Ce ne vous a pas échappé, enfin j'espère, je suis contre le mariage pour tous. Je suis contre ce texte de loi non pas pour des raisons morales, mais pour des raisons strictes de droit puisqu'il ne règle rien et pose une foultitude de problèmes juridiques dont la gestation pour autrui et la filiation. Le gouvernement, c'est lui qui l'affirme, ne veut pas évoquer la gestation pour autrui (GPA), hors de propos dans le projet de mariage pour tous. Pourtant, il faudra bien trancher.
Dans ce contexte ubuesque, il ne fallait qu'une circulaire pour relancer le débat. En droit français, une circulaire, c'est un peu le fait du prince. Et, chanceux que nous sommes, nous avons eu cette circulaire, signée Christiane Taubira et datée du 25 janvier 2013. Cette circulaire, avec « application immédiate » recommande aux juridictions d'établir « des certificats de nationalité française (CNF) » aux enfants nés à l'étranger d'un père français et d'une mère porteuse « lorsqu'il apparaît avec suffisamment de vraisemblance qu'il a été fait recours à une convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui » et de « veiller à ce qu'il soit fait droit » à de telles demandes, « dès lors que le lien de filiation avec un Français résulte d'un acte d'état civil étranger probant au regard de l'article 47 du Code civil ».
Là encore, le délit semble faire loi. Officiellement, le gouvernement dit pourtant non, il le jure même tellement fort que cela en devient louche. Mais il ne faut pas oublier que dans la majorité actuelle se trouvent les verts, ouvertement favorables à la gestation pour autrui. Sans doute le début d'un marchandage pour une politique de bas étage comme nous avons la chance d'en connaître tant dans notre beau pays. En effet, les écologistes ne se cachent pas de vouloir demander la retranscription au registre de l'État Civil des actes de naissance des enfants concernés.
Je veux bien entendre qu'il y a des situations dramatiques, des enfants apatrides puisque dans certains cas, le pays de la mère ne reconnaît pas l'enfant et la France ne lui donne pas de nationalité. Mais en faisant le choix de la GPA, on sait à quoi on s'engage et il est un peu facile de venir pleurer une fois que l'enfant est là.
Le gouvernement et les associations LGBT avancent masquées depuis le début du débat. En l'état actuel des choses, puisqu'il est question de procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes, il faudra discuter de la GPA pour les couples de gays sauf à avoir un texte bancal susceptible de se faire retoquer par la Cour Constitutionnelle. En effet, le principe d'égalité des droits est un principe fondamental de la constitution. Refuser le mariage à des couples de même sexe est aussi inconstitutionnel que de refuser le mariage incestueux. En revanche, autoriser la PMA aux couples de lesbiennes sans autoriser la GPA — la nature est mal faite — aux couples de gays n'est pas constitutionnel. Ces associations le savent et c'est pour cela qu'elles veulent du mariage et non d'un autre système. Tout cela pour avoir un droit à l'enfant qui n'existe nulle part dans le droit français. Peut-être était-ce en pensant à cela que Louise de Vilmorin déclarait qu'en France, plus personne ne voulait se marier en dehors des prêtres et des homosexuels…
En publiant cette circulaire, le gouvernement avalise la GPA dans les faits. Pire, un signal fort est donné à tous ceux qui veulent, homosexuels ou non, utiliser ce système en leur disant ouvertement de faire ce qu'ils veulent, les fruits de leurs contrats obtiendront la nationalité française. Cette forme de légalisation en douce de la GPA, sans débat à l'assemblée, n'aura pour conséquence que de conforter des situations qui, en France, sont illégales. Peut-être en créera-t-elle d'autres. Sous prétexte d'un droit à l'enfant qui n'existe pas, non seulement on viole ouvertement les droits de l'enfant mais aussi ceux de la personne humaine puisque la GPA est une forme de location du corps humain qui est interdite en France.
Cette circulaire n'annonce peut-être pas la fin de l'interdiction des mères porteuses et de la GPA. Elle est beaucoup plus insidieuse que cela puisque qu'elle crée une zone grise où ces mères porteuses seront toujours interdites mais où l'on annonce qu'on ne fera rien contre ceux qui y auront ou y ont eu recours. C'est donc une atteinte très claire au principe de prohibition des mères porteuses qui contourne même la jurisprudence de la Cour de Cassation du 6 avril 2011 où, dans trois arrêts, celle-ci avait refusé que la filiation des enfants soit établie en France à l'égard des intéressés, et notamment du père biologique, parce qu'il y avait violation du principe d'ordre public prohibant la GPA. En effet, normalement, le certificat de nationalité française intervient après transcription de la filiation à l'état civil français, donc après que la filiation est reconnue en droit français. Non le contraire.
Vous avez dit Tartuffe ?
Bertrand Delanoë est content. Une fois de plus, il a réussi à provoquer une belle pagaille à Paris. En effet, depuis ce matin, les quais de la rive gauche sont interdits aux voitures. Il faut, pour être honnête, signaler qu'il n'y a pas plus de transports en commun qu'hier et que c'est une belle pagaille.
Rendre les quais aux piétons, c'est bien. Encore faut-il que les parisiens et tous ceux qui sont contraints de prendre une voiture dans Paris puissent trouver un moyen de transport de substitution, ce qui n'est pas le cas. Encore, lorsqu'on reste dans Paris intra muros, c'est faisable. Mais dès qu'on est obligé d'aller en proche banlieue, ce n'est plus la même chose. Aller à Meudon ou à Vélizy relève la plupart du temps de la gageure. Pourtant, ces deux communes ne sont qu'à un jet de pierre des portes de Paris.
Il faudrait une bonne fois pour toute que notre cher édile comprenne que le parisien n'est pas un masochiste qui s'ignore et prend sa voiture pour l'insigne plaisir de passer deux ou trois heures dans les embouteillages. Le parisien qui prend sa voiture tous les jours pour aller travailler ne la prend que par obligation. Entraver la circulation ne conduira pas à une baisse conséquente de la circulation, simplement à une hausse des embouteillagese et de la pollution. C'est donc un immense progrès.
Les statistiques de la mairie sont pourtant formelles. En deux mandatures, 30% de véhicules en moins dans Paris. Mais combien d'embouteillages en plus ? Ces chiffres ne sont pas publics. Je vais pourtant en parler. L'an passé, il fallait quelques minutes pour passer la place de la République, même aux heures de pointe. Aujourd'hui, je défie quiconque de le faire en moins de vingt minutes. Et encore, c'est sans compter la mise à double sens du boulevard Saint-Martin et la voie unique du boulevard Magenta faites toutes deux pour fluidifier le trafic. Et la pollution n'a pas augmenté. Pas du tout. En moins d'un an, le premier étage de mon immeuble est devenu noir, les automobilistes coupant par les petites rues pour éviter le merdier — il n'y a pas d'autre mot — de la place de la République. Même les bus de la RATP comme le 65 coupent actuellement en passant devant mes fenêtres !
Combattre la circulation automobile sans donner aux gens les moyens de se passer de leur voiture est une politique vouée à l'échec. Les transports en commun existants sont saturés et les nouveaux peinent à voir le jour parce qu'il est beaucoup plus intéressant pour une municipalité de banlieue de vendre des terrains à des promoteurs immobilier que d'acheter des terrains en vue de construire une nouvelle ligne de RER.
Si vous voulez que Paris soit une ville uniquement touristique, vidée de ses habitants qui n'auront plus les moyens d'y vivre — que ce soit en raison des prix de l'immobilier ou des contraintes de circulation —, continuez comme cela, vous êtes sur la bonne voie. Et dire que vous vous targuez d'être socialistes et écologiques. Votre chance est que vos électeurs ne sont pas ceux qui sont coincés tous les jours dans les embouteillages que vous avez propoqués. À votre place, j'aurais honte.
Je dois être très vieille France. Je savais déjà qu'il y a des élèves qui mettent le feu à leur école pour ne pas y aller, mais pas encore que d'autres menacent d'incendier la préfecture de la Moselle pour obtenir la même chose. La preuve en image.
Fig 1: comment un djeunz apostrophe son préfet sur Cuicui.
L'ennui est que ce préfet répond et qu'il part un peu en boucle en utilisant un vocabulaire complètement décalé et inaccessible à son interlocuteur.
Fig 2: décalage de ton
D'un autre côté, le fait que des adolescents puissent insulter le préfet en toute impunité est gravissime. Il ne reste plus à l’état comme moyen de se faire respecter que le stoïcisme du chargé de compte. Ce n'est pas demain la veille qu'un état aussi impuissant sera en mesure de faire respecter les professeurs qu'il emploie et ses fonctionnaires ou assimilés de tous poils (police, gendarmerie, pompiers, professions hospitalières…).
Mais regardons tout de même le bon côté des choses. Twitter, c'est chouette, ça démocratise la communication. L'ancienne égérie du Parti Socialiste nous parlerait de démocratie participative directe, elle qui n'a peur ni des néologismes ni des pléonasmes et encore moins du ridicule. Le préfet de Moselle peut donc maintenant discuter directement avec Faciale, Éjaculation de son prénom, et ça, c'est vraiment enthousiasmant. Souvenez-vous. Il y a encore quelques années, on était obligé de saisir les services du préfet par courrier recommandé avec accusé de réception. Nous vivons aujourd'hui une époque moderne. Comme Twitter et Facebook ont joué un rôle important dans les révolutions arabes — tu parles ! —, les réseaux sociaux permettent maintenant de réduire le fossé existant entre les administrés et la préfectorale.
Fig 3: inutiles menaces
J'avoue pourtant avoir un peu de mal avec sa rengaine sur le ton employé. Personnellement, on m'adresse la parole comme cela, en tant que représentant de l'état, j'aurais plutôt une nette tendance à dégainer la plainte. Il y a matière. Si certains gamins ne se rendent pas compte de la portée de leurs propos, il n'est pas forcément trop tard pour le leur apprendre. Ne rien faire accentue encore leur sentiment d'impunité.
Fig 4: sans commentaire
À la réflexion, avec de tels énergumènes, je ne comprends pas que ce ne soient pas les enseignants qui réclament l'arrêt des bus pendant quelques jours, parce que en avoir certains en cours, ça doit être coton. Reste à savoir ce que vient faire un préfet sur Twitter dont on sait que n'importe qui peut y dire n'importe quoi, sans aucun contrôle.
Je ne sais pas si vous écoutez régulièrement France Inter. Depuis lundi dernier, soit depuis quatre jours, cette station de radio est en grève. Ce matin, quelle n'a pas été ma surprise d'entendre un bandeau d'annonce signalant le motif de ce mouvement social. Pour faire simple, à la suite de la refonte des tableaux de service des techniciens de France Inter, il y aura un redéploiement interne de quatre postes de techniciens. Pas une suppression, non, un redéploiement. Et les syndicats emmerdent les auditeurs — il n'y a pas d'autre mot — pour un redéploiement interne de quatre postes.
Vu l'état lamentable du pays, il n'y aurait pas des choses plus intelligentes à faire que de lutter contre le redéploiement de quatre postes de techniciens ? Ce serait encore une suppression, il serait possible de débattre. Mais pour un redéploiement, c'est hors de question.
Mais la question est encore plus vaste au jour de la réouverture de la conférence entre les syndicats et le patronat. Y a-t-il dans ce beau pays de France une seule organisation syndicale intelligente ? Je mets naturellement dans le même sac les organisations patronales, MEDEF et CGPME en tête, que les organisations salariales étant restées pour la plupart sur le paradigme éculé de la lutte des classe alors que nous sommes tous autant que nous sommes dans le même bateau qui prend l'eau.
Je hais les touristes. Vicéralement, je les fuis comme la peste. La mode étant aux marchés de Noël en Alsace, qu'est-ce que j'ai pu déguster en décembre dernier. Tout le mois de décembre à batailler pour avoir des billets de trains hors de prix le week-end et arrivé chez moi, je me retrouve avec des centaines, que dis-je, des milliers de touristes qui déambulent lentement dans des rues où il n'y a strictement rien à voir en beuglant des chansons à boire. Sans doute un effet collatéral du vin chaud. Il y en a même un qui m'a demandé sans rire où se trouvait le parking de la rape, ayant trop forcé sur le vin chaud pour se souvenir qu'il s'agissait en fait du parking du général Rapp… J'ai mis quelques longues secondes à comprendre ce qu'il me demandait, secondes durant lesquelles il me regardait en se demandant si je parlais bien français ou si j'étais complètement demeuré. Encore celui-ci parlait-il un langage qui s'apparentait à du français aviné. Souvent, ce sont des langues complètement bizarres et on a de la chance s'il s'agit d'allemand, d'anglais ou d'un quelconque langage proche et relativement connu.
Comme le pou est un parasite du cheveu, le touriste est un parasite des villes et autres lieux de curiosités. Il est l'ennemi juré de l'automobiliste puisqu'il peut se mettre à courir au milieu de la chaussée parce qu'il a vu le petit truc indiqué par son guide vert et qu'il cherchait depuis quelques minutes. Le touriste est toujours habillé de choses criardes et circule principalement en groupe. Le touriste seul cherche à se fondre dans la foule, à utiliser la conformation naturelle du terrain pour filer à l'anglaise et retrouver d'autres touristes. L'instinct grégaire sans doute. En hiver, il a un peu de mal à sortir sa casquette et ses tongs, mais il se croit intelligent en prenant son passeport et en mettant sa doudoune pour passer une journée en Alsace, et il n'est pas rare de voir le chef d'entre eux brandir un parapluie ou un quelconque bout de tissu au bout d'une perche pour signifier à sa troupe la direction à prendre.
En toute saison et nuit comme jour, le touriste est particulièrement bruyant et fait profiter aux indigènes sa joie insigne et ridicule d'être dans leur ville, montrant ainsi que si lui est en vacances, l'indigène est trop bête pour ne pas être en congés et devra, lui, reprendre le travail le lendemain malgré une nuit blanche constellée de chansons à boire et de bruit de déjections sauvages sur les trottoirs.
J'en arrive à me dire qu'il faudrait vérifier les identités des touristes à l'entrée de toutes les zones dites touristiques. Si un touriste ne se comporte pas correctement, on devrait pouvoir envoyer des équipes d'importuns quelques jours chez lui pour lui faire les pieds. Vous allez me dire que je ne suis pas charitable. Mais ai-je dit une seule fois que j'étais charitable ? Et ce n'est pas vous qui habitez dans une zone touristique !
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