Notre président national reçoit aujourd'hui le prix de la personnalité de l'année. C'est intéressant et je me demande bien en vertu de quoi il devrait obtenir ce prix, prix dont les lauréats ont toujours été choisis avec soin.
En effet, dans la liste officielle, je trouve entre autre :
prouvant par là que le comité a toujours fait de bons choix claivoyants.
Étrangement, cette semaine, même chose que la semaine passée. Deux voitures manquantes à l'allée, une au retour.
Mais de qui se moque-t-on ?
Le PDG d'Alstom vient d'annoncer récemment que le site de production de locomotives de Belfort fermera et que les activités seront transférées vers le site alsacien. Le gouvernement s'en est ému et a décidé de s'en occuper avec ses petits bras musclés car il est inacceptable qu'une grande entreprise comme Alstom ferme une usine de fabrication sans que le gouvernement en soit informé.
Mettons les choses au point. L'état est actionnaire à hauteur de 20% de cette entreprise. Avec 20% des parts, il n'a pas la minorité de blocage — donc ses rodomontades ne sont que les moulinets de bras — mais il en a assez pour être dans les différents organes de décision. En particulier, il peut participer à l'assemblée générale annuelle des actionnaires durant laquelle est présenté le bilan de l'exercice écoulé.
Pourtant, depuis de longues années, ni la SNCF, ni la RATP n'achetaient plus de locomotives à Alstom. Tout au plus des rames, fruit de collaboration entre Bombardier et Alstom. Si l'état avait participé sérieusement aux assemblées générales, il ne pourrait nier aujourd'hui être au courant de la surcapacité de cette usine. Il prétend pourtant ne pas avoir été alerté. Pire, il veut maintenant tout faire pour sauver le site de Belfort.
Reprenons donc les choses dans l'ordre. Un capitaine d'industrie possède une usine qui tourne à vide, qui ne fabrique plus rien ou presque. Il vend certes des locomotives dans le monde entier, mais plus en France. Et tous ses clients veulent que leurs machines soient fabriquées localement. Dès lors, les lignes de production françaises sont condamnées. Qu'à cela ne tienne, l'état qui s'est désintéressé du problème durant ces vingt dernières années puisque ses propres entreprises publiques ou assimilées que sont principalement les SNCF, RATP et autres STIF n'achètent plus français va tenter de forcer Alstom à maintenir son site de Belfort.
Il n'y a que trois issues au problème :
Il n'y a pas à dire, l'état est vraiment le pire gestionnaire qu'il soit. Et tous autant que vous êtes, vous cautionnez ces choix car ils sont pris par vos représentants.
Cela vous a sans doute échappé tant cette mesure était passée inaperçue sauf pour ceux qui ont eu la chance de se faire construire un logement neuf. Depuis quelques années, il était en effet obligatoire de construire une cheminée — quitte à ce qu'elle ne soit connectée à rien en cas de chauffage électrique — à tout logement neuf. La raison en était simple : il fallait pouvoir changer de moyen de chauffage sans faire des travaux importants.
Ce matin, j'ai entendu parler d'une controverse entre Manuel Valls et Marie-Ségolène Royal. Le premier voulait revenir sur cette obligation pour d'obscurs arguments, la seconde ne le voulait pas. En effet, notre vibrionnante ministre de l'écologie prétendait que le chauffage électrique était bien plus polluant que le chauffage au bois. J'ai failli l'encadrer.
En effet, souvenez-vous. Ou souvenez-vous mieux. Marie-Ségolène Royal a voulu interdire le chauffage au bois en ville en raison de l'émission de particules fines. En même temps, elle prétend que la voiture électrique n'est pas polluante. Je rappelle à toutes fins utiles que l'électricité n'est pas une énergie, c'est un vecteur. En tant que tel, elle ne pollue pas, elle transporte une énergie avec un rendement plus ou moins bon entre la centrale produisant l'électricité et l'appareil la consommant.
Donc, si je comprends bien, lorsqu'il s'agit de chauffage, le bois, le fioul ou le gaz ne sont pas polluants, en tout cas moins que l'électricité et lorsqu'il s'agit de transport, c'est le contraire ? Il fait rester sérieux et cohérents. Nous parlons bien du même fioul, du même bois et de la même électricité. Et au milieu, il y a un rendement plus ou moins mauvais dans les deux cas.
Tous les week ends, je me transforme en usager — ou trop souvent en usagé — de la compagnie malheureusement nationale de chemin de fer qu'est encore la SNCF. Et j'arrive assez régulièrement à faire 1000 km malgré cette SNCF. En effet, j'ai la chance d'utiliser l'antique ligne POLT qui n'a plus été entretenue correctement depuis que le TGV Paris-Toulouse passe par Bordeaux. Il fallait bien dissuader les voyageurs de prendre cette ligne qui, certes mettait une demi-heure de plus que le TGV pour se rendre à Toulouse, mais proposait un prix du billet bien plus intéressant.
Depuis quelques années, surtout depuis l'accident de Brétigny, des moyens sont mis pour entretenir ou plutôt restaurer les infrastructures. À tel point que la ligne est fermée plusieurs jours par an. Les trains ne roulent toujours pas plus vite, mais au moins a-t-on l'impression de moins risquer sa vie en les prenant.
Ces trains sont des Téoz Intercités à réservation obligatoire. Pourquoi pas. La composition du convoi est donc connue. Pourtant, très régulièrement, des voitures manquent à l'appel. Vendredi dernier, le train de 17h52 au départ de la garde parisienne d'Orléans (Austerlitz) ne comportait ni voiture 7 ni voiture 17. Qu'on ne me fasse pas accroire qu'au dépôt de Massena, il n'y avait pas deux voitures de disponible. Deux voitures sur quatorze étaient donc manquante un vendredi soir ! Plus de 10% !
Dimanche soir, rebelote. Mais cette fois-ci, seule la voiture 16 était absente. Train au départ de Toulouse-Matabiau où, il est vrai, n'existe aucun dépôt de voitures. Encore avions-nous de la chance, certains dimanches manquent sept voitures.
Vivement que tout ceci soit privatisé. Pas seulement les trains de nuit — dont la privatisation a fait un flop parce que la SNCF a tout fait pour que cela n'ait pas lieu —, mais tous les trains. Régionaux, intercités et autres. Jamais une entreprise privée ne se permettrait de prendre à ce point ses clients pour des imbéciles sous peine de disparaître très vite.
La survie de la SNCF est donc conditionnée à l'absence de concurrence. Et c'est pour cela que les syndicats de cette entreprise publique feront tout pour empêcher cette concurrence quitte à tuer en même temps la SNCF. Plutôt que de rendre un réel service, d'avoir une activité de fret et de voyageurs rentables avec des horaires adaptés, ce qui serait bénéficiable à tout le monde contribuable compris, elle continue à végéter en empêchant l'arrivée de nouveaux acteurs pour ne pas mourir. Pour ne pas mourir trop vite.
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