Tous les week ends, je me transforme en usager — ou trop souvent en usagé — de la compagnie malheureusement nationale de chemin de fer qu'est encore la SNCF. Et j'arrive assez régulièrement à faire 1000 km malgré cette SNCF. En effet, j'ai la chance d'utiliser l'antique ligne POLT qui n'a plus été entretenue correctement depuis que le TGV Paris-Toulouse passe par Bordeaux. Il fallait bien dissuader les voyageurs de prendre cette ligne qui, certes mettait une demi-heure de plus que le TGV pour se rendre à Toulouse, mais proposait un prix du billet bien plus intéressant.
Depuis quelques années, surtout depuis l'accident de Brétigny, des moyens sont mis pour entretenir ou plutôt restaurer les infrastructures. À tel point que la ligne est fermée plusieurs jours par an. Les trains ne roulent toujours pas plus vite, mais au moins a-t-on l'impression de moins risquer sa vie en les prenant.
Ces trains sont des Téoz Intercités à réservation obligatoire. Pourquoi pas. La composition du convoi est donc connue. Pourtant, très régulièrement, des voitures manquent à l'appel. Vendredi dernier, le train de 17h52 au départ de la garde parisienne d'Orléans (Austerlitz) ne comportait ni voiture 7 ni voiture 17. Qu'on ne me fasse pas accroire qu'au dépôt de Massena, il n'y avait pas deux voitures de disponible. Deux voitures sur quatorze étaient donc manquante un vendredi soir ! Plus de 10% !
Dimanche soir, rebelote. Mais cette fois-ci, seule la voiture 16 était absente. Train au départ de Toulouse-Matabiau où, il est vrai, n'existe aucun dépôt de voitures. Encore avions-nous de la chance, certains dimanches manquent sept voitures.
Vivement que tout ceci soit privatisé. Pas seulement les trains de nuit — dont la privatisation a fait un flop parce que la SNCF a tout fait pour que cela n'ait pas lieu —, mais tous les trains. Régionaux, intercités et autres. Jamais une entreprise privée ne se permettrait de prendre à ce point ses clients pour des imbéciles sous peine de disparaître très vite.
La survie de la SNCF est donc conditionnée à l'absence de concurrence. Et c'est pour cela que les syndicats de cette entreprise publique feront tout pour empêcher cette concurrence quitte à tuer en même temps la SNCF. Plutôt que de rendre un réel service, d'avoir une activité de fret et de voyageurs rentables avec des horaires adaptés, ce qui serait bénéficiable à tout le monde contribuable compris, elle continue à végéter en empêchant l'arrivée de nouveaux acteurs pour ne pas mourir. Pour ne pas mourir trop vite.
Nous ne sommes pas vendredi, jour de la morue, mais nous allons parler ici de la dernière fulgurance d'Anne Hidalgo, de son dernier pet de l'esprit.
Qu'a-t-elle encore imaginé ? Les grands boulevards rendus aux trotinettes ? Le canal Saint-Martin aux planches à voile ? Montmatroneige en équipant le funiculaire de Montmarte en tire-fesse avec un peu de neige artificielle parce que, souvenez-vous, ça se réchauffe ?
Non, c'est encore plus bête que cela parce qu'en terme de bêtise, l'équipe municipale devrait être à Sèvres et servir d'étalon. Il s'agit ni plus ni moins que de créer une monnaie locale ayant cours uniquement dans Paris à partir de l'automne 2017. Vous avez bien lu.
Il existe déjà une quarantaine de monnaies locales en France, monnaies dont on se demande à quoi elles peuvent bien servir. Pourtant, dans le quotidien Le Figaro, Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris en charge de l'économie sociale et solidaire, a reconnu ce samedi que la municipalité étudiait « la possibilité de créer une monnaie locale complémentaire ». Pire, cette possibilité est bien avancée puisqu'« une étude d'impact sur le sujet est en cours et [que la mairie] attendons ses conclusions pour en préciser la forme — monnaie fiduciaire ou électronique — la fonction, la fiscalité d'une telle monnaie ou encore les mesures d'accompagnement ».
Je souhaiterais à titre personnel savoir combien a coûté cette étude. Car finalement, les bêtises des incapables de l'équipe municipale de Paris sont payées par les impôts des heureux parisiens qui n'ont rien demandé. Je constate aussi que l'étude parle déjà de la fiscalité de cette monnaie. On ne perd pas le nord.
En creusant un peu, j'ai trouvé que cette proposition a été voulue par les écologistes et qu'elle a déjà fait l'objet d'un débat au Conseil de Paris lors du vote du budget en décembre dernier. Cette monnaie complémentaire pourrait s'appeler « La Seine ». J'avoue que je trouve son appellation complètement tarte.
Là où nous tombons dans un surréalisme que n'aurait pas renié Breton, c'est que l'économiste Jérôme Blanc, interrogé par Le Figaro et spécialiste des monnaies locales — un économiste spécialiste des monnaies locales me laisse rêveur, encore un qui doit émarger au CNRS ! —, explique que « les monnaies locales complémentaires permettent d'intensifier les relations économiques et concernent en premier lieu les échanges de biens alimentaires ».
Là, il faut expliquer à un simple d'esprit comme moi comment il peut se faire. La monnaie, qu'elle soit métallique ou fiduciaire, représente une valeur, une unité de compte. Je ne vois donc pas comment il serait plus facile de se procurer une monnaie locale ayant le même pouvoir d'achat qu'une monnaie ayant cours légal. Mais on va sans doute me l'expliquer un peu plus loin. Continuons la lecture de ce papier du Figaro dans lequel on m'explique qu'il s'agit aussi d'un objectif citoyen car sa création même entraîne une mobilisation autour du projet. Rien que ça. Et juste après, le même économiste rajoute en se prenant les pieds dans le tapis — je cite — que « si l'effet économique à long terme reste à démontrer, son impact sur le dynamisme des transactions locales semble réel ».
Notez bien que l'impact a court terme semble réel, on espère que cet impact est positif, mais qu'à long terme, ça reste à démontrer. Personnellement, je suis un affreux scientifique et je ne vois pas comment l'intégrale sur un temps long d'un impact positif peut être autre chose que positif. Ou alors, c'est qu'il y a un peu plus qu'une anguille sous la roche.
Et il ne faut surtout pas oublier qu'il faudra se procurer ces espèces sonnantes et trébuchantes avec la tête de sœur Anne sur la face des pièces. Pour cela, nous aurons recours à des comptoirs locaux de change, ceux qui ont fermé en 2002 après l'adoption de l'euro. D'après l'étude, ces comptoirs pourront être tenus par des fonctionnaires municipaux. Il faudra aussi régler leurs salaires dont une partie sera en monnaie locale. Se pose alors la question de la dette, du taux de change et de la création de monnaie.
Je vous décrypte donc. La municipalité de Paris est endettée à la suite des deux mandats catastrophiques de Delanoë et plus encore par l'équipe actuelle qui continue dans la même veine. Pour utiliser des fonctionnaires municipaux et ne pas les payer en monnaie ayant cours légal, elle va créer une monnaie locale et battre cette monnaie pour les payer. Ce n'est ni plus ni moins qu'un assouplissement quantitatif à l'échelle d'une ville.
C'est simplement pathétique.
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu... Marie-Ségolène vient encore de frapper. J'apprends à l'instant que la France lancera sa première obligation souveraine « verte » (« green bond ») en 2017, sous réserve des conditions de marché. L'annonce a été faite ce vendredi par les ministères de l'environnement et de l'économie dans un communiqué commun.
Cette opération « de plusieurs milliards d'euros » a vocation à financer notamment les investissements verts du troisième programme d'investissements d'avenir, qui sera inscrit dans le projet de loi de finances pour 2017 présenté cet automne.
Un groupe de travail interministériel sera créé pour définir les modalités d'émission de ces obligations qui s'inscriront dans le programme de financement de l'état mis en oeuvre par l'Agence France Trésor pour 2017, ajoute le gouvernement dans un communiqué.
Fixons les idées. Une obligation verte est un emprunt émis sur le marché par une entreprise ou une entité publique auprès d'investisseurs pour lui permettre de financer ses projets contribuant à la transition écologique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion durable des déchets et de l'eau, exploitation durable des terres, transport propre et adaptation aux changements climatiques, etc.), plus particulièrement les investissements en infrastructures.
Elle se distingue d'une obligation classique par un reporting détaillé sur les investissements qu'elles financent et le caractère vert des projets financés.
Ce serait risible si nous n'avions pas déjà 5300 milliards d'euros de dette (cumul de la dette officielle et de la dette hors bilan).
La rentrée scolaire ne concerne pas que les enfants et les enseignants d'un côté et les libraires de l'autre. Elle concerne malheureusement aussi les élus et leurs services, à commencer par Bercy, toujours occupé à trouver de nouvelles sources de financement.
Cela vous a sans doute échappé, mais hier, jeudi 1er septembre 2016, a été publié tout à fait officiellement un rapport sur le coût de l'obésité en France. On y apprend que l'obésité touche plus de 15% de la population, est en constante augmentation et devient l'un des principaux enjeux de santé publique pour les années à venir. Qu'à cela ne tienne, outre le fait d'être un enjeu de santé publique, elle peut aussi rapporter quelques subsides dans les poches de l'état.
En effet, Bercy estime que le coût de l'obésité est annuellement de 20,4 milliards d'euros. Parmi ces 20,4 milliards d'euros, 7 milliards sont simplement dus à des absences au travail mais sont intégralement compensés par 7 milliards d'euros qui ne sont pas déboursés par les caisses de retraites en raison d'une mortalité précoce. On apprend dans le même rapport que le coût principal pour l'assurance maladie est de 17 milliards d'euros par an.
Pour fixer les idées, l'alcoolisme coûte 15 milliards d'euros par an et le tabac en coûte 26,6. Et il n'est toujours pas question de faire des calculs d'actuaires pour que l'assurance maladie deviennent une véritable assurance, que chacun paie en fonction de ses risques. Cela pourrait responsabiliser l'assuré et être quelque peu efficace. Non, Bercy rêve d'une nouvelle taxe permettant de taxer tout le monde et qui serait du coup moins douloureuse.
L'idée de Bercy est assez simple mais change les règles du jeu. Si aujourd'hui la quantité de sucre dans un aliment est taxée ou encore que le débat sur l'huile de palme ne cesse de revenir sur le devant de la scène, c'est que le gouvernement ne taxe qu'un aliment, qu'un composant du produit fini. Dans cette nouvelle taxe c'est l'ensemble du produit qui est taxé. La qualité nutritionnelle d'un aliment pourrait conduire à une taxation de ce dernier selon des paliers. La rumeur qui semble bien informée parle d'une hausse entre 1% et 8% qui se répercutera directement sur le prix.
Dans tous les cas, Bercy compte bien se remplir les poches grâce à la malbouffe en faisant payer au consommateur une taxe supplémentaire. Si le gouvernement espère ainsi réduire la quantité d'achats du fait de la hausse de prix, cette mesure ne devrait pas faire baisser la consommation de malbouffe qui tient surtout d'une mauvaise éducation alimentaire ; mais au moins les caisses de l'état seront bien remplies ce qui permettra de payer une partie des 17 milliards d'euros que coûtent chaque année obésité et surpoids.
Lu dans le Figaro Éco du 28 août dernier qui est arrivé ce matin dans ma revue de presse :
Agroalimentaire : l'idée d'une TVA climatique
L'objectif serait, selon Matthieu Lambeaux, directeur général du transformateur français de fruits St Mamet, de lisser les effets de la météo
Après la taxe soda, la TVA climatique sur les produits alimentaires transformés? C'est la proposition de Matthieu Lambeaux, le directeur général du transformateur français de fruits St Mamet. « Le but n'est pas de créer un impôt mais de permettre aux industriels de l'agroalimentaire, et aux agriculteurs qui les fournissent, d'absorber le choc d'un épisode de grêle ou bien d'un hiver trop rude en leur redistribuant le fruit de cette taxe », détaille celui qui fut également président de Findus Europe du Sud.
Oui, vous avez bien lu. Pour les abonnés au Figaro, vous trouverez l'intégralité de l'article en ligne ici. Il y a normalement les assurances pour cela et je ne vois pas pourquoi l'état, donc in fine l'heureux contribuable, devrait se substituer aux assurances que les agriculteurs ou les professionnels de l'agroalimentaire devraient prendre. J'avoue pour ma part ne pas savoir quoi ajouter.
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