Et ça ne risque pas de s'arranger de sitôt. Cela risque de perdurer parce que ce matin, je t'ai tout de même entendu sur France Inter, à une heure de grande écoute, déclarer péremptoirement que « le chef d'entreprise est un cupide ». Rien que cela !
Il faudrait peut-être arrêter avec la lutte des classes éculée et le trotskysme de caniveau. L'Europe de l'est, la Corée du nord et quelques autres pays paradis des travailleurs ont montré depuis quasiment un siècle que cette politique n'est qu'un échec cuisant puisqu'à partager aveuglément des richesses finies, elle conduit inéluctablement à déresponsabiliser les hommes qui attendent le simple partage d'un gâteau qui rétrécit d'année en année. La preuve ultime étant la Corée du nord, paradis s'il en est à tel point que ses frontières sont fermées pour qu'aucun étranger puisse profiter de sa qualité de vie, reste aujourd'hui un pays surdéveloppé technologiquement puisqu'il produit bon an mal an une ogive thermonucléaire et une chemise de taille 38 par habitant, ogive qu'elle menace de lancer au choix sur son voisin du sud, sur le Japon ou les États-Unis.
Mais revenons à ta fulgurance matutinale. Le chef d'entreprise est un cupide. C'est dit. Patrick Cohen t'a immédiatement repris et tu nous a fait un superbe rattrapage aux branches comme toi seul est capable de le faire lorsque, emporté par ta fougue, tu as laissé échappé une énormité. Maintenant, ce ne serait plus que les grands patrons qui exploiteraient la sueur de leurs ouvriers.
Tu sembles ignorer que les grands patrons n'ont presque plus d'ouvriers, les ouvriers étant généralement dans des PME sous-traitantes et corvéables à merci. Et l'ouvrier en France, pour ce qu'il en reste, qui est le plus à plaindre est justement l'ouvrier de ces PME sous-traitantes des grands groupes puisque ces entreprises n'ont aucune marge de manœuvre pour améliorer la condition de leurs ouvriers qui t'est visiblement chère. La condition, pas les ouvriers.
D'une part, tu te trompes encore une fois de combat parce que l'heure n'est pas à la lutte des classes mais au fait qu'il faudrait une cohésion de tous les corps de métiers, de toutes les classes, pour redresser l'économie, ce qui serait bénéficiable à tous, et d'autre part, ton aveuglement idéologique te fait rater que les chefs d'entreprise sont aujourd'hui les dindons de la farce qui est en train de se jouer. Le chef d'entreprise est ce qu'était un héros lors de la première guerre mondiale, à savoir une personne qui a la malchance d'être là où il ne faut pas, qui est assez conne pour y rester et qui n'a pas le bonheur de mourir dans d'affreuses souffrances sur le champ de bataille. Voilà ce qu'est un chef d'entreprise. Le traiter de cupide, même si tu es revenu sur des propos, est une insulte à tous ceux qui se battent, souvent en étant bien moins payés que leurs employés et en jouant leurs biens personnels pour donner du travail aux autres en espérant sans trop y croire des jours meilleurs pour eux. Ce n'est pas de la cupidité, c'est de l'abnégation.
Personnellement, je connais beaucoup de chefs d'entreprise. Ils ne sont pas tous volontaires, certains ayant repris une entreprise sous la pression de leurs anciens collègues. Je n'en connais pas un seul qui ait réussi à faire fortune. Il y en a certainement, mais c'est une infime minorité.
Par ailleurs, tu nous as montré que tu n'as toujours pas le début d'une idée de ce qu'est la motivation d'un chef d'entreprise. C'est très rarement la cupidité parce que les chefs d'entreprise ne sont pas dupes. Ils ont une conscience aiguë des problèmes actuels, bien plus que la plupart des hommes et femmes politiques, et s'ils tiennent contre vents et marées, c'est beaucoup plus souvent parce qu'ils veulent travailler pour eux, parce qu'ils veulent développer une idée ou un produit. On ne fait pas deux fois les trente-cinq heures par semaine lorsqu'on est cupide, on spécule.
Alors le chef d'entreprise cupide que je suis te remercie et te saura gré d'accepter l'expression de son plus profond mépris !
Quelle n'a pas été ma surprise en trouvant dans les statistiques d'accès à ces pages la requête suivante sur google.fr :
« je roule en xm citroen et je vous emmerde »
Personnellement, il ne viendrait pas à l'idée de mon esprit sans doute malade de trouver une justification de mes choix sur internet. En effet, depuis que Point de Vue ou Images du Monde m'a indiqué la prévalence des maladies mentales en France, je suis convainu d'être malade, la question étant juste de savoir si je suis psychotique ou névrosé. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la subtile différence entre un psychotique et un névrosé, un psychotique est persuadé que notre président de la république émarge à l'UMP et n'en à rien à faire alors qu'un névrosé sait que le premier ministre actuel est Ayrault et cela le désespère. Personnellement, ce qui me désespère le plus, c'est qu'avec de telles définitions, il est possible d'être à la fois psychotique et névrosé, ce qui fait tout de même beaucoup pour un seul homme.
Mais revenons au sujet qui nous intéresse, à savoir que je roule en Citroën XM et que je vous emmerde. C'est Google qui le dit, donc cela doit être vrai.
Je suis assez grand et j'assume. Et j'emmerde aussi le conducteur du pot de yaourt qui colle un peu trop l'arrière de ma XM en faisant des appels de phares lorsque je roule à 130 km/h sur l'autoroute, pot de yaourt qu'il me faudra de tout façon doubler dans la prochaine montée où les 60 ch de son moteur asthmatique l'auront contraint à se rabattre dans la voie réservée aux véhicules lents. La XM est une voiture qui n'a pu être vendue que parce que Citroën en a enlevé les chenilles et la tourelle. Mais qu'est-ce que j'aimerais par moment qu'ils m'aient laissé le canon de septante-cinq pour éliminer les importuns qui me collent d'un peu trop près !
Alors ça y est. Le parlement dans sa grande bonté vient d'autoriser le mariage pour tous. Personnellement, je trouve le nom officiel de cette loi absurde pour ne pas dire complètement tarte. Mariage pour tous… Nous avons soit-disant voulu le mariage des homosexuels, alors appelons cette loi le mariage des homosexuels et ne la désignons pas par un euphémisme hypocrite.
Hier soir, j'ai eu l'occasion d'entendre Jean-Luc Roméro, celui-là même qui déclarait que le but n'était que le mariage, indiquer clairement dans le texte que ce n'était que le premier pas vers ce qu'il a appelé la procéation médicalement assistée pour tous avant certainement la gestation pour autrui pour tous. Que n'écrivais-je pas ici il y a quelques semaines ?
Donc nous avons le mariage des homosexuels. La France est le quatorzième pays à l'avoir légalisé. Enfin, paraît-il, parce que ce que certains appelent mariages des homosexuels dans les treize autres pays n'est pas forcément la même chose que celui des hétérosexuels. Passons, cela risquerait d'en fâcher quelques uns. L'assemblée a débattu de cette loi durant six mois. Le sénat l'a votée à mains levées, ce qui est proprement scandaleux puisque les sénateurs n'ont pas voté en leur âme et conscience mais en fonction d'un vote strictement partisan. Et l'on a pressé l'assemblée d'adopter ce texte. Reste un recours devant le conseil constitutionnel qui risque fort de ne rien dire.
Ce qui est assez amusant, c'est que le jour de l'adoption de ce texte, soit le mardi 23 avril 2013, nous étions en train de battre notre record de nombre de chômeurs en France. Plutôt que de s'attaquer aux vrais problèmes, c'est-à-dire aux problèmes économiques, aux problèmes de l'emploi, aux problèmes de l'immense majorité des français, le gouvernement a cherché à satisfaire les intérêts d'une minorité de la population qui n'en aura de tout façon jamais assez. L'exécutif le paie pourtant assez cher puisque jamais, durant toute l'existence de la Ve république, un président de la république n'a eu un indice de popularité aussi mauvais. Le mariage pour tous était une promesse de la campagne. Certes, mais combien de promesses n'ont pas été tenues ou ne le seront pas ? Le mariage pour tous était surtout un beau moyen de détourner l'opinion publique des choses qui fâchent et qui devaient être prises à bras le corps dès le début du quinquennat. Au lieu de cela, au lieu de réformer ce qui devait absolument être réformé d'urgence, le gouvernement a utilisé des symboles dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'allaient pas dans le sens de l'intérêt général. Que Jean-Marc Ayrault aille demander à un ouvrier de Florange ce qu'il pense du mariage des homosexuels ? Ou qu'il aille demander à ce même ouvrier ce qu'il pense du vote des étrangers, autre promesse électorale, qui, prenons le pari, sera le prochain texte qui occupera six mois durant les deux assemblées qui n'ont que cela à faire dans le contexte actuel. L'exécutif risque de le payer fort cher lors des prochaines échéances électorales car on ne dirige pas un pays à grands renforts de symboles, qui plus est lorsque ces symboles sont aussi clivants. L'UMP n'en demandait pas tant, elle qui était détruite à force de luttes intestines et qui a retrouvé au moins un semblant d'unité contre ce texte.
Les homosexuels veulent les mêmes droits que les hétérosexuels. Très bien. Dans ce cas, pourquoi se marginaliser avec le salon du mariage gay qui va se tenir samedi prochain à Paris ? Le mariage gay serait-il finalement différent du mariage des hétérosexuels ? Un peu de cohérence ne nuirait pas. Je croyais qu'avec le mariage pour tous, il s'agissait de la même chose. Quant à leurs grands discours d'ouverture d'esprit, j'y croirai lorsque je pourrai avec mon épouse m'asseoir et me faire servir à la terrasse d'un bar du Marais. J'y habite depuis vingt ans, je n'ai jamais réussi cet exploit.
Je viens de recevoir un coup de fil surréaliste du 0390407990, un centre d'appel Alsace Call travaillant pour la société Écotherm, me demandant sans rire si j'étais satisfait de mes radiateurs Écodoux achetés il y a dix ans aussi chers que leur poids en or et normalement couverts par une garantie de vingt ans.
Vingt ans. Tu parles, ça n'engage que ceux qui y croient !
La société a été rachetée et le repreneur ne garantit rien du tout, se cachant derrière une décision du tribunal de commerce. Si vous prenez la peine de faire une recherche sur internet, vous verrez que ces radiateurs ont des problèmes sérieux de fiabilité. Un heureux possesseur de ces saletés a presque de la chance lorsqu'ils font juste disjoncter le courant, certains utilisateurs ayant même constaté de la fumée suspecte.
J'ai donc de la chance puisqu'à ce jour, aucun radiateur n'est encore en panne. Il faut dire que je les ai installés en 2008, donc ils n'ont que cinq ans de service, qui plus est, juste pour maintenir une maison hors gel. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils donneraient s'ils étaient utilisés continuellement. En revanche, je puis affirmer que la centrale de programmation ne donne pas satisfaction, perdant régulièrement sa programmation.
Donc, je me fais appeler sans rien n'avoir jamais demandé pour savoir si j'étais content de mes radiateurs au bout de dix ans. J'en suis parfaitement content puisque j'attends avec une certaine angoisse qu'ils me permettent de me chauffer à foyer ouvert. En expliquant la chose sans aucune animosité à la personne que j'avais au bout du fil, et en demandant que faire en cas de panne, elle me raccroche au nez après m'avoir fourni un numéro de téléphone surtaxé du siège de la société. Très bien, les mêmes méthodes continuent.
Récapitulons. Une société rachète un nom (Écotherm) et se débrouille pour ne pas assurer la garantie du parc installé (cinq cent mille radiateurs à les écouter) alors qu'il y a un problème de vice caché dans ces radiateurs. Entendons-nous bien, le repreneur n'est pas responsable de ce vice caché, mais d'un point de vue strictement commercial, refuser d'appliquer la garantie de vingt ans en se cachant derrière un tribunal de commerce est assez douteux. En revanche, je ne comprends pas pourquoi cette société paie à prix d'or un centre d'appel pour demander aux clients de la société rachetée, dix ans après leur achat, s'ils sont contents de leurs produits.
J'ai la joie d'être ce que la SNCF appelle un « grand voyageur ». Pas en raison de ma taille, non, simplement eu égard à ma fréquentation assidue et bien malgré moi de ses trains grandes lignes.
Depuis Paris, la desserte vers l'Alsace s'est considérablement améliorée. Nous avons perdu les grands trains internationaux comme le Budapest-Paris avec les lustres en cristal de Bohême dans lequel j'avais, il y a vingt ans, un peu peur en seconde classe de m'asseoir et de salir les coussins, mais nous avons gagné du temps. Le Strasbourg-Paris est passé de quatre heures à deux heures et vingt minutes en attendant que la voie à grande vitesse soit achevée faisant passer la durée du parcours à une heure cinquante.
En revanche, je ne suis pas certain que les dessertes vers Limoges puis Pompadour se soient améliorées. S'il est assez facile de prendre le train en gare de de Pompadour puis d'attraper une correspondance à Limoges vers Paris gare d'Orléans, pardon, Austerlitz, le trajet du retour est assez problématique. En effet, le cadencement qui devait résoudre tous les problèmes de ponctualité et de correspondances n'a pas atteint le but recherché.
Le denier train de Limoges à Pompadour part à 18h23. C'est très bien, mais pour prendre cette correspondance, il faut partir à 13h53 de la gare d'Austerlitz, train arrivant à 16h53 en gare de Limoges-Bénédictins. J'ai donc quatre-vingt-dix minutes pour admirer ce chef-d'œuvre de l'art nouveau ferrovière avant de sauter dans le TER pour Pompadour qui arrive à 19h36. C'est un peu long. Il est impossible de pousser jusqu'à Brive pour rebrousser chemin par Objat, le dernier TER quittant Brive partant avant 18h00.
La SNCF me dit qu'il est impossible de faire autrement. Tu parles, un train part à 17h25 de la gare de Limoges-Bénédictins mais est terminus à Saint-Yrieix. Pourquoi ne va-t-il pas jusqu'à Brive-la-Gaillarde ? Ou au moins Pompadour, les gares vers Limoges étant accessibles depuis Brive plus facilement ? Personne ne le sait, c'est juste comme ça.
Donc, pour retourner à Pompadour avec un train, j'ai comme choix :
J'ai vérifié, il n'y à aucune raison valable que le train de 17h25 s'arrête à Saint-Yrieix, la voie unique étant libre au moins jusqu'à Pompadour où il existe une voie de croisement. L'excuse du cantonnement téléphonique ne tient donc pas.
La SNCF nous disait que c'était à elle de nous faire préférer le train. Certes, mais encore faut-il pouvoir le prendre.
Pages: << 1 ... 117 118 119 ...120 ...121 122 123 ...124 ...125 126 127 ... 204 >>