Feu d'artifice

06.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Je hais les financiers

Hier, j'ai fait un feu d'artifice à plusieurs dizaines de milliers d'euros. La journée avait pourtant bien commencé, il faisait enfin un temps acceptable pour un début de mois de mars et les oiseaux gazouillaient le long de l'autoroute A1 entre deux râles dus aux effluves de diesel des véhicules embouteillés.

Arrivé au bureau, une collègue me demande de regarder ce qui se passe sur un serveur de base de données qui plante régulièrement. La machine est un serveur UltraSPARC, un gros, qui tourne sous Linux Debian. Je savais déjà que les noyaux Linux 3.2 sparc64 n'étaient pas stables sur l'architecture sun4u. Ils plantent aléatoirement. Comme il fallait que je change une alimentation et un disque du volume raid, j'ai pris mon courage à deux mains. Normalement, je devais en avoir pour quelques dizaines de minutes. Une alimentation et un disque dur U320-SCA d'un volume raid soft se changent à chaud sur ces machines.

Erreur fatale.

Les alimentations de ces machines tiennent en place grâce à un petit verrou qui ressemble à un taquet de boîte aux lettres que l'on fait fonctionner à l'aide d'un tourvenis cruciforme. Je prends donc dans mon stock de pièces une nouvelle alimentation que j'installe dans le berceau de celle qui était en panne. En la verrouillant, elle se met automatiquement sous tension et, au bout de quelques secondes, un arc électrique conséquent se produit. Instantanément, la salle machine est devenue plus calme puisqu'après l'éclair, le bruit et l'odeur de l'arc électrique, l'électricité de la pièce a disjoncté. J'ai eu de la chance, je n'ai pas eu droit aux gaz.

Or j'ai changé cette alimentation, confiant, sans avoir testé que le nouveau noyau était bien bootable. Il ne l'était pas. Il ne l'était pas parce que les modules du noyau sont chargés au démarrage en mode multithreadé, c'est tellement plus rapide. C'est même tellement plus rapide que noyau charge le pilote SCSI, lance la découverte des périphériques SCSI en même temps qu'il charge les modules raid qui ne voient pas de disques puisque l'initialisation des bus SCSI n'est pas encore complète. Résultat, kernel panic sur absence de partition root.

J'ai donc passé la journée à essayer de redémarrer cette machine avec une alimentation en moins, un disque défecteux et un système d'exploitation instable. Hier soir, j'étais enfin parvenu à retourner à l'état initial, à savoir une machine avec un système instable, une alimentation défectueuse et un disque en panne. Enfin presque puisque dans l'opération, le serveur en question a gagné 4 Go de mémoire et deux processeurs UltraSPARC IIIi à un peu plus de 1,2 GHz.

Ayant un peu de temps, j'ai pris la peine d'autopsier l'alimentation. En effet, si j'ai vu beaucoup d'alimentations en panne, je n'avais encore jamais vu une alimentation mourir comme cela. Ma surprise fut grande. Le verrou qui tient l'alimentation en place est formé d'un axe avec l'empreinte cruciforme, d'une languette (non solidaire de cet axe) et d'une couronne qui tient en pression la languette sur l'axe. Cette couronne tient en force. Elle n'est ni collée, ni soudée à l'axe. Par ailleurs, elle ne semble pas être dans le même métal que l'axe et il n'y a que peu de chance que son coefficient de dilatation soit le même que celui de l'axe. Ce paramètre est important puisque que l'alimentation en question fourni 1 kVA avec un rendement de 30%, donc a une nette tendance à chauffer. Je ne sais pas si vous voyez ce qui s'est passé. En mettant l'alimentation sous tension, la brutale montée en température a conduit à la désolidarisation de la couronne et de l'axe, cette fichue couronne étant allé se promener sur l'étage haute tension juste en dessous occasionnant un court-circuit des plus intéressants.

Ce n'est pas la première fois que je vois de telles choses sur du matériel Sun. J'ai installé il y a quelque temps une X4200M2 chez un client. Cette machine possède une turbine totalement inutile à l'endroit où elle est placée. Totalement inutile pour le client mais pas pour Sun. L'axe de cette turbine tient lui aussi avec une telle couronne qui a tendance à se débiner. Lorsqu'elle commence à se défaire, la turbine frotte et la machine se met en mode de sauvegarde car elle détecte un ventilateur en panne. Lorsque cette machine avait trois ans, Sun ne fournissait déjà plus la turbine en pièce neuve. Il fallait prendre du reconditionné affecté du même problème. Quant à la trouver en neuf chez un fabricant tiers, c'était impossible, la dimension était une dimension spécifique Sun Microsystems.

Je connaissais déjà l'obsolescence programmée des circuits électroniques rendue possible grâce à l'utilisation de condensateurs d'une qualité tout juste acceptable, je ne savais pas encore qu'elle pouvait se nicher dans des coefficients de dilatation bien calculés.

 

Administration, je te hais !

01.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je dois refaire une carte d'identité. Problème simple me direz-vous. C'est pourtant sans compter avec les tracasseries que seule une administration bien portante peut imaginer pour divertir ses administrés.

Je m'explique.

Par chez moi, il faut passer par la case préfecture de police. Et nous avons de la chance, nous avons une antenne de la préfecture de police dans chaque arrondissement. Or en 2009, lorsque je suis passé à l'antenne de mon arrondissement, la préposée m'a fait comprendre qu'avec les derniers règlements, il me serait assez difficile mais pas impossible d'obtenir une carte d'identité nationale puisqu'aucun de mes grands parents n'étant nés ni en France ni français en raison des frontières mouvantes de l'est de notre beau pays, il me faudrait effectuer des démarches compliquées auprès des tribunaux d'instance des villes de naissance de mes grands parents en espérant que les archives n'aient pas été détruites.

Ayant d'autres choses à faire et étant fort heureusement en possession d'un passeport en bonne et due forme, j'ai laissé tombé.

Depuis, le règlement s'est un peu assoupli et j'ai décidé de braver notre belle administration. Je suis donc allé une fois de plus à l'antenne de la préfecture de police de mon arrondissement. On me fournit le dossier en me signalement qu'il me faudrait apporter ledit dossier à l'antenne de la préfecture de police de l'arrondissement d'à-côté. Problème : les horaires d'ouverture sont des horaires aberrants : 9h00-12h00 et 14h00-18h00 du lundi au vendredi. Comment voulez-vous lorsque vous travaillez en banlieue vous y rendre sans poser un jour de congé pour déposer votre dossier ?

Visiblement, des administrés avisés ont dû quelque peu râler puisque depuis quelque temps, nous avons de la chance, le bureau en question est ouvert le jeudi jusqu'à 19h00. Comme lorsque j'ai demandé mon dossier on m'a précisé que n'importe qui pouvait déposer mon dossier pour moi, mon épouse est allée avec son dossier et le mien après avoir pris rendez-vous. Oui, rendez-vous. Il faut maintenant prendre rendez-vous pour aller à la préfecture de police.

Sauf qu'elle n'a jamais pu déposer mon dossier puisque d'une part ma signature a un peu débordé du cadre — ils n'ont qu'à faire des cadres plus grands ! — et que d'autre part il faut maintenant redéposer ses empreintes digitales. Empreintes qui soit dit en passant étaient déjà en leur possession depuis ma dernière demande de passeport. Elles ont dû changer entre temps. Elle me téléphone donc pour que je puisse passer avant 19h00 quitte à partir plus tôt de chez mon employeur. Je prends donc une heure. Attendant sur le trottoir mon épouse avec mon dossier, j'ai eu tout loisir d'observer durant une demi-heure la surcharge de travail de cetet antenne de la préfecture de police. J'y ai identifié cinq personnes. Une personne à l'accueil avec un tricot pour s'occuper ainsi que quatre préposés derrière des guichets. Durant cette demi-heure, jamais plus d'un guichet n'a été utilisé. Sur les quatre préposés, trois pouvaient au choix jouer au bridge ou trier des cacahuètes. Je me suis donc dit qu'il me serait possible de déposer sans reprendre rendez-vous ce dossier qui avait déjà été vérifié le matin même. Quelle erreur, le règlement, c'est le règlement ! Il me faut prendre un nouveau rendez-vous. Mais il est impossible d'obtenir un rendez-vous directement à l'antenne, il faut le prendre sur internet.

Résumons-nous donc. Au moment où je me suis énervé avec l'espèce d'énergumène de l'accueil, il y avait une personne qui venait retirer un passeport, moi qui essayais vainement de déposer un dossier, une personne à un guichet et trois fonctionnaires qui bullaient en lisant des revues. Mais aux dires de la personne de l'accueil, ils étaient surchargés de boulot [sic]. Surchargé, c'est cela ! Qu'est-ce que j'aimerais être surchargé comme eux !

Le pire est qu'il faut repasser en personne chez eux pour récupérer les cartes d'indentité avec une nouvelle vérification d'empreintes digitales. Ce qui risque encore de poser problème puisque mon épouse travaille à l'autre bout de la France et que ce charmant bureau est fermé le samedi. La préposée de l'accueil a trouvé subtil de me proposer de lui couper une main pour que je puisse récupérer sa carte d'identité à sa place. Je suis joueur, j'essayerais bien, mais je pense que si j'arrive avec une main coupée, il se trouvera quelque part une ligne dans le règlement stipulant qu'il faut que le corps soit entier. En tout état de cause, il me fut impossible d'obtenir un simple envoi à la mairie de la commune où travaille mon épouse.

Il n'y a pas à dire, il faut de toute urgence mettre un grand coup de pied dans certaines administrations où certains fonctionnaires du plus petit rang font bien comprendre aux administrés qu'ils ont un pouvoir de nuisance certain sous prétexte que le règlement, c'est le règlement, et que si ce n'était pas absurde, ce ne serait pas un règlement !

 

Statistiques d'accès

20.02.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

En consultant les statistiques d'accès à cette séance de thérapie de groupe, je suis tombé sur un laconique « prendre sa retraite en tant que dealer ». Avec force fautes d'orthographe que la décence et le souvenir de ma grand'mère qu'une faute de français touchait aux larmes m'empêchent de retranscrire ici. Je ne pouvais pas laisser passer cela. Il ne sera pas dit que toi qui t'es trouvé ici en tapant une telle requête dans google.fr et dont j'ai l'adresse IP source, adresse IP qui correspond à un abonnement avec IP fixe, ne sera pas reconnu à sa juste valeur.

Alors mon petit dealer. Tu es comme moi, ton statut est celui de la profession libérale. Tu peux donc cotiser à la CIPAV comme le feraient les travailleuses du sexe indépendantes. Les travailleuses, pas le sexe. Tu aurais peut-être un problème de code NAF, mais cela pourrait se résoudre avec un peu de bonne volonté. Pourquoi ne pas te mettre en commerce de gros ? La convention collective offre certains avantages.

Mais revenons à ton problème de retraite. La CIPAV est une caisse de retraite fourre-tout s'occupant à ses moments perdus en particulier des professions libérales et qui offre de belles et réelles prestations puisque que lorsque je partirai à la retraite — si tant est que je puisse un jour partir à la retraite —, ce bel organisme m'offrira sans rire 8500 euros brut de pension par an au titre du régime de base et du régime complémentaire. Ce chiffre ne provient pas d'un chapeau mais de l'estimation faite par cet organisme pas plus tard que la semaine passée dans le cas où je continuerais à payer mes cotisations comme je le fais depuis maintenant dix ans. En tout cas, je suis rassuré, j'ai vu leurs locaux et je sais où passent mes cotisations.

8500 euros bruts annuels ! Mais pourquoi m'emmerderai-je jusqu'à la liquidation de droits à la retraite à 67 ans pour avoir des clopinettes ? Lorsque je regarde tout ce que je paie pour des clous, j'en déprimerais. Je paie le RSI pour quasiment rien puisqu'il n'y a même pas de prévoyance dans les cotisations et qu'une prévoyance coûtant la bagatelle de 200 euros par mois m'offre 30 jours de carence avec une indemnité journalière fixée par la sécurité sociale et parfaitement ridicule. Je paie rubis sur l'ongle cette caisse de retraite parce que c'est obligatoire et j'ai calculé qu'il me faudrait vivre jusqu'à 107 ans (calcul en euros constants sur la foi d'une inflation raisonnable et d'une non explosion du système actuel, ce qui n'est pas garanti…) pour récupérer l'intégralité de mes cotisations. Et encore, en bonne santé, parce que si la santé n'est plus là, je risque fort de devoir utiliser le futur principe du suicide assisté pour en finir puisque je n'aurai aucun moyen de faire face à mes besoins.

J'ai donc regardé du côté des retraites Madelin. C'est très bien, c'est défiscalisé, mais il n'y a aucune garantie de revoir ses petits, les principaux contrats étant investis dans des fonds opaques, voire des fonds en euros qui n'offrent qu'à peine plus de garantie. Quant aux retraites de reversion, il vaut mieux ne pas en parler tant la reversion est faible ou onéreuse.

Il ne reste donc qu'une seule chose pas encore trop risquée, investir judicieusement dans la pierre avec des montages financiers bizarres pour échapper à l'ISF. Finalement, le sacro-saint système français, une fois qu'on n'est plus salarié, c'est chacun pour sa pomme. Et comme les syndicats représentatifs sont principalement issus des masses salariées ou des grands patrons salariés eux aussi, il n'y a aucune raison que cela change.

 

Être pape, c'est très vatican...

12.02.13 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les tradis

Nous l'avons appris hier, Benoît XVI démissionnera le 28 février 2013 à 20h00. À la fin du mois, je puis le comprendre, ça simplifie la comptabilité. Mais pourquoi 20h00 et non 19h00 ou 21h00 ? Il y a là une dimension cryptique qu'il faut absolument décoder. Et que deviendra-t-il ? Pape émérite ?

Une chose est sûre, quelles que soient ses raisons profondes, il faut avoir un certain courage pour démissionner de cette fonction. Je ne sais pas ce qu'il restera de son pontificat, mais force est de constater qu'il aura au moins établi un précédent avec une démission papale et que, mine de rien, ça a un certain panache.

L'église va donc se choisir un nouveau chef d'ici Pâques. La tâche qui lui reviendra sera rude puisqu'il qu'il faudra reprendre tous les dossiers en plan. Il faudra un jour ou l'autre discuter sérieusement de l'ordination des femmes, du mariage des prêtres (ou de l'ordination d'hommes mariés), des problèmes de pédophilie mis sous le tapis, de la place des traditionnalistes à poils durs dont on ne sait pas vraiment s'ils veulent être avec ou contre Rome et d'autres points de détail.

Les pronostics vont donc bon train et les bookmakers prennent déjà les paris. Paul David Hewson, plus connu sous le nom de Bono, chanteur du groupe U2, est à l'heure où j'écris ces lignes crédité d'un bon 1000 contre 1. Soyons sérieux, ses chances sont minces. Mais d'autres parient sur André Vingt-Trois. La question est maintenant de savoir ce que les catholiques ont fait pour mériter André Vingt-Trois, homme d'ouverture s'il en est. Souvenez-vous de ses saillies amusantes qui ne font certainement rire que lui. Les cardinaux verraient d'un très mauvais œil un pape africain car ils n'ont qu'une confiance limitée en l'église d'Afrique qui prend souvent des positions assez hétérodoxes sur des points du dogme — tu parles — traitant de sexualité. Restent quelques candidats comme un canadien francophone quasiment inconnu ou l'archevêque de Milan qui se voit déjà dans le trône de Pierre.

Quoi qu'il en soit, la course est ouverte et le départ a été donné comme il se doit en latin de cuisine. Le Vatican se cherche une nouvelle pope star pour le meilleur et pour le pire.

 

Travestissement

04.02.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais les politiciens

Heureusement que je suis là pour vous informer, heureux lecteurs que vous êtes ! Saviez-vous que jusqu'au 31 janvier 2013, les Parisiennes n'avaient pas le droit de porter de pantalon, sans contrevenir à la loi ? Non ? Pourtant le ministère des droits de la femme — les droits de la femme seraient-ils différents des droits de l'homme ? Encore une iniquité dont devrait s'emparer le gouvernement ! —, dans sa grande mansuétude, vient d'abroger implicitement l'« ordonnance concernant le travestissement des femmes » qui faisait encourir à toutes les femmes depuis plus de deux siècles l'emprisonnement.

En effet, en France, pendant la Révolution, une ordonnance du Préfet de Police de Paris du 26 brumaire an IX (17 novembre 1799) impose aux femmes désirant s'habiller en homme de se présenter à la préfecture de police pour y être autorisées, au vu d'un certificat médical :

Le Préfet de Police,

Informé que beaucoup de femmes se travestissent, et persuadé qu'aucune d'elles ne quitte les habits de son sexe que pour cause de santé ;

Considérant que les femmes travesties sont exposées à une infinité de désagréments, et même aux méprises des agents de la police, si elles ne sont pas munies d'une autorisation spéciale qu'elles puissent représenter au besoin ;

Considérant que cette autorisation doit être uniforme, et que, jusqu'à ce jour, des permissions différentes ont été accordées par diverses autorités ;

Considérant, enfin, que toute femme qui, après la publication de la présente ordonnance, s'habillerait en homme, sans avoir rempli les formalités prescrites, donnerait lieu de croire qu'elle aurait l'intention coupable d'abuser de son travestissement,

Ordonne ce qui suit :

1 - Toutes les permissions de travestissement accordées jusqu'à ce jour, par les sous-préfets ou les maires du département de la Seine, et les maires des communes de Saint-Cloud, Sèvres et Meudon, et même celles accordées à la préfecture de police, sont et demeurent annulées.

2 - Toute femme, désirant s'habiller en homme, devra se présenter à la Préfecture de Police pour en obtenir l'autorisation.

3 - Cette autorisation ne sera donnée que sur le certificat d'un officier de santé, dont la signature sera dûment légalisée, et en outre, sur l'attestation des maires ou commissaires de police, portant les nom et prénoms, profession et demeure de la requérante.

4 - Toute femme trouvée travestie, qui ne se sera pas conformée aux dispositions des articles précédents, sera arrêtée et conduite à la préfecture de police.

5 - La présente ordonnance sera imprimée, affichée dans toute l'étendue du département de la Seine et dans les communes de Saint-Cloud, Sèvres et Meudon, et envoyée au général commandant les 15e et 17e divisions militaires, au général commandant d'armes de la place de Paris, aux capitaines de la gendarmerie dans les départements de la Seine et de Seine et Oise, aux maires, aux commissaires de police et aux officiers de paix, pour que chacun, en ce qui le concerne, en assure l'exécution. »

Le Préfet de Police Dubois

Ne soyons pas bégueule. Il y a tout de même eu quelques petites avancées durant ces deux siècles. En 1892 et 1909 deux circulaires préfectorales autorisent le port féminin du pantalon sous certaines conditions. Il suffisait que la femme tienne pas la main un guidon de vélocipède ou les rênes d'un cheval. Ce n'est pas très pratique, surtout que si la femme n'en a sur elle que le guidon, comment savoir s'il s'agit d'un vélocipède ou d'une vulgaire bicyclette ?

Le 27 septembre 2010, le conseil de Paris qui n'avait certainement strictement rien d'autre à faire ce jour-là — le quota de construction de couloirs de bus et autres hérésies municipales ayant déjà été consommé —, le conseil de Paris disais-je votait deux vœux distincts déposés par les élus PCF/PG et par les Verts pour demander au préfet de police, puisque c'est lui qui a le pouvoir en la matière, d'abroger cette ordonnance aussi désuète qu'incongrue, mais encore en vigueur à l'époque.

J'aimerais assez que les élus en question m'indiquent quand la dernière femme a été condamné à la suite de l'exécution de cette ordonnance. Parce que ce n'est pas parce qu'il existe une ordonnance que celle-ci est encore appliqué. Il n'est heureusement pas encore interdit à l'homme de loi d'être intelligent.

Désormais abrogée depuis le 31 janvier 2013 et dépourvue de tout effet juridique, l'ordonnance du 7 novembre n'est plus qu'une pièce d'archives, conservée comme telle par la préfecture de police de Paris. Et c'est bien dommage. Nous aurions pu étendre cette ordonnance aux travestis du Bois de Boulogne histoire de faire un peu de ménage.

 

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