Je passe quelques jours de calme en province. Le 24 au soir, j'ai pu constater que l'âne n'était pas seulement en chaire puisqu'il se trouvait comme tous les ans une ânesse, un ânon et des brebis dans le chœur de l'église. J'avoue, le mot est facile, mais c'est tout de même rassurant de voir que certaines choses ne changent pas année après année. Et l'âne en chaire n'en est pas réellement un puisque pour parler de Levinas, Nietzsche, Tolkien (et de sa nouvelle traduction), du Hobbit et de Sméagol, il faut non seulement avoir une certaine culture mais aussi une ouverture d'esprit qui manque à bon nombre de religieux, toutes obédiences confondues.
Ceci étant dit, il y a quelques jours de cela, je déambulais sur le boulevard Koenig à Brive. Au milieu des affiches d'agences immobilières vantant les mérites de tel ou tel local commercial à louer en raison de cessations d'activité plus ou moins forcées, je suis tombé au 60 du boulevard sur l'ancien local du RSI. J'ignorai jusque là qu'il se tint là.
Je vous vois venir et je vais encore recevoir des messages soulignant ma monomanie et mon ant-rsisme primaire. D'une part, je ne suis pas un anti-rsiste primaire mais secondaire, mon psychanalyste vous le confirmera, et d'autre part, je ne recherchais pas précisément ce local. Je recherchais l'agence du Crédit Mutuel de l'Hôtel de Ville qui est un peu plus loin sur le boulevard et qui a le bon goût d'être ouverte le lundi toute la journée.
Fig. 1 : local anciennement loué grâce à vos cotisations
Comme on dit par chez moi, ça sent le sapin. Mais il est vrai que la cuvée de Champagne du RSI a certainement un coût qu'il a fallu couvrir en réduisant la voilure. Ne rêvez pas, il ne s'agit sans doute pas des prémices d'une gestion saine. Ça se saurait.
Je ne vais pas pleurer sur les déboires du RSI ni d'ailleurs sur ceux de l'URSSAF ou de la CIPAV. J'attends avec une certaine impatience l'allocution de notre président de la république ce soir non pour recevoir ses bons vœux — je sais qu'il me hais parce que je gagne plus de 4000 € par mois même s'il me restait moins d'un SMIC après le passage de l'état se servant sans vergogne sur mes comptes, mais ça, c'était avant — mais pour prendre un cours de langue de bois sur le thème de demain, on rasera encore gratis.
Je suis pour ma part assez sidéré par ce qu'il se passe actuellement. En province, je constate des fermetures de commerces toujours plus nombreuses dans les petites villes, des propriétés bradées parce qu'il n'y a plus aucun emploi. Et rien n'est fait. Plus exactement, tout est fait pour que cela perdure parce que rien n'est fait pour que cela s'arrête. Depuis trente ans, on préfère en France un chômeur bien indemnisé que des emplois précaires et ce n'est pas prêt à changer.
Je ne sais pas ce que va nous réserver 2015. Fin 2013, mon banquier professionnel m'avait signalé que l'année 2014 serait aux dires des analystes du CIC une catastrophe. J'étais assez d'accord avec lui et force est de constater que nous avions malheureusement raison. Nous sommes fin 2014 et je ne vois pas en quoi 2015 pourra être meilleure que 2014 au moins du point de vue strictement économique. Notre gouvernement n'a pas encore pris les mesures nécessaires pour relancer l'activité. Je ne parle pas de croissance, ce vieux mythe qu'il serait bon de réformer lui-aussi, mais d'activité, ce qui est sensiblement différent.
Quant aux réformes qui seraient absolument nécessaires et parfaitement urgentes, je ne les vois vraiment pas poindre. Au contraire, le gouvernement semble confit dans l'immobilisme. Desproges aurait rajouté comme un marron dans le cul d'une dinde, ce qu'il faut le reconnaître est tout de même de saison.
Le gouvernement ne fera rien sauf s'il est contraint et forcé à l'action. Pour être tout à fait franc, je me demande s'il est pas attentiste pour laisser faire le sale boulot de l'implosion de la sécurité sociale par d'autres en s'en lavant les mains, voire en étant content de cela puisqu'il pourra se retrancher derrière un courageux « ce n'est pas nous, ce sont ces affreux ultra-libéraux qui ont cassé notre beau système français ». Il ne reconnaîtra jamais sa responsabilité ni celle de tous les gouvernements antérieurs et le fait que cela fait plus de quarante ans qu'ils savaient tous que ce système était voué à l'échec.
Personnellement, en ayant assez d'emprunter pour payer des charges toujours plus importantes à chiffre d'affaire constant, j'ai décidé de quitter ce système délétère, non par absence de solidarité, mais parce que cette solidarité à la française confine plus à la spoliation de la majorité de la société sur la minorité, à du vol organisé.
Fig. 2 : arbre de Noël d'un indépendant à qui la France ne dit pas même merci.
Je prévois donc pour 2015 un naufrage complet de la sécurité sociale française, toutes branches confondues, en raison d'un problème structurel de financement et des rats comme moi qui ont déjà quitté le navire, mais aussi en raison de tous ceux qui vont franchir le pas demain 1er janvier 2015.
À toutes et à tous ces courageux, je souhaite une bonne et heureuse année de liberté retrouvée.
C'est une étrange affaire, depuis le début.
Après plus de dix ans d'instruction sur l'un des financements les plus secrets du Parti communiste et de la CGT par le comité d'entreprise d'EDF, un procès s'était finalement tenu en juin dernier devant le tribunal correctionnel de Paris à la stupéfaction des intéressés eux-mêmes, plus habitués à être amnistiés qu'à être poursuivis. Pourtant, il devenait de plus en plus évident que cette période de clémence devait un jour ou l'autre prendre fin. Ce que l'on passe aux syndicats et aux partis politiques lorsque les caisses de l'état sont pleine n'est plus toléré en période de disette budgétaire.
Il est juste inadmissible que cela ait été toléré aussi longtemps.
Durant trois semaines dans une indifférence générale puisque rares sont ceux qui en ont parlé, le dossier du juge d'instruction Jean-Marie d'Huys a été utilisé pour mettre aux jours les malversations et les détournements de fonds de la caisse centrale d'action sociale d'EDF. La CCAS, pour ceux qui ne le sauraient pas, fait office de comité d'entreprise à EDF. Elle est connue pour ses recettes, au bas mot cinq cents millions d'euros, qui ne sont pas calculées sur 1% de la masse salariale d'EDF, mais sur 1% de son chiffre d'affaire. Cette hérésie date de sa création en 1946 par Marcel Paul, ministre communiste de la production industrielle, à la faveur avait-on dit d'une malencontreuse faute de frappe qui n'a jamais été rectifiée depuis.
Et depuis 1946, cette CCAS gérée exclusivement par la CGT est connue pour être la principale caisse noire d'une part de la CGT — on n'est jamais mieux servi que par soi-même — et d'autre part du Parti Communiste Français qui existe encore. Tout le monde le savait mais il ne fallait surtout pas le dire. Et ce n'est pas tout de le savoir, faut-il encore réussir à le prouver.
Or, fin 2003, un cadre de la caisse dépose plainte en Vendée. Une information judiciaire est enfin ouverte pour les motifs suivants : escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux. Rien que cela. L'instruction de cette plainte est confiée par le parquet au juge Jean-Marie d'Huy, plus connu jusqu'alors pour avoir instruit l'affaire Clearstream, preuve que le parquet tenait à faire la vérité sur cette affaire.
Et ce juge ne se laisse pas faire. Au printemps 2004, il perquisitionne le CCAS et comprend immédiatement à qui il a affaire. La CCAS est dans une nébuleuse comprenant l'IFOREP, l'Agence Centrale de Publicité (ACP) très proche du Parti Communiste Français et le journal l'Humanité. Dès lors, tout est fait par la CGT et le PCF pour faire durer ou capoter l'instruction. Pourtant, au bout de dix ans d'instruction, le procès s'est ouvert en juin dernier devant une chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Et ce procès fut long, trois semaines d'audience. Et trois semaines de silence dans les media.
En effet, les principaiux quotidiens nationaux sont dépendants de la CGT pour être imprimés au travers du syndicat du livre CGT. Il ne faut donc pas parler des choses qui pourraient fâcher voire contrarier un syndicaliste.
À ce procès, le procureur Serge Roques requiert dix-huit mois de prison avec sursis contre le principal inculpé, Jean Lavielle, qui présidait la CCAS à l'époque. Il requiert neuf mois avec sursis contre la sénatrice communiste Brigitte Gonthier-Maurin, poursuivie pour un emploi fictif, et plusieurs fortes amendes contre la CGT et sa fédération des Mines et de l'Énergie, contre l'IFOREP et contre L'Humanité, ces deux derniers pour avoir profité de détournements de plus d'un million d'euros.
Au total, huit personnes physiques et quatre organisations seront condamnées dans ce dossier.
Or le jugement du tribunal correctionnel de Paris est finalement rendu le 1er octobre 2014 dans une indifférence, un silence assourdissant. Aucun media n'a relayé cette information pourtant plus importante que les dernières frasques de Nabilla. Seul un entrefilet sur le site internet du journal la Croix, corroboré par un second entrefilet trouvé dans l'édition papier de les Échos m'a permis de savoir ce qu'il s'était passé.
Et pour cause, il fallait avoir le courage d'annoncer un jugement fort peu honorable à l'encontre de la CGT. Les condamnations ont été les suivantes :
Au total, il y eut douze condamnations pour des faits clairement identifiés et prouvés de détournements et de malversations sur la période allant de 1994 à 2002. Le dossier n'a pas pu prouver de détournements de fonds plus anciens mais il n'y a aucune raison de penser que ces pratiques ne dataient que de 1994.
Les chiffres récents de cette CCAS sont assez intéressants. Si elle fait 470 millions d'euros de recettes, elle annonce aussi 550 millions d'euros de dépenses, soit une perte nette de 80 millions d'euros qu'il faut éponger d'une manière ou d'une autre. La CGT d'EDF, seule maîtresse à bord, a décidé de vendre une partie du milliard d'euros d'actifs détenus par cette caisse.
Cela lui évitera sans doute un nouveau procès, mais nous sommes toujours très loin d'une gestion saine.
J'ai appris ce matin 22 décembre 2014 que le reportage de Zone Interdite sur M6 parlant du RSI (14 décembre 2014) n'était plus disponible sur le replay de la petite chaîne qui monte. Étrangement, les émissions plus anciennes sont toujours disponibles. Sans doute la censure est-elle passée dans notre pays de liberté à moins qu'il ne s'agisse d'une opportune défaillance technique. Je vois le mal partout.
Pour que ce document ne tombe pas dans les limbes d'internet, voici la demi-heure parlant du RSI. Il y a bien quelques inexactitudes. Le RSI n'est pas un service public comme il n'est pas une administration, mais ce reportage fait parler. Il fait même peur et pas seulement aux cotisants.
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Faisant partie des quatre cents soixante-douze salopards selon la police qui ébranlent notre belle sécurité sociale à la française — plus de cinquante mille selon les organisateurs —, je n'ai pas peur et je sais résister à la pression. Officier de réserve de l'armée de terre, j'ai même appris à jouer au plus con et je dois dire qu'à ce petit jeu j'ai une certaine endurance.
J'ai déjà subi des intimidations assez sévères. Je n'en dirai pas plus. Ce n'est pas drôle, mais cela s'oublie.
Mes serveurs, quant à eux, ont déjà été confrontés à des attaques soigneusement consignées dans leurs fichiers journaux. Alors pour les pirates qui imagineraient faire tomber ce site, sachez simplement qu'il tourne sous un OpenVMS 8.4/AXP des familles avec un serveur WASD et qu'à la première tentative d'infiltration je déposerai une plainte en bonne et due forme.
À bon entendeur…
Une âme absolument pas charitable vient me d'indiquer le compte twitter du président du RSI. Le président du RSI est Gérard Quévillon. J'en ai déjà parlé, mais pour ceux qui ne verraient pas très bien qui il s'agit, en voici une photographie.
Fig. 1 : les Stanley et Oliver du RSI dans la cour du palais de l'Élysée.
Le plus petit, c'est Stéphane Sellier, directeur du RSI, le plus maigre, c'est Stéphane Sellier ; l'autre, c'est Gérard Quévillon.
Ces choses étant écrites, revenons si vous le voulez bien aux tweets de Gérard Quévillon. Je ne résiste pas à vous en faire part. C'est grotesque, mais c'est intéressant.
#RSI Affiliation obligatoire pour les travailleurs indépendants#STOPàladésinformation @bfmbusiness http://alturl.com/y4cjo0 réponse 2 Retweets 0 favoris
Comme vous le voyez, la panique est totale. Dans tous les cas, Gérard, tu n'es pas très cohérent. Tu me permettras de t'appeler Gérard et de te tutoyer parce que je dis tu à tous ceux que j'aime et tu commences à m'amuser sérieusement. En effet, c'est de la logique élémentaire. Soit ton régime est obligatoire et je ne vois pas pourquoi tu devrais demander à arrêter la désinformation sur un media comme Twitter. Ce genre de chose se tranche non sur les réseaux sociaux mais devant un tribunal. Soit il s'agit d'un mensonge public et je suis en droit de te demander des comptes devant un autre tribunal. Remarque bien, ce ne serait pas la première fois.
Jamais tu n'as pris la peine de justifier l'existence légale de ton gagne pain. L'arrêt avant dire droit de la cour d'appel de Limoges était pourtant clair et t'enjoignait de répondre sous quinzaine en justifiant de ton existence légale, ce que tu n'as pas fait, préférant répondre au juge de Limoges par un cours de droit qu'il a dû apprécier à sa juste valeur. Rendez-vous donc en février 2015. Plus près de nous, le juge des référés du tribunal de grande instance de Nice a reconnu que le RSI n'avait aucune existence légale. Tu as cru bon interjeter appel. Pourquoi donc t'obstines-tu ? Ton jouet est cassé et nul n'y pourra rien. Ce n'est plus qu'une question de temps avant de le voir disparaître aux oubliettes de l'histoire.
Je regrette aussi que le ridicule ne tue malheureusement plus. En effet, après le reportage de Zone Interdite, tu as cru bon voler au secours du personnel de ta petite entreprise en parlant de la qualité de service rendue aux cotisants. La qualité de service… Mais de qui te moques-tu ? Cette qualité de service est déplorable. Personne ne répond aux courriers même recommandés et lorsqu'on prend la peine de te téléphoner sur ton numéro surtaxé, c'est pour tomber sur un ramassis d'incompétents d'un centre d'appel dont le but est de tenir treize appels à l'heure.
En fait, Gérard, tu n'es même plus ridicule, tu es pathétique. Et d'autant plus pathétique que le 9 décembre courant, tu t'es fendu d'un tweet parlant de l'ouverture du conseil d'administration national du RSI qui, selon tes dires, sera très chargé.
Pourquoi a-t-il été chargé ? Parce que nous serions un peu plus de 472 a avoir quitté ton beau navire ? Il est vrai qu'aux dires de l'ordre des experts-comptables nous serions un peu plus de 50000 en octobre. Et je te rassure, l'hémorragie n'est pas terminée.
Hier soir, je suis tombé tout à fait par hasard sur le journal télévisé Soir 3. Étaient invités les duettistes Igor et Grichka Bogdanoff, sans doute pour la séquence humoristique du journal. J'ai en effet constaté depuis quelques jours que des affiches grand format poussaient dans les couloirs du chemin de fer métropolitain de Paris et vantaient le dernier opuscule des deux siamois qu'on peut ne pas lire. L'opuscule, pas les siamois.
Lorsque l'on voit la teneur de leurs travaux, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme un doute sur les révélations (méta)physiques de ce bouquin.
Effectivement, je n'ai pas été déçu. Ils se sont même pris le mur de Planck dans la figure. Avouant eux-mêmes qu'ils étaient mi-peoples mi-scientifiques, le contraire eut été étonnant. Mais le plus intéressant fut tout de même le moment où, emporté par sa verve, l'un des deux a réussi à dire la chose suivante :
La découverte est au coin de tous les virages.
On dirait presque du Ribéry dans le texte. Mais j'étais injuste avec les deux frères puisqu'ils ont au moins découvert une chose fondamentale, qu'un virage avait un coin.
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