire même si, la plupart du temps, ce genre de bataille rangée se trouve plus facilement dans le quartier de la Gare du Nord.
La mort de Clément Méric est inqualifiable, absurde. Quelles que soient ses idées, il ne méritait pas d'en mourir, mais elle est malheureusement banale. Le responsable doit être sévèrement puni, mais il doit être puni en fonction de ce qu'il a fait et non de ses opinions politiques. Il s'agit d'une bataille de rue ayant dégénérée. Il a été victime d'une violence malheureusement commune et il est presqu'heureux que ce soit un activiste d'extrême gauche qui soit mort et non un activiste d'extrême droite. Cela vous a permis de demander la dissolution du groupe d'extrême droite. Qu'auriez-vous fait si le mort avait été l'un des activistes d'extrême droite ?
La violence n'est pas bonne parce qu'elle est d'extrême gauche et n'est pas mauvaise lorsqu'elle est d'extrême droite. La violence est toujours mauvaise puisqu'elle n'appelle en retour que la violence. Clément Méric est mort parce que deux bandes rivales voulaient en découdre, les idées politiques n'étant ici qu'un alibi. À bien y regarder d'ailleurs, les idées du premier groupe ne sont pas si différentes de celles du second. Je pèse mes mots car j'ai eu l'occasion de passer mercredi soir rue de Caumartin et voir les camarades de Clément Méric, crânes rasés, foulards sur le nez, appeler à la vengeance m'a laissé sans voix pour des gens que les certains media ont présentés comme de gentils pacifistes. Vos services de renseignement ne peuvent ignorer ce que j'ai pu, ainsi que de nombreux passants, voir.
Si vous décidez de dissoudre le groupuscule d'extrême droite nationaliste, vous devez aussi dissoudre le groupe d'extrême gauche. Visiblement, cela n'est pas à l'ordre du jour. Par ailleurs, ce n'est pas parce que vous décrétez cela devant des caméras de télévision que la justice vous donnera raison. La dissolution d'un groupe politique ne se fait pas encore par le fait du prince, et si je suis le premier à combattre les idées véhiculées par Serge Ayoub, nous sommes encore dans un état de droit.
J'ai tout entendu pour justifier la violence des activistes de gauche. J'ai même lu que leur violence est justifiée par la résistance française qui a pris les armes contre l'occupant allemand durant la seconde guerre mondiale, ce qui est tout de même une sérieuse réécriture de l'histoire. D'une part, aujourd'hui, la démocratie française n'est pas en danger et l'ensemble de la populations des extrémistes de tous bords n'excéde pas les 10000 individus (plus vraisemblablement 4000). Ils ne représentent qu'eux, il n'y a pas d'envahisseurs et pas d'envahis. Et d'autre part, la résistance française à l'occupant allemand était faite intelligemment. Elle n'allait pas casser les dents des soldats ennemis parce qu'elle savait que c'était contre-productif, qu'on ne luttait pas contre un envahisseur en l'affrontant directement. Elle était aussi bien plus ouverte politiquement.
Dans cette affaire, il serait de bon ton de ne pas prendre parti. Rien ne justifie aujourd'hui la violence de rue, ce qui ne signifie pas que je défends les uns ou les autres. Ces deux extrémismes sont dangereux et il convient de les combattre, mais les combattre par les poings ne sert à rien. Cela n'aboutira qu'à légitimer leur propre violence et les transformer en martyrs. Il faut au contraire les surveiller étroitement, condamner toute dérive en portant leurs actions illégales devant les tribunaux et il y a matière. En décrétant qu'il faut dissoudre l'un des groupes, vous vous aliénez le fait de pouvoir les surveiller en sapant tout le travail effectué par vos services de renseignement. Cela ne les empêchera pas de renaître avec un faux nez.
Par ailleurs, le tapage médiatique fait autour de cette affaire permet de cacher les dérives des antifas le 10 mai dernier à Rennes, comme permet d'éclipser une affaire à peu près similaire qui s'est tenue à Reims la semaine passée. La mort de Clément Méric doit être supérieure à celle d'un élève ingénieur des Arts-et-Métiers. Sans doute parce qu'il ne militait pas dans les mêmes groupuscules.
Mais ce n'est pas grave. Vous en faites un symbole et votre électeur sera peut-être content. Cela lui fera oublier un temps les autres problèmes de la France.
Pages: << 1 ... 115 116 117 ...118 ...119 120 121 ...122 ...123 124 125 ... 204 >>