Tout vient à point à qui sait attendre. Vendredi dernier, j'ai reçu un gentil courrier émanant de mon centre URSSAF. Un de plus me direz-vous.
Ce courrier commence comme ceci :
Sauf erreur de notre part, nous ne sommes pas en possession de votre déclaration de revenu professionnels et de vos cotisations sociales personnelles obligatoires 2011...
et se terminant par une taxation d'office exécutoire et habituelle d'un montant complètement délirant, taxation qui sera prélevée sur mon compte au début du mois de novembre.
Sauf erreur de leur part ! Le jour où un seul dossier sera traité correctement par ce centre URSSAF sera à marquer d'une croix blanche. À titre personnel, j'attends toujours qu'ils répondent à un courrier recommandé de ma comptable d'avril 2011. Elle leur demandait la ventilation des charges dans leurs livres et aux dernières nouvelles de la semaine passée, ce centre URSSAF me demandait sans rire ce même papier pour régulariser mon compte — leur sens de l'humour est tout à fait approximatif, digne d'un dentiste avec fraise ou d'un berger allemand, c'est selon. Ce n'est pas comme si je ne leur demandais pas ce fichu papier depuis dix-huit mois sans résultat !
Il paraîtrait même que les ordres de prélèvement sont déjà partis et qu'on ne peut rien faire pour les arrêter. Je suis rassuré, s'il y a une chose qui fonctionne bien à l'URSSAF, ce sont les ordres de prélèvement surtout si ceux-ci sont indus.
Si encore c'était la première fois que l'URSSAF me faisait le coup. Même pas. Tous les ans, à la même époque, aussi prévisible que la chute des feuilles ou l'arrivée du Beaujolais nouveau arrive une missive de l'URSSAF comme quoi je n'ai pas fait cette fichue déclaration de revenus. Or j'ai la même comptable depuis une dizaine d'années, que cette déclaration est faite informatiquement et que la même déclaration est routée vers le RSI et l'URSSAF. Le RSI m'a ristourné une petite somme il y a quinze jours, preuve que la déclaration a bien été faite. Et l'URSSAF n'a comme a son habitude rien reçu selon le vieux principe que plus on est incompétents, plus on peut taxer d'office et coller des majorations et des pénalités à tout va — les majorations en patois urssafien n'étant pas des pénalités et réciproquement.
Ce matin, en signalant que, bizarrement, ces problèmes arrivaient tous les ans et ne m'arrivaient que dans ce centre URSSAF — dans mon ancien centre perdu au fin fond d'un département rural de la France profonde, je n'ai jamais eu ce genre de problème, j'en ai eu d'autres, mais entre personnes intelligentes, les problèmes étaient toujours résolus rapidement —, on m'a répondu sans rire que c'était un probème informatique. J'adore les problèmes informatiques qui sont toujours en défaveur de l'heureux cotisant et qui arrivent judicieusement au moment de la régularisation des comptes. De là à dire que ce centre URSSAF prend ses cotisants pour des imbéciles mâtinés de vaches à lait, il y a un pas que je franchis allègrement.
Récapitulons. L'URSSAF nie avoir reçu des courriers, même recommandés, et même lorsque quelqu'un de ce bel organisme y a répondu. Maintenant, ce même centre URSSAF nie avoir reçu des déclarations informatiques alors que la même déclaration est bien arrivée au RSI et qu'un accusé de réception tout aussi informatique en fournit la preuve. C'est beau, c'est du grand art.
Certains jours, je me demande si les employés de ce charmant organisme ne sont pas recrutés en fonction de leur incompétence et de leur mauvaise foi.
La première destruction de ferme a eu lieu hier, 17 octobre 2012. Pourquoi ? Pour construire le troisième aéroport parisien après Orly et Roissy. Or ce troisième aéroport existe déjà, il s'agit de celui de Lyon Satolas, pardon, Saint-Exupéry qui posséde déjà toutes les infrastructures et navettes TGV vers les aéroports parisiens.
Mais Lyon n'est pas la ville dont notre cher premier ministre actuel était l'édile durant plusieurs mandatures. C'est là son moindre défaut.
Pourtant, il me semble, mais je dois me tromper, que la majorité actuelle comporte un bon nombre d'élus prétendûment écologistes. Que disent-ils ? Rien. Ils sont trop intéressés par leurs marocains que par l'avenir du bocage de Notre-Damme-des-Landes, dans la banlieue de Nantes.
Pourquoi donc créer au milieu de nulle par un aéroport selon la seule volonté du prince alors même qu'il en existe d'autres et que certains de ces aéroports sont des aéroports internationaux munis de tous les services nécessaires pour servir de plate-forme alternative aux aéroports parisiens ? La réponse est simple : il paraît que cela va donner de l'emploi et dynamiser la région. Que ne ferait-on pas pour avoir de l'emploi et dynamiser une région ? Avoir un réseau de transports efficace de type TGV arrivant en centre ville est certainement bien plus important pour dynamiser une ville qu'un aéroport en rase campagne. Quant aux emplois, il faudrait les mesurer à l'aulne des emplois détruits et j'avoue être assez dubitatif au sujet de cet aménagement du territoire à marche forcée.
Je ne suis pas un rétrograde fanatique et l'écologie m'énerve souvent parce qu'elle est hémiplégique. Mais contruire un aéroport alors que nous avons déjà tout ce qu'il faut en France pour l'insigne privilège d'avoir aussi un aéroport est la pire des justifications. Et cela ne présage rien de bon quant à l'aménagement du territoire à la sauce française.
Donc, Nantes va avoir son grand ayraultport qui, si Jean-Marc Ayrault n'avait pas été nommé premier ministre, aurait eu toutes les chances d'être enterré. Pourtant, la région de Nantes ne me semble pas exactement sinistrée et la construction de cet aéroport ne peut être prise que comme une gifle par tous les élus du centre de la France qui se battent continuellement pour que l'état daigne investir le strict minimum dans leurs territoires. Je pense en particulier à la liaison SNCF POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) qu'il serait grand temps de moderniser plutôt que de construire un barreau TGV à voie unique entre Poitiers et Limoges ! Je pense aussi aux liaisons transversales entre Bordeaux et Lyon puisqu'il est plus facile de passer par Paris que de tenter d'effectuer le trajet direct.
À moins que… À moins que notre premier ministre actuel sache qu'il ne restera pas longtemps à son poste et qu'il cherche à s'assurer un avenir local.
On en parle depuis quelques jours. Le gouvernement socialiste prévoit de taxer les récepteurs de télévision présents dans les maisons secondaires d'une demi redevance.
Or un précédent gouvernement avait argué du fait qu'il n'était pas admissible d'imposer une redevance TV aux résidences secondaires dès lors qu'un poste était déclaré dans l'habitation principale puisque, en tout état de cause, il était fort difficile de regarder en même temps son poste dans son habitation principale et dans sa résidence secondaire. La logique est sans faille.
Cela ne semble pas déranger outre mesure l'équipe actuelle qui, sous peine de trouver de l'argent là où il en resterait encore, ne se prive pas d'attribuer au téléspectateur un don d'ubiquité lui permettant de regarder en même temps à deux endroits différents ses postes de télévision. Plutôt que de taxer par résidence, pourquoi ne pas faire comme pour les premiers postes de radio, à savoir par récepteur. Je suis convaincu qu'il existe plus de foyers fiscaux équipés de plusieurs récepteurs que de foyers fiscaux avec une résidence secondaire ! Et cela ne supposerait en rien un don d'ubiquité.
Décidément, on a bien les politiques que l'on mérite et force est de constater que l'on ne doit pas être très méritant !
Le mondial de l'auto se tient actuellement à Paris, porte de Versailles. Durant cette manifestation, le gouvernement n'a pu s'empêcher de parler de sa refonte du système de bonus-malus prétendûment écologique.
Rappelons que ce système a été instauré pour inciter les automobilistes à aller vers des voitures moins consommatrices et dont l'impact sur l'effet de serre — parce qu'il ne tient compte que des émissions de dioxyde de carbone — est réduit.
Dans les propositions de loi de finance 2013, les montants de ces malus pseudo-écologiques explosent. Tout le monde va passer à la caisse, que ce soient les monospaces, les berlines familiales voire les véhicules à essence à bas coût eux aussi lourdement frappés. Il paraît, enfin c'est le gouvernement qui l'affirme, que l'avenir est à la voiture électrique. Pourtant, aucun scientifique sérieux, aucun industriel ne parie sur cette voiture électrique. Ford vient de se dédier, Renault comptabilise les études de ses véhicules électriques comme des pertes, PSA n'y croit pas et les autres regardent. Quant aux scientifiques, ils savent parfaitement que l'électricité ne se crée par à partir de rien et qu'il faudra faire le choix entre le nucléaire et la voiture électrique. Encore faudra-t-il faire le choix lorsqu'on sera capable de stocker cette électricité dans des batteries performantes que l'on sera en mesure de recycler. Aujourd'hui, toutes les ressources de terres rares de la planète ne suffiraient pas à construire des batteries pour le quart des voitures en circulation aux USA (source IEEE Spectrum). Quant à l'autonomie de ces véhicules, elle est ridicule puisqu'un rapide calcul montre qu'il est impossible, avec le plus performant des véhicules électrique actuel, de traverser Paris d'un bout à l'autre aux heures de pointe en tirant 20 ch sur le moteur (ce qui correspond à la puissance d'une 2CV4).
Non, l'avenir n'est pas au véhicule électrique. Tout au plus au véhicule hybride avec un carburant de synthèse produit dans des bioréacteurs raccourcissant la durée du cycle du carbone. Les grands pétroliers y travaillent depuis quelques années. En France, pour des raisons idéologiques, nous sommes fiers de tourner le dos à ces recherches. Passons, nous avons forcément raison contre tout le monde et revenons donc à notre futur malus écologique.
Ce nouveau malus écologique va être sévère. Que dis-je, il va être sanglant ! Le gouvernement ne se cache ni d'être en mal d'argent frais, ni du fait que le système actuel bonus-malus actuel lui coûte très cher, preuve de sa relative efficacité puisqu'il y a plus de bonus réglés que de malus encaissés. Pour corriger le tir d'un point de vue strictement comptable, le gouvernement socialiste veut taxer la plupart des moteurs à essence, réputés pourtant moins polluants que les diesels, les véhicules familiaux en général et, globalement, une bonne partie des modèles de Renault et de PSA produits en France.
En effet, si les moteurs à essence produisent plus de dioxyde de carbone qu'un moteur diesel, il ne faut jamais oublier de prendre en compte la totalité des polluants parce qu'un moteur, contrairement à ce que pense le gouvernement, n'émet pas que du dioxyde de carbone. Cela fait des années que l'on sait que les moteurs diesel, équipés ou non de filtres à particules, envoient dans notre atmosphère des particules fines (de l'ordre des nanoparticules particulièrement nocives), du monoxyde et dioxyde d'azote, de l'ozone et tout un tas de polluants particulièrement dangereux. Une récente étude a encore mis le doigt dessus, mais pour des raisons purement idéologique, on continue à privilégier le diesel au mépris de la santé publique. Ne perdez pas de vue que l'amiante de demain est le diesel d'aujourd'hui. Mais revenons au malus.
Seront privilégiés à partir de janvier 2013, les rarissimes véhicules hybrides, généralement très onéreux, et les véhicules électriques quasiment inexistants sur le marché. Les petits véhicules impropres à des déplacement en famille hors des villes et essentiellement importés sont quant à eux épargnés. Cela doit correspondre à ce que le gouvernement appelle la meilleure façon de privilégier le « made in France ».
Je cite in extenso l'analyse faite par la Tribune :
Révélé dès lundi soir par le magazine Auto Plus et relayé ce mardi par Le Figaro, le barême du malus écologique sera sérieusement revu à la hausse au premier janvier. Pour compenser les quelques cadeaux fiscaux octroyés par le gouvernement en juillet dernier pour des véhicules verts représentant 1% du marché français à peine et réservés à quelques privilégiés. Dans le projet de loi de finances 2013, les seuils sont abaissés, les tranches de taxation multipliées et les montants explosent. Évidemment, députés et sénateurs peuvent encore revoir la copie. 1000 euros de taxe pour des véhicules de taille moyenne émettant plus de 151 grammes au kilomètre, 2000 dès 176 g/km. Et l'impôt monte jusqu'à 6000 dès 201grammes. Le Figaro note qu"un minispace Renault Modus essence automatique — de la taille d'une Clio — écope de 2000 euros de super-taxe. Les grands monospaces Citroën C8 2,0 HDi 163 automatique — la boîte automatique incite pourtant à une conduite plus apaisée et sécurisante — sont punis avec 3000 euros d'impôt. Paradoxal, un 4x4 Dacia Duster à bas coûts (à essence), facturé 13900 euros, est passible de 2600 euros de taxe, précise le quotidien.
La conséquence immédiate de cette nouvelle connerie gouvernementale — je pèse mes mots — est que ce nouveau système va encore orienter les constructeurs français vers des petits véhicules diesel à très faibles marges. Or ces véhicules sont invendables en dehors d'Europe, certains pays interdisant même les véhicules légers diesel.
Dire qu'on s'étonne encore de la mauvaise santé de PSA et de Renault pendant que l'industrie automobile allemande, soutenue par son gouvernement, renforce sa puissance. Qui donc à instauré un ministre du redressement productif ?
Vingt-septième dimanche du temps ordinaire, rien que pour vous, mécréants mes frères, je vous cite intégralement la première lecture :
Il n'est pas bon que l'homme soit seul
Lecture du livre de la Genèse (2, 18-24)
Au commencement,
le Seigneur Dieu dit :
« il n'est pas bon que l'homme soit seul.
Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu façonna
toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l'homme
pour voir quels noms il leur donnerait.
C'étaient des êtres vivants,
et l'homme donna un nom à chacun.
L'homme donna donc leur noms à tous les animaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.
mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,
et l'homme s'endormit.
Le Seigneur Dieu prit de la chair de son côté, puis il referma.
Avec ce qu'il avait pris à l'homme,
Il forma une femme et il l'amena vers l'homme.
L'homme dit alors :
Cette fois-ci, voici l'os de mes os
et la chair de ma chair.
On l'appellera : femme.
À cause de cela,
L'homme quittera son père et sa mère,
Il s'attachera à sa femme,
Et tous deux ne feront plus qu'un.
Soit et pourquoi pas ? Après tout, le créationnisme est à la mode.
Pourtant, il y a dans ce texte un sérieux problème de causalité. Il y est écrit que l'homme quittera son père et sa mère. Pour ceux qui n'auraient pas compris, l'homme, dans ce texte, est Adam, le premier homme, androgyne de son état avant l'étape de la première côtelette-sectomie sous anesthésie générale et surtout de la reinette maudite. Il n'a pas encore trouvé chaussure à son pied, pardon, pris femme, donc n'a encore aucune idée des conséquences de son attachement au sens biblique du terme. N'ayant donc aucune idée des mécanismes subtils de la reproduction et n'ayant par ailleurs aucun nombril témoignant d'une quelconque génération précédente, comment pourrait-il parler d'un père et d'une mère ?
Et je ne vous parle pas de l'attachement. Adam fait un pari sur l'avenir parce que si cela se trouve, Lilith était bien plus vivable qu'Ève et peut-être moins sujette à la migraine. Parce qu'Ève avait son petit caractère, ce que ne nous dit pas ce texte.
Et pourtant, Adam parle de famille et d'attachement. Pour quelqu'un qui n'a pas connu la génération précédente ni éprouvé le plus petit attachement, cette affirmation fait d'Adam un odieux avant-gardiste mâtiné d'un joueur un peu fou. Remarquez bien, il a fait des émules. Il n'a été que le premier homme à parler de ce qu'il ne connaissait pas et à faire des promesses qu'il ne pourra pas tenir. En somme, Adam fut le premier homme politique.
Et depuis, ces hommes politique se sont multipliés. Ils parlent toujours de ce qu'ils ne connaissent pas en promettant monts et merveilles — Montebourg est actuellement leur archétype puisqu'il parle de redressement productif en ignorant jusqu'au commencement de la gestion d'une entreprise tout en ayant aucun moyen pour son action (voir Arcelor). Et de toute manière, pourquoi ne parler que de ce qu'on a vu ? S'il fallait le faire, le pape parlerait-il de la résurrection du Christ ou de l'avortement de sa belle-sœur ? Montebourg parlerait-il de petites et moyennes entreprises ?
Non, un homme politique, et la bible est le premier manifeste politique, doit parler de tout, en particulier de ce qu'il ne connaît pas. Il doit aussi promettre ce que ses électeurs ou ses ouailles veulent entendre même s'il sait que cela ne sera pas tenable.
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