Il me semble avoir déjà écrit ici que la France n'a pas à se poser en donneur de leçons vis à vis des pays qui lui semblent rendre une justice expéditive ou biaisée. Il me semble aussi avoir déjà grinché sur ces juges qui se permettent tout et n'importe quoi puisqu'ils ne sont responsables de rien devant personne. Il suffit de constater la levée de bouclier récente pour comprendre que ce n'est pas demain que va changer cet état de chose. Vous me direz qu'il existe bien le conseil supérieur de la magistrature et en dernier ressort la cour de cassation, mais ni l'un ni l'autre ne souhaite ou ne peut exercer un quelconque pouvoir. Que la justice soit indépendante est une chose. Qu'elle soit irresponsable en est une autre.
Laissez-moi vous narrer une anecdote qui m'est arrivée pas plus tard qu'hier matin. Nous étions le 21 février 2011.
En ce 21 février, j'étais convié à une audience en référé. J'avais assigné devant le tribunal de grande instance — nous n'avons pas de tribunal de commerce — une société qui me devait une somme rondelette et à cause de laquelle je suis dans une situation catastrophique. Les travaux correspondants à la facture en question n'étant ni contestés ni contestables, le référé semblait être une option correcte et parfaitement justifiée.
Mon avocat se présente à l'audience, constate que la partie adverse n'était ni présente ni représentée et fait ce qu'un avocat doit faire en de pareilles circonstances. Il plaide, la chose devant alors être jugée sur la foi de mes seules pièces et obtient une date de délibéré pour la semaine prochaine.
De retour à son étude, il reçoit un fax par lequel il apprend qu'un avocat s'est présenté après l'audience mais juste avant la fermeture des débats – à moins qu'il ne s'agisse de juste après, le fax n'étant pas vraiment explicite, mais doit-on s'arrêter à cela ? — et argue du fait qu'il ne connaissait pas le dossier puisqu'il n'avait eu qu'une dizaine de jours pour le travailler. Le dossier est en effet très compliqué, il y a une facture signée par le client et une mise en demeure adressée par lettre recommandée à ce même client. Deux feuilles.
L'avocat de la partie adverse, une fois de plus et ne savant pas quoi dire, utilise tous les rouages de la procédure pour la ralentir au maximum, obtenant même un renvoi avec sa seule mauvaise foi. Je n'imagine même pas que le juge ait pu être dupe. Au passage, il donne une bonne quinzaine de jours de trésorerie à la partie adverse avec la complicité du juge.
Monsieur le Juge, vous ne me lirez certainement pas. J'aimerais simplement que vous soyez à ma place. Actuellement, grâce à vous et à vos semblables, j'ai plus de cent mille euros de factures non contestables en recouvrement judiciaire. Comme d'habitude, vous allez me dire que je suis un peu responsable de la situation. Je commence à vous connaître, c'est toujours ce que vous me répliquez pour vous exonérer. Vous allez aussi me dire que mon avocat avait à attendre dans votre tribunal la fin des débats — un peu plus de trois heures qui ne nous concernaient pas —, dans le cas où un avocat de mauvaise foi représentant la partie adverse surviendrait juste quelques secondes avant la fin des débats. C'est un peu facile, lorsque tous les moyens de recouvrement ont été épuisés et lorsqu'on se retrouve devant des clients de mauvaise foi, il ne reste plus que le recours judiciaire. Vous êtes le seul espoir restant à des tas de patrons de PME qui courent après leurs impayés et tout ce que vous réussissez à faire, c'est de causer la faillite d'entreprises qui se tournent vers vous pour recouvrer ces impayés qui sont de plus en plus nombreux. Pire, les clients de mauvaise foi n'attendent que d'être assignés devant une juridiction quelconque parce qu'ils sont à peu près sûrs de pouvoir faire pourrir les procédures très longtemps en raison de votre complicité manifeste. Cette histoire aurait dû être réglée en moins de cinq minutes. Au lieu de cela, on est reparti pour un tour. Et vous allez me dire après cela que les tribunaux sont surchargés. Ils le sont, mais parce que vous le voulez bien. Vous ne servez pas le droit, vous le desservez.
J'aimerais savoir combien d'entreprises françaises ont fait faillite durant les deux ou trois dernières années en raison de votre incurie. J'espère que ce papier ne vous empêchera pas de dormir. Personnellement, je ne sais pas trop ce que je vais faire ce soir. Mais d'ici là, je vous prie de croire en l'expression de mon plus profond mépris.
À Paris, pour être dans le vent, il faut être électrique. Voiture électrique, scooter électrique peint en vert pour être plus écologique, Solex électrique toujours à traction avant et tout autant casse-gueule que son ancêtre pétaradant — que ne ferait-on pas par pure nostalgie ? —, bicyclette improprement et pompeusement baptisée vélo électrique. Tout cela naturellement financé par la mairie de Paris parce que c'est plus propre et que les bornes de recharge permettent de virer des places de stationnement, c'est toujours ça de pris.
Personne ne se pose la question de la fabrication de ces véhicules électriques qui contiennent des batteries difficilement recyclables voire du rendement extraordinaire existant entre la source primaire de production d'énergie (les atomes, l'eau, le pétrole, l'énergie solaire…) et le kilomètre parcouru. Personne non plus ne se pose la question du seul véhicule réellement écologique si l'on omet le véhicule électrique arborant d'imposants panneaux solaires, ce qui n'est pas, vous en conviendrez, une solution pour obvier à l'occupation du terrain public en cas d'embouteillage. Non, le seul véhicule réellement écologique est le véhicule tirant sa force de la traction animale. Et encore, pas celle du bœuf ou du cheval, non, celle du bipède à chapeau mou qui attend présentement l'autobus 21 avec un regard bovin — le bipède pas l'autobus — au coin de la rue Glacière.
Après, tout est une histoire de compromis, le meilleur compromis semblant être pour Paris et sa petite couronne les transports en commun puisqu'il risque d'être difficile de mettre tout le monde sur une bicyclette. L'image est osée, j'entendais tout de même attribuer une bicyclette à chaque bipède, ne soyons pas mesquin.
En constatant que lorsque la RATP ne fait pas grève, cela fonctionne plutôt pas mal, on est en droit de se demander quel est l'intérêt pour la ville de subventionner ces véhicules à si faible autonomie. J'arrive encore à comprendre l'opération Vélib, même s'il ne me viendrait pas à l'idée d'utiliser une bicyclette de 22 kg à trois vitesses et que je ne cautionne pas les véhicules d'entretien qui sillonnent Paris la nuit pour monter des Vélib's au sommet de la butte Montmartre ou de tous les endroits un peu élevés de la capitale. Il est plus facile de descendre une rue avec un tel engin que de la remonter… J'arrive aussi à saisir l'utilité des subventions attribuées à la RATP. En revanche, je ne comprends pas pourquoi la ville de Paris subventionne les deux roues électriques. Lorsque j'ai acheté mon vélo(cipède), un jour de grève, la mairie de Paris ne m'a pas donné un centime. Lorsque je dois me déplacer en voiture pour aller dans une banlieue non couverte par les transports en commun, la mairie de Paris ne me subventionne pas mon carburant. Au contraire, elle est là pour me surveiller, le talon à souche dans une main et le stylo(graphe) dans l'autre. Enfin, lorsque je parle de stylo(graphe) dans l'autre main, c'est uniquement pour les contractuel(le)s qui savent encore écrire. J'ai rarement vu le nom de ma rue correctement orthographiée sur un procès verbal. Sans doute en l'honneur de la personne notoirement illettrée qui lui a donné son nom.
La question est donc de savoir quel est l'intérêt que peut avoir la ville de Paris à une telle subvention. Les couloirs de bus de 4,70m de large, je vois, il s'agit d'embêter l'automobiliste lorsqu'il circule. Les stations de Vélib sur les places de stationnement plutôt que dix mètres à côté où il y a un trottoir de huit mètre de large, je vois aussi, c'est toujours pour embêter l'automobiliste, mais cette fois-ci, c'est plus subtil puisque ça consiste à l'embêter lorsqu'il cherche à ne plus circuler et à ce garer. Mais les subventions aux véhicules électriques à deux roues, là, franchement, je ne vois pas. Peut-être un responsable de la mairie a-t-il des intérêts dans une société de fabrication de tels engins ? Je vais de ce pas aller me renseigner…
Si quelqu'un m'avait dit il y a une quinzaine de jours que le premier pays du golfe persique à subir des manifestations réprimées dans le sang aurait été Bahrain, je n'aurais pas pu le croire. Connaissant un peu la région, j'aurais plutôt parié sur les Émirats Arabes Unis ou le Koweit, certainement pas pour cet archipel généralement calme et où il fait bon vivre. Je connais assez de bahraini pour savoir qu'aucun d'entre eux ne voudrait vivre dans un autre pays du golfe. Pire, lorsqu'ils passent la frontière de leur pays pour rentrer chez eux, ils sont capable de dire qu'ils retournent à la civilisation.
Il est assez suprenant de voir la couverture des événements par les media français. Tous parlent de la place de la perle et la présente comme une place du centre ville. C'est une erreur. Le Pearl runabout est un immense ront-point sur lequel arrivent presque toutes les higways du pays. C'est donc un point de rassemblement tout indiqué. Il est faux de dire que cette place est au centre de la ville puisqu'elle est à l'extérieur des murs, entre la capitale, Al Manamah, et la zone commerciale dans laquelle, au passage, ce trouve une enseigne Géant Casino. Au milieu de cette place se trouve une sculpture immense représentant perle sur une monture et le terrain autour de cette place est assez découvert.
Je n'aurais pas cru que le premier pays à bouger soit Bahrain parce que, contrairement à tous les autres pays du golfe, c'est un pays ouvert et moderne depuis au moins un siècle. C'est même peut-être parce que c'est le pays le plus libéral de la région qu'il a été le premier à se révolter. En revanche, mettre sur le même pied ce qui ce passe en Tunisie, en Algérie, en Lybie et à Bahrain prouve que les media n'ont aucune idée des tensions internes à la population bahraini. Et ces tensions ne se voient pas en dépêchant un envoyé spécial à Manamah, mais en vivant avec cette population.
Les habitants de cet archipel appartiennent à deux groupes, les sunites qui ont le pouvoir en représentant 30% de la population et les chiites qui forment le reste de la population. Ils sont assez faciles à reconnaître, les sunites sont habillés dans les administrations traditionnellement alors que les chiites, pour marquer leurs différences, sont habillés à la manière occidentale et sont généralement beaucoup plus pauvres que les sunites. Officiellement, il n'y a pas de problèmes religieux puisqu'il y a un archevêché et un grand rabbinat reconnus par le roi. Tous travaillent, mais pour effectuer les petits travaux que personne ne voudrait faire comme empierrer les autoroutes par 50°C à l'ombre et 100% d'humidité relative, il y a des armées d'indiens, de philippins ou de pakistanais plus heureux comme escalves modernes que dans leurs pays d'origine. Il ne faut pas oublier que ces étrangers qui se conforment à leur condition en raison du syndrome de date of renewal (la durée de la carte de séjour est d'au plus six mois sauf exceptions pour les professeurs d'université et autres métiers à forte valeur ajoutée) communiquent avec leurs familles grâce à internet et sont parfaitement au courant de leur condition et de ce qui se passe dans le monde. Naïvement, je pensais que cette population immigrée allait se révolter la première. Non, ce sont les arabes entre eux qui sont en train de se révolter, principalement les chiites contre les sunites. Ce qui se passe actuellement à Bahrain n'est donc pas exactement une révolte pour la liberté, c'est une guerre de religion, ce sont des émeutes confessionnelles pour la représentativité des chiites.
Les saoudiens et les qatari doivent regarder cela d'un assez mauvais œil puisque l'Arabie Saoudite et le Qatar sont à la fois frontaliers de Bahrain et surtout à des années lumières en terme de liberté. Si on n'entend pas encore leurs populations se révolter, ce n'est qu'en raison de la répression que ces deux états peuvent exercer, mais cela ne durera certainement pas et le résultat risque d'être fort différent de ce qui se passe actuellement à Bahrain. Ces deux pays risquent d'imploser car ce sera une bataille pour la liberté et non une bataille pour une reconnaissance d'une partie de la population par la minorité aux responsabilités.
Il ne faut pas perdre de vue non plus que le roi Abdallah, gardien des deux mosquées et successeur de Fadh, a, malgré son grand âge, impulsé une rénovation de son pays dans la limite de ce qui était acceptable par les élites saoudiennes, et que sa position actuelle est celle d'un pacificateur dans la région. Si jamais son pouvoir était mis en cause, le résultat pourrait être catastrophique. La liberté ne peut pas s'acquérir à n'importe quel prix et le prix de cette liberté pourrait être un basculement général de toute la région dans la violence. Et comme ces gens sont assis sur des barils de pétrole, nous serons tous dans la tourmente.
L'exemple de Bahrain risque de mettre le feu aux poudres dans d'autres pays du golfe alors même que les causes fondamentales de la révolte sont toutes autres. Dans tous les autres pays, il s'agira d'effectuer une transition acceptable pour tous vers plus de liberté. Gageons que les gouvernements locaux sauront prendre les bonnes décisions à temps.
Il y a quelques jours, je n'étais qu'un anti-microsoftien primaire. Je n'aimais pas l'ergonomie des logiciels issus de la firme de Redmond, c'était tout. Depuis que je suis contraint de les utiliser, je suis devenu anti-microsoftien secondaire. Non seulement je les trouve encore moins ergonomiques, mais je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse encore utiliser de telles saletés.
Je m'explique.
Depuis un mois, je dois utiliser Visual C++ 2010 sous Windows 7 Ultimate 64 et générer du code fonctionnant sous un Windows 2008R2.
Depuis un mois, je n'arrête pas de faire des rapports de bogues sur la couche réseau de Windows 7, sur le compilateur C++ de Visual Studio, et plus amusant, sur les différences de fonctionnement entre les options debug et release. Le dernier rapport était une mauvaise compilation de Qt 4.7.1 en 64 bits lorsque l'option release est activée. Ça fonctionne parfaitement en debug, mais ça se bauge lamentablement avec une violation d'accès sur un constructeur de Qt dès qu'on est en 64 bits sur un Windows 2008R2. Il n'y a pourtant aucune raison valable. Certainement une nouvelle fonctionnalité du compilateur de Microsoft.
Depuis un mois, je reboote deux fois par jour mon Windows 7 ultimate 64 bits parce qu'au bout d'une demi-journée de travail, il lui faut plusieurs minutes, alors que le système ne fait rien d'autre, pour copier un fichier de quelques kilo-octets d'un répertoire local à un autre répertoire local. Le fait de redémarrer le bestiau lui redonne un semblant de fonctionnement nominal durant quelques heures…
Mais le plus amusant est tout de même ce qui arrive sur ma machine de test. Je dois dire que j'ai à ma disposition deux machines, l'une est une machine de test, un veau avec seize cœurs de Xeon tournant à plus de 3 GHz et 8 Go de mémoire, l'autre est une machine durcie pour le client final, un escargot arthritique avec un Core2duo et 4 Go de mémoire. Les deux tournent sous la même version de la ouïndowzerie, à savoir un Windows 2008R2 serveur installée par mes soins. Déjà, j'ai dû batailler ferme avec les cartes video parce qu'il faut une carte video pour démarrer un PC et que quitte à avoir une carte video, autant qu'elle serve. Les cartes de base — celles qui sont vendues avec les PC standard et qui sont tellement bonnes en 3D qu'elles oublient comment afficher correctement des simples fenêtres bêtement à deux dimensions — ne sont pas reconnues par 2008R2. Par ailleurs, autant oublier tout de suite d'installer un pilote pour Windows 7 dans Windows 2008R2 pourtant sur la même base logicielle. Heureusement qu'il me restait dans un carton toute une série de vieilles Matrox. Quant aux cartes RS422, autant dire que leur installation a été une partie de pur plaisir masochiste consistant à torturer sadiquement les pilotes écrits pour Windows 7 pour les contraindre à rentrer dans le moule 2008R2. Là encore, rien n'était prévu. Sans doute une histoire de fiabilité de l'ensemble du système d'exploitation partant du principe que moins il y aura de périphériques donc de pilotes, moins la chose aura de chance de planter plus vite que son ombre. C'est maintenant installé, mais je ne garantis rien de la pérennité de l'installation. À la première mise à jour du système, tout risque de voler en éclat, mais je ne serai plus là pour contempler les horreurs. Après tout, le client a voulu Windows 2008R2 plutôt qu'un Linux qui aurait fait l'affaire tout aussi bien sinon mieux, qu'il assume ses choix.
Or donc, sur cette machine de test, je tentais de faire fonctionner un logiciel maison qui ne peut compiler qu'en 32 bits car il utilise des bibliothèques tierces qui ne sont que fournies en 32 bits. Il s'agit donc de faire fonctionner sur un système d'exploitation 64 bits un programme compilé en 32 bits. Ce n'est pas évident. Plus exactement, une fois qu'on a installé tous les bouts redistribuables de Visual C++, on arrive à faire fonctionner un bout de code compilé en 32 bits. Enfin presque. Dès que la souris passe devant la fenêtre du programme 32 bits, l'affichage devient tellement saccadé que c'en est inutilisable.
Je me suis battu une semaine pour compiler en statique — chose impensable chez Microsoft — un exécutable utilisant la bibliothèque C++ standard et Qt. Finalement, j'ai décidé de coller toutes les bibliothèques dynamiques dans le répertoire de l'exécutable, c'était beaucoup plus simple. Et là, la chose refuse de lancer le programme pour raison de tirage de balle dans le pied entre les bibliothèques 32 et 64 bits. Il faut savoir que 2008R2 est purement 64 bits, mais qu'il intègre des palanquées et demi de bibliothèques 32 bits. Il faut savoir aussi que le contenu du répertoire C:\windows\winwow64 contient des tas de bibliothèques… compilées en 32 bits comme le nom du répertoire l'indique ! La résolution des symboles dynamique est donc parfaitement aléatoire voire complètement loufoque. Et c'est sans compter les innombrables bogues des diverses bibliothèques du runtime qui faisaient que le programme tournait correctement sous Windows 7 mais pas sous 2008R2…
Aucune option du système n'a permis de trouver un fonctionnement correct voire juste acceptable, que l'exécutable final soit compilé en 32 bits ou en 64 bits. Sous XP, même en 64 bits, le même programme fonctionne parfaitement. En désespoir de cause, j'installe le binaire sur le Core2duo durci et cette histoire de saccade disparaît. Sans doute la machine de test est-elle trop puissante pour un Windows 2008R2.
Il y a tout de même quelque chose qu'il faudrait m'expliquer. Comment se fait-il qu'un système d'exploitation censé être la quintessence d'après certains du système parfait arrive-t-il à fonctionner sur ce qu'il est convenu d'appeler un vieux clou alors qu'il est infichu de fonctionner sur une machine récente ? J'ai déjà vu des systèmes récent refuser de fonctionner sur du matériel ancien, ou mal fonctionner, mais je n'ai encore jamais du un système récent refuser de fonctionner correctement sur du matériel pour lequel il a été conçu.
Sans doute une autre fonctionnalité cachée de la chose.
Fig 1: Steve Ballmer se moquant des utilisateurs de Windows en général et de Nicolas Sarkozy en particulier
Pour achever la journée j'apprends que le Steve Ballmer, seul responsable devant Dieu et les hommes de cette aberration technologique, vient de recevoir les insignes de chevalier de la légion d'honneur — on se demande vraiment pourquoi. Et pour couronner le tout, il a reçu cet insigne de la main d'un Nicolas Sarkozy qui a encore tout compris au sport puisqu'il a trouvé le moyen de dire qu'il « admirait cette entreprise qui comprend les valeurs humanistes de la France et de l'Europe », et qu' « il était fier que Microsoft soit en France », faisant allusion aux quelque 1700 salariés employés en France.
Faire des courbettes à une telle entreprise est scandaleux. Il ne faut pas oublier que la richesse de cette entreprise est en grande partie faite par des ventes forcées et donc, entre autre, pas nos impôts, directement et indirectement, ne serait-ce que parce que toutes les administrations achètent des PC livrés d'office avec Windows même si certaines d'entre-elles réinstallent un autre système d'exploitation par dessus. Pire, certaines administrations paient deux fois les licences, la première fois à l'acaht du PC, la seconde en contrat annuel. Et je ne parle pas de la suite Microsoft Office qui produit des documents dont la qualité typographique est à la typographie et au bon goût ce que la musique militaire est à la musique. Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire. Donner les insignes de la légion d'honneur à Steve Ballmer revient juste à distinguer son bourreau qui n'en demande pas mieux. Un nouvel avatar du syndrome de Stockholm ?
Depuis une semaine, il y avait dans l'entrée de mon immeuble une affiche signée ErDF signalant une coupure du courant dans la journée du 15 février 2011 pour une durée indéterminée. Hier matin, donc, je coupe mes deux serveurs, histoire de ne pas avoir à tenir la tronçonneuse moi-même lors du fsck qui s'ensuivrait immanquablement ou de ne pas avoir à resynchroniser mon volume Raid6.
Je coupe donc ma Blade2000 et mon AS800 — un AS800 n'est pas un double AS/400, c'est un AlphaServer 800 de feue Digital — avant de partir m'amuser avec les radars de marine et Visual C++.
Le soir, arrivé chez moi, je constate tout d'abord que l'électricité n'a pas été coupée. Parfait, les techniciens d'ErDF savent enfin faire ce que n'importe quel aspirant ingénieur en courants forts sait faire depuis ses TP de deuxième année, ajouter des lignes sur un réseau triphasé en charge sans couper la fourniture d'électricité. Et si un ingénieur, pire, un aspirant ingénieur sait le faire, il n'y a aucune raison valable qu'un technicien n'y arrive pas. Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire…
Donc, j'ai coupé deux serveurs pour rien. J'ai aussi cassé l'uptime de mon OpenVMS. Saleté d'ErDF, moi qui faisais un coucours ! Ne reste donc plus qu'à les redémarrer. Il y a un ordre à respecter. D'abord, allumer la baie de disques, puis la Blade2000 et seulement, enfin, l'AS800. Et c'est là que les problèmes ont commencé. Lors de l'allumage de la baie de disques, plusieurs racks de disques SCA-U320 se sont mis en alarme, ventilateurs grippés. À 21h00, il fallait attaquer le changement de ces ventilateurs de 4×4cm avec des connecteurs bizarres, beau bricolage en perspective car ces ventilateurs ne sont pas sur les tiroirs, ce serait bien trop simple, mais sur la partie fixe, ce qui impose un démontage complet de la chose. Deux heures de contorsions, de râleries diverses et variées avant de réussir à redémarrer cette baie de disques normalement. Plus d'alarme, la Blade2000, véritable serveur Sparc du temps où Sun faisait encore du bon matériel est repartie sans broncher. Idem pour l'AS800 pourtant de huit ans son aîné.
Je dois avoir un esprit définitivement grincheux, mais depuis que j'ai investi dans cette baie de disques, j'ai déjà changé trois fois tous les ventilateurs de disques. J'ai essayé divers fournisseurs. Les ventilateurs montés sur roulements à billes ne fonctionnent pas plus longtemps que les autres. J'ai essayé des ventilateurs étanches et garantis à vie, enfin, garanti sur la durée nominale de vie du ventilateur, c'est-à-dire pas grand'chose. Je veux bien que j'ai un chat à poil long. Non, disons que je partage mon appartement avec un chat. Plus précisément, j'habite chez un chat. Mais ça n'excuse rien. Mes SparcStations 20 possèdent elles-aussi des ventilateurs d'alimentation de 5×5cm ou de disques en 4×4cm et ces ventilateurs sont tous d'origine et fonctionnent dans la même atmosphère. Il y a donc une différence de qualité patente entre les ventilateurs qu'on peut avoir aujourd'hui chez les fournisseurs professionnels et les ventilateurs de même taille fabriqués il y a une quinzaine d'années. Comme le ventilateur est la première pièce qui tombe en panne dans une machine et que sa panne peut en provoquer une bien plus grave, je commence à me demander si ce n'est pas quelque chose de voulu.
Et dire qu'il se trouve toujours des gens pour disserter sur l'obsolescence programmée…
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