Une alumette s'est éteinte

02.07.12 | par Le Grincheux | Catégories: Monde de merde

Jeudi 28 juin 2012. Robert Sabatier, doyen de l'académie Goncourt, est mort à quatre-vingt-huit ans. Visiblement, cette nouvelle n'intéressait personne. Pauvre époque.

 

Écologie

Je restaure une ruine quelque part dans notre belle campagne française. Et je dois dire que faute de trouver des artisans compétents — sauf pour la toiture et pour quelques travaux de maçonnerie comme la pose d'un escalier —, je fais l'immense partie du travail moi-même. Je crois que je pourrai à l'avenir travailler dans le bâtiment, je sais maintenant faire la plomberie avec cuivre, brasure, filasse et pâte à joint, l'électricité et surtout, poser correctement des doublages en BA13 qui ne bougent pas comme c'est trop souvent le cas lorsque c'est fait à la va-comme-je-te-pousse par des gens peu scrupuleux. Hier soir, j'étais encore en train de batailler avec une fausse-équerre et un bout de BA13 hydrofuge pour terminer un tour de porte.

J'ai donc un semblant de début d'outillage. Dans cet outillage, il y a du chinois pas cher qui tombe en panne plus vite qu'à son tour — les déformations des engrenages en acier mou du matériel chinois me laissent songeur… — remplacé maintenant pas du Bosch série bleue. C'est plus cher, mais au moins, on en a pour son argent. Une visseuse fait néanmoins exception. Connaissant un peu les technologies utilisées dans les batteries et n'ayant trouvé il y a quelques années aucune visseuse à fil parce que c'était sans doute has been, j'ai jeté mon dévolu sur une visseuse 12V avec une batterie NiCd. Bien entretenue et correctement utilisée, une batterie de ce type fonctionne raisonnablement bien. Mais au bout de cinq ans de bons et loyaux services, les deux batteries livrées avec l'engin accusent de poids des ans et leur autonomie décroît sensiblement.

Ces batteries étant démontables, je les ouvre pour me rendre compte qu'à l'intérieur, les éléments n'étaient pas des éléments standard destinés à pouvoir être remplacés. La batterie étant une 12V 1,5 Ah, je pensais naïvement que les élements seraient amovibles et remplaçables. Au pire aurais-je sorti un fer à souder et le tour était joué. Rien à faire, les dimensions sont spécifiques. En cherchant sur Internet, j'ai trouvé un vendeur proposant la batterie en question. Un seul, il y a trois semaines de délai et il vend ces batteries à 50 euros TTC pièce hors frais de livraison. Le coût des deux batteries revient donc au même prix qu'une visseuse équivalente neuve. Personnellement, je vais bricoler quelque chose, quitte à utiliser la batterie actuelle pour y loger un transformateur 12V intégré, y installer des batteries amovibles si j'en trouve voire y adjoindre un câble à brancher soit à une alimentation externe de 12V soit à une batterie au plomb.

Mais que croyez-vous que l'utilisateur lambda fera ?

 

3615 code ADIEU

29.06.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Je hais l'informatique

Une page se tourne. Comme un malade en fin de vie, le minitel, à trente ans, va être débranché ce week-end. Je ne suis pas un nostalgique de ce bout de plastique que j'ai reconditionné depuis quelques années en terminal série lorsque mon antique VT100 de feue Digital a rendu l'âme, mais force est de constater qu'il rendait encore de grands services.

Aujourd'hui, la fin du minitel est justifiée par le fait que le réseau internet remplirait tous ses offices. Tous ? Non, certainement pas. Le minitel fonctionnait sur une simple ligne téléphonique. Il faisait donc partie du service universel et tout le monde y avait accès quel que soit son lieu d'habitation, ce qui n'est pas le cas des accès à internet. Les esprits forts me signaleront qu'il est toujours possible d'utiliser un bon vieux modem RTC pour accéder à internet. Théoriquement, c'est vrai. Mais dans la pratique, si j'arrivais il y a quinze ans à accéder à internet avec mon IBM PS/2 P70 muni d'un 80386DX16/80387DX16, d'OS/2 Warp 4,  de 8 Mo de mémoire et un modem RTC à 28,8 kbps, je défis quiconque de faire la même chose aujourd'hui, même avec une machine dopée aux mégahertz et aux mégaoctets tant les pages sont devenues lourdes — animations Flash, video, JavaScript et plein de trucs qui compensent la vacuité de ces pages par des choses qui bougent, il paraît que c'est le web 2.0. Bizarrement, j'ai souvent l'impression que la lourdeur des pages varie inversement proportionnellement à la quantité d'information présente sur ces mêmes pages. Je ne vois pas bien si vous voyez ce que je veux dire…

Et je sais de quoi je parle, je me bats actuellement pour avoir un accès internet au fond de la campagne. Un vrai accès internet, pas uniquement pour utiliser un navigateur, mais un accès internet pour travailler, donc fiable. J'attends aussi que tous les ports soient ouverts, une IP fixe et si possible une plage d'adresses IPv6. Je ne suis pas difficile, j'ai tout envisagé, même le satellite. Il y a peu, le satellite était encore la seule option envisageable, mais le fait que le volume de données mensuel est limité à une valeur ridicule m'a toujours interdit de franchir le pas.

Or, depuis quelques moirs, j'étais confiant. Pour deux raisons. La fibre Limoges-Toulouse passe juste devant chez moi — j'ai vraiment de la chance — et l'entreprise juste de l'autre côté de la colline a fait des mains et des pieds, menaçant même de déménager pour avoir un accès internet juste fonctionnel — j'en ai vraiment de la chance. Le château d'eau au coin de chez moi a donc été muni d'une boîte avec un équipement permettant de relier cette entreprise à la fibre optique et je pensais, certainement naïvement, qu'il me serait possible de me brancher là-dessus moyennant quelques menus travaux de génie civil que j'étais prêt à payer.

J'ai eu la réponse hier, c'est non. Si l'entreprise fournissant le service s'est fait remonter les bretelles pour offrir la fibre à mon voisin, elle ne fera aucune autre exception puisqu'elle a équipé ce fameux château d'eau d'antennes Wifi. Même pas Wimax, Wifi ! Et le seul accès qu'on me propose est un accès de type Wifi, partagé avec tout le monde, et avec une adresse IP publique dynamique partagée en même temps par les autres personnes utilisant l'accès. Je n'ai aucune garantie d'avoir l'ensemble des ports ouverts et surtout aucune garantie de qualité de service. Mais, me dit-on, cet accès ne coûte pas plus cher qu'un accès ADSL urbain. C'est ça, prennez-moi pour une truffe, j'ai l'habitude et je ne dirai rien. Un accès ADSL correct coûte 30 € TTC par mois. Mes accès professionnels me coûtent un peu plus de quarante euros mensuels toutes taxes comprises. Pour un peu plus de quarante euros, parce qu'il faut ajouter au 31 € TTC de l'abonnement Wifi le prix de la location de la parabole et du modem (10 € TTC), je ne peux avoir qu'un accès médiocre ne me garantissant que l'ouverture des ports http, https, ftp et m'obligeant à utiliser un serveur de messagerie électronique géré n'importe comment.

Le seul moyen de m'en sortir est donc d'installer un lien OpenVPN sur un port standard, mais en UDP, entre une machine derrière cette liaison vendue comme fabuleuse et suffisante aux bouseux — parce que c'est bien comme cela qu'il faut le prendre ! — et l'un de mes serveurs à Paris, puis de rebondir sur ce serveur pour accéder au réseau internet sans contrainte.

Le prix d'un accès à 1024 kbps full IP est donc :

  • 41 € TTC pour un accès Wifi ;
  • 41,86 € TTC pour un accès ADSL professionnel dédié au VPN ;
  • 41,86 € TTC pour un accès ADSL professionnel ouvert sur le réseau internet ;
  • un serveur, son onduleur et sa facture d'électricité.

Vous me direz que j'ai déjà les deux derniers accès, le serveur et la facture d'électricité. Certes, mais pour celui qui ne les auraient pas, il lui faut tout de même louer quelque part un serveur dédié pour monter son VPN et pouvoir travailler.

Et ils osent dire qu'internet est accessible à tous de la même manière ! Au moins, le minitel ne faisait pas de telles discriminations !

 

Location de véhicule utilitaire

25.06.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

J'ai dû trouver à la dernière minute un véhicule utilitaire pour emporter à l'autre bout de la France des fenêtres livrées par erreur à Paris par un transporteur qui n'a pas fait la différence entre une adresse de livraison et une adresse de facturation. Et comme il s'en lavait les mains, j'ai défalqué le prix de la location du véhicule au fournisseur qui s'arrangera ou pas avec son transporteur.

La seule enseigne qui avait encore un véhicule de bonne taille était une enseigne de location qui a pignon sur rue avenue de la République à Paris, presque au coin du boulevard Jules Ferry. Je ne la citerai pas ici, ce serait lui faire trop d'honneur. Vous allez encore me dire que je râle, mais si j'ai loué des véhicules, utilitaires ou non, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, je n'aurai jamais imaginé avoir un service aussi déplorable au centre de Paris.

Je m'explique.

J'avais loué un véhicule en fonction de la taille du chargement pour pouvoir poser ces fichues fenêtres à plat et la catégorie A+ du loueur en question correspondait à mon attente. J'ai donc réservé sur Internet un véhicule de cette catégorie. Arrivé sur place, le loueur essaie, c'est le jeu, de me refiler un utilitaire de catégorie A. Je râle copieusement car mes quatre fenêtres ne tenaient pas dans le véhicule en question. Mais, me dit-il, il me reste un utilitaire de classe B. Il suffit de payer un petit quelque chose en plus. Là, je passe de la grincherie ordinaire à l'énervement au milieu des clients en lui faisant remarquer que la réservation, même faite sur Internet, est un engagement contractuel et qu'il est hors de question que je rajoute une centaine d'euros pour avoir un véhicule de classe B.

L'employé me remplit donc en maugréant un contrat de location d'une classe B, un Mercedes Vito, au prix d'une classe A+. En relisant le contrat, je m'aperçois que les 1200 km du forfait sont remplacés par 500 km et que les assurances objets transportés et rachat de franchise disparaissent. Je passe en même temps de l'énervement au scandale pour que le contrat corresponde à l'engagement contractuel pris lors de la réservation. J'ai donc en main un contrat de location pour un Mercedes Vito avec les options souscrites lors de la réservation. Les corrections étant apportées au contrat, je vais pour déposer la caution de 800 € à l'aide d'une carte de crédit. Aucune ne passe, j'aurais sur les trois (une American Express, une Visa Premier et une Visa Business) dépassé le montant autorisé. Pour une caution qui n'ouvre pas droit à un débit ? Ça m'étonnerait. Ça m'étonnerait d'autant plus que j'ai déjà payé par erreur — cela m'a été recrédité dans la journée — une note d'hôtel de plus de 8000 € à Bahrein, l'employé de l'hôtel ayant rajouté un zéro (et étant de bonne foi, heureusement). Dans un premier temps, il refuse un chèque de caution que je finis par lui faire accepter de force à coups d'arguments percutants. Au point où j'en étais, j'étais prêt à aller au bureau de Poste le plus proche pour lui fournir la caution en timbres poste. Ne riez pas, j'ai déjà fait le coup à un taxi parisien, un jour, à 6h00 du matin à Roissy, parce que celui-ci voulait absolument être payé en liquide, que je n'avais aucun euro sur moi et qu'il n'y avait aucun distributeur compatible avec l'Amex.

Et le type me cherche un utilitaire Fiat. Le ton monte parce que le contrat — et donc l'assurance — correspond à un utilitaire Mercedes et non Fiat. Dix minutes passent et un autre employé arrive au volant d'un Vito qu'il me laisse en me signalant que le voyant de la réserve de diésel vient de s'allumer et qu'il y avait une pompe un peu plus haut sur l'avenue. Il paraît que chez ce loueur, on rend les véhicules avec autant de carburant qu'il y en avait lors de la remise. J'ai effectivement vu ce genre de pratiques au Moyen-Orient, mais même là-bas, le loueur s'arrange pour qu'il y ait au moins un quart du réservoir lors de la remise du véhicule et que le client ne soit pas contraint d'aller prendre quelques litres de carburant à une pompe du centre de Paris qui facture le litre de diésel à 1,79 € !

Je n'ai pas le choix et je vais mettre quelques litres de carburant dans le réservoir en me promettant que plus jamais je ne remettrai les pieds dans cette enseigne.

Et c'est sans compter avec le reste des désagréments. Le lave-glace ne fonctionnait pas. Pas parce qu'il était en panne, parce que les niveaux n'étaient pas faits. Quant au retour, l'agence n'ayant pas de parking, c'était au client de se débrouiller pour garer un dimanche soir un véhicule utilitaire avenue de la République. Je ne sais pas si vous voyez bien la gageure.

D'habitude, je loue toujours chez Citer. Maintenant, je sais pourquoi.

 

Spécifications

20.06.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais l'informatique, Matheux pervers

Je n'ai pas une formation d'informaticien. Encore moins de développeur, mais je consacre une bonne partie de mon temps pas perdu pour tout le monde à écrire des outils de calcul scientifique. Quitte à passer du temps sur ce sujet, autant que ces outils soient portables.

J'ai donc une bible de chevet, les spécifications POSIX dans toutes leurs moutures et j'ai la prétention de commencer à les connaître.

Il faut avant tout signaler que ces spécifications sont assez floues pour que chacun puisse y aller de sa propre interprétation. Cela donne parfois des choses amusantes comme le problème de pthread_kill() dont j'ai déjà eu l'occasion de parler ici. Je viens en particulier de tomber sur quelque chose de réellement tordu dans les fonctions de réception de données sur des sockets. J'ai observé ce comportement bizarre sur recvfrom() sous Linux, mais je pense que toutes les fonctions recv() sont affectés de la même bizarrerie. D'aucuns me diront qu'il s'agit d'un comportement tout à fait normal mais j'ai comme d'affreux doutes. En tout cas, ce comportement normal n'est pas sain et il serait bon d'ajouter à l'interface des fonctions recv() un certain nombre de fonctions d'état.

En effet, la fonction recvfrom() considère, au moins sous Linux, que des données sont disponibles dès que le noyau a commencé à écrire quelque chose dans le tampon de réception et non à la fin de cette écriture qui n'est pas atomique. En d'autres termes, si une fonction a la mauvaise idée d'appeler recvfrom() lorsque le noyau est en train d'écrire dans ce tampon, le résultat de l'appel à la fonction recvfrom() n'est pas une trame complète. Elle est tronquée n'importe où lorsque l'ordonnanceur décide de donner la main à un autre fil d'exécution. Charge au développeur de trouver un artifice pour contourner le problème.

Des esprits forts vont me dire que c'est parfaitement voulu parce que la taille d'un message peut dépasser la taille du tampon. Certes, mais dans ce cas, c'est une erreur de conception du mécanisme de communication, au choix du noyau ou de l'application, et si le problème était réellement celui-ci, il faudrait au minimum avoir un paramètre supplémentaire pour que recvfrom() ne retourne une donnée que lorsque celle-ci est complète, plutôt que de bidouiller un truc abscons avec un poll() et un timeout pour savoir si par hasard il n'y aurait pas la fin de la trame en cours dans les tuyaux, ce salopard d'ordonnanceur ayant entre temps donné la main à un autre fil.

Il n'y a pas à dire. Dave Cutler avait raison en signalant que les mécanismes d'entrée-sortie des systèmes Unix sont du type « getta byte, getta byte, getta byte-byte-byte ! » (à chanter sur l'air de l'ouverture de Guillaume Tell de Rossini)… Parce qu'à tout vouloir sous forme de descripteur de fichiers, la limitation du mécanisme est la taille des tampons. Et la conséquence immédiate de cette limitation est la gestion sous-optimale, octet par octet (ou bloc de taille limitée par bloc) de ces opérations d'entrée-sortie mâtinées d'un système de décodage des débuts et fins de trame.

 

Pages: 1 ... 130 131 132 ...133 ... 135 ...137 ...138 139 140 ... 203

Avril 2024
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          
 << <   > >>

Le carnet du grincheux

(Mauvaise) humeur du Grincheux

Outils utilisateur

    Rechercher

      Flux XML

    blog software

    Une erreur inattendue est survenue!

    Si cette erreur persiste, merci de la signaler à l'administrateur.

    Retourner à la page d'accueil

    Informations additionnelles à propos de cette erreur:

    MySQL error!

    Table 'evo_hitlog' is marked as crashed and should be repaired(Errno=1194)

    Your query: Aggregate hits log

    REPLACE INTO evo_hits__aggregate ( hagg_date, hagg_coll_ID, hagg_type, hagg_referer_type, hagg_agent_type, hagg_count )
    SELECT DATE( hit_datetime ) AS hit_date, IFNULL( hit_coll_ID, 0 ), hit_type, hit_referer_type, hit_agent_type, COUNT( hit_ID )
      FROM evo_hitlog
     WHERE hit_datetime < '2024-04-28 00:00:00'
     GROUP BY hit_date, hit_coll_ID, hit_type, hit_referer_type, hit_agent_type