Dans les années 1990, une foule immense s'est élevée contre le langage Basic parce que la plupart du temps, ce langage n'était pas compilé, que les variables étaient déclarées à la volée et qu'un programme Basic ne contenait que des sous-programmes accessibles au travers de la fonction GOSUB. Pourtant, le Turbo Basic permettait aussi l'utilisation des fonctions, des procédures ainsi que des blocs structurés de programmes. Rien n'y a fait, le Basic traînait derrière lui une sulfureuse rumeur que n'a pas arrangée la série intitulée Visual Basic. Microsoft étant capable de pervertir n'importe quel concept, le Basic passé à sa moulinette n'a pas échappé à cette règle.
Il existe pourtant aujourd'hui un langage utilisé malheureusement partout qui est bien pire que le pire des langages de la famille des Basic. Il s'agit de Python. Non seulement les différentes versions de Python sont incompatibles entre elles, mais il n'y a même pas la plus minimale des compatibilité ascendante. Entre Python 2 et 3, l'annonce a été faite on ne peut plus clairement. Mais d'une branche de la version 2 à une autre plus récente, la compatibilité n'est pas assurée dès que l'on creuse un petit peu. J'ai pu il y a quelque mois réinstaller un vieux Python 2.6, parce que ni le 2.7 ni le 3.0 ne permettait de faire fonctionner un système de programmation d'une carte d'électronique embarquée. Le programme en question était peut-être mal écrit, certainement d'ailleurs, mais le résultat était là. Un programme parfaitement fonctionnel avec Python 2.6 ne fonctionnait plus avec le 2.7.
Revenons donc à Python. Depuis une quinzaine d'années, mon activité m'a poussé à étudier les formalismes et à concevoir des langages de programmation. Un exemple de mes travaux se trouve ici et est utilisé actuellement pour des calculs massivement parallèles. Je vais donc me permettre d'analyser les défauts de Python à l'aulne de mon expérience de logicien fou. Je n'entrerai pas dans le détail, mais vous pouvez toujours poster des commentaires, je développerai un peu plus.
Le fait de mélanger le fond et la forme est la première aberration de ce langage. En Python, l'espace et la tabulation sont signifiantes. Là où l'immense majorité des langages de programmation utilise une syntaxe spécifique pour déclarer des blocs de programmes, qu'il s'agisse de begin/end, d'accolades ouvrantes et fermantes ou de tout autre système, Python considère que cette déclaration est implicite et fonction du nombre d'espaces ou de tabulations en début de ligne. C'est assez amusant, surtout lorsqu'un éditeur décide dans le dos de l'utilisateur de changer des tabulations en espaces et réciproquement. Et encore, il faut savoir combien d'espaces représente une tabulation.
Entre nous, c'est dommage. Cela nous prive de programmes agréables à lire comme ceux de l'IOCCC.
Python mélange un tas de paradigmes assez orthogonaux. D'après ses concepteurs, il peut être procédural, fonctionnel, objet voire encore d'autres familles qu'il resterait à inventer. Il paraîtrait même que l'on pourrait faire du lamba-calcul avec Python. Comme tous les langages qui font plein de choses, il fait un peu tout, mais mal, puisqu'il cherche à avoir une syntaxe générique pour traiter tous les cas. Et qui dit langage objet dit ramasse-miette quasiment à coup sûr. Ce n'est en effet pas tout de créer des objets, il faut encore libérer la mémoire. Et si on le fait de façon synchrone, les performances peuvent s'en ressentir.
La question est de savoir ce qu'apporte le paradigme objet. Le seul intérêt que j'y vois est qu'un développeur médiocre peut essayer de coder quelques applications sans jamais se poser réellement la question de la gestion de la mémoire. Subséquemment, lorsqu'il cherche à appeler une banane, il est souvent contraint de siffler un singe qui apporte cette banane sur un plateau et qui vient avec tous ses copains de la jungle. En termes stricts de ressources, la programmation objet est une aberration.
Il faudrait contraindre Python a rester dans le domaine du prototypage rapide où son utilisation pourrait à la rigueur se justifier en tant que langage pouvant être interprété et surtout se débrouiller pour qu'il n'en sorte pas. Le fait de disposer de nombreuses bibliothèques fait que personne ne se préoccupe de sa pérennité, le choix du langage se faisant en fonction des outils déjà existants et surtout pas en fonction de critères objectifs intrinsèques au langage. Je pourrais faire exactement le même reproche aux gens qui choisissent le C ou le C++ là où le Fortran serait le plus adapté ou à ceux qui ne jurent que par Java ou par Matlab. Le choix d'un langage n'est pas anecdotique, il impose une façon de penser, une manière d'implanter un algorithme. Penser Python, ou C, ou n'importe quel autre langage avant de penser algorithme revient à mettre la charrue avant les bœufs et à s'imposer des limites qui ne devraient pas exister. Souvent, cela complexifie les programmes.
Mais ce type de pensée se perd. Aujourd'hui, il faut développer vite quitte à ce que le code soit jetable car non maintenable. La génération des développeurs Python ou Java a donc malheureusement encore de beaux jours devant elle. Et tant qu'il restera des objectifs inatteignables, des cahiers de charges mal fichus, des délais raccourcis et sur le marché autant de mauvais développeurs, cela risque de ne pas s'arranger.
Si vous êtes bien sages et que vous le demandez gentiment, je vous expliquerai dans un prochain billet ce qui est pour moi un langage correctement conçu.
Vous devez vous en souvenir, notre ancien président de la république omnipotent avait voulu pour qu'il y ait un peu plus de saine concurrence qu'un quatrième opérateur de téléphonie mobile arrive en France. Et ce fut Free pour notre plus grand malheur.
J'écris bien pour notre plus grand malheur parce qu'il faudrait bien comprendre une fois pour toute que toutes que cette pléthore de communications a un coup qui dépasse le prix indiqué par Free. Pourquoi ? Tout simplement parce que les réseaux arrivent à peine à être rentables en raison de l'avancée à marche forcée d'une technologie pas toujours voulue pour ne pas dire subie et que les différentes boutiques des trois opérateurs historiques peinaient déjà à s'autofinancer.
En effet, si le téléphone cellulaire a émergé en raison d'un besoin, celui de pouvoir être appelé à un numéro précis en étant en déplacement, ce sont les opérateurs téléphoniques qui ont créé des besoins de toute pièce avec l'imposition de la 2G+, 3G, 3G+ et maintement, de la 4G. L'offre créant le besoin, tous les jeunes se sont rués sur des nouveaux équipements qu'on aurait pu oublier. Pour un professionnel en déplacement, accéder en ssh à un serveur informatique ou à sa messagerie électronique est intéressant. Mais accéder à tronche-livre ou à cuicui depuis les couloirs du métro ne me semble pas être une avancée notable ou majeure. Sans doute mon côté vieux con.
J'en étais là de mes réflexions sur l'avenir des opérateurs téléphoniques en France lorsque je suis tombé cette semaine sur une information qui est passée presque inaperçue. Il y a quelques jours, Jean-Yves Charlier, actuel PDG de SFR, déclarait dans la presse que l'avenir était à la mutualisation des réseaux : SFR-Bouygues d'un côté, Orange-Free de l'autre. Emporté par le mouvement, il a même ajouté que « la mutualisation avec Bouygues serait un accord historique qui permettrait d'économiser plusieurs centaines de millions d'euros d'ici à 2020 ». De plus, elle « donnera une meilleure couverture qu'aujourd'hui, aussi bonne que celle d'Orange ».
Là, je reste songeur. Il y a un peu plus de quinze ans, je travaillais à la direction technique de la SFR. À cette époque, c'était Bouygues qui était demandeur et SFR a refusé son offre. Autres temps, autres mœurs.
En lisant entre les lignes, on comprend aussi que la couverture du réseau SFR est lacunaire malgré ce que l'opérateur cherche à faire accroire.
Juste après cette saillie on apprenait que le ministère de l’Économie et des Finances et l’Arcep incitent Free et Orange à signer un accord de mutualisation de leur réseau. Un observateur du journal Les Échos indique qu'« avec quatre opérateurs, l’industrie va mal, [et qu'] il faut donc consolider le marché. La mutualisation est le seul moyen d’y arriver sans braquer l’Autorité de la concurrence ».
Consolider le marché. Il fallait peut-être consolider le marché avant d'introduire un quatrième larron dans le jeu. En attendant, la consolidation se fait sur le dos des boutiques franchisées et les réseaux se font la guerre en attendant de savoir qui va manger l'autre. Et chacun y va de sa petite annonce. Bouygues clame que 63 % de la population sera couverte par sa 4G dès le 1er octobre. Attentons pour voir, c'est dans deux jours. De son côté, SFR affirme son antériorité sur le marché. L'opérateur a effectivement été le premier à proposer des offres 4G aux particuliers et aux entreprises, ce qui est très bien, mais on ne sait toujours pas à quoi sert la 4G. Quant à Orange, l'opérateur fanfaronne en clamant qu'il propose la meilleure couverture 4G de France et a poussé le vice jusqu'à développer un site internet dédié pour l'affirmer encore plus fort.
Et au milieu de ces grandes manœuvres, le cabinet Deloitte dévoile une étude qui prétend que près de 60% des Français ne sont pas intéressés par le réseau 4G.
On les comprend.
Le droit du travail français est à nouveau sur le point de changer subtilement. Il se mesure déjà en mètres linéaires de Dalloz, il n'avait vraiment pas besoin de cela. Pourtant, après la loi des trente-cinq heures qui a déjà montré ses limites puisque la quantité de travail n'est pas un gâteau qui se partage, le gouvernement socialiste pousse pour que soit indiqué dans la loi que la durée hebdomadaire d'un contrat de travail ne puisse être inférieure à vingt-quatre heures.
C'est louable. À première vue, cela va augmenter les revenus des travailleurs précaires.
À première vue seulement.
Le problème est que la plupart de ces travailleurs précaires cumulent aujourd'hui deux emplois (source INSEE). Deux emplois d'au minimum vingt-quatre heures, cela fait qurante-huit heures hebdomadaires, soit treize de plus que la durée légale du travail en France. Un travailleur précaire ne pourra plus légalement cumuler deux emplois à mi-temps pour avoir l'équivalent d'un temps plein. La conséquence sera double. D'une part, ces travailleurs risqueront de chercher des petits boulots au noir. D'autre part, leur situation , pour ceux qui ne franchiront pas le pas, risquera de se dégrader.
Dites, les politiques, vous n'avez rien retenu de l'amendement Delalande ? Vous vous souvenez, l'amendement qui faisait que sous prétexte d'éviter les licenciements des salariés de plus de cinquante ans, les entreprises se dépêchaient de licencier leurs employés avant l'âge limite de peur de ne pouvoir le faire après et que celles qui voulaient bien embaucher des salariés âgés ne le faisaient plus car le risque financier était trop grand. Vous avez vraiment la mémoire courte.
Pompidou avait malheureusement raison lorsqu'il disait qu'il fallait foutre la paix aux français ! L'inflation législative française est responsable de la situation actuelle de notre pays. Sous prétexte de surprotéger les gens, cela nuit au fonctionnement entier de la société française.
J'ai honte. À mon corps défendant, je suis contraint de toucher des Macintoshes. Pas des manteaux de pluie, non, des machines de la marque à la pomme, vantées par tous les applemaniaques comme étant la panacée. La panacée… Pour déclarer une telle chose, il ne faut pas avoir eu sous la main un Lenovo de la série Thinkpad ou un Toshiba de milieu de gamme.
J'ai rarement vu des machines d'aussi mauvaise qualité vendues à un prix aussi cher. Dans le monde du PC, il existe bien une grande majorité de machines à la fiabilité médiocre, mais elles ne sont de loin pas aussi onéreuses. Le MacBook pro que j'ai présentement sous les doigts vient une fois de plus de déclarer forfait et de partir en vacances pour une durée illimité voire définitive. Je pense même que je vais l'achever pour lui éviter de souffrir plus longtemps. Pour son troisième anniversaire, c'est assez triste. Et pourtant, ce n'est pas une machine nomade, elle est à demeure sur mon bureau, ne tombe jamais, ne surchauffe pas. En un mot comme en cent, elle est bien entretenue. Malgré cela, j'en suis à mon troisième clavier en deux ans — je ne suis pourtant pas une brute —, à ma seconde batterie avec renvoi chez Apple pour cause de batterie soudée qui avait tendance à tellement gonfler que la coque avait fendu et à ma seconde carte-mère, la première ayant eu un gros problème de contrôleur graphique. Et c'est sans compter l'indicateur d'humidité qui a viré dans un bureau où l'humidité est mesurée en continu et ne dépasse jamais les 50% d'humitidé relative.
C'est dommage. Extérieurement, c'est pourtant une machine agréable. En terme de programmation système, cela se gâte un peu sauf si on considère qu'il ne fait pas demander à MacOS X d'être POSIX 2001 et que l'on se contente d'un gcc antéduluvien ou de l'aberration qu'est Xcode.
Ce qui m'étonne tout de même un peu, c'est la vigueur des mac-addicts, prêts à acheter n'importe quoi à n'importe quel prix sous prétexte qu'il y a une pomme dessus. Bientôt, on devrait voir arriver sur le marcher des machines à laver Apple voire des sextoys Apple pour réellement prendre son pied avec une machine. Si encore la qualité des Mac modernes étaient aussi bonne que celle des iMac G3 de première génération ou des PowerMac 8600 avec leur PowerPC 604, je comprendrais. Là, non, on a juste un vulgaire PC avec le droit d'installer dessus MacOS X. L'intérêt est à vrai dire assez limité par rapport à un vrai PC tournant sous un unixoïde quelconque.
Pourtant, cela se vend et Apple se porte bien, ce qui prouve qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un bon produit pour afficher une santé insolente.
Remarquez, la même chose est vraie pour Microsoft.
Mamère Noël vient de quitter avec grand fracas Europe-Écologie-les-Verts. Bizarrement, je ne sais pas pourquoi, je m'attendais après son coup de semonce qu'il n'en soit rien vu que ce même individu avait déclamé haut et fort en 2001 qu'il ne serait jamais candidat au poste de président de la république française juste avant de s'y présenter pour les élections de 2002. Avouez, vous aviez oublié, non ? Pas moi.
Europe-Écologie-les-Verts, appelé(e)s ci-après EELV — je dis ci-après parce que ci-devant… les révolutions sont provisoirement closes — est un assemblage d'écologistes dont le seul liant est d'être à gauche. Enfin, ce sont eux qui le disent. Encore que je n'arrive toujours pas comprendre en quoi l'écologie est un mouvement de gauche. Tout comme je n'arriverais pas à comprendre qu'elle soit de droite. Je ne vois en effet pas la différence du point de vue strictement écologique entre la fin de l'Union Soviétique et les États-Unis d'Amérique. Ceux d'entre vous qui ont eu l'occasion de traîner leurs bottes dans l'ancien bloc de l'est comprendront de quoi je veux parler. Quant aux autres, s'ils ne voient pas très bien, qu'ils retournent à leurs chères études.
Donc être écologiste, en France, c'est s'acoquiner avec la pensée de gauche pour espérer, de temps en temps, quelques strapontins lorsqu'un gouvernement de gauche arrive au pouvoir. Et manque de chance, le gouvernement de gauche, confronté à la dure réalité des choses et à un certain pragmatisme, finit toujours par renier les promesses faites aux écologistes pour obtenir leurs suffrages.
Tout le monde s'en rend compte, sauf les membres d'EELV qui n'avaient déjà pas tout compris du jeu politique en demandant à Éva Joly de les représenter à la dernière élection. Finies les mesures écologiques qui s'imposaient comme la réduction de l'utilisation du carburant diesel, finies les taxes sur le transport routier pour contraindre les transporteurs à utiliser le chemin de fer ou les transports fluviaux, finis les projets de développement des transports en commun dans nos belles régions françaises. En revanche, pour faire plaisir à certains, on décide de fermer des centrales nucléaires sans proposer un début de réponse à la pénurie électrique qui va s'ensuivre.
Et Noël Mamère démissionne. J'avoue que c'est la première fois que je suis d'accord avec lui. Démissionner d'EELV permet de reprendre sa liberté de penser. L'écologie a tout à gagner à ne pas être l'otage d'une pensée politique de gauche. L'écologie a à être un lobby, non un parti politique sous peine de s'aliéner une bonne partie de ses soutiens potentiels. Elle n'a ni à être de droite, ni à être de gauche. Elle doit être dans l'axe.
De là à dire que les écologistes desservent le plus l'écologie, il y a un pas que je franchis allègrement d'un pas svelte.
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