Haiku

08.09.10 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais l'informatique

Je ne sais plus qui me demandait ici mon avis sur le système d'exploitation Haiku. C'est intéressant mais horriblement lent, certainement la faute à la programmation orientée objet utilisée partout dans ce système. Malgré cela, le fonctionnement est plutôt bon pour une version qui est toujours une version alpha. Enfin, vu de l'extérieur, parce qu'il ne faut pas essayer de faire des accès concurrents aux disques, il s'ensuit des corruptions de fichiers à répétition.

Un premier regret, sa version alpha 2 est livrée avec un gcc antédiluvien informatiquement parlant puisqu'il s'agit d'un gcc 2.95.3. Naturellement, le système ne connaît pas nativement le Fortran, même pas le 77. Pour tester quelques programmes intéressants, il me faudra compiler un gcc décent et récent.

L'installation d'un gcc moderne s'avère compliquée en raison de la corruption des fichiers lors d'accès concurrents. Les prérequis au Fortran que sont gmp et mpfr compilent aléatoirement et les archives statiques ne sont pas toujours utilisables. N'aimant pas ce qui n'est pas reproductible, je retente donc l'installation de l'image du jour, instable, mais peut-être meilleure du point de vue des accès concurrents aux disques. Croisons les doigts et, n'ayons pas peur, toutes les autres choses que l'on pourra croiser. De toute façon, je teste ce système dans une machine virtuelle Qemu, je ne risque donc pas grand'chose.

Après réinstallation, j'obtiens maintenant un terminal équivalent d'une pseudotitihouaillerie avec un shell bourne tendance GNU canal historique puisqu'il s'agit d'un bash en version 4.0.35(1). Un uname -a me renvoie :

Haiku shredder 1 r38534 Sep 5 2010 06:38:08 BePC Haiku

C'est donc un bon début ! Essayons de faire en sorte que cela continue. Un répertoire du disque contient un tas de fichiers d'en-têtes POSIX, ce qui augure assez bien de la suite. J'ai donc un système avec un compilateur C, un C++, mais pour le Fortran, il faudra recompiler depuis les sources, et un tas de bibliothèques POSIX. Ne compliquons pas les choses et tentons la compilation du gfortran qui va bien avec la version de gcc déjà installée, soit un gfortran 4.3.3. Je n'arrive pas à comprendre les gens qui mettent à disposition des compilateurs C et C++ sans y adjoindre un compilateur Fortran surtout lorsque celui-ci fait partie intégrante de gcc. Passons.

Les compilations des prérequis se passent bien. La configuration de gcc aussi, mais sa compilation échoue. Il paraît que le trigramme i586-pc-haiku n'est pas supportée par gcc stage 1. Je suppose qu'il faut patcher gcc pour obtenir quelque chose d'intéressant. N'ayant pas de temps à perdre avec ce système, je verrai cela plus tard.

Mes premières impressions me laissent une impression bizarre, comme si on avait essayé de marier de force un système POSIX avec le WorkPlaceShell d'OS/2 devenu eComStation, le tout sous la bénédiction d'un noyau qui ne ressemble à rien puisqu'il est écrit en C++. Au final, le système est lent et le bureau est austère voire janséniste mais pas désagréable. Il faut tout de même reconnaître qu'avec la version r38534, je n'ai plus vu de problème de corruption des données sur le disque.

Je crois que je ne saisis pas trop l'intérêt du système en question. J'arrive encore à comprendre l'intérêt de pouvoir réutiliser du code binaire écrit pour BeOS, quoiqu'il ne faille pas perdre de vue qu'informatiquement parlant, il s'agit de très vieux programmes puisque BeOS n'évolue plus depuis une dizaine d'années. Pourquoi ne pas émuler en userland et sur un noyau BSD ou Linux les ABI de BeOS ? Cela me semblerait plus efficace, plus stable et l'équipe de développement pourrait arriver plus rapidement à ses fins. En effet, non seulement le système de base doit être stable, mais il faut encore qu'il supporte une quantité phénoménale de périphériques. Tous ces pilotes restent aujourd'hui à écrire.

Je ne nie pas qu'intellectuellement le projet soit intéressant, mais je trouve la démarche d'OSFree plus saine puisqu'il s'agit de cloner un système d'exploitation singulier et non de cloner un noyau d'un système en rajoutant sur celui-ci tout ce qui existe pour faire tourner des programmes qui proviennent d'un autre système.

 

À gauche ou à l'ouest ?

07.09.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit

J'ai écouté d'une oreille pas trop distraite l'émission de Daniel Mermet hier sur France Inter qui n'était pas encore en grève. Étaient invités deux sociologues qui, s'ils n'étaient pas de la gauche radicale et réactionnaire, étaient au moins à l'ouest.

Ces deux penseurs avaient une idée amusante : abroger la TVA en la reportant sur un impôt sur le revenu étendu. Jusque-là, pourquoi pas, c'est la suite qui devient amusante. Le taux de ce nouvel impôt devrait être entre 10% et 90% des revenus fiscaux annuels. Mazette, 90%… Cela devrait contribuer à relancer le tourisme en Suisse ou au Luxembourg.

J'avoue, devant tant d'imbécillité crasse, ne pouvoir réprimer un sourire. Pour la personne qui est au bas de l'échelle, cela ne changera pas les choses puisque les 10% de ce nouvel impôt seront peu ou prou compensés pas la disparition de la TVA. Mais pour les gens qui gagnent un peu plus confortablement leur vie, ce sera un autre problème. Croyez vous sérieusement qu'un cadre supérieur, imposé à 50% de ses revenus, restera dans notre beau pays de France ? Croyez-vous qu'on trouvera encore en France avec une taxation aussi idiote des entrepreneurs pour jouer avec leurs biens, ne pas avoir de couverture sociale et faire fonctionner l'économie réelle ? Un tel système revient à tout niveler par le bas, car il vaudra mieux être pauvre qu'appartenir à la classe moyenne, et ceux qui ne se réduiront pas à la misère iront vers des cieux plus cléments.

Et je passe sous silence les stances habituelles sur les taxations des entreprises, la suppression de la taxe professionnelle, le taux d'impôt sur les sociétés qui a baissé depuis 2007. Daniel Mermet, je t'aime bien, mais de grâce, vérifie les dires de tes invités et arrête de les laisser dire n'importe quoi. Depuis 2004, je n'ai pas vu baisser le taux d'impôt sur les sociétés, ce qui ne veut pas dire que ce taux a baissé en 2004, simplement que je n'ai pas mes archives comptables sous la main pour vérifier. La taxe professionnelle n'a pas été abrogée, seule son assiette a été modifiée. En tout cas, si elle a été supprimé, je n'étais pas au courant puisque j'ai non seulement reçu l'imprimé Cerfa cette année, mais je l'ai aussi payée. Quant aux taxes diverses et variées que peut payer une entreprise en France, le seul adjectif qui me vienne spontanément est effarant. Mais pour s'en rendre compte, il faudrait peut-être de temps en temps laisser parler ceux qui sont confrontés à ce problème, ce qu'ils vivent. Rajouter des taxes parce, soi-disant, elles baissent, c'est bien beau. Depuis cinq ans, les différents impôts ponctionnant les PME ne font qu'augmenter, mais ce n'est pas grave puisqu'il s'agit des taxes locales ou de la part patronale des cotisations sociales. Du point de vue du salarié, rien ne change. Du point de vue du patronat, dont ne l'oublie jamais, l'immense majorité est aujourd'hui moins payée que la médiane des salaires de son entreprise, la vision est un peu différente. Mais ces gens ont d'autres choses à faire que de défiler dans les rues. Ils ont un peu plus de conscience professionnelle puisque s'ils s'arrêtent de travailler, non seulement ils risquent de se retrouver à le rue, mais ils vont encore produire de nouveaux chômeurs.

Et tu n'as pas oublié de parler des retraites. C'est bien. Mais pour être crédible, tu aurais pu dire que depuis le début des années soixante-dix, tous les démographes tirent la sonnette d'alarme. Aucun gouvernement n'a voulu pour des raisons purement électorales traiter le problème, préférant le laisser à son successeur. Et comme c'est au pied du mur qu'on voit le mieux le mur, plus on attend, plus la solution risque d'être douloureuse.

Il y a un vrai problème économique, et ce problème ne pourra pas être résolu par des taxes nouvelles ou des augmentations de taux de taxes existantes. À la limite, on pourrait ponctionner les profits financiers issus des banques et des bourses. Mais ponctionner encore l'économie réelle déjà exsangue est une immense bêtise qui risque juste d'être contre-productive en poussant à la faillite un bon nombre de PME qui sont fragilisées par le système financier depuis l'explosion de la crise en 2008, crise pourtant prévue par de nombreux économistes que personne n'a écoutés.

En ce sens, il est inadmissible d'entendre des salariés s'élever contre l'augmentation de l'âge de départ à la retraite. Le vrai combat n'est pas ce combat d'arrière-garde, mais devrait être un combat pour l'emploi de la tranche des 55-65 ans. Comment veux-tu demander à quelqu'un de travailler jusqu'à 62 ans lorsque l'âge médian d'arrêt d'activité est d'un peu moins de 59 ans ? Il est aussi lamentable de repousser l'âge de départ à taux plein de 65 à 67 ans. Mais ce n'est pas, comme je l'ai entendu, pour remonter le niveau de pensions des femmes. C'est pour éviter que des gens qui se sont retrouvés au chômage puisse avoir de quoi vivre décemment, ce qui est autre chose.

Plus il y aura de chômeurs dans la tranche 55-65 ans, plus cet âge de départ sera repoussé et plus les pensions seront faibles. C'est imparables. Avant de râler contre les différents âges de départ, il faut déjà lutter contre ce qui fait que les gens quittent leur emploi avant l'âge de départ légal ! Et qu'on ne me parle pas de pénibilité puisque la définition de la pénibilité est largement surannée. Il faudrait remettre tout ceci à plat, mais personne ne veut aujourd'hui revenir sur des acquis sociaux qui ne se justifient plus dans la plupart des cas. Conduire un train de marchandise était un métier pénible dans les années 50, lorsqu'on mettait du charbon dans une 141R. À l'heure de la traction électrique, ce n'est plus le cas. En revanche, enseigner dans un collège dans les années 50 n'était pas pénible. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Il faut donc reculer l'âge légal de départ à la retraite, mais toucher l'âge du taux plein n'est pas une fatalité si on se débrouille pour employer cette tranche d'âge. Et là, on entend généralement que ces personnes sont fatiguées, ne sont plus employables, en d'autres termes sont des rebuts de la société. Que ces personnes ne puissent pas faire de travaux physiques est une chose, mais elles peuvent faire tout un tas d'autres choses. Si elles sont mises à l'écart, c'est en grande partie en souvenir de la contribution Delalande. Bizarrement, cette position est assez bien partagée par une droite qui n'est pas au gouvernement. Oui, Daniel, la droite ne peut pas être réduite au simple sarkozysme et il existe une droite largement plus sociale mais qui n'a pas pignon sur rue. Il serait peut-être bon de temps en temps d'inviter ce genre de personnes. Les propos tenus dans ton émission gagneraient en crédibilité.

Je vais aussi rajouter quelque chose qui ne va peut-être pas te faire plaisir, mais à écouter certains de tes invités, j'ai de plus en plus l'impression qu'être de gauche ne signifie pas avoir une fibre sociale. Les réactions de tes invités sont bien plus souvent motivées par la jalousie à l'égard des fortunés que par une recherche d'équité sociale. On pleure sur l'ouvrier pour ne pas avouer que l'on bave sur son voisin cadre supérieur en ignorant superbement la contre-partie de sa réussite sociale. On rêve alors de taxer les gens qui ont de l'argent non pour aider le bon peuple mais pour que ces gens soient moins riches ou pour rétablir une quelconque équité plus saine que l'espèce d'égalitarisme révolutionnaire qui ne mène jamais qu'à un désastre plus grand. C'est cette vision dogmatique qui a engendré l'impôt de solidarité sur la fortune qui lui-même a créé le bouclier fiscal pour éviter des aberrations qui faisaient que certains contribuables avaient plus d'impôt à payer que leurs revenus annuels ! Il est assez cocasse de voir aujourd'hui ceux qui ont permis la création de l'ISF râler sur le bouclier fiscal qui en est directement issu. N'oublie jamais que trop d'impôt tue l'impôt.

 

Dieu existe, je lui ai parlé

06.09.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais les tradis

Il est des jours où l'on se met à douter de tout même de l'existence de Dieu. Mécréants mes frères, soyez heureux, il est maintenant possible de parler au Seigneur en lui téléphonant pour la modique somme de 15 ou 34 centimes d'euros la minute. Il n'y a pas de miracle ni de petits profits.

Ceci n'est pas un canular, c'est un service tout ce qu'il y a de plus réel. Je ne peux résister à quelques morceaux choisis du site officiel du fil du Seigneur.

Nous voyons déjà que le Seigneur est un affreux rétrograde puisque, à l'heure des téléphones sans fil, il utilise encore un combiné en bakélite de T49. De la part de quelqu'un qui a ressuscité son fils après que sa dépouille mortelle a passé trois jours sans cryogénisation, preuve d'un certain avant-gardisme au moins pour l'époque, c'est assez surprenant. Nous voyons aussi que son service comptable fait des miracles. À sa place, je me méfierais. En effet, nous avons le choix entre deux numéros de téléphone surtaxés, l'un à 34 centimes par minute, l'autre à 15 centimes par minute. Pour le numéro de plus cher, il est indiqué que 40% du prix de l'appel sera reversé à une œuvre caritative. Si je compte bien, il restera dans les poches du Seigneur 20,4 centimes. Je pose donc la question : pourquoi ne pas reverser à une association caritative 55% des sommes récoltées, cela ferait le même prix pour l'opérateur quel que soit le numéro appelé.

Donc, si je comprends bien le concept innovant, il s'agit d'un service onéreux qui nous permet d'appeler quelqu'un lorsque nous avons une crise de foi. Certains vont à Choue — et non à Schoum, mécréants que vous êtes, dont tout le monde sait qu'il n'est efficace que contre les crises de foie — se recueillir sur les traces du curé d'Ars, d'autres téléphonent au Seigneur. Il s'agit aussi d'un service permettant, après avoir commis un péché véniel ou mortel, de se confesser sans avoir l'œil inquisiteur d'un prêtre devant soi. En fait non, pour la confession, il faudra toujours passer par la case confessionnal puisqu'il est écrit en petits caractères précédés d'un astérisque :

en aucun cas, il ne s'agit d'une confession sacramentale : vous ne serez pas en présence d'un prêtre et bien entendu l'absolution n'est pas donnée. Ce service est essentiellement une aide à la prière et au recueillement.

Je ne peux donc pas espérer tomber dans le stupre et la fornication durant un petit cinq à sept en ville puis appeler le numéro en question pour obtenir une absolution à peu de frais. L'intérêt de la chose me semble donc limitée à celui de l'opérateur caché derrière ce numéro. De toute façon, je n'irai certainement pas raconter mes errements à quelqu'un qui s'empressera de les rendre publics comme c'est si aimablement indiqué dans les différents articles.

J'ai cherché pour vous, il n'y a aucune mention légale sur le site en question et le whois ne donne pas plus d'informations utiles. Il s'agit juste d'une entreprise philanthrophique et absolument pas intéressée. En tout état de cause, ce n'est nullement une ramification d'une quelconque église même sectaire. Vous me direz qu'on a déjà de la chance de ne pas avoir affaire à une secte. Quoique.

Personnellement, je n'aurais jamais perdu de temps pour appeler le Seigneur, même au tarif lent. Quelqu'un a testé pour vous et son expérience se doit d'être lue comme doivent être lues les justifications des intéressés. Il est amusant de noter que le service a été lancé au début du Carême 2010, qu'il sera peut-être reconduit à la fin de celui-ci. Aujourd'hui, ce site est toujours actif et le whois renvoie :

Domain Name : LEFILDUSEIGNEUR.COM
Created On : 2007-11-23
Expiration Date : 2010-11-23
Status : ACTIVE
Registrant Name : Aabas
Registrant Street1 : 26 rue Vignon
Registrant City : Paris
Registrant State/Province  : FR
Registrant Postal Code : 75009
Registrant Country : FR

Il faut être un minimum sérieux. Je ne connais aucune entreprise qui étudierait un projet aussi longtemps — de novembre 2007 à mars 2010 — sans espérer un gros retour sur investissement. Avec cette nouvelle informations, les justifications écrites dans l'article du Figaro me semblent particulièrement oiseuses.

On sait déjà qu'on ne tombe pas sur Dieu ni sur un prêtre. J'espère au moins que pour ce prix-là, on ne tombe pas sur un centre d'appel au Maroc, en Tunisie ou au Viêt Nam

 

Laveurs de carreaux

05.09.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Vous allez encore me dire que j'ai un esprit chagrin et je l'assume.

Depuis des années, les gouvernements successifs font tout pour faire baisser, généralement artificiellement, le nombre de morts sur les routes françaises. Je dis artificiellement car un tas de dispositifs tant mécaniques que statistiques transforment les victimes définitives de la circulation en grands invalides voire en décès simple puisque pour être comptabilisé comme mort à la suite d'un accident routier, il faut décéder moins de quarante-huit heures après cet accident et naturellement ne pas l'être avant sinon ça ne compte pas.

Vous constatez aussi certainement comme moi, surtout les jours orageux d'été, que les pare-brise des automobiles sont généralement constellés d'insectes écrasés de toutes tailles et que les produits de lave-glace, pourtant prétendûment désinsectiseurs, sont particulièrement inefficaces. L'automobiliste est donc contraint de laver ses glaces à la main une fois rentré chez lui. Il est donc très content de trouver des Roms aux différents feux rouges pour les lui laver moyennant quelques centimes hors taxe et non déclarés à l'administration fiscale.

Le fait de renvoyer ces travailleurs chez eux est ainsi une menace pour la sécurité routière, n'ayons pas peur de le dire, et non une menace à l'ordre public.

Je vous propose donc le sujet de dissertation dominicale suivant :

« Expulser les laveurs de pare-brise est-il raisonnable lorsque l’on sait l’importance de ce dernier dans la sécurité routière ? »

Je ramasse les copies dans quatre heures.

 

Il s'appelait Vincent

04.09.10 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les tradis

Fin juin 2010, il s'appelait Vincent. Début septembre, il est devenu Martine. Un professeur de sciences physiques — il en existe heureusement encore quelques uns — a décidé d'aller au bout de sa démarche et de changer de sexe.

Jusque-là, quelque chose de banal et finalement d'assez sain. Problème, cette personne est un membre du corps enseignant du lycée catholique Saint-Dominique de Saint-Herblain, en Loire inférieure, pardon atlantique.

Loin de condamner la démarche de cet enseignant transsexuel, le directeur de l’établissement d’enseignement catholique, Dominique Foucault, a écrit aux parents d’élèves quelques jours avant la rentrée pour les informer de la situation en déclarant que « ce changement d’identité est un cheminement personnel qui s’impose à nous et [que] nous n’avons pas à nous positionner là-dessus » . Pour le directeur, seuls comptent le travail au quotidien et le professionnalisme de cet enseignant.

Le directeur diocésain de l'enseignement catholique respecte ce choix. La position du diocèse est même applaudie des deux mains par le centre gay et lesbien de la région.

Cette évolution est nécessaire, mais c'est sans compter avec les réactionnaires à poil dur et idées courtes. J'ai trouvé pour vous une analyse d'une profondeur exceptionnelle provenant du site perepiscopus. J'ouvre les guillemets avec des pincettes :

 

Nos évêques doivent vraiment réformer l'enseignement catholique

Un professeur de sciences physiques d'un lycée privé sous contrat et soit-disant catholique de la banlieue nantaise a changé de sexe au cours de l'été. "Vincent" en juin dernier, lors de la sortie des classes, était devenu "Martine" le jour de la rentrée. Et cela ne pose aucun problème aux responsables de l'enseignement catholique, y compris à l'évêque de Nantes, Mgr James.

Le directeur du lycée Saint-Dominique de Saint-Herblain, Dominique Foucault, a indiqué avoir transmis, en lien avec l'Association des parents d'élèves de l'enseignement libre (APEL), un courrier aux parents d'élèves pour les informer de la situation avant la rentrée.

"Ce changement d'identité est un cheminement personnel qui s'impose à nous, et nous n'avons pas à nous positionner là-dessus".

Une représentante de l'APEL du lycée a estimé qu'il s'agissait

"d'un choix personnel parfaitement légitime et nous avons cherché à l'accompagner afin que cette rentrée se passe de la meilleure des manières".

Une psychologue de la direction diocésaine est également intervenue sur place le jour de la rentrée.

Interrogé dans Zénit, Mgr Tony Anatrella vient justement de dénoncer cette idéologie du genre, qui veut que chacun se construise sa propre sexualité :

"Nous sommes en pleine illusion narcissique de croire que l'homme se crée lui-même en étant sa propre référence. C'est le péché de l'esprit par excellence, le péché originel toujours en acte."

Laisser faire cela dans un établissement c'est faire violence aux enfants, qui plus est dans un établissement catholique. C'est un mensonge de la pire espèce, puisqu'il scandalise les plus petits.

Il est temps de fermer cette logorrhée diarrhéique classique de la dialectique de cette frange du catholicisme. Lorsque je lis ce genre de prose, j'ai honte d'être catholique. Par ailleurs, je vous conseille de chercher quelque information sur la biographie de Tony Anatrella s'il en reste encore des traces. Je ne serai pas plus explicite, je n'ai pas envie d'essuyer une plainte pour diffamation, mais entendre ce prêtre prendre position sur cet acte est un délice de fin gourmet.

Plusieurs choses me dérangent. Comprenez-moi bien, je n'ai rien contre les personnes qui décident de changer de sexe parce que cette décision n'est certainement pas facile à prendre et est l'achèvement d'un processus long et souvent douloureux. Que l'on mette dans le même sac des personnes qui osent changer de sexe avec des homosexuels me semble aussi bizarre puisqu'il ne s'agit pas du tout de la même démarche ni de la même souffrance, pour peu qu'être homosexuel soit synomyme de souffrance, ce qui reste à démontrer.

Décider de changer de sexe puis passer à l'acte n'est pas quelque chose d'anodin. En France, l'opération est sérieusement encadrée et cela ne peut pas se faire sur un coup de tête. Des psychologues suivent la personne sur plusieurs mois voire années avant de donner un avis, en pleine connaissance de cause, quant à l'opération. Je trouve personnellement sain le cheminement de cette personne. Je n'ai aucune idée de sa souffrance ou de ses tourments lorsqu'elle s'appelait Vincent, mais j'ai toutes les raisons de croire que ce changement d'idendité a été bénéfique et sera aussi bénéfique pour ses élèves puisqu'il s'agit d'accorder l'esprit de cette personne à son apparence et à son sexe. Il ne peut qu'en résulter un apaisement intérieur.

Par ailleurs, j'aime assez le terme « les plus petits », puisqu'il ne faut pas l'oublier, on parle de lycéens qui en ont déjà vu certainement bien d'autres.

Vue par le petit bout de la lorgnette, la réaction de la frange dure du catholicisme revient à dire qu'un lycéen est quelqu'un de totalement immature, ce qui est déjà gênant, mais aussi qu'il vaut mieux qu'une personne passe sa vie à souffrir plutôt que de résoudre son problème, ce qui est pour le coup proprement inadmissible lorsque l'on se targue de parler de charité chrétienne. Et cette frange nimbée d'imbécillité crasse ne songe même pas à ce qui aurait pu se passer si cette personne n'avait pu changer de sexe. Quelles auraient été les conséquences sur sa vie, sur son psychisme et donc sur ses qualités d'enseignant ?

Traditionalistes de toute obédience, réactionnaires obtus, j'attends avec une impatience certaine et non dissimulée vos arguments.

 

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