Si ce n'était pas con, ce ne serait pas un règlement

08.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Cela fait bientôt vingt ans que je touche de près ou de loin pour raisons professionnelles l'électricité. Durant ces vingt ans, j'ai eu l'occasion de faire un peu d'électrotechnique — un souvenir lointain me dit qu'à partir de 5000 A sur la force qu'elle soit tri- ou dodécaphasée, on commence à sentir le vent des électrons —, de la conception de cartes électronique, pire, de l'enseignement toujours en électronique, traitement du signal et communications numériques sans jamais que l'on m'ait dit qu'il ne fallait pas mettre les doigts dans la prise de courant.

C'est chose maintenant réparée puisque me voilà habilité pour trois ans BR/H0.

J'ai en effet suivi un stage de trois jours durant lequel il m'a été dit et répété à l'envi :

  • qu'on ne met pas les deux doigts dans la prise. La question est donc de savoir ce qui se passe si je n'en mets qu'un, étourdi que je suis ;
  • qu'on ne bricole pas un tableau électrique sous tension. Pourtant, de temps en temps, on n'a pas le choix. Il suffit de faire attention à ce que l'on fait et surtout de savoir exactement ce qu'on fait ;
  • qu'on évite de bricoler avec des pieds dans une bassine d'eau. On n'est pas une lumière et on ne veut pas forcément terminer comme Claude François (qui a ce qu'on prétend n'en était pas une non plus puisqu'il en est mort) ;
  • qu'on n'a plus le droit d'utiliser le bon vieux tournevis testeur, qu'il faut utiliser un outil à induction donnant le même résultat, mais beaucoup plus intéressant d'un point de vue strictement mercantile puisque je n'ai pas à ce jour trouvé chez mes fournisseurs habituels l'outil en question avec autre chose que des piles moulées, ce qui revient à jeter le testeur dès que les piles sont vides. Il paraît que c'est pour des raisons de sécurité ;
  • que l'électricité est dangereuse car invisible,

et j'en passe.

Trois jours comme cela, c'est long. Cela pourrait peut-être passer pour des gars du bâtiment qui n'y connaissent rien, mais les participants à cette formation avaient tous un niveau de bac+5 à bac+8 dans des domaines connexes à l'électricité. Autant dire que l'on s'est emmerdé durant trois jours comme l'inventeur de la dératisation par usage immodéré de laxatif. Pour ceux qui n'auraient pas compris la métaphore, on s'est fait chier comme des rats morts. On s'est fait chier comme des rats morts dans un hangar glauque du port de Gennevilliers. Rendez-vous le matin à 7h45 pour une fin des travaux à 16h00. Pour ceux qui connaissent le port de Gennevilliers, l'accès est très facile en transport en commun et surtout, c'est une banlieue riante de l'ouest parisien. Surtout en hiver et en pleine nuit. À 7h45, seul le néon blafard ou l'ampoule à vapeur de sodium des réverbères apportait un peu de lueur dans ce monde minéral et brumeux où aucune trace de vie n'était visible. Pourquoi ne pas avoir débuté ces sessions à 9h00 et les avoir terminé une heure plus tard ? Tous autant que nous étions étions contraints de partir de chez nous vers 6h15 pour arriver à l'heure !

Et encore, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Le formateur, au demeurant fort sympathique mais à la voix douce et rocailleuse à la suite de quarante ans de tabac à raison de quatre paquets quotidiens de gauloises sans filtre papier maïs, a fait sont travail. À savoir nous insuffler la bonne parole de la fée électricité digérée par les diapositives de l'organisme de formation. Nous avons donc eu droit aux explications sur les équipements individuels de protection (lunettes et casque), sur les distances à respecter, sur le droit de retrait et sur plein d'autres choses intéressantes sans que jamais les deux ou trois règles de base qu'on nous indiquait en laboratoire d'électrotechnique ou d'électronique hyperfréquence n'aient ne serait-ce qu'été évoquées. Ces règles sont pourtant simple :

  • gaucher ou droitier, la main gauche est toujours dans la poche. En cas de contact direct ou indirect avec une source électrique, le cœur a beaucoup moins de chance d'être touché ;
  • pas de cravate, mais un nœud papillon, surtout en cas de machines tournantes ;
  • pas de bague ou d'alliance qui peuvent résonner par induction sur certaines fréquences ;
  • pas de collier ou de bijou métallique pouvant provoquer d'intéressants courts-circuits ;
  • pas d'habits amples ou flottants adns lesquels peuvent tomber des matérieux conducteurs ;
  • pas d'habits sales (graisses) ou humides ;
  • pas d'habits synthétiques, que de la fibre naturelle prenant difficillement feu.

Nous ne sommes pas moins dangereux pour nous-mêmes parce que nous avons subi cette formation. Tout au plus notre donneur d'ordre est-il couvert et déchargé de sa responsabilité en cas d'accident. Quant à la durée de validité, elle permet une belle rente de situation à ces organismes de formation.

 

Recrutement

07.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit

Il y a deux ans, l'activité s'étant fortement calmée, je m'étais résigné à aller voir une agence de placement de freelances. Pas une petite, non, une grande, de celles qui font de la publicité le long de l'autoroute A1 à côté du stade de France. Je ne sais pas si vous voyez très bien de qui il s'agit. Et je n'étais pas difficile, muni d'un CV à jour, j'étais prêt à prendre n'importe quelle mission purement alimentaire pour peu qu'elle soit dans mes cordes.

Jusqu'à hier, je n'avais plus entendu parlé de cette agence de placement. Heureusement que je n'avais pas compté uniquement sur elle pour trouver quelques prestations à droite et à gauche…

Quelle ne fut donc pas ma surprise de recevoir ceci :

Bonjour,

Nous venons de diffuser sur le secteur de St Marcellin (38160) en Isère une annonce de Chef de projet suivi outillages d'injection plastique pour CDI.

Si l'annonce vous intéresse et correspond à votre profil merci de nous transmettre rapidement votre cv à l'adresse mail suivante : /censure/

Cordialement,

Adresse complète de l'agence de placement

J'ai eu un peu de mal à comprendre la première phrase, comme si les mots étaient mélangés, mais l'essentiel est que j'en ai compris à peu près le sens. Enfin, j'espère.

Mon CV était pourtant clair. Mes domaines de compétences vont du traitement du signal aux communications numériques en passant par l'administration système (Unix et OpenVMS). J'accepte de me déplacer en région parisienne, dans l'est de la France et dans le sud-ouest pour des missions de prestation, certainement pas pour un CDI. Non pas que je sois réticent à accepter un CDI, mais c'est financièrement inacceptable au vu des deux ans de charges diverses et variées qui me resteraient à régler en changeant de statut.

J'ai donc reçu une offre qui correspond tout à fait à ma demande puisque :

  • elle se situe dans une région dans laquelle je ne puis me rendre facilement ;
  • elle correspond tout à fait aux compétences indiquées sur mon CV ;
  • elle correspond tout à fait à mon exigence de maintien de statut.

Et encore cette offre n'émanait-elle pas de Pôle Emploi mais de gens qui sont a priori payés aux résultats. Il se trouve donc au moins quelqu'un qui a pris la peine de retrouver un vieux CV, de le lire en diagonale pour me proposer un poste que je n'ai aucune chance d'accepter.

Traités ainsi, ce n'est donc pas demain la veille que nos cinq millions de chômeurs vont retrouver des emplois stables…

 

Feu d'artifice

06.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Je hais les financiers

Hier, j'ai fait un feu d'artifice à plusieurs dizaines de milliers d'euros. La journée avait pourtant bien commencé, il faisait enfin un temps acceptable pour un début de mois de mars et les oiseaux gazouillaient le long de l'autoroute A1 entre deux râles dus aux effluves de diesel des véhicules embouteillés.

Arrivé au bureau, une collègue me demande de regarder ce qui se passe sur un serveur de base de données qui plante régulièrement. La machine est un serveur UltraSPARC, un gros, qui tourne sous Linux Debian. Je savais déjà que les noyaux Linux 3.2 sparc64 n'étaient pas stables sur l'architecture sun4u. Ils plantent aléatoirement. Comme il fallait que je change une alimentation et un disque du volume raid, j'ai pris mon courage à deux mains. Normalement, je devais en avoir pour quelques dizaines de minutes. Une alimentation et un disque dur U320-SCA d'un volume raid soft se changent à chaud sur ces machines.

Erreur fatale.

Les alimentations de ces machines tiennent en place grâce à un petit verrou qui ressemble à un taquet de boîte aux lettres que l'on fait fonctionner à l'aide d'un tourvenis cruciforme. Je prends donc dans mon stock de pièces une nouvelle alimentation que j'installe dans le berceau de celle qui était en panne. En la verrouillant, elle se met automatiquement sous tension et, au bout de quelques secondes, un arc électrique conséquent se produit. Instantanément, la salle machine est devenue plus calme puisqu'après l'éclair, le bruit et l'odeur de l'arc électrique, l'électricité de la pièce a disjoncté. J'ai eu de la chance, je n'ai pas eu droit aux gaz.

Or j'ai changé cette alimentation, confiant, sans avoir testé que le nouveau noyau était bien bootable. Il ne l'était pas. Il ne l'était pas parce que les modules du noyau sont chargés au démarrage en mode multithreadé, c'est tellement plus rapide. C'est même tellement plus rapide que noyau charge le pilote SCSI, lance la découverte des périphériques SCSI en même temps qu'il charge les modules raid qui ne voient pas de disques puisque l'initialisation des bus SCSI n'est pas encore complète. Résultat, kernel panic sur absence de partition root.

J'ai donc passé la journée à essayer de redémarrer cette machine avec une alimentation en moins, un disque défecteux et un système d'exploitation instable. Hier soir, j'étais enfin parvenu à retourner à l'état initial, à savoir une machine avec un système instable, une alimentation défectueuse et un disque en panne. Enfin presque puisque dans l'opération, le serveur en question a gagné 4 Go de mémoire et deux processeurs UltraSPARC IIIi à un peu plus de 1,2 GHz.

Ayant un peu de temps, j'ai pris la peine d'autopsier l'alimentation. En effet, si j'ai vu beaucoup d'alimentations en panne, je n'avais encore jamais vu une alimentation mourir comme cela. Ma surprise fut grande. Le verrou qui tient l'alimentation en place est formé d'un axe avec l'empreinte cruciforme, d'une languette (non solidaire de cet axe) et d'une couronne qui tient en pression la languette sur l'axe. Cette couronne tient en force. Elle n'est ni collée, ni soudée à l'axe. Par ailleurs, elle ne semble pas être dans le même métal que l'axe et il n'y a que peu de chance que son coefficient de dilatation soit le même que celui de l'axe. Ce paramètre est important puisque que l'alimentation en question fourni 1 kVA avec un rendement de 30%, donc a une nette tendance à chauffer. Je ne sais pas si vous voyez ce qui s'est passé. En mettant l'alimentation sous tension, la brutale montée en température a conduit à la désolidarisation de la couronne et de l'axe, cette fichue couronne étant allé se promener sur l'étage haute tension juste en dessous occasionnant un court-circuit des plus intéressants.

Ce n'est pas la première fois que je vois de telles choses sur du matériel Sun. J'ai installé il y a quelque temps une X4200M2 chez un client. Cette machine possède une turbine totalement inutile à l'endroit où elle est placée. Totalement inutile pour le client mais pas pour Sun. L'axe de cette turbine tient lui aussi avec une telle couronne qui a tendance à se débiner. Lorsqu'elle commence à se défaire, la turbine frotte et la machine se met en mode de sauvegarde car elle détecte un ventilateur en panne. Lorsque cette machine avait trois ans, Sun ne fournissait déjà plus la turbine en pièce neuve. Il fallait prendre du reconditionné affecté du même problème. Quant à la trouver en neuf chez un fabricant tiers, c'était impossible, la dimension était une dimension spécifique Sun Microsystems.

Je connaissais déjà l'obsolescence programmée des circuits électroniques rendue possible grâce à l'utilisation de condensateurs d'une qualité tout juste acceptable, je ne savais pas encore qu'elle pouvait se nicher dans des coefficients de dilatation bien calculés.

 

Administration, je te hais !

01.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je dois refaire une carte d'identité. Problème simple me direz-vous. C'est pourtant sans compter avec les tracasseries que seule une administration bien portante peut imaginer pour divertir ses administrés.

Je m'explique.

Par chez moi, il faut passer par la case préfecture de police. Et nous avons de la chance, nous avons une antenne de la préfecture de police dans chaque arrondissement. Or en 2009, lorsque je suis passé à l'antenne de mon arrondissement, la préposée m'a fait comprendre qu'avec les derniers règlements, il me serait assez difficile mais pas impossible d'obtenir une carte d'identité nationale puisqu'aucun de mes grands parents n'étant nés ni en France ni français en raison des frontières mouvantes de l'est de notre beau pays, il me faudrait effectuer des démarches compliquées auprès des tribunaux d'instance des villes de naissance de mes grands parents en espérant que les archives n'aient pas été détruites.

Ayant d'autres choses à faire et étant fort heureusement en possession d'un passeport en bonne et due forme, j'ai laissé tombé.

Depuis, le règlement s'est un peu assoupli et j'ai décidé de braver notre belle administration. Je suis donc allé une fois de plus à l'antenne de la préfecture de police de mon arrondissement. On me fournit le dossier en me signalement qu'il me faudrait apporter ledit dossier à l'antenne de la préfecture de police de l'arrondissement d'à-côté. Problème : les horaires d'ouverture sont des horaires aberrants : 9h00-12h00 et 14h00-18h00 du lundi au vendredi. Comment voulez-vous lorsque vous travaillez en banlieue vous y rendre sans poser un jour de congé pour déposer votre dossier ?

Visiblement, des administrés avisés ont dû quelque peu râler puisque depuis quelque temps, nous avons de la chance, le bureau en question est ouvert le jeudi jusqu'à 19h00. Comme lorsque j'ai demandé mon dossier on m'a précisé que n'importe qui pouvait déposer mon dossier pour moi, mon épouse est allée avec son dossier et le mien après avoir pris rendez-vous. Oui, rendez-vous. Il faut maintenant prendre rendez-vous pour aller à la préfecture de police.

Sauf qu'elle n'a jamais pu déposer mon dossier puisque d'une part ma signature a un peu débordé du cadre — ils n'ont qu'à faire des cadres plus grands ! — et que d'autre part il faut maintenant redéposer ses empreintes digitales. Empreintes qui soit dit en passant étaient déjà en leur possession depuis ma dernière demande de passeport. Elles ont dû changer entre temps. Elle me téléphone donc pour que je puisse passer avant 19h00 quitte à partir plus tôt de chez mon employeur. Je prends donc une heure. Attendant sur le trottoir mon épouse avec mon dossier, j'ai eu tout loisir d'observer durant une demi-heure la surcharge de travail de cetet antenne de la préfecture de police. J'y ai identifié cinq personnes. Une personne à l'accueil avec un tricot pour s'occuper ainsi que quatre préposés derrière des guichets. Durant cette demi-heure, jamais plus d'un guichet n'a été utilisé. Sur les quatre préposés, trois pouvaient au choix jouer au bridge ou trier des cacahuètes. Je me suis donc dit qu'il me serait possible de déposer sans reprendre rendez-vous ce dossier qui avait déjà été vérifié le matin même. Quelle erreur, le règlement, c'est le règlement ! Il me faut prendre un nouveau rendez-vous. Mais il est impossible d'obtenir un rendez-vous directement à l'antenne, il faut le prendre sur internet.

Résumons-nous donc. Au moment où je me suis énervé avec l'espèce d'énergumène de l'accueil, il y avait une personne qui venait retirer un passeport, moi qui essayais vainement de déposer un dossier, une personne à un guichet et trois fonctionnaires qui bullaient en lisant des revues. Mais aux dires de la personne de l'accueil, ils étaient surchargés de boulot [sic]. Surchargé, c'est cela ! Qu'est-ce que j'aimerais être surchargé comme eux !

Le pire est qu'il faut repasser en personne chez eux pour récupérer les cartes d'indentité avec une nouvelle vérification d'empreintes digitales. Ce qui risque encore de poser problème puisque mon épouse travaille à l'autre bout de la France et que ce charmant bureau est fermé le samedi. La préposée de l'accueil a trouvé subtil de me proposer de lui couper une main pour que je puisse récupérer sa carte d'identité à sa place. Je suis joueur, j'essayerais bien, mais je pense que si j'arrive avec une main coupée, il se trouvera quelque part une ligne dans le règlement stipulant qu'il faut que le corps soit entier. En tout état de cause, il me fut impossible d'obtenir un simple envoi à la mairie de la commune où travaille mon épouse.

Il n'y a pas à dire, il faut de toute urgence mettre un grand coup de pied dans certaines administrations où certains fonctionnaires du plus petit rang font bien comprendre aux administrés qu'ils ont un pouvoir de nuisance certain sous prétexte que le règlement, c'est le règlement, et que si ce n'était pas absurde, ce ne serait pas un règlement !

 

Statistiques d'accès

20.02.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

En consultant les statistiques d'accès à cette séance de thérapie de groupe, je suis tombé sur un laconique « prendre sa retraite en tant que dealer ». Avec force fautes d'orthographe que la décence et le souvenir de ma grand'mère qu'une faute de français touchait aux larmes m'empêchent de retranscrire ici. Je ne pouvais pas laisser passer cela. Il ne sera pas dit que toi qui t'es trouvé ici en tapant une telle requête dans google.fr et dont j'ai l'adresse IP source, adresse IP qui correspond à un abonnement avec IP fixe, ne sera pas reconnu à sa juste valeur.

Alors mon petit dealer. Tu es comme moi, ton statut est celui de la profession libérale. Tu peux donc cotiser à la CIPAV comme le feraient les travailleuses du sexe indépendantes. Les travailleuses, pas le sexe. Tu aurais peut-être un problème de code NAF, mais cela pourrait se résoudre avec un peu de bonne volonté. Pourquoi ne pas te mettre en commerce de gros ? La convention collective offre certains avantages.

Mais revenons à ton problème de retraite. La CIPAV est une caisse de retraite fourre-tout s'occupant à ses moments perdus en particulier des professions libérales et qui offre de belles et réelles prestations puisque que lorsque je partirai à la retraite — si tant est que je puisse un jour partir à la retraite —, ce bel organisme m'offrira sans rire 8500 euros brut de pension par an au titre du régime de base et du régime complémentaire. Ce chiffre ne provient pas d'un chapeau mais de l'estimation faite par cet organisme pas plus tard que la semaine passée dans le cas où je continuerais à payer mes cotisations comme je le fais depuis maintenant dix ans. En tout cas, je suis rassuré, j'ai vu leurs locaux et je sais où passent mes cotisations.

8500 euros bruts annuels ! Mais pourquoi m'emmerderai-je jusqu'à la liquidation de droits à la retraite à 67 ans pour avoir des clopinettes ? Lorsque je regarde tout ce que je paie pour des clous, j'en déprimerais. Je paie le RSI pour quasiment rien puisqu'il n'y a même pas de prévoyance dans les cotisations et qu'une prévoyance coûtant la bagatelle de 200 euros par mois m'offre 30 jours de carence avec une indemnité journalière fixée par la sécurité sociale et parfaitement ridicule. Je paie rubis sur l'ongle cette caisse de retraite parce que c'est obligatoire et j'ai calculé qu'il me faudrait vivre jusqu'à 107 ans (calcul en euros constants sur la foi d'une inflation raisonnable et d'une non explosion du système actuel, ce qui n'est pas garanti…) pour récupérer l'intégralité de mes cotisations. Et encore, en bonne santé, parce que si la santé n'est plus là, je risque fort de devoir utiliser le futur principe du suicide assisté pour en finir puisque je n'aurai aucun moyen de faire face à mes besoins.

J'ai donc regardé du côté des retraites Madelin. C'est très bien, c'est défiscalisé, mais il n'y a aucune garantie de revoir ses petits, les principaux contrats étant investis dans des fonds opaques, voire des fonds en euros qui n'offrent qu'à peine plus de garantie. Quant aux retraites de reversion, il vaut mieux ne pas en parler tant la reversion est faible ou onéreuse.

Il ne reste donc qu'une seule chose pas encore trop risquée, investir judicieusement dans la pierre avec des montages financiers bizarres pour échapper à l'ISF. Finalement, le sacro-saint système français, une fois qu'on n'est plus salarié, c'est chacun pour sa pomme. Et comme les syndicats représentatifs sont principalement issus des masses salariées ou des grands patrons salariés eux aussi, il n'y a aucune raison que cela change.

 

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