La bonne vieille télévision de Monsieur Henri de France est morte. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, Henri de France est l'ingénieur qui a mis au point le procédé SECAM que le monde entier nous envie. En effet, il corrigeait les problèmes du NTSC américain que les mauvaises langues dont moi qualifiaient de Never Twice Same Colors. Le PAL est juste une introduction dans le NTSC des corrections apportées par le procédé SECAM.
Donc, la télévision couleur analogique a vécu. Vive le numérique. Oui, enfin, le numérique, ça pourrait être bien, et c'est un spécialiste de la chose qui vous le dit. En analogique, on arrive à faire des choses intéressantes, mais il faut terminer les circuits au point de colle, ça prend du temps et ce n'est pas donné à tout le monde. Je ne sais pas si vous avez déjà réaligné un récepteur radiophonique superhétérodyne, mais c'est un gros travail qui, même effectué en Inde ou en Chine, ajoute un surcoût certain au matériel. D'ailleurs, depuis l'invention du poste à transistor, on s'est débrouillé pour limiter ces alignements au détriment de la sensibilité. Imaginez qu'avec la seule antenne ferrite et dans un bâtiment aux murs épais, mon antique Grundig 4295 arrive à capter en ondes courtes la Voix de la Russie canal francophone émise à Vladivostok ! D'autres soirs, c'est Radio Canada (à dire avec l'accent), ou les postes africains. Essayez aujourd'hui de capter quelque chose en ondes moyennes avec un poste à transistors. Je puis pourtant vous assurer que ces bandes sont saturées.
Fig 1 : authentique récepteur Grundig 4295 stereo, bandes LW, MW, KW, UKW, quatre hauts-parleurs (deux en façade et un de chaque côté) et égaliseur graphique à cinq bandes
En numérique, la reproduction des circuits à l'identique est aisée, mais l'algorithmie est largement plus complexe. Nous nous retrouvons donc aujourd'hui avec du tout numérique conçu par des ingénieurs qui n'ont plus aucune idée de ce qu'est le traitement du signal analogique et encore moins de ce qu'est une adaptation.
La conséquence de ce tout numérique est assez catastrophique. Si en analogique, la qualité de la réception se détériore à mesure que l'on s'éloigne de l'éméteur, en numérique, cela fonctionne en tout ou rien. Soit le niveau de réception est supérieur à un certain seuil et on récupère ou reconstruit son signal, soit il est inférieur à ce seuil et on ne reçoit plus rien. À Paris, c'est encore plus amusant. Les niveaux de réception sont bons. J'ai une antenne d'intérieur excellente puisqu'elle embarque un amplificateur de 45 dB. Pour corriger les problèmes d'égalisation déficiente de mon adaptateur TNT et retirer le signal du bruit radioélectrique ambiant — il y a place de la République un radio-amateur amateur de morse qui pollue le quartier avec des équipements qui à mon avis ne sont pas filtrés correctement —, il me faut mettre cet amplificateur au maximum. Or les bus de la RATP ne sont pas déparasités et même fenêtres fermées, je sais à coup sûr quand passe le bus 96 au pied de l'immeuble. Et je le hais encore plus lorsque le feu est rouge parce que je ne reçois plus rien tant que ce bus stationne au pied de l'immeuble !
Au moins, avec l'ancien système, on recevait encore quelque chose de regardable et on ne subissait pas une coupure de deux minutes. Remarquez, au vu des programmes actuels, ce n'est pas bien grave. Il paraît que c'est le progrès.
J'habite dans un quartier qui compte une certaine proportion d'israëlites. Et parmi ces israëlites se trouve une certaine proportion de pratiquants voire d'orthodoxe. Un orthodoxe se reconnaît. Dans son biotope naturel, il marche cinq mètres devant sa femme qui porte toujours quelque chose sur la tête — perruque ou couvre-chef improbable — et joue aux boules lorsque les non israëlites vont au choix à la messe, au temple ou à la mosquée. Lorsque la religion reste dans le domaine privé, cela ne me pose aucun problème. En revanche, lorsqu'on en arrive à des batailles de rue entre sépharades et ashkénazes pour des mètres carrés de stands de magasins de téléphones portables d'occasion comme vu récemment, cela comment à me défriser légèrement.
Tant que la bataille reste rangée au sein de la communauté, c'est un moindre mal.
Cependant, il y a quelques jours se tenait au Cirque d'Hiver une fête juive. Jusque-là, rien d'anormal. Ce qui l'est un peu moins, c'est ce qui s'est passé autour de ce Cirque d'Hiver. Les voitures des participants, arrivés après le shabbat vers 22h00, étaient stationnées de manière tellement anarchique que les bus de la RATP ne pouvaient plus passer. Le samedi soir, à plus de 23h00, nous avons donc vu arriver la fourrière pour dégager les voitures gênantes. Or dans ma rue, le stationnement n'est autorisé que d'un seul côté, et l'un de mes voisins, un entrepreneur en bâtiment, gare régulièrement son pick-up sur la place de livraison au bas de l'immeuble.
À plus de 23h00, nous entendons l'épicier arabe appeler de toutes ses forces au travers de la place le propriétaire de ce véhicule pour qu'il descende avant que la fourrière ne l'enlève. Ce véhicule était sur une place de stationnement réservée à son usage et ne gênait en rien la circulation. En revanche, on ne pouvait pas en dire autant des véhicules stationnées de l'autre côté de la rue où figure pourtant un magnifique panneau d'interdiction de stationner.
Le propriétaire du véhicule en question s'est donc permis de demander à la maréchaussée pourquoi elle désirait tant enlever son véhicule qui ne gênait pas et qui était sur une place de stationnement, peut-être de livraison, mais dûment matérialisée avec un seul trait jaune. S'il y avait eu deux traits jaunes, on aurait pu commencer à discuter, mais il n'y en avait qu'un seul. Et les forces de police ont eu une réponse qui devrait laisser sans voix. Il ne faut pas enlever les véhicules des participants à la fête juive se tenant au Cirque d'Hiver parce que c'est un jour de shabbat.
Que dire après ça ? Que la nuit du samedi au dimanche n'est plus dans le repos du shabbat ? Que s'il est interdit d'utiliser l'électricité le jour du shabbat, je ne suis pas vraiment sûr qu'utiliser une automobile soit mieux vu. Oui, il est interdit d'utiliser de l'électricité et tout le mondes sait, ou devrait savoir parce qu'après tout c'est de la culture générale, que Moïse, dans le lévitique, a écrit : « tu n'utiliseras pas l'électricité le jour du shabbat » prouvant aux incrédules que s'ils n'étaient pas bien sûr qu'il fût un prophète, il était sans nul doute visionnaire, car mentionner l'électricité à une époque où on s'éclairait à la lampe à huile était un coup de génie.
Donc, d'après la préfecture de police qui n'en rate décidément pas une, il vaut mieux faire enlever des véhicules parfaitement garés pour ne pas s'aliéner les membres de la communauté juive dont les véhicules étaient pour le moins mal garés, en double file, et entravaient vraiment la circulation.
Dites, les penseurs de la préfecture de police, vous ne croyez pas que l'antisémitisme résulte aussi de ce genre de décision ? Les lois sont les mêmes pour tout le monde et le fait qu'une voiture soit bien ou mal garée ne devrait pas être pondéré par la religion de son propriétaire !
Quelle a été ma surprise lorsque j'ai trouvé dans les statistiques de ce site la requête suivante :
25.03.11 09:49:30 |
google.be | notice baume kamol |
Je passerais sous silence que l'origine est la Belgique, ne voulant pas me fâcher avec mes amis belges. Il faut dire qu'ils sont susceptibles tout en ayant de l'humour. Enfin, c'est eux qui le disent. En revanche, je ne peux m'empêcher de me moquer ouvertement des algorithmes performants de Google qui ont réussi à indexer mon site avec ce mot clef. Et comme je ne suis pas encore convaincu que les algorithmes belges sont différents des algorithmes des autres moutures locales de ce moteur de recherche, je vous laisse conclure.
Et encore, ce mot clef est un mot que l'on peut montrer aux enfants. Je me demande en effet si je ne devrais pas mettre un bandeau d'interdiction aux mineurs — pas ceux du Nord, ceux qui n'ont pas encore dix-huit ans — car il y a quelqu'un qui a réussi à arriver par ici en tapant dans un moteur de recherche dont je tairai ici le nom par égard à ses concepteurs « adresse callgirl paris 16 ». Là, j'avoue, les bras m'en tombent…
En revanche, pour aider les âmes perdues qui arriveraient encore par ici en cherchant des adresses de callgirls officiant dans le XVIe arrondissement, et afin d'éviter que les concepteurs de ce moteur de recherche ne passent pour des imbéciles, je veux bien créer une page spécifique, façon répertoire téléphonique, contenant tout ce qu'il faut pour contacter ces dames. Bien entendu, cette page sera accessible gratuitement, il s'agit d'une œuvre.
J'habite dans un immeuble du Marais historique, une bâtisse dont les fondations remontent au début du XVIe siècle et qui possède des murs épais en pierre comme on n'en fait plus depuis très longtemps.
J'avais un voisin, il est vrai un peu pénible et envahissant, mais qui était supportable parce qu'il passait la moitié de son temps à l'étranger et qui a fini par trouver qu'il était ridicule de garder un appartement à Paris quand on passe la moitié de son temps en Israël. Il l'a donc vendu après m'avoir fait une proposition, mais au prix du mètre carré demandé — huit mille euros du mètre carré ! —, mes finances n'auraient pas supporté l'opération.
Je me retrouve donc depuis quelques mois avec un nouveau voisin. Le propriétaire n'est pas l'occupant, mais le père de celui-ci. Pour fixer les idées, ce père a trouvé le moyen d'acheter comptant à chacun de ses quatre enfants un appartement de quatre cent mille euros. Cela nous fait la bagatelle d'un million six cent mille euros soit un peu plus de dix millions de nos défunts francs. Un millliards de centimes ! Et tout ça pour quatre appartements de soixante mètres carrés boulevard du Temple !
En lisant entre les lignes, vous comprendrez certainement que ce nouveau voisin est du type bobo mâtiné de fils à papa et que sa préoccupation quotidienne n'est pas le prix du kilo de poireaux ou celui de la baguette de pain. Pire que cela, c'est un amateur de football avec les pieds et de musique techno. L'horreur ! Malgré un appartement qu'il a fait insonoriser et des murs de pierre de quatre-vingt centimètres d'épaisseur, j'entends ses basses à longueur de journées et de nuits parce qu'en plus l'animal est du type nocturne ! Les soirs de match, c'est pire que tout. Il convie d'autres types comme lui à une soirée beuverie à la bière tiède dans son salon qui les emmène vers trois ou quatre heures du matin, heure à laquelle la musique inaudible a remplacé depuis longtemps les éructations du supporter de base confit dans sa brioche Kronenbourg parce que, vous comprenez, la baballe est allée dans le filet ou que l'arbitre devrait aller aux lieux d'aisance.
Personnellement, il me semble ne jamais avoir fait profiter mon entourage d'un match de rugby, encore moins avec une bière à la main. Et lorsque j'écoute de la musique, c'est toujours à un niveau acceptable pour mes oreilles et celles des voisins, jamais en simple musique d'ambiance. Je tiens à mes tympans et le seul moment où j'ai envie de les défoncer au tisonnier une fois pour toute, c'est lorsque j'entends du Tino Rossi, parce que ça, vraiment, je ne peux pas.
Heureusement, je ne l'entends pas encore se livrer au simulacre de la reproduction ! Si jamais c'était le cas, je pense que je rappellerai immédiatement mes copains corses des montagnes, les pires ! Il y aura certainement des dégats collatéraux, mais je suis prêt à en assumer le prix. J'ai une bonne assurance…
Les dentistes en particulier et les médecins en général doivent faire vivre une bonne partie de la presse dite féminine. L'autre jour, j'étais en train d'attendre dans l'antichambre de mon arracheur de dent préféré — je dis préféré parce qu'il pourrait me lire et que, devant une roulette, j'avoue tout y compris l'âge du capitaine — et je suis tombé, entre les publicité d'un Figaro Madame — il fallait vraiment ne pas avoir de chance ou être très persévérant —, sur un article évoquant le fleuron des collections Hachette pour enfants qu'est la bibliothèque rose. Dans un avenir proche, gageons que, malheureusement, la bibliothèque verte sera elle aussi concernée.
J'ai donc appris dans cet article que, dans le but de « faciliter la compréhension » des enfants (sic !), un travail de réécriture des ouvrages d'Enid Blyton et autres auteurs fétiches dont Georges Chaulet — le père de Fantomette — avait été entrepris. Le passé simple est purement et simplement supprimé : on le remplace par le passé composé. Les mots trop compliqués sont exclus. Là, je me demande à partir de quand un mot peut-il devenir « compliqué ». Ce n'est pas précisé et je mets des guillemets avec des pincettes parce que le concept du mot compliqué me semble légèrement fumeux, surtout pour des enfants en plein apprentissage de la langue. Enfin, le caractère des enfants est « actualisé », un peu comme une garde-robe à chaque nouvelle saison. Tous ces auteurs doivent être de dangereux réactionnaires qui ne sont là que dans le seul but de pervertir notre belle jeunesse.
Il me semble pourtant que nos enfants ne sont pas plus bêtes que nous l'étions à leurs âges. Quoique, lorsque je regarde le niveau moyen de l'élève sortant de troisième il y a trente ans à celui qui en sort actuellement, je suis en droit de me poser des questions. En tout cas, j'ai de sérieux doutes. Et je ne parle même pas de la différence entre l'ancien certificat d'études et l'actuel brevet des collèges, ni de l'orthographe et la grammaire crasses de ces élèves.
Pour parler pédagol, nous sommes dans une situation où les apprenants qui doivent apprendre par eux-mêmes parce qu'un enseignant ne sert qu'à enseigner et pas à apprendre ne peuvent apprendre par eux-mêmes vu que les référentiels linguistiques sont nivelés par le bas. Je ne sais pas bien si vous me suivez et je ne me sens moi-même pas très bien, je crois que je vais faire une crise de meirieunite aiguë, arrêtez-moi, je vais vomir !
Il y a de quoi s'indigner du double jeu effarant mené par les éditions Hachette et du silence du ministère de l'éducation nationale. D'un côté, nous avons une école sournoisement élitiste, quoi qu'on puisse en penser, et de l'autre, nous observons sans rien dire un nivellement par le bas, tout aussi sournois, qui ne peut que limiter les enfants dans leur vocabulaire et leurs connaissances de la langue et de l'expression, et qui est présenté comme une attention particulière à leur égard. Pincez-moi, je crois que je rêve !
Toutes affaires cessantes, continuez à traquer tous ces ouvrages chez les bouquinistes, dans les vieilles éditions de jadis qui ont fait notre bonheur. L'authentique bibliothèque rose risque de devenir une madeleine un peu comme les éditions violettes des classiques Larousse. Ceux qui n'ont pas eu un grand-père directeur d'école laïque et obligatoire ne peuvent pas comprendre…
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