Quelle n'a pas été ma surprise de tomber ce matin sur le panneau suivant :
L'image se passe de commentaire. Si même le Bled ne sait plus écrire correctement, comment attendre des bipèdes moyens qu'ils ne martyrisent plus leur langue ?
Ce cliché a été pris en mai dernier à la librarie Majuscule de Dunkerque.
Jean-Luc Mélenchon l'a proposé sans rire. Le président du groupe communiste au conseil de Paris l'a repris tel quel. Il faudrait, pour lutter contre la discrimination des Roms, leur construire un village d'insertion dans le XVIe arrondissement de Paris. Pourquoi dans cet arrondissement ? Ne pourrait-on pas les loger place du Colonel Fabien ? Il s'y trouve un immeuble de bureau tellement vide qu'il sert depuis quelques années régulièrement à des défilés de haute couture dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne travaillent pas dans l'intérêt de la lutte des classes.
Je demande donc ici officiellement à ces deux humoristes de traverser le périphérique parisien pour aller voir ce qui se passe à Saint-Denis. Depuis deux ans, je passe tous les jours ouvrables devant des camps qui déménagent régulièrement de quelques mètres à la suite de manœuvres policières. Il ne faut pas être grand clerc pour constater les trafics en tous genres qui en découlent et qui permettent d'alimenter une certaine économie parallèle assez florissante.
Certes, il y a des mafias qui parasitent cette population. Bien entendu, il y a une misère chronique dans ces bidonvilles. Une partie des Roms peut tout à fait s'intégrer, mais une autre partie de cette population ne le fera jamais parce qu'elle est prisonnière de ces mafias. Ouvrir un village d'intégration ne résoudra pas ce problème. Cela part encore du principe que les Roms sont des victimes de la société. Or les Roms, au moins ceux qui vivent dans des bidonvilles, les autres ne faisant pas parler d'eux, ne sont pas des victimes de la société. Ce sont avant tout des victimes d'eux-mêmes, de leurs semblables. Il suffit de s'arrêter devant un camp de Saint-Denis pour voir que les mafias en question sont des mafias roms. Ouvrir un village sans lutter contre ces mafias ne résoudra rien, au contraire, cela entraînera ces populations encore plus bas.
On ne peut pas aider cette population avec des bons sentiments. On pourra les aider en luttant contre ceux qui la réduisent en esclavage. Et surtout, on ne pourra les intégrer qu'à partir du moment où tous ses membres seront disséminés dans la population française, surtout pas en les regroupant dans des villages.
J'ai de plus en plus l'impression d'être une vache à lait pour l'état. Pour être tout à fait honnête, je pense que le pire des paysans de notre beau pays aurait plus de considération pour ses vaches à lait que l'état n'en a pour moi.
Résumons la situation passée.
Depuis dix-sept ans, j'ai donné à titre personnel et sur mon activité propre 500000 € (cinq cent mille euros) constants à l'état français sous forme de charges sociales, impôts divers et variés, CSG, CRDS, CFE, ISF et j'en passe. Mon entreprise, qui n'a jamais eu plus de sept salariés, en huit ans, a contribué au trésor public à hauteur de 1000000 € (un million d'euros) toujours constants alors que je n'avais pas toujours de quoi me payer. Je ne compte naturellement pas ce que j'ai donné en TVA.
Quant à la situation présente, la voici.
Je suis mensualisé. Je paie donc scrupuleusement mes charges RSI, URSSAF et mes différents impôts chaque mois. Tous les mois, c'est la fête. L'an passé, j'ai réalisé un chiffre d'affaire similaire à celui d'il y a deux ans. Les différents organismes ont ainsi appelé leurs charges prévisionnelles. Mais c'était sans compter avec les nouvelles lois de finance et le caractère nouvellement non déductible de certaines charges. Sans avoir plus d'argent au fond de ma poche à la fin du mois, mon revenu avant impôt s'est accru par un tour de passe-passe de plus de 35000 €. Oui, vous avez bien lu, 35000 €.
J'ai donc eu un rattrapage d'impôt sur le revenu de 10000 €, un autre de la part de l'URSSAF de 5400 €, j'en attends un troisième de la part de la CIPAV que j'estime à 2000 € pour une retraite que je n'aurai jamais. Je pensais naïvement que c'en était fini. Sortir 17400 € de charges non budgétisées en trois mois, cela commence à se voir. Je m'aperçois avec angoisse que je n'ai pas eu non plus de rattrapage de la part de ma mutuelle.
Or ce samedi, j'ai eu la chance de recevoir un nouveau rattrapage du RSI de 3600 €. J'avais oublié le RSI. Donc, par un subtil jeu d'écriture comptable, mon revenu brut avant impôt a été artificiellement gonflé, ce qui non seulement a fait exploser mes impôts sur le revenu en me propulsant en plein milieu de la tranche marginale de 30%, mais en plus m'a aussi fait changer de tranche pour le RSI.
C'est magnifique, nous vivons dans un beau pays. Je paie 21000 € de charges non budgétisées en raison d'un changement de règles fiscales en fin d'année dernière. Et pour l'instant, il n'est pas question d'obtenir un étalement sous le prétexte fallacieux de monsieur, vous auriez dû prévoir.
Ces différents organismes chargés de collecte n'auraient-ils pas pu prévoir non plus ? Ils avaient toute une année pour rectifier le tir. Ce n'est pas comme si je n'étais pas mensualisé et que l'URSSAF, le RSI et la CIPAV n'avaient pas reçu mes déclarations au plus tard au mois de mars dernier ! Au lieu de cela, les bonnes nouvelles arrivent au fur et à mesure. Certains, à l'instar de la CIPAV, ne m'ont même pas encore adressé leur rattrapage. Et je ne parlerais pas encore de la CFE, parce qu'après mon augmentation l'an passé de 3600%, je ne sais pas encore à quelle sauce je vais être mangé. À la vue des travaux onéreux et ridicules qui ont été menés par la ville, je m'attends au pire.
J'avoue ne pas savoir comment j'arrive encore à tenir, à trouver l'énergie de me lever pour aller chez mes clients le matin. Certains jours j'ai envie de tout envoyer balader. Je ne le fais pas parce que, mine de rien, j'aime encore assez ce que je fais.
Pourvu que je reçoive une réponse positive de Suisse ! La France est de plus en plus invivable sauf à être un assisté. Notez bien que je ne suis pas contre l'impôt ou contre une certaine forme de redistribution, mais lorsque quelqu'un travaille dur pour qu'il ne lui reste rien à la fin du mois, il y a manifestement un problème voire de l'abus quelque part.
Il faut maîtriser les dépenses pour maîtriser les impôts et relancer l'économie. C'est impératif et urgent. J'ai voté à toutes les élections depuis que j'ai l'âge de voter. Mais à titre personnel, je ne voterai plus que pour un homme politique ou un parti qui annoncera ouvertement s'attaquer au seul problème de la France, celui de son budget en constant déficit depuis 1974. Tous les autres problèmes (compétitivité des entreprises, chômage, retraites et j'en passe) prennent leur source dans ce budget en déficit que nous n'arriverons bientôt plus à assumer.
Et s'il n'y a personne pour représenter ces idées, je ne sais même pas si je me déplacerai pour voter blanc ! Autant aller à la pêche !
Une idée née dans les cerveaux embrumés d'une bande de spécialistes s'appelant pompeusement le Conseil d'Analyse Économique a été évoquée sans faire trop de bruit vers le 15 septembre dernier. Cette mesure risque de ne pas faire plaisir aux propriétaires de leur résidence principale car pour ce CAE, il faudrait faire payer aux propriétaires une taxe sur un loyer fictif qu'ils se versent à eux-mêmes une fois remboursé leur emprunt éventuel.
Alors arrêtons-nous quelques minutes et voyons si j'ai tout bien compris. Vous savez que j'ai une intelligence déficiente et que j'aime assez regarder les choses par le petit bout de la lorgnette. Donc, cette nouvelle taxe, qu'est-ce donc ?
Le propriétaire d'un bien immobilier, quel qu'il soit, a déjà payé ses différents impôts sur les revenus avant de régler ses échéances de remboursement de prêt immobilier. Il a donc déjà été taxé, lourdement taxé. Il a néanmoins fait des sacrifices pour se payer un chez soi qui lui permettra d'être autonome financièrement. Il paie en plus une taxe foncière qui n'arrête pas d'augmenter bien plus que l'inflation. Mais cela ne suffit pas, il faudrait encore qu'il paie une nouvelle taxe concernant un loyer qu'il se payerait à lui-même. Comme cela ne concerne dans un premier temps que les habitations principales, sans doute dort-il sous les ponts virtuellement tandis qu'il touche virtuellement toujours un loyer qui n'est pas moins virtuel. Et pourquoi ne pas rajouter sur ce loyer ficitif une TVA du plus bel effet ? Rien ne m'étonnera plus dans un pays où l'on paie déjà sur sa facture d'électricité une TVA sur des taxes locales.
L'argument ayant conduit à ce pet de l'esprit collectif est d'après Antoine Bozio le suivant :
Le paradoxe, c'est que les revenus de la rente foncière sont moins taxés que l'investissement dans les entreprises. Et ce, alors même que l'immobilier est la seule assiette non délocalisable... Du coup, un Français a plutôt intérêt à vivre de ses rentes immobilières qu'à aider les entreprises à grandir, à investir et à prendre des risques ! Malheureusement, l'accession à la propriété est un argument porteur politiquement. Résultat, les propriétaires de leur résidence principale sont presque exempts de toute imposition, excepté la taxe foncière, dont la valeur n'a toujours pas été révisée et qui ne reflète plus la valeur des biens. Ils sont aussi totalement exonérés sur la plus-value générée lors d'une revente. L'état gaspille en outre de l'argent en dispositifs fiscaux avantageux pour inciter l'investissement locatif et construire des logements, sans que les résultats soient au rendez-vous sur les prix de l'immobilier. Une telle distorsion de la fiscalité en faveur de l'immobilier rend notamment les Français moins mobiles, en dissuadant les propriétaires occupants de déménager pour suivre les évolutions du marché du travail car louer leur logement leur coûte plus cher.
Mettre sur le même plan un placement que quelqu'un fait pour être chez lui et un investissement dans un capital d'entreprise est assez étonnant. Le second est risqué, le premier nettement moins. Pourtant, de la part de nos gouvernants, plus rien ne devrait m'étonner.
Donc, si j'ai bien compris, le grand machin qu'est le CAE recommande donc d'augmenter la fiscalité sur l'immobilier, soit en taxant des loyers imputés, ces loyers fictifs que se versent à eux-mêmes les propriétaires, soit, à défaut, en réactualisant la valeur locative qui détermine la taxe foncière. Je n'ai pas souvenir qu'il ait fallu attendre l'avis du CAE pour que les taxes foncières s'envolent.
Le problème de fond est que notre état est obèse et dispendieux. Il doit aider toutes les victimes de la société que sont dans le désordre :
Il lui faut toujours plus d'argent pour aider ces victimes. Le problème est que 40% de la population française ne paie pas d'impôt sur le revenu donc est exonérée d'une bonne partie des divers impôts et taxes. Et c'est encore les 60% restants qui vont payer pour essayer de remplir ce tonneau des Danaïdes, quitte à ce qu'ils paient plusieurs fois des impôts différents sur les mêmes sommes. Il n'y a pas à dire, l'égalite à la française, c'est beau.
Cette victimisation d'une partie de la société aboutit aussi à une dérive. Elle impose à la fraction de la population payant des impôts des choix de vie dépendant en partie de la fraction de la population qui ne paie pas d'impôts. Vouloir arbitrer par des taxes notre façon de vivre est une grave atteinte à nos libertés individuelles.
En effet, si je fais partie des classes moyennes, je peux choisir de me payer une belle et grande maison avec du terrain, de ne pas partir en vacances et de ne pas consommer des gadgets que je juge totalement inutiles parce que je me suis aménagé un espace de bien être chez moi et que quelques livres et la contemplation du paysage me suffisent. Pourquoi alors devrais-je payer des taxes foncières et d'habitation prohibitives qui m’empêcheraient purement et simplement ce choix de vie avec comme unique prétexte d'aider des gens qui dépensent leur argent à tort et à travers ou qui ne font rien pour sortir de leur situation ?
Parce qu'il faut bien indemniser les victimes de la société. Loin de moi l'idée de prétendre qu'il n'y a pas de personnes à aider, loin de loi l'idée de refuser de voir qu'il y a des détresses à traiter, mais de là à devoir aider 40% de la population, il y a un pas.
Autre exemple : Pourquoi devrais-je payer des taxes pour l'achat de ma résidence principale alors que je dois être de plus en plus mobile pour continuer à travailler et que je ne fais pas de plus-value sur la vente de ma maison ?
Même réponse, il faut toujours plus de recettes pour un état toujours plus dispendieux.
Plus j'y réfléchis, plus je considère que le seul impôt juste, n'en déplaise à nos gouvernants successifs, est l'impôt sur les revenus, sur tous les revenus, avec une première tranche symbolique dès le premier euro. J'y ajoute la TVA, mais en la modulant sérieusement. Très élevée pour les produits de luxe et symbolique sur les produits de première nécessité. Tous les autres impôts sans exception doivent être abolis parce que consistant à taxer des biens qui n'ont été achetés que par la fraction restante des revenus déjà taxés.
Mais soyons un instant réaliste. L'établissement d'une partie de la population en victime est une posture politique. À ce propos, il est assez symptomatique de constater que les 40% des français ne payant pas d'impôt sur le revenu correspondent à ceux qui votent toujours à gauche. Cela fait donc un fond de votes acquis à la gauche et la situation n'est pas prête de changer. Nous aurons donc toujours de plus ne plus d'impôts et l'ISF qui appauvrit la France ne sera pas aboli de sitôt.
Je propose donc des adaptations linguistiques pour trouver de nouvelles recettes fiscales.
Ne dites plus | Dites |
J'habite dans mon appartement. | Je me loue à moi-même, très cher, un appartement meublé, une activité lucrative que je reconnais avoir omis de déclarer au fisc depuis n années. |
Je cuisine chez moi le soir. | Je m'engage moi-même chaque soir et au noir comme cuisinier et je me verse un bon salaire en liquide virtuel hors TVA et charges sociales. |
Je fais le ménage. | Je me propose à moi-même un emploi à durée déterminée de quelques heures par semaine pour passer la serpillière et l'aspirateur. Occasionnellement, je m'ordonne aussi de faire la poussière et j'oublie de déclarer ces heures travaillées en plus de mon emploi principal depuis que les heures supplémentaites sont imposables. |
Je rentre chez moi à pied. | Je me loue à moi-même les services de mes pieds pour un tarif forfaitaire de dix centimes le pas hors taxe. Je me verse ce revenu à moi-même et j'avoue ne pas avoir eu la présence d'esprit de déclarer ce revenu sur ma déclaration annuelle. |
Voilà, c'est fait. Le prix Nobel de la paix bient d'être attribué à l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques. D'un autre côté, il n'a pas été décerné à Vladimir Poutine, c'est déjà ça de gagné.
Pourtant, décerner le prix Nobel de la Paix à Malala Yousafzaï (16 ans), cela aurait eu une certaine allure, elle qui a payé, et lourdement payé dans sa chair son combat contre l'obscurantisme des fous de dieu.
Au lieu de cela, le comité Nobel a fait une fois de plus dans la politique de bas étage.
Je ne suis pas convaincu que donner ce Nobel a Malala l'aurait aidé dans sa lutte ouverte. Cela aurait été pour elle un risque supplémentaire, peut-être inutile. Mais au moins, cela aurait donné un signal fort en provenance de la communauté internationale. Au lieu de cela, il est attribué à un sombre organisme destiné à lutter contre les armes chimiques dans un pays, la Syrie, qui dit ouvertement ne pas en posséder. Nous allons en voir l'inefficacité dans les mois qui viennent.
C'est moralement discutable et Malala peut se consoler avec le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit du Parlement européen qui lui a été décerné le 10 octobre 2013.
Le prix Nobel de la Paix est devenu le pendant de la Légion d'Honneur, une distinction donnée à n'importe qui pour n'importe quoi. Souvenez-vous de l'inventeur du micro-crédit qui a été distingué après avoir fait fortune en prêtant des sommes minimes à des taux proches de l'usure. Il a peut-être aidé des foules immenses, pris des risques énormes, mais de là à en faire un philanthrope, il y a une marge.
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