Solidarité de gré à gré

05.01.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde

Dans notre beau pays, toute solidarité doit passer par un organisme plus ou moins lié à l'état. Et il est interdit de prétendre faire montre d'une quelconque solidarité en dehors de ces organismes. Un chef d'entreprise de l'est de la France en a fait les frais (source).

Résumons donc la situation. Ce chef d'entreprise, Claude Goudron, doit payer des pénalités pour avoir consenti des prêts sans intérêt à des salariés en difficulté. Son entreprise, Ultralu, est spécialisée dans la fabrication d'échafaudages et permet de faire vivre un peu plus de vingt salariés. N'ayant pas de comité d'entreprise pour s'occuper des actions sociales — il faut cinquante salariés pour cela —, il a décidé par empathie pour ses employés de les aider financièrement lorsqu'ils se trouvaient dans des situations difficiles. Pas des primes ou des dons, non, des prêts sans intérêt, de petites sommes entre 200 et 3000 euros remboursables sur au plus trois ans. Bien mal lui en a pris même s'il ne consentait à ces prêts que « dans des cas exceptionnels, qui sont malheureusement plus nombreux depuis la crise ».

Pendant plusieurs dizaines d'années, cette pratique était passée inaperçue des services de nos belles URSSAF aux doigts crochus. Jusqu'à ce qu'en juillet 2010, un inspecteur zélé un peu plus pointilleux que les autres et sans doute intéressé juge que « l'absence d'un intérêt d'emprunt est un avantage bénéficiant au salarié ». C'est la crise pour tout le monde et il convient de faire entrer le maximum de sous dans les poches percées de l'état. Il s'agit donc un avantage en nature qu'il convient de charger en réintégrant dans l'assiette de cotisations les intérêts des prêts accordés à l'instar des véhicules de fonction ou de tout autre avantage. Au passage, si on peut y coller des pénalités et des clauses pénales, c'est encore mieux !

Les sommes redressées ne concernent ainsi pas le principal, c'est encore heureux, mais les intérêts que les employés auraient payés à une banque ou un organisme financier. Le quotidien le Monde rapporte un redressement de 2596 euros pour les sommes prêtées ces trois dernières années. Il va sans dire que cela va inciter tout chef d'entreprise à venir à l'aide à ses employés en détresse.

Certes, il faut être un peu tordu, carrément malfaisant ou tout simplement contrôleur de l'URSSAF pour oser redresser pareil avantage en nature même si d'un point de vue strict du droit, cela peut se justifier. Mais là où cela devient carrément cocasse est que l'inspecteur de l'URSSAF, dans sa grande bonté, a évalué à 5152 € le montant des intérêts. Pour le seul prêt de 3000 €, les intérêts s'élèvent à 3410 € soit un taux annuel de 68%, loin devant le taux d'usure. Remarquez bien, ils ne savent déjà pas calculer les cotisations sans erreurs, alors des intérêts de prêts sur trois ans, c'est pour eux leur demander la lune…

Or ce chef d'entreprise n'a actroyé de tels prêts que parce que son entreprise n'avait pas de comité d'entreprise. Pour information, les prêts ou dons accordés par les CE aux salariés se trouvant dans une situation difficile et digne d'intérêt (sic) ne sont pas soumis aux cotisations sociales. Se pose donc la question de l'égalité entre les entreprises qui possèdent un CE et celles qui, trop petites, n'en possèdent pas.

En prenant un peu de recul, nous constatons que la solidarité, en France, ne peut passer que par l'état ou ses représentants et qu'il est hors de question de faire montre de solidarité sans lui. C'est un crime de lèse-majesté car seul l'état sait ce qui est bon et ce qui est mauvais pour ses sujets. Aussi constatons-nous une fois de plus que la liberté d'aider n'est pas de mise dans notre beau pays, que l'égalité de traitement n'est qu'une vue de l'esprit et que la fraternité n'existe plus si tant est qu'elle existât un jour. Seul l'assistanat est une valeur sûre.

 

Légion du déshonneur

04.01.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Le 1er janvier est un jour béni des dieux. Entre le traditionnel concert à la Musikverein, le mousseux tiède, la cohorte d'augmentations diverses et variées, les publicité pour Alka Seltzer et la promotion de la légion d'honneur, il y a de quoi satisfaire le moins grincheux d'entre vous.

Cette année, je pensais faire un billet sur le mauvais champagne — y en a-t-il seulement du bon tant le crémant de Bourgogne ou d'Alsace lui est supérieur ? Mais cette joie fut de courte durée. J'ai en effet appris que Thomas Piketty avait refusé la légion d'honneur; paraît-il avec hauteur.

Ce n'est pas le premier. Ce ne sera sans doute pas le dernier. Sauf qu'il y a refuser et refuser. Dans le cas de Thomas Piketty, c'est une coquetterie pour ne pas dire une tartufferie. Son nom a en effet été porté au décret présidentiel et il restera nommé dans l'ordre de la légion d'honneur à moins qu'il ne fasse annuler ce décret. Dans toute l'histoire de la légion d'honneur, il n'y a eu qu'un seul précédent, celui de Maurice Ravel en 1920.

Mais regardons un peu de plus près la comédie qui vient d'occuper les journaux.

Certes, on ne demande pas la légion d'honneur pour soi, mais on se fait parrainer. La procédure menée par la Grance Chancellerie est longue et minutieuse avec, à la clef, un dossier de proposition exhaustif et en partie rempli par l'intéressé :

  • CV détaillé ;
  • mémoire de soutien ;
  • casier judiciaire…

La liste une fois établie par la Grande Chancellerie est approuvée en Conseil des Ministres. Je ne vois donc pas comment Thomas Piketty pouvait prétendre ignorer qu'il faisait partie de cette promotion du jour de l'an. Il savait qu'il y figurait et a donc monté une petite opération de communication. Cela ne l'a pas empêché de prétendre au matin du premier janvier 2015 :

Je viens d’apprendre que j’étais proposé pour la Légion d’honneur.

Pathétique, mais cela a permis au général Goergelin, Grand Chancelier, de lui donner une petite leçon de savoir vivre en lui rappelant opportunément que :

La plupart de ceux qui font connaître leur refus publiquement agissent ainsi pour attirer l'attention sur eux ou sur le combat qu’ils mènent. Ceux qui la refusent pour de bonnes raisons — un souci d’indépendance, un excès d'humilité —, des raisons que je comprends parfaitement, s'arrangent toujours pour nous le faire savoir discrètement, avant la publication de leur nom au Journal Officiel.

Et pan, dans les dents ! Il faut dire que Thomas Piketty n'a pas vraiment cherché à être discret, ni sur le refus ni sur les motifs de celui-ci. En effet, il prétend « refuse[r] cette nomination car [il] ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de décider qui est honorable ». Dont acte.

Pourtant, il me semble que Thomas Piketty a émargé longuement au CNRS. C'est donc ce même état qui lui a permis de faire ses recherches et publier ses livres qui a voulu le reconnaître. En tant qu'il lui a permis de travailler, il a non seulement le droit de juger ses travaux, mais il en a aussi le devoir légitime.

N'ayant vraiment peur de rien, Thomas Piketty a cru bon ajouter que ce gouvernement « ferait bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe ». Là, j'avoue ne plus réellement comprendre. Sauf erreur de ma part, il a tout fait pour préparer avec d'autres économistes l'arrivée de François Hollande à la présidence de la république. À plusieurs reprises, il a appelé à voter pour lui. Étant l'un de ses proches, il ne pouvait ignorer quelle serait la politique suivie ni ce qui nous attendrait. Comme Antigone dans le prologue d'Anouilh, il savait déjà.

Mais peut-être aujourd'hui est-ce différent. La catastrophe approche. Elle est inéluctable et s'approche dangereusement en nous humant de son groin immonde. Mieux vaut-il alors quitter subrepticement le navire en espérant ainsi faire oublier que l'on avait appuyé cette politique il y a peu. Cette attitude porte un nom, c'est de la démagogie doublée d'une absence de conviction de la part de quelqu'un qui n'a aucun courage politique.

L'humilité est la pire force de la vanité. Ce n'est pas de moi, c'est de La Rochefoucauld. Thomas Piketty a essayé de refuser la distiction tout en prenant garde d'être officiellement nommé dans l'ordre et en tentant de se refaire une virginité pour intégrer, peut-être, le club des frondeurs un peu à la gauche de notre gouvernement actuel.

Pathétique.

 

La réalité dépasse l'affliction

02.01.15 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les écolos

Greenpeace vient encore de faire parler d'elle et, rassurez-vous, pas vraiment en bien. Le contraire eut été tout de même légèrement étonnant.

Greenpeace, comme la plupart des organisations similaires, est peuplée d'activistes politiques à poils durs mélangés à des dingues plus ou moins doux, le tout pétri de bonnes intentions comme celles de la protection animale ou de l'environnement contre lesquelles il est difficile de s'ériger sauf à se faire traiter d'affreux néocapitaliste ultralibéral. Bien souvent, il ne s'agit que d'individus qui se permettent de faire un peu n'importe quoi pour que l'on parle d'eux. Souvent, ils comptent sur la notoriété et l'intouchabilité de leur organisation de tutelle pour éviter les foudres de la justice.

La réalité dépasse l'affliction

Fig. 1 : la prochaine fois, on taguera la grotte Chauvet

En effet, le 8 décembre dernier, des militants de Greenpeace incultes et irrespectueux se sont permis d'écrire un énorme message jaune fluorescent sur le site de Nazca. Le site de Nazca, pour ceux qui l'ignoreraient, se situe dans le sud du Pérou. Il est célèbre pour ses immenses géoglyphes représentant des créatures vivantes, des plantes stylisées et des personnages imaginaires obtenus par des sillons tracés à la surface du sol, il y a 1500 à 2000 ans de cela. Ces figures, qui ne sont réellement visibles que du ciel, avaient probablement un rôle sacré en lien avec l’astronomie.

Ces géoglyphes découverts en 1926 sont classés depuis 1994 au patrimoine mondial de l’humanité et sont extrêmement fragiles puisque les sillons ne sont visibles, après autant d’années, que grâce à la spécificité du lieu : en altitude, les conditions atmosphériques qui règnent à cet endroit sont très constantes avec un vent quasi nul et une presque totale absence de pluie (30 mm par an). Les joyeux militants de Greenpeace, en installant leur gros slogan jaune immonde, ont piétiné allègrement et dans la bonne humeur un site interdit au public. Ils ont déplacé des dizaines de rochers.

Le gouvernement péruvien s'en est ému à juste titre. Le délégué au ministère de la culture péruvien, Luis Jaime Castillo, s'est même étranglé en apprenant l'exaction de Greenpeace sur ce lieu en expliquant à qui voulait l'entendre :

Ce sont des roches noires sur un fond blanc. Vous marchez là et l’empreinte va rester durant des centaines, des milliers d’années. Et la ligne qu’ils ont détruite est la plus visible et la plus reconnaissable de toutes.

La justification de Greenpeace, aussi pathétique que cette organisation, était qu'il fallait marquer les esprits durant le sommet pour le climat de Lima. Marquer les esprits. Dans l'esprit étroit de l'activiste de Greenpeace, cela signifie sans doute détruire une œuvre d'art sur un site archéologique.

Le résultat est maintenant là. Les gros godillots de ces imbéciles de Greenpeace estampillés écologistes anticapitalistes à peu de frais ont sali des dessins vieux de plus de quinze cents ans. Ces dommages irrémédiables sont visibles depuis le ciel et ont déclenché une véritable fureur bien compréhensible à l'encontre de Greenpeace et de ses militants incultes, irrespectueux et imbéciles même s'il s'agit souvent d'un pléonasme. Les péruviens ne sont peut-être pas plus préoccupés par l'environnement que nombre d'habitants de cette planète, mais ils sont au moins tous d'accord pour signaler que la fin ne justifie pas tous les moyens.

Heureusement, les autorités péruviennes ont réagi promptement contre ces activistes en cherchant à empêcher leur fuite à l'étranger et ont déjà lancé des actions judiciaires pour destruction de monuments archéologiques. Les peines encourues peuvent aller jusqu'à six ans de prison. J'espère quant à moi et de tout cœur qu'ils moisiront pour quelques années dans les geôles ou les culs de basse-fosse péruviens. Ils ne méritent que cela.

Chose assez étrange, si cette consternante aventure des pieds nickelés de l'écologie a été relayée par les media anglo-saxon qui l'ont assez rapidement taxée de bourde monumentale, il fallait avoir une oreille assez exercée pour en percevoir l'écho dans les media francophones. Seuls quelques articles perdus ici et là sur la toile en ont parlé. Personne n'a cru bon, en France, de discuter du bien fondé de cette pathétique action et du pourquoi du comment l'humanité toute entière devrait maintenant s'enorgueillir d'observer à côté de ces dessins séculaires des traces de godasses sans doutes écologistes.

J'ai vérifié pour vous, mêmes les dépêches de l'AFP n'en ont pas fait pas mention.

Ceci étant dit, ou ceci étant écrit puisque vous me lisez, ce n'est pas la première fois que les activistes de toutes ces organisations à but ultime plus ou moins louche se perdent dans des actions aussi pertinentes. La plupart du temps, leurs actions sont justes discutables. Mais, dans certains cas, elles sont illégales, dangereuses voire carrément destructrices. Mais cela n'arrête pas l'activiste bas de plafond qui a besoin de faire les gros titres à n'importe quel prix, pourvu que l'on parle de lui. Et pour cela, tout est bon. Il peut bafouer tous les droits fondamentaux tout en se foutant éperdument des conséquences de ses actes qu'il ne paie pas assez souvent ni pas assez cher. Greenpeace ne s'en est d'ailleurs jamais caché, mais cela reste aussi valable pour notre confédération paysanne bien à nous et ses faucheurs volontaires qui n'ont cure de la propriété privée ou des antinucléaires qui forcent certains pays européens à renoncer aux centrales nucléaires tout en ayant des difficultés pour produire leur électricité à base de charbon qui comme tout le monde le sait n'est absolument pas polluant.

Pourtant, cette fois-ci, Greenpeace a franchi une certaine limite. Les dégâts sont importants, ne peuvent pas être réparés et le Pérou entend bien ne pas en rester là. Greenpeace ne peut pas s'en tirer avec de vagues et plates excuses à son habitude avant d'aller préparer une autre manifestation encore plus idiote sous couvert d'écologie. J'ai en revanche une confiance assez moyenne dans le fait que cette organisation en tire une quelconque conséquence. Le passé de cette organisation nous a déjà montré que ses dirigeants ne savaient pas mettre une idée derrière l'aurte.

Et pour terminer ce billet un peu long, j'aimerais reprendre le beau slogan de Greenpeace à Nazca. Le futur est renouvelable. Certes, mais le passé détruit, lui, bande d'abrutis, est irremplaçable !

 

La France coule, la majorité délire, l’opposition dort

01.01.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde, Je hais les politiciens

Vous vous en doutez même si vous ne voulez pas encore en entendre parler, la situation économique du pays se dégrade semaine après semaine. Le chômage empire, les chiffres du pouvoir d’achat sont désastreux, le mal logement s’amplifie et, pire encore, aucune perspective crédible d’inversion ne se dessine malgré les annonces faites hier soir par notre président national.

Ce tableau général du marasme ambiant est largement corroboré par mes contacts avec la société civile. Rien de statistique, mais les dépôts de bilan, fermetures d’activités et de petits commerces se poursuivent à rythme soutenu. Les ventes immobilières sont atones car de plus en plus de gens sont contraints à vendre leurs biens immobiliers pour aller trouver de l'emploi là où ils se figurent qu'il en reste encore ou pour tout simplement avoir de l'argent pour vivre alors que plus personne n'a réellement les moyens d'acheter. Les petits employeurs affirment avoir dû comprimer leurs effectifs pourtant pas tout à fait pléthoriques.

Or que propose aujourd'hui la majorité ? A-t-elle seulment pris la mesure de ce qui se présente à nous et que nous devrons affronter cette année ? Je vous laisse seuls juges.

Le gouvernement vient d'annoncer un recours accru aux contrats aidés. Pour l'année 2015, le chiffre avancé est de quatre-vingt mille contrats aidés de plus sans jamais n'évoquer leur financement. Il est vrai que conformément au dogme de François Hollande, cela ne coûte rien, c'est gratuit puisque c'est l'état qui paie (sic). Pourtant, ce qui est réellement dérangeant n'est pas le recours à ces contrats aidés, mais le fait qu'aucun ministre, aucun député ne semble vouloir tenir compte du fait qu'aucun plan antérieur de contrats subventionnés n'a produit la moindre baisse du chômage. Pourtant, depuis le début des années 1980, il y en eut et la moindre des choses que l'on puisse dire est que nous avons aujourd'hui un certain recul sur l'inefficacité de cette mesure.

Mais il y a plus absurde encore. Fleur Pellerin, qui n’a pas plus lu Bastiat que Modiano, annonce une taxe fantastiquement intelligente sur les cartouches d’encre pour financer un conseil national du livre. Personnellement, j'en ignorais presque l'existence. Mais gageons que sans ce conseil national du livre, plus aucun livre ne se vendrait plus dans notre beau pays.

Deux députés PS, Sylviane Bulteau et Jean Cresta, demandent « subtilement » au ministre des finances s’il envisage de « réguler » les ventes immobilières de particulier à particulier en ligne, argüant que ces ventes qui échappent aux réseaux traditionnels, engendreraient un « manque à gagner » de 312 millions d’euros en taxes. Au passage, ils oublient sans doute inconsciement — vous savez que je vois le mal partout — de se demander ce que ces usagers du boncoin.fr font de ces 312 millions qui ne sont pas perdus pour eux.

Dans les nouveautés, car nos gouvernants ne sont pas avares en imagination, n’oublions surtout pas pas le petit amendement chafouin obligeant les entreprises voulant engager des stagiaires à obtenir un certificat auprès de l’inspection du travail. Je vous laisse entrevoir les conséquences. Et c'est sans compter naturellement la mise en œuvre à partir d'aujourd'hui de l'usine à gaz avec des fuites qu'est l'introduction du compte pénibilité simplifié — notez bien le simplifié —dans la gestion du personnel des entreprises et la clause de la loi Hamon obligeant toute entreprise cherchant un repreneur à en avertir les salariés préalablement.

Un nouvel amendement du PLFSS 2015 renforce la répression contre tous ceux qui prétendent s’affranchir du monopole public le plus dispendieux et inefficient qui soit, l’assurance maladie connue sous le sobriquet de sécu. Personnellement, je me suis dénoncé moi-même et j'attends les gendarmes depuis deux mois. En toute objectivité, il vaut bien mieux cambrioler des maisons, faire du trafic en tout genre plutôt que de militer pour la liberté de choix des assurances sociales dans ce pays.

Dernière chose sans quoi ma liste serait très longue encore, un certain Gérard Bapt, député PS, a fait passer un amendement conduisant à assujettir les dividendes de SA/SAS versés aux dirigeants et créateurs aux charges sociales. Je ne sais trop où en est cet amendement lorsque j'écris ces lignes, mais s'il était appliqué, cela reviendrait à emputer de plus de 60% de taxes une masse qui subit déjà un des impôts sur les sociétés parmi les plus élevés du monde.

Et on voudrait avec tout cela qu'il reste encore des gens pour travailler en France. Ce qui est somme toute étonnant, c'est qu'il en reste encore quelques uns.

Bref, on oscille entre gesticulation ridicule et taxation mortifère, laquelle achèvera de tuer toute velléité d’investissement productif à moyen et long terme dans notre pays. Pourtant, alors que notre pays aurait besoin d'entrepreneurs, tout semble fait pour les étouffer. Le gouvernement ne sait que répéter à l'envi l’acronyme « CICE » dont les 40 milliards qu’il représentera, dit-on, dans trois ans, ne sont encore qu’une promesse. L’ambition réformatrice du gouvernement paraît bien pâle malgré les promesses de François Hollande. Quant à sa majorité même amputée de ses frondeurs, elle semble prête à multiplier toutes les imbécillités pour rendre son travail encore plus ardu.

Manuel Valls dit aimer les entreprises ? Il n'a pas empêché l'amendement Bapt de passer alors que la droite, une fois de plus dormait. En effet, ce n'est que cinq jours après le vote de cet amendement qu'un député UDI, Jean-Christophe Fromantin, s'est aperçu de cette absurdité. Il faut lui savoir gré d'avoir essayé de sonner le réveil même si les dirigeants de l'UMP dorment encore profondément. Au moins aura-t-il tenté de faire, un peu tard, quelque chose. Chose assez étrange, si l'UMP a été prompte à mobiliser ses troupes contre le mariage pour tous, force est de constater qu'elle a été incapable d'alerter les foules contre un assasinat délibéré de l'économie française par des idéologues aux abois. Je fais ici exactement le même reproche aux organisations patronales qui auront tout de même attendu six jours après le vote de cet amendement pour se rendre compte qu'il y avait peut-être comme un léger problème. 

Nous sommes donc dans la situation suivante : la majorité n'est conduite que par une idéologie crasse qui utilise principalement des paradigmes issus des travaux de Keynes. Elle cherche à appliquer directement les conlusions de Keynes en en oubliant fortuitement le contexte. Les États-Unis d'Amérique des années 1920 ne sont pas l'Europe des années 2010. Quant à l'opposition, celle-ci est d'un niveau tellement faible qu'elle n'arrive même plus à réagir aux hérésies nées dans les délires néogothiques de l'assemblage dément et hétéroclite des rangs de la majorité. Je ne vois pas comment un changement positif de politique pourrait émerger de la fin du quinquennat désastreux de François Hollande qui n'a toujours pas compris qu'il n'avait pas gagné en 2012, mais que son adversaire avait perdu, et qu'il serait temps d'en tenir compte.

L'attitude de la majorité et de l'opposition ne concourra qu'à un renforcement des partis populistes que sont le Front de Gauche d'une part et le Front National d'autre part. Les deux ont un programme économique d'extrême gauche et nous conduiront encore plus promptement vers le déclin que la traditionnelle alternance UMP et PS. Le seul point positif en ce début d'année est l'annonce d'élections anticipées en Grèce avec un parti d'extrême gauche donné grand vainqueur. La Grèce étant ruinée non pas en raison de l'Europe mais en raison des seuls gouvernements successifs grecs depuis quarante ans, je parie que donner le pouvoir à ces gens-là va remettre les choses dans une juste perpective même si je ne le souhaite pas aux grecs. Pensez juste au fait que l'état grec avait promis en 2008 d'instaurer un cadastre pour récolter efficacement les taxes foncières et que rien n'a été fait depuis cette date alors que l'Union Européenne et le Fonds Monétaire International continue à financer l'état grec !

Pauvre France. Pauvre Grèce.

Mais bonne année 2015 à tous.

 

Il l'a dit !

31.12.14 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Le ridicule ne tue plus. J'ajouterais qu'un peu de dignité ne nuirait pas non plus.

Je suis fort aise de savoir que notre président de la république connaît nos difficultés. J'aimerais pourtant bien qu'il vienne partager un peu celles des français, nous en reparlerons à ce moment. Pas avant. Lorsqu'on regarde les choses de trop loin, il est difficile de bien se rendre compte des détails.

J'ai aussi entendu que pour faire le choix de l'avenir, il fallait rester fidèle à notre modèle social. Lequel ? Celui qui ne fonctionne plus parce qu'il est absurde et repose sur un malentendu ? Celui qui n'arrive plus à payer les pensions de ses retraités ? Garder ce modèle social à tout prix est la pire chose que l'on puisse faire pour l'avenir, mais nous allons le garder. J'en prends acte.

Il paraît que les charges vont baisser. Encore une promesse qui n'engage que ceux qui la croient.

Et le plus beau pour la fin : la France est capable de se transformer et il sait que nous y sommes prêts. Oui, nous y sommes prêts. Le problème est surtout que les gouvernements successifs depuis plus de vingt ans n'y sont pas réellement prêts, eux.

Je passe sur le passage du numérique qui est un facteur de justice sociale. Dans ma campagne, on a déjà du mal avec le téléphone, alors le numérique… Même chose sur la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu et sur la modulation des allocations familiales, beaux exemples de clientélisme socialiste.

Malgré cela, la France avancera l'année prochaine (sic). C'est sûr, elle se rapprochera encore un peu plus du trou.

 

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