Alors, Dejean, on couche ?

17.05.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

Dimanche dernier, la France entière a appris que DSK avait été arrêté à New-York, dans l'avion qui devait l'emmener à Paris, après avoir oublié dans sa suite du Sofitel l'un de ses téléphones. Le soir même, il était inculpé de tentative de viol, agression sexuelle et séquestration, rien de moins, et qu'il allait plaider non coupable.

Et l'on a entendu et vu toute la journée des personnes bien informées qui déclaraient que ce n'était pas dans son caractère, qu'il n'aurait jamais fait ceci parce qu'un séducteur n'est pas dans le registre de la violence et plein de choses de cet acabit. Rares étaient les voix qui le condamnaient par avance, ce qui est encore heureux. En fin de journée, on parlait même d'un complot ourdi contre lui voire d'un acte manqué par lequel il se serait sacrifié pour ne pas se présenter à la primaire socialiste.

Je ne comprends même pas qu'on puisse prendre fait et cause pour DSK alors que personne d'autre que la victime n'était avec lui dans cette fameuse chambre d'hôtel. La décence voudrait que tout le monde se taise et laisse la justice agir. Loin de moi l'idée de le condamner ou de le disculper, mais pourquoi vouloir à tout prix le défendre ? Imaginez un seul instant que pour une raison ou pour une autre, il ait eu une absence et que les faits aient été tels que relatés par cette femme de chambre. Ses défenseurs précoces auront l'air bête.

Et c'est ce qui est arrivé.

Aujourd'hui, après le résultat des premiers examens médicaux, on apprend qu'il n'allait plus plaider coupable mais plaider une relation consentie avec la victime dont nous ne savons toujours pas exactement s'il s'agit d'une plaignante. Bizarrement, la classe politique se tait oubliant ce qu'elle a dit hier. Beau revirement en moins de quarante-huit heures, selon le vieil adage faurien rappelant que c'est le vent qui tourne, non les girouettes.

Et les mêmes de fustiger les photographies indignes d'un DSK avec des menottes. Pourquoi râler contre le traitement offert à notre DSK national alors que personne ne semble être contrarié par les traitements habituels destinés aux présumés innocents par la justice américaine ? Y aurait-il deux poids et deux mesures ? Et que dire des arrestations menées en France ? Ne nous posons pas en donneurs de leçon comme Robert Badinter a cru bon le faire ce matin car notre justice aurait beaucoup de progrès à faire. Certes, les cameras et autres appareils photographiques sont interdits dans les tribunaux, mais ce n'est pas pour cela qu'il n'existe pas de prises de vues sauvages et indignes et que le traitement des présumés innocents est meilleur que le traitement offert actuellement à DSK. Quant aux journalistes qui annoncent que DSK est incarcéré dans une prison américaine où règne l'insécurité alors qu'il est retenu seul dans une cellule, bénéficie d'une heure de promenade seul par jour avec un gardin particulier et qu'il n'a aucun contact avec les autres détenus, je ne vous dirais même pas ce que j'en pense.

Tous ces media vendent aujourd'hui du papier sur le dos de DSK. Qu'il soit coupable ou innocent ne change rien au fait que cela fait vendre du papier. En France, on savait depuis très longtemps ce qu'il en était mais il était interdit d'en faire état. La condamnation sur le ton humoristique avait même coûté sa place à un chroniqueur de France Inter puisqu'il ne fallait surtout pas dire tout haut ce qui se murmurait tout bas depuis fort longtemps.




Écoutez bien cette chronique. Je ne vois pas avec le recul ce qu'il y aurait à rajouter. Patrick Poivre-d'Arvor et Fabrice Drouelle en prennent pour leurs grades, ainsi que dans un tout autre registre Agnès Bonfillon. Le seul à s'être indigné était l'encore président du FMI qui pourtant avait sur ce sujet déjà un lourd passif puisque son aventure avec Piroska Nagi avait fait assez de bruit.

La seule façon de faire aurait été à ce moment de mettre les rieurs de son côté plutôt que de s'indigner en public comme il l'a fait et de tout faire pour avoir la peau du trublion. J'en connais au moins un qui doit, en ce moment, rire dans sa barbe.

 

Tu ne seras pas parrain, mon fils

15.05.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais les tradis

L'église catholique se mêle souvent de ce qui ne la regarde pas, mais après tout, c'est aussi ce qui fait son charme désuet. Cela vous a sans doute échappé car depuis ce matin, on n'entend plus parler que de l'affaire DSK, mais il y a eu un communiqué daté d'hier, soit du 14 mai 2011, de l'église catholique de la région de Naples dans laquelle cette dernière signale avoir décidé de refuser, dès aujourd'hui, les sacrements aux mafieux non repentis. Entre autres et d'après le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, cela leur interdit des funérailles religieuses ou d'être témoins de mariages ou parrains lors de baptêmes. Pour des gens qui se targuent d'avoir un sens certain de la famille, c'est assez navrant vous en conviendrez.

Il faut alors poser une question cruciale (si j'ose dire). Comment reconnaît-on un mafieux non repenti ? Faut-il qu'il soit dénoncé par son voisin ? Le délit de sale gueule risque de ne pas être très loin. S'il est au contraire connu sans dénonciation et qu'il est toujours en liberté, il y aurait comme une odeur de moisi dans le sud de l'Italie que ça ne m'étonnerait guère. Vous me direz que le gouvernement italien montre l'exemple de la probité personnifiée et qu'il est impossible de demander à un mafieux plus qu'on ne demande au chef du gouvernement italien.

Pour un ancien parrain, cette position de l'église est pourtant suprenante. Il lui semble, enfin c'est écrit dans les évangiles, qu'un chrétien doive pardonner. Plutôt que d'interdire des sacrements à des mafieux non repentis, elle devrait plutôt chercher à comprendre comment on devient mafieux. Il qualifie alors ce discours qu'il qualifie de démagogique puisque ces personnes doivent « être aidées et non condamnées [par l'église, ndlr] ». Il s'agit de comprendre la suite de problèmes profonds qui font que quelqu'un adhère à une organisation mafieuse, en particulier la pauvreté ou le chômage. C'est un peu court, mais ça peut encore se défendre.

Refuser des sacrements sans chercher à comprendre comment on devient mafieux revient non seulement à caresser le napolitain dans le sens du poil mais aussi à vider la mer ligurienne avec une cuillère à café. Mais cela fait parler. Après tout, c'est peut-être le but recherché. Communication, quand tu nous tiens…

 

LOPPSI

11.05.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je viens d'entendre la présidente de la ligue contre la violence routière au journal d'Inter raconter une fois de plus n'importe quoi. Dans un premier temps, je dois signaler que j'ai un certain nombre de centaines de milliers de kilomètres à mon compteur personnel et qu'il m'arrive certaines années de dépasser les cent mille kilomètres parcourus, dont une partie en région parisienne, que j'ai toujours tous mes points sur mon permis de conduire et que je ne sais toujours pas comment faire le jour où je recevrai mon premier PV. Mon coup de gueule est donc totalement désintéressé.

J'aprends donc qu'on va installer — qui est ce on ? — deux mille huit cents nouveaux photomatons sarkozystes, pardon radars de contrôle de vitesse, dans notre beau pays. J'aimerais bien qu'on arrête une bonne fois pour toute de se moquer du monde. Ces radars sont rarement dans une zone dangereuse, toujours à l'endroit où, soit la limitation de vitesse est absurde, soit inapplicable, histoire d'attraper le plus possible de dangereux contrevenants. Dans la catégorie absurde se trouve un radar sur une quatre voies à l'entrée de Brive-la-Gaillarde, voie limitée à… 50 km/h sans aucune raison logique d'autant qu'il n'y a aucune intersection, un terre-plein central et une voie d'arrêt d'urgence, ou un radar sur la route Objat-Brive, dans une zone d'agglomération avec moult intersection et limitée à… 90 km/h ! J'ai un certain nombre d'autres exemples sous la main de quatre voies de type autoroutier limitées à 50 km/h. Je vous envoie la liste contre une lettre timbrée. Même remarque pour un joli radar dans la descente du col de Bussang ou sur l'A20, dans une belle descente vers la Vienne, à Limoges. La seule solution pour ne pas dépasser la vitesse en passant devant ces radars est de freiner car la pente est assez importante pour que le frein moteur du véhicule ne suffise pas. Dans l'ancien temps, il était pourtant interdit aux forces de l'ordre de poser un radar pour attraper les gens dans une descente. Autre temps, autres mœurs. La question est donc la suivante : pour un radar vraiment justifié, combien ne sont-ils posés que pour rapporter des sous au budget de l'état et aux sociétés d'entretien ?

Par ailleurs, je ne peux plus entendre que les français roulent mal, qu'ils ne respectent rien et que les routes françaises sont les plus dangereuses d'Europe. Il est dommageable d'avoir autant d'accidents routiers, mais limiter la vitesse de façon aussi aberrante ne résoudra rien sauf à limiter cette vitesse à 20 km/h partout. Et je ne parle pas des statistiques bricolées : un mort n'est dû à la route que s'il meurt dans les quarante-huit heures après l'accident. S'il tient plus de ce délai, ce n'est plus un mort routier. Le fait de baisser les vitesses revient donc mécaniquement à baisser de décompte de la mortalité routière. Pourtant, lorsqu'on regarde plus attentivement les chiffres, ils ne disent pas exactement la même chose. Le nombre de pathologies résultantes des accidents de la route a considéralement augmenté en même temps que le nombre des morts a baissé.

Quel que soit le problème, donc, les français roulent mal et ne respectent rien. Il est vrai que dans certains coins du sud de la France, il m'arrive d'avoir des frayeurs pires que lorsque je conduisait à Ryad, au hasard vers Matabiau le long du canal… Mais les gens qui affirment ça avec autant d'aplomb n'ont jamais dû dépasser les frontières françaises ! J'ai eu l'occasion de parcourir l'Allemagne en 2CV. Non seulement leur réseau routier est vétuste et dangereux, mais il faut avoir une voiture puissante pour oser monter sur une autoroute. Essayer d'y aller avec une voiture rendant moins de 100 ch au frein est une gageure. En Italie ou en Espagne, il vaut mieux se convertir à toutes les religions du monde avant de monter dans sa voiture, on ne sait jamais. Je me souviens avec émotion m'être fait littéralement engueuler par un italien pour m'être arrêté à un feu rouge à Naples ! Quant au Moyen-Orient ou à l'Afrique du nord, je n'en parle même pas puisque nous ne jouons pas dans la même catégorie.

Et nous avons pu entendre le couplet de l'automobiliste français qui s'amuse à jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre. Mais il y a une raison fondamentale. Les limitations de vitesse sont faites par les mairies et sont souvent tellement aberrantes que personne ne les respecte parce qu'elles ne sont pas respectables. Et c'est sans compter avec la multiplication de panneaux qui ne servent à rien. Combien de fois n'ai-ja pas vu en l'espace de cinq cents mètres un panneau 90, suivi d'un 70, puis d'un 50 et enfin d'un 30 km/h pour un virage sans aucun problème de visibilité et qu'on peut parfaitement passer sans risque au double de la limitation de vitesse ! Un seul panneau indiquant la vitesse finale ne nuirait pas à la lisibilité de la signalisation routière !

La seule solution que nos experts ont inventé, c'est l'interdiction des avertisseurs de radar et le retrait des panneaux d'avertissement préalable. C'est bien et parfaitement efficace. Les tachymètres étant précis à 10% près et réglés à -6 km/h de la vitesse réelle, il faudra donc rouler à 120 km/h au compteur pour être sûr de ne pas dépasser la vitesse limite sur un tronçon d'autoroute limité à 130 km/h. Par ailleurs, en cas le pluie, que se passera-t-il ? À partir de quand la limitation de vitesse sera-t-elle celle dite de pluie ? Lorsqu'il pleut ou lorsque la chaussée est mouillée ? Et comment définit-on la pluie ? Faudra-t-il installer un pluviomètre sur les véhicules ?

Mais si on n'entend pas trop parler de nouvelles sanctions d'infractions réellement dangereuses :

  • stop grillé ;
  • slalom entre les voies de circulation ;
  • non respect des distances de sécurité ;
  • débridage des limiteurs des poids-lourds ;
  • utilisation d'un téléphone au volant (j'ai d'ailleurs surpris un membre de la police nationale en voiture de fonction place de la République à Paris qui téléphonait ostensiblement au volant, mais il avait la loi avec lui…) ;
  • non respect de l'obligation d'occupation d'une voie par les deux roues (le code de la route stipule que la place occupée par un deux roues est la même que celui d'une automobile et qu'il est interdit de circuler entre deux voies de circulation),

on voit que certaines infractions comme le non port de ceinture de sécurité sont plus lourdement sanctionnées. Pourtant, quel risque ferai-je courir à autrui si je n'attache pas cette fichue ceinture ? Et il ne faut pas oublier l'éthylomètre anti-démarrage. Dites, les experts, l'autoroute entre Paris et Brive est remplie de poids lourds qui déboulent à plus de 130 km/h alors que les limiteurs de vitesse sont censés couper l'alimentation du moteur à 85 km/h plus ou moins 5 km/h. Ils sont donc débridés. En combien de temps croyez-vous que ces éthylomètres enti-démarrage seront inactivés ?

Si vous vouliez réellement lutter contre l'insécurité routière, vous commenceriez par combattre les infractions réellement dangereuses, les comportements de certains automobilistes. Bizarrement, les comportements les plus dangereux qui m'aient été donnés de voir n'était pas dangereux en raison de leur vitesse. Certes, la vitesse est un facteur aggravant, mais ce n'est généralement pas la cause de l'accident.

 

Déclaration préalable

07.05.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Je hais les écolos

Il paraît que vous entrons dans le siècle béni de l'écologie. La moindre des choses serait pour l'administration de montrer l'exemple. Pourtant, à l'heure de l'informatique toute puissante, j'ai l'impression que l'on croule de plus en plus sous le papier.

Cette semaine, j'ai dû remplir un formulaire de déclaration préalable de travaux. La déclaration préalable de travaux est la demande qu'il faut remplir pour tous travaux ne relevant pas d'un permis de construire. Dans mon cas, il s'agissait simplement de modifier un faîtage pour enlever un chéneau cause d'infiltration d'eau. J'avais donc demandé à la mairie de m'envoyer le document l'année dernière. Ce document se présentait comme un accordéon de papier avec papier carbone et double en papier pelure. Je ne savais pas qu'on utilisait encore le pelure d'éléphant, mais pourquoi pas. Cette année, avant de retourner ledit document à la mairie, j'appelle la secrétaire pour valider avec elle les pièces et elle me signale que le document Cerfa n'est plus le bon et qu'il faut télécharger sur le site du ministère de l'équipement le nouvel imprimé. Heureusement que je me suis préoccupé de ce document depuis Paris parce qu'au fin fond de la campagne, l'accès internet est au mieux en RTC à 33kbps. Pour télécharger un document PDF de plusieurs mégaoctets, c'est un peu limité…

Je télécharge donc ledit document, une vingtaine de pages qu'il me faut renvoyer en deux exemplaire au moins — cela peut aller à quatre dans des cas spécifiques — et dont les deux tiers ne me concernent pas mais qu'il faut tout de même remplir avec soin en signalant que ces pages sont hors de propos. Viennent alors les annexes qui sont du plus grand comique :

  • un plan de situation. Il s'agit tout bêtement d'une carte de type IGN au 1:25000 avec la situation du terrain concerné ;
  • un plan de cadastre,

ces deux pièces étant demandées dans mon cas en sept exemplaires. Pourtant, la parcelle cadastrale étant la première information demandée sur l'imprimée et la mairie possédant ces plans, il me semblerait opportun d'éviter d'imprimer sept extraits des plans cadastraux et d'utiliser ceux qui se trouvent à la mairie. Même remarque quant au plan de situation.

  • un plan en coupe du terrain avec les constructions à édifier, modifier ou raser. C'est très bien, mais je n'ai pas de plan en coupe du terrain, terrain qui au demeurant fait à peu près soixante-quinze ares et se trouve en moyenne montagne. Autant dire qu'il n'est absolument pas plat et que je ne vais pas payer les services d'un géomètre pour me faire un relevé du terrain dans les trois dimensions. Après avoir signalé l'aberration de la demande à la mairie, la secrétaire a conclu que cela n'était pas nécessaire puisqu'il ne s'agissait que de modifier un faîtage et non la structure d'un bâtiment ;
  • des plans dans les trois dimensions des modifications ;
  • des photographies de l'état existant et de l'état projeté.

Alors là, les bras m'en tombent. Si j'arrive sans trop de peine à fournir des photographies de l'état existant, il me semble assez difficile de fournir des photographies de l'état projeté pour voir l'impact de son insertion dans le paysage. Et franchement, au vu des aberrations architecturales construites par les paysans du cru, je ne suis pas vraiment sûr que les élus et l'équipement soient capables de juger du bien fondé d'une demande de travaux. À moins que lesdits paysans n'aient jamais demandé d'autorisation, ce qui est une autre hypothèse de travail qui se défend. En tout état de cause, si un homme du métier en a dessiné les plans, ils ne pouvaient sortir que du délire néogothique d'un architecte dément.

Je me suis donc retrouvé avec pas loin de cinq cents grammes de papier à envoyer par la poste à une mairie distante de quatre cent cinquante-deux kilomètres, le pli contenant plusieurs fois les mêmes pièces donc des photographies bricolées avec Gimp. La question qui fâche est maintenant de connaître le coût en carbone du montage de ce genre de dossier, ce coût incluant :

  • les serveurs du ministère de l'équipement et du développement durable (sic) sur lequel il faut chercher les documents ;
  • le coût de l'acheminement des ramettes de papier chez moi et de l'impression ;
  • le coût induit par le fonctionnement de ma station de travail sur laquelle j'ai passé un certain nombre d'heures à bricoler des photographies réelles pour montrer un semblant d'état projeté. Vous alles me dire que je suis lent, mais avez vous seulement déjà essayé de modifier une photographie de toiture en ardoise ?
  • le coût du transport des cinq cents grammes de papiers par la poste.

Lorsque je mets tout bout à bout, je commence à penser que le traitement de ce genre de dossiers pourrait être optimisé. À l'heure de l'informatique omnipotente et puisqu'il faut déjà récupérer les documents sur internet, on devrait pouvoir remplir directement sa demande sur les serveurs du ministère en attachant au dossier les quelques pièces demandées, le ministère se chargeant alors de la gestion du dossier et de son envoi électronique à tous les organismes intéressés. Nous n'en sommes pas encore là. L'informatisation du ministère ne lui sert qu'à faire des économies de papier, la charge de l'impression étant laissée à l'administré, et non à accélérer le traitement des dossiers ou à réduire son empreinte carbone.

 

Association de malfaiteurs

05.05.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Haines ordinaires

Vous le savez sans doute, il existe en France une association de malfaiteurs déclarée d'utilité publique qui se présente sous le doux sigle URSSAF. Ce que vous ignorez sans doute, c'est que cet organisme est le créancier de plus haut niveau de tout employeur en France et qu'il se permet à ce titre tous les droits.

À titre personnel, je dois jouer d'une malchance chronique voire désespérée. J'ai eu à traiter avec trois centres d'URSSAF différents, j'ai toujours eu les mêmes problèmes. Je dois aussi signaler que je n'ai eu de problèmes qu'avec l'URSSAF, jamais avec mes caisses de retraite ni mes centres des impôts. Je ne dis pas qu'il ne m'arrive pas d'avoir des frictions avec les autres organismes de collecte, mais entre gens intelligents, on arrive toujours à trouver une solution. Avec l'URSSAF, il n'y a pas de problème puisqu'il n'y a jamais de solution. Dans le désordre, je reproche à l'URSSAF :

  1. un personnel qui se moque ouvertement du cotisant, même lorsque celui-ci est de bonne foi. J'aimerais d'ailleurs qu'on me fournisse les statistiques des gens qui se sont déjà suicidés à la suite de discussions prolongés avec l'URSSAF. On parle sans cesse de France Telecom, mais il ne faudrait pas oublier l'URSSAF ;
  2. un personnel injoignable au téléphone, les numéros directs sonnent dans le vide durant des heures et les messages laissés sur le central répondant au numéro surtaxé ne provoquent aucune réaction ;
  3. un personnel qui ne reçoit jamais les courriers recommandés — plus exactement qui nie les avoir reçus alors même que j'ai dans mes mains un accusé de réception. Lorsqu'ils ne sont pas recommandés, je ne vous dis même pas ce qu'ils en font ;
  4. un personnel qui égare des chèques de règlement et qui envoie immédiatement un huissier pour recouvrement. Oui, il faut vous dire que lorsque vous avez un problème avec un client mauvais payeur, vous devez passer par la case tribunal et vous pouvez espérer un règlement en deux ans s'il n'y a pas d'appel. Même pour les caisses de retraites, si vous êtes en retard, vous passez au tribunal. Pour l'URSSAF, la règle est différente puisqu'ils peuvent immédiatement envoyer un huissier et ne s'en privent pas. Charge alors au cotisant de régler les frais d'huissier même si celui-ci est dans son bon droit, que l'URSSAF n'a pas fait son travail et que le cotisant peut le prouver.

Je dois vous relater trois anecdotes significatives. La première est assez vieille et il y a prescription. Elle concerne mes charges de travailleur indépendant. Il est quasiment impossible de savoir combien payer lorsqu'on ne touche pas un salaire. J'attendais donc les avis de l'URSSAF pour les régler. Or ces avis sont décalés d'un mois par rapport aux charges sur les salaires et l'un des versements tombe le 15 août, jour férié, et en plein milieu des vacances. J'ai reçu cet avis le 17, posté le 14 août à 17h58 le cachet de la poste faisant foi pour parler en patois pététique. J'ai immédiatement réglé le 17 et j'ai reçu le 24 par courrier recommandé une injonction de payer avec pénalités de retard que j'ai immédiatement contestées. Chose amusante, ces pénalités étaient dues parce que je devais savoir que j'avais l'obligation de régler. Moi, je veux bien régler ce qu'on me demande, encore faudrait-il savoir combien. Vous imaginez bien que personne n'ira faire valoir ses droits au tribunal pour une somme d'un peu plus de mille euros, cela coûterait plus cher en temps et en frais de procédure et ces messieurs de l'URSSAF le savent bien. Bénéfice net pour les caisses de l'état, un peu plus de mille euros multipliés par autant de professions libérales qu'il y en avait sur ce centre URSSAF. Il va sans dire que j'ai précieusement archivé les courriers afférant à cette affaire.

Ayant un peu plus tard déménagé mon entreprise, le nouveau centre URSSAF a immédiatement ouvert des comptes pour mes salariés ainsi que pour moi. En deux jours, c'était fait et les avis pleuvaient. Seul problème, l'ancien centre a traîné tout ce qu'il pouvait traîner et n'a radié mon personnel qu'au bout d'un an. Charge à moi de régler le double des cotisations dans deux centres, parce que ces gens ne se parlent pas, et de demander remboursement. Ils n'ont vraiment pas peur de me prendre pour un imbécile. Et encore, pour mes salariés, cela n'a pris qu'un an. Pour moi, il en a fallu cinq pour résoudre le problème et j'ai au passage perdu mon numéro de TVA ! Mais j'ai eu entre temps des menaces de tous ordres, recommandés de l'ancien centre URSSAF ainsi qu'exploits d'huissiers divers et variés.

Et dernièrement, j'ai accusé un énorme problème de trésorerie à la suite de deux défauts de réglement. Pour faire simple, j'ai bien plus de cent mille euros dans la nature. Pour une partie, j'ai un titre exécutoire que je n'arrive pas à faire exécuter. L'URSSAF était parfaitement au courant de la chose ne leur ayant jamais caché la situation et ayant licencié tous mes salariés pour ne pas faire courir les dettes. Aujourd'hui, ils m'ont annoncé avoir perdu la trace d'un chèque qui soi-disant a été encaissé par eux le 26 avril 2011 — ce qui me pose un énorme problème vis à vis de ma banque puisqu'il s'agissait d'un règlement d'un chèque rejeté à la suite de l'encaissement d'un chèque en bois d'un client, je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire. J'ai donc aujourd'hui à lever un interdit bancaire. Pour le lever, il me faut absolument prouver que le montant du chèque rejeté à bien été réglé d'une manière ou d'une autre. Il me faut pour cela un courrier de l'URSSAF acquittant ce règlement datant tout de même de la fin du mois de janvier. Peine perdue, l'URSSAF refuse d'établir ce papier parce que le chèque refusé était de 3150 euros et que le virement qu'ils m'ont demandé était de 3198 euros puisqu'ils ont inclus dans la somme les pénalités de retard. Les deux sommes n'étant pas identiques, pas de papier d'acquittement. Quant au fameux chèque, s'ils l'encaissent, l'interdit tombe de lui-même, mais visiblement, ils l'ont perdu. La situation est donc kafkaienne et il n'y a rien à faire.

Nous voyons ainsi que cet organisme ne manque pas de sérieux et on se demande encore pourquoi personne, parmi toutes mes connaissances, ne semble apprécier l'URSSAF au contraire des autres organismes de collecte de charges.

 

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