Après avoir interdit les cabines de bronzage, les sénateurs se penchent désormais sur les débits de boissons. Tout va tellement bien en France qu'il était temps de s'attaquer à cela.
Donc, dans le cadre du projet de loi santé de Marisol Touraine, le sénat a adopté, ce mardi et en première lecture, un amendement déposé par le socialiste Franck Montaugé et visant à encadrer la vente de boissons alcoolisées lors des « happy hours ». Les « happy hours » pour ceux qui ne le sauraient pas sont une période d'une ou plusieurs heures où les boissons alcoolisées sont vendues à des tarifs avantageux. L'objectif avoué de cet amendement est de faire cesser certaines pratiques comme le « binge drinking ». Le sénat, respectant la loi Toubon, nous précise dans un communiqué que ce « binge drinking » est une pratique qui entraîne une consommation excessive d'alcool très préjudiciable à la santé et à la vie des jeunes.
Tu l'as dit bouffi ! Tout le monde sait que les jeunes n'attendent que les « happy hours » pour se torcher la gueule dans des bars coûteux.
Le législateur espère ainsi limiter à un certain seuil, fixé par décret et correspondant à une fraction du prix de vente originel, le tarif des boissons alcoolisées vendues lors de ces opérations promotionnelles que proposent de nombreux bars. Ainsi, si ce seuil est de 20 %, une pinte de bière vendue 7 € ne pourra plus, pendant les happy hours, passer sous la barre des 5,60 €.
Chose étrange, Marisol Touraine qui n'en est plus ni à une contradiction ni à une volte-face près puisqu'elle s'était prononcée contre cet amendement signale maintenant prendre acte de ce vote qui témoigne d'un engagement en faveur de la santé publique qu'elle espère voir se concrétiser par la suite. Un peu de cohérence ne nuirait pas mais peut-on demander plus à Marisol qu'aux petits fils de Charlemagne ?
Notez bien que je parle ici du sénat. Mais le sénat n'est pas responsable de toutes les bêtises françaises. Le Haut Conseil de la Santé Publique — si, si, ça existe — est particulièrement prolixe. Après la disparition de la dénomination des viandes remplacée par des étoiles pour des raisons spécieuses, ce grand machin vient de recommander un étiquetage nutritionnel à l'aide d'un joyeux et festif code à cinq couleurs qui est simple et compréhensible et le mieux à même à aider le consommateur à choisir, parmi les aliments industriels, ceux qui sont les plus favorables à sa santé.
Ce pays est définitivement foutu.
Parmi mes clients, enfin parmi ceux qu'il me reste et qui n'ont pas encore mis la clef sous la porte, figurent quelques dentistes. Et parmi ces dentistes, beaucoup utilisent l'inénarrable logiciel pompeusement intitulé Visiomachin (remplacer machin par l'objet à forer ou à arracher de prédilection des dentistes).
Ce logiciel est un truc mal ficelé, écrit avec des pieds, qui surcharge les pilotes de Windows par les siens, provoquant des lenteurs inexplicables ou des instabilités rigolotes, et qui utilise une base de données avec des vrais bouts de 16 bits à l'intérieur. On arrivait encore à le faire fonctionner sous Windows 7 32 bits, mais plus sous les versions plus récentes du système d'exploitation. Pourtant, la ligne 100 du logiciel est toujours supportée et le founisseur ne se prive pas d'envoyer des factures tous les ans aux praticiens pour les licences, les mises à jour et les menues opérations de configuration.
Or dans un cabinet, je vais être contraint de changer les postes clients. Quitte à changer ces postes, autant mettre une configuration pas trop obsolète. J'opte donc pour du Windows 7 Pro en 64 bits puisqu'il y a un contrôleur de domaine (Unix) avec des profils itinérants. Le logiciel installé ne fonctionnera donc plus parce que cette fichue base de données (Pervasive pour ne pas la nommer) refuse de s'installer sur les postes clients. Je n'ai pour ma part jamais compris pourquoi Visiomachin était incapable d'utiliser une base de données en réseau plutôt qu'un truc pareil qui est à la base de données ce que la musique militaire est à la musique. Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire, seuls les plus anciens ayant servi sous les drapeaux.
C'est d'autant que depuis 2012, il y a à la fois une base Pervasive et une PostgreSQL.
Coup de fil donc au technico-commercial de Visiomachin pour savoir comment régler le problème. « Très simple, monsieur, il vous faut la ligne 500 de notre logiciel qui lave plus blanc. Ça vous coûtera tant. » Chose amusante, il s'agit d'un tout autre logiciel, avec une autre interface et une autre base de données. Il y a donc une migration quelque part et cette migration de base ne peut se faire que dans les locaux de Visiomachin, ce qui impose des vacances forcées au cabinet. Et lorsque je parle d'une autre interface, cette dernière requiert un écran FullHD (1920x1080 points). Problème, les normes des écrans sur les fauteuils imposent des écrans très spécifiques qui n'existent qu'en 1280x1024 en 17 ou 19 pouces (vitre sur la dalle pour éviter des projections, alimentation basse tention et j'en passe). Les mobiliers standards des cabinets ne permettent que d'utiliser des écrans de 17 pouces. Un écran plus grand entrave l'ouverture des portes et si les dalles existent (pour les ordinateurs portables), je n'ai pas réussi à trouver un écran de bureau FullHD en 17 pouces qui ne soit pas à un prix prohibitif.
Les migrations NGAP/CCAM, les mises à jour SV 1.31 vers 1.40 m'ont toujours paru bricolées pour ne pas dire que j'avais l'impression d'essuyer les plâtres avec des briques. Là, le praticien se retrouve dans la situation de devoir changer son mobilier car un logiciel refuse de fonctionner normalement en-dessous de la résolution FullHD et il me faut trouver les arguments pour faire passer cela au praticien qui, s'il est excellent dentiste, n'est pas informaticien mais commence à se douter qu'il se fait prendre pour une vache à lait par un éditeur de logiciel. Surtout qu'il n'y a aucune raison technique à avoir besoin d'une telle résolution.
Peut-être dois-je lui suggérer de changer de logiciel ?
Une petite information est passée inaperçue. Sans doute est-elle trop anxiogène pour être divulguée ailleurs que dans un journal économique voire dans les pages saumon du Figaro. Pourtant, cette nouvelle devrait être connue de tous. Du 1er août 2014 au 31 juillet 2015, 61480 entreprises ont déposé le bilan. Pour information, du 1er août 2013 au 31 juillet 2014, leur nombre était de 63386.
Tout va très bien. Enfin jusqu'à aujourd'hui. Hommes de peu de foi, puisqu'on vous dit que la reprise est là, qu'elle frémit !
Si je suis un peu silencieux ces temps-ci, c'est que je regarde avec une certaine anxiété ce qui est en train de se passer. Je ne parle pas que de mes problèmes et le fait de passer encore une fois pour deux affaires contre l'URSSAF le 10 septembre prochain ne me fait pas oublier l'ensemble des problèmes de notre beau pays. Nous avons effectivement un beau pays, encore faut-il virer une bonne fois pour toutes les incapables qui le gouvernent. Et ces incapables ne sont pas que le gouvernement qui n'est, comme le disait Éluard, qu'une victime consentante. Cette horde d'incapables est constitué des différents gouvernements successifs depuis une bonne trentaine d'années et des syndicats représentatifs appelés assez étrangement partenaires sociaux et ne représentant qu'eux-mêmes. Il serait d'ailleurs assez intéressant qu'ils ne vivent que des cotisations de leurs adhérents.
Mais lorsque je parle de virer toute cette engeance, ce n'est pas pour les remplacer par un gouvernement d'extrémistes qu'ils soit de droite ou de gauche. Ce sont souvent les mêmes d'autant que le paricide chez les Le Pen est une histoire de politique. Si le père était un libéral poujadiste, la fille a un programme qui est assez socialiste, ce qui pour un parti politique ouvertement nationaliste est quelque peu dangereux. Lorsque l'Œdipe se passe sur ce plan, cela n'augure rien de bon.
Mais revenons à nos incapables qui nous emmenent de plus en plus vers la faillite de l'état et, par ricochet, de tous les français. Cette facture, nous la paierons tous d'une manière ou d'une autre. Ce sera peut-être par l'augmentation des impôts avec quelques années fiscalement rudes. Nous subirons peut-être une dévaluation sauvage, une inflation non maîtrisée ou une érosion monétaire due au fonctionnement de la planche à billets (camouflée sous le pompeux acronyme de QE), bien malin qui peut aujourd'hui le prédire. Nous ne sommes pas loin de l'état grec et il serait grand temps d'en prendre conscience.
Je ne sais pas si je suis plus conscient des problèmes de l'état parce que j'ai été chef d'entreprise de longues années, confronté comme des milliers d'autres aux parasites qui minent notre pays. Je ne sais pas si j'ai des convictions plus fortes que les autres et des idées sur ce qu'il faudrait faire de toute urgence pour redresser le pays. Certains m'ont déjà suggéré d'entamer une carrière politique. Je ne pense pas que cela soit le moment. La lobotomie des esprits est tellement profonde en France qu'il est illusoire d'être prophète avant l'heure. Je suis intimement convincu que les français sont des veaux et que ce n'est que devant le merlin du boucher qu'ils se réveilleront. S'ils se réveillent un jour.
Mais puisque j'ai un espace de liberté qui est tout de même lu par plus de quarante mille visiteurs uniques par quinzaine, autant en profiter.
Il faut à ce pays un gouvernement de brutes épaisses. Pas des extrémistes, mais des gens qui aient quelques convictions et qui sont prêts à tout pour les appliquer quitte à ne pas faire dans le détail. Des gens que rien ne pourra arrêter. Pas des lavettes pétries de vivrensemble qui refusent d'appliquer le droit commun lorsque des gens du voyage qui se trucident entre eux bloquent des routes pour aller aux obsèques de leur victime — autoroute A1 dans l'Oise il y a quelques jours ou la Route Centre Europe Atlantique (RCEA) traversant la France d’est en ouest promptement bloquée à hauteur de Montceau-les-Mines tout récemment. Pas des hypocrites qui refusent de voir les problèmes de l'agriculture française qui provient essentiellement des charges énormes dues par les agriculteurs à la MSA et qui n'existent qu'en France. Pas des voyous qui refusent jour après jour d'appliquer le droit français pourtant par eux voté — je pense entre autre à l'ordonnance 2001-350 ou à l'ordonnance de création de la sécurité sociale universelle par le GPRF — et qui légifèrent pour leur seul usage et dans leur seul intérêt.
Il va en effet falloir réformer à la dynamite Nobel, faire de la maïeutique avec comme seul matériel des forceps. Fatalement, cela va saigner. Les travaux urgents sont pourtant peu nombreux, mais les partenaires sociaux ne sont pas prêts à en entendre parler. Il faut en effet :
Vous allez me demander qui je suis. Je suis un ancien entrepreneur. Je l'ai été durant quinze ans. Je ne me suis pas enrichi parce que tout ce que j'avais — et même plus grâce à mes amis de l'URSSAF, de la CIPAV et du RSI — est passé dans mon entreprise. Je n'ai jamais pu la développer parce que je n'ai jamais pu dégager assez de trésorerie pour cela, je donnais tout à l'état. Pourtant, je me suis fait approcher par de grosses boîtes étrangères pour me racheter mon entreprise (j'ai été assez bête de décliner les offres), preuve que mes produits intéressaient. Étant un modeste chef d'entreprise, je n'ai donc pas les qualifications pour juger de la situation, je n'ai qu'un diplôme d'ingénieur, une thèse professionnelle et une thèse de doctorat. Je n'ai pas fait l'ENA qui est le sésame qui permet d'avoir un avis sur tout, qui permet surtout d'avoir des avis sans en payer les conséquences.
Réduire le problème du chômage est pourtant assez simple. Il suffit de diviser par deux les charges des entreprises et de lever toutes les pénalités dues à l'état en cas de licenciement économique. Ces chiffres sont indécents et provoquent le départ de tous ceux qui fournissent encore de l'emploi en France. Où que je regarde, je ne croise que des entrepreneurs, des professions libérales qui ne pensent plus qu'à quitter la France. Ceux qui restent préfèrent travailler quinze heures par jour plutôt que de recruter. Et cela détruit des vies, provoque du chômage de masse. Ce n'est pas grave, il suffit de taxer encore un peu plus pour redistribuer quitte à faire fuir ceux qui resteraient.
Faire ces quelques choses simples risque d'être assez compliqué. Tous les parasites de l'état providence français ne se laisseront pas faire. Ces parasites ne sont pas les travailleurs pauvres bénéficiaires de cet état, ils en seraient plutôt les victimes, mais la classe politique et les partenaires sociaux qui se gavent sur la bête depuis des décennies. Cela sera violent, violent pour une grande part de la population française habituée aux torpeurs d'un système qui pille ceux qui travaillent et créent de la richesse pour les faire vivre à grand coup de redistribution égalitariste.
Et malgré ces réflexions, je ne sais toujours pas pour qui je vais voter aux prochaines élections.
Le ministère de la Justice est durement épinglé par un rapport d'inspection interministérielle pour l'emploi qui l'accuse d'employer 40 000 personnes non déclarées. Il paraîtrait que la situation est en cours de régularisation. Enfin, c'est la chancellerie et son garde des sceaux qui l'affirme haut et fort — mais comment faire autrement — depuis mardi dernier.
En effet, cité par plusieurs médias, le rapport des inspections générales des Finances, des Services judiciaires et des Affaires sociales évalue à près de 50 000 le nombre de ces « collaborateurs occasionnels du service public » employés par différents ministères dont « 40 500 pour le seul ministère de la Justice ».
Ces collaborateurs occasionels n'avaient ni bulletins de salaire, ni protection sociale. Il s'agit d'interprètes, d'experts ou encore de médiateurs, souvent amenés à intervenir quotidiennement, et qui sont considérés comme des prestataires rémunérés à l'heure. « Le ministère de la Justice n'applique aucun assujettissement aux cotisations sociales et assimile les indemnités de ses collaborateurs à des prestations sans pour autant mettre en place les conditions de leur assujettissement à la TVA », selon le rapport, rendu durant l'été 2014 et révélé par le Canard enchaîné à paraître mercredi.
Il devient donc tellement risqué et compliqué d'embaucher un salarié en France que même l'administration ne s'y risque plus. Ce pays est définitivement foutu.
Plus inquiétant, ce document, qui souligne que cette pratique est très ancienne, estime qu'en cas de poursuites judiciaires collectives, le coût pour les finances publiques serait « de l'ordre d'un demi-milliard d'euros ». Plusieurs plaintes individuelles ont déjà été déposées, notamment par des traducteurs-interprètes : « ce sont des personnes qui travaillent exclusivement sur réquisition des autorités de police ou judiciaires. C'est 100% de leur activité professionnelle », affirme leur avocat Me David Dokhan au micro de France Inter, précisant que ses clients n'avaient « pas de bulletin de salaire » et « aucune protection sociale ».
Là, il serait grand temps pour l'état d'enfin respecter le décret 2001-350 permettant la liberté de la protection sociale. Mais il n'en est même pas question alors qu'objectivement, l'état lui-même est le premier à avoir libéré ses salariés. Passons.
Vous allez me dire que le gouvernement actuel a hérité d'une situation préexistante. Certes, mais il n'a rien fait depuis 2012 pour corriger le tir et il a fallu que le Canard divulgue cette information pour qu'enfin quelque chose soit fait. Lorsque l'on sait que cette situation est un héritage du gouvernement Jospin, celui-là même qui osait parler de cagnotte fiscale et qui n'était pas un gouvernement d'horribles réactionnaires, c'est assez cocasse.
La même semaine, j'apprends que pour des raisons d'économies, le Parti Socialiste avait utilisé des travailleurs détachés pour des raisons de coût du travail. Le PS donne l'exemple. Travailleurs détachés, emplois au noir, faites comme lui, libérez vos salariés et quittez la sécu !
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