Je dois être très vieille France. Je savais déjà qu'il y a des élèves qui mettent le feu à leur école pour ne pas y aller, mais pas encore que d'autres menacent d'incendier la préfecture de la Moselle pour obtenir la même chose. La preuve en image.
Fig 1: comment un djeunz apostrophe son préfet sur Cuicui.
L'ennui est que ce préfet répond et qu'il part un peu en boucle en utilisant un vocabulaire complètement décalé et inaccessible à son interlocuteur.
Fig 2: décalage de ton
D'un autre côté, le fait que des adolescents puissent insulter le préfet en toute impunité est gravissime. Il ne reste plus à l’état comme moyen de se faire respecter que le stoïcisme du chargé de compte. Ce n'est pas demain la veille qu'un état aussi impuissant sera en mesure de faire respecter les professeurs qu'il emploie et ses fonctionnaires ou assimilés de tous poils (police, gendarmerie, pompiers, professions hospitalières…).
Mais regardons tout de même le bon côté des choses. Twitter, c'est chouette, ça démocratise la communication. L'ancienne égérie du Parti Socialiste nous parlerait de démocratie participative directe, elle qui n'a peur ni des néologismes ni des pléonasmes et encore moins du ridicule. Le préfet de Moselle peut donc maintenant discuter directement avec Faciale, Éjaculation de son prénom, et ça, c'est vraiment enthousiasmant. Souvenez-vous. Il y a encore quelques années, on était obligé de saisir les services du préfet par courrier recommandé avec accusé de réception. Nous vivons aujourd'hui une époque moderne. Comme Twitter et Facebook ont joué un rôle important dans les révolutions arabes — tu parles ! —, les réseaux sociaux permettent maintenant de réduire le fossé existant entre les administrés et la préfectorale.
Fig 3: inutiles menaces
J'avoue pourtant avoir un peu de mal avec sa rengaine sur le ton employé. Personnellement, on m'adresse la parole comme cela, en tant que représentant de l'état, j'aurais plutôt une nette tendance à dégainer la plainte. Il y a matière. Si certains gamins ne se rendent pas compte de la portée de leurs propos, il n'est pas forcément trop tard pour le leur apprendre. Ne rien faire accentue encore leur sentiment d'impunité.
Fig 4: sans commentaire
À la réflexion, avec de tels énergumènes, je ne comprends pas que ce ne soient pas les enseignants qui réclament l'arrêt des bus pendant quelques jours, parce que en avoir certains en cours, ça doit être coton. Reste à savoir ce que vient faire un préfet sur Twitter dont on sait que n'importe qui peut y dire n'importe quoi, sans aucun contrôle.
Je ne sais pas si vous écoutez régulièrement France Inter. Depuis lundi dernier, soit depuis quatre jours, cette station de radio est en grève. Ce matin, quelle n'a pas été ma surprise d'entendre un bandeau d'annonce signalant le motif de ce mouvement social. Pour faire simple, à la suite de la refonte des tableaux de service des techniciens de France Inter, il y aura un redéploiement interne de quatre postes de techniciens. Pas une suppression, non, un redéploiement. Et les syndicats emmerdent les auditeurs — il n'y a pas d'autre mot — pour un redéploiement interne de quatre postes.
Vu l'état lamentable du pays, il n'y aurait pas des choses plus intelligentes à faire que de lutter contre le redéploiement de quatre postes de techniciens ? Ce serait encore une suppression, il serait possible de débattre. Mais pour un redéploiement, c'est hors de question.
Mais la question est encore plus vaste au jour de la réouverture de la conférence entre les syndicats et le patronat. Y a-t-il dans ce beau pays de France une seule organisation syndicale intelligente ? Je mets naturellement dans le même sac les organisations patronales, MEDEF et CGPME en tête, que les organisations salariales étant restées pour la plupart sur le paradigme éculé de la lutte des classe alors que nous sommes tous autant que nous sommes dans le même bateau qui prend l'eau.
Je hais les touristes. Vicéralement, je les fuis comme la peste. La mode étant aux marchés de Noël en Alsace, qu'est-ce que j'ai pu déguster en décembre dernier. Tout le mois de décembre à batailler pour avoir des billets de trains hors de prix le week-end et arrivé chez moi, je me retrouve avec des centaines, que dis-je, des milliers de touristes qui déambulent lentement dans des rues où il n'y a strictement rien à voir en beuglant des chansons à boire. Sans doute un effet collatéral du vin chaud. Il y en a même un qui m'a demandé sans rire où se trouvait le parking de la rape, ayant trop forcé sur le vin chaud pour se souvenir qu'il s'agissait en fait du parking du général Rapp… J'ai mis quelques longues secondes à comprendre ce qu'il me demandait, secondes durant lesquelles il me regardait en se demandant si je parlais bien français ou si j'étais complètement demeuré. Encore celui-ci parlait-il un langage qui s'apparentait à du français aviné. Souvent, ce sont des langues complètement bizarres et on a de la chance s'il s'agit d'allemand, d'anglais ou d'un quelconque langage proche et relativement connu.
Comme le pou est un parasite du cheveu, le touriste est un parasite des villes et autres lieux de curiosités. Il est l'ennemi juré de l'automobiliste puisqu'il peut se mettre à courir au milieu de la chaussée parce qu'il a vu le petit truc indiqué par son guide vert et qu'il cherchait depuis quelques minutes. Le touriste est toujours habillé de choses criardes et circule principalement en groupe. Le touriste seul cherche à se fondre dans la foule, à utiliser la conformation naturelle du terrain pour filer à l'anglaise et retrouver d'autres touristes. L'instinct grégaire sans doute. En hiver, il a un peu de mal à sortir sa casquette et ses tongs, mais il se croit intelligent en prenant son passeport et en mettant sa doudoune pour passer une journée en Alsace, et il n'est pas rare de voir le chef d'entre eux brandir un parapluie ou un quelconque bout de tissu au bout d'une perche pour signifier à sa troupe la direction à prendre.
En toute saison et nuit comme jour, le touriste est particulièrement bruyant et fait profiter aux indigènes sa joie insigne et ridicule d'être dans leur ville, montrant ainsi que si lui est en vacances, l'indigène est trop bête pour ne pas être en congés et devra, lui, reprendre le travail le lendemain malgré une nuit blanche constellée de chansons à boire et de bruit de déjections sauvages sur les trottoirs.
J'en arrive à me dire qu'il faudrait vérifier les identités des touristes à l'entrée de toutes les zones dites touristiques. Si un touriste ne se comporte pas correctement, on devrait pouvoir envoyer des équipes d'importuns quelques jours chez lui pour lui faire les pieds. Vous allez me dire que je ne suis pas charitable. Mais ai-je dit une seule fois que j'étais charitable ? Et ce n'est pas vous qui habitez dans une zone touristique !
Il fallait bien que cela arrive un jour. Après plusieurs mois de dur labeur, le Grincheux va prendre quelques jours de vacances bien méritées.
Fig. 1 : bonne image de l'épuisement nerveux de l'administrateur système de ce site
Râler contre la bêtise crasse de ses contemporains, contre toutes les petites tracasseries ou les situations particulièrement ubuesques rencontrées tous les jours que dieu fait demande une énergie considérable. De temps en temps, il faut s'avoir s'arrêter pour mieux pouvoir repartir.
À toutes et à tous, bonnes fêtes de fin d'année et à l'année prochaine si l'apocalypse prévue ce soir n'a pas lieu.
Comme je l'annonçais ici il y a quelque temps, le mariage pour tous aboutira inéluctablement à l'adoption par des couples homosexuels, puis à la procréation médicalement assistée et enfin à la gestation pour autrui.
Lors de mon premier billet, on m'a gentiment signalé — tu parles — que ce n'était pas à l'ordre du jour. Pourtant, c'était une simple conséquence du droit français et, sauf à être parfaitement ignorant des mécanismes élémentaires du droit ou à être d'une mauvaise foi patentée, il n'était pas possible de l'ignorer.
Voilà donc que le gouvernement me donne raison en signalant qu'il ne s'opposerait pas à la procréation médicalement assistée. C'est un premier pas. Il semblait pourtant vouloir la refuser il y a encore quelques semaines. Attendons donc quelques jours encore et, en vertu du sacro saint principe d'égalité des droits, il faudra mettre sur la table la gestation pour autrui. Comment en effet refuser à un couple de gays ce qui sera autorisé à un couple de lesbiennes ?
Ce débat est navrant car il s'agit d'un débat de Tartuffes. Les associations LGBT veulent un droit inaliénable à l'enfant, c'est pour cela qu'elles ne veulent pas d'un PACS réformé. Pourtant, rien dans le code civil n'ouvre un droit à l'enfant. Cette notion n'existe même pas. Le gouvernement qui n'en rate pas une dit qu'il ne s'opposera pas à la chambre des députés. Et pour cause, il risquerait d'y avoir comme un problème de préséance entre le gouvernement et les députés, puis de droit entre les gays et les lesbiennes, puis entre les homosexuels et les hétérosexuels, problèmes qui risqueront de donner des migraines aux spécialistes du droit.
Comme ce point semble épineux, on revient sur la très belle notion du mariage pour tous. Que c'est généreux. Et comment faire passer ceux qui sont contre ce mariage pour tous pour d'affreux homophobes ou d'horribles réactionnaires. Les arguments raisonnables ne suffisant pas, on invoque qu'il s'agit de mettre dans la loi ce qui se fait déjà depuis de longues années.
Pourtant, la loi n'a pas à aviliser des faits. Elle est là pour dire ce qu'il est licite ou non dans une société donnée, ni plus, ni moins. Il ne viendrait à l'idée d'aucun député de remonter la limite d'alcoolémie au volant ou les limitations de vitesse sous prétexte que 5% des automobilistes roulent ivres ou dépassent allègrement les limitations de vitesse. Comme il ne viendrait à l'idée de personne d'autoriser les vols à l'arrachée parce qu'il y en a de plus en plus, qu'il n'y a pas plus de place dans les prisons et que ça donne trop de travail aux forces de l'ordre. Alors pourquoi essaie-t-on de justifier par un tel moyen ce mariage pour tous ?
La seule solution pour s'en sortir, finalement, ne serait-ce pas d'interdire le mariage à tous ? L'égalité serait respectée et tout le monde devrait être content. Enfin, tout le monde sauf les avocats spécialisés dans les divorces qui devront se reconvertir…
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