Après la rentrée scolaire qui s'est déroulée dans un climat étrange de passation de pouvoir rue de Grenelle, après une fronde de certaines municipalités contre la réforme des rythmes scolaires (et il y a franchement de quoi râler), j'ai la curieuse impression que toutes véléités de révolte ont été remises au pire aux calendes grecques, au mieux à la prochaine révolution qui ne saurait trop tarder.
Je n'arrive personnellement pas à comprendre comment cette fumeuse réforme pourrait aider les élèves à mieux apprendre. J'aimerais assez qu'un responsable du ministère de l'éducation nationale me l'explique sans rire. En effet, voici ce qui est actuellement sur le site du ministère :
Fig. 1 : exemples d'emploi du temps
J'ai beau calculer, réfléchir, tourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas en quoi cette réforme donne une semaine plus aérée ou offre des heures de repos. La durée de l'enseignement est réduite à 24 heures par semaine répartis sur cinq jours consécutifs. Je n'ai vu de différence sur la durée des vacances. Dans mon jeune âge, lorsque j'usais mes fonds de culotte sur les bancs de l'école des sœurs, nous avions 27 heures de cours par semaine et nous étions des veinards puisque quelques années auparavant, mes aînés bénéficiaient de 30 heures et savaient encore écrire le français sans l'écorcher.
Nous avions un jour de coupure dans la semaine, le jeudi puis le mercredi. Durant cette coupure, nous pouvions faire toutes les activités que nous désirions. Cette réforme interdit cette coupure et impose des activités qui plus est grandement payées par les budget de l'état ou des collectivités locales qui n'avaient vraiment pas besoin de cela.
La question est de savoir pourquoi cette journée de coupure n'existe plus. Je n'ose penser que ce n'est que pour arranger les parents, que ceux-ci puissent avoir un week-end complet. Après tout, les parents sont des électeurs et il vaut mieux les caresser dans le sens du poil, vision politique à court terme, que d'inculquer les rudiments de l'instruction à leurs enfants, vision politique à long terme.
Pour rien au monde je ne voudrais être à la place d'un ministre de l'éducation nationale tant son but semble proche de celui de fossoyeur de l'instruction. Remarquez, ce n'est pas très récent. Il suffit de se souvenir de ce que disait Jacques Bodoin en 1984.
Philibert, prochain ministre de l'éducation ? Rassurez-vous, c'est déjà fait !
Hier, dimanche, l'orage grondait. J'ai donc décidé de couper le serveur que j'utilise actuellement à la campagne. Vous me demanderez certainement pourquoi utiliser un serveur dans une maison de campagne et vous auriez parfaitement raison. Je n'utilise un serveur que parce que j'ai la chance d'avoir une liaison internet Wimax qui, touchons du bois, fonctionne parfaitement parce que je suis à quelques centaines de mètres de la station. C'est toujours mieux que l'antique modem RTC que j'utilisais jusqu'à l'an passé.
Le seul problème est que la liaison en question est assez limitée. Pas en débit, mais en possibilités. Pas d'adresse IP fixe, pas de possibilité d'ouvrir un port entrant, nombre d'adresses IP affectées au LAN en DHCP très limité et j'en passe. Je ne vais pas trop me plaindre, j'arrive tout de même à un 10 Mbps, ce qui est plutôt pas mal pour la campagne profonde. Ce serveur me sert donc de proxy, de DNS, de client VPN pour pouvoir me connecter à distance sur les machines derrière ce serveur et pour plein d'autres usages comme fournir de l'espace de stockage à des machines du réseau local.
Matériellement, il s'agit d'une Sun Microsystems Blade 2000 tournant sous un NetBSD des familles (6.99.49, je suis joueur) avec deux disques FCAL de 300 Go en Raid1, deux processeurs UltraSPARC III Cu à 900 MHz, 2 Go de mémoire et une baie de disques U320 de sept disques de 73 Go en Raid5. Idéalement, il faudrait que j'y ajoute ma bibliothèque de bandes, on n'est jamais assez prudent.
Donc, je coupe cette machine et je la débranche totalement du secteur. L'orage passé, je tente le réallumage de l'engin et je n'obtiens que trois bips. Laconiques et angoissants. Nouvel essai, et là, plus rien, un écran désespérément noir. Dans ces cas-là, il faut toujours regarder ce que la machine crache sur son port série. Seulement, qu'ai-je pu faire de ce fichu cordon série null-modem bricolé à la main pour aller dans un port USB de PC ? C'est toujours quand on a besoin d'un câble spécifique qu'on ne sait plus où on a bien pu le ranger !
Et là, qu'elle ne fut pas ma surprise de lire sur la console série un superbe :
cpu fru access failed using ver@
du plus mauvais effet. J'inverse les deux processeurs, je les teste l'un après l'autre. Verdict sans appel, le CPU0 de la machine s'est suicidé pour une raison inconnue. Pas un problème de mémoire cache ou autre, un vrai suicide, totalement mort puisque que le POST n'arrive pas à s'initialiser et que la simple présence du processeur, même dans le slot 1, met tout le système de défaut. Habituellement, un processeur défectueux est désactivé par le POST.
Heureusement, j'avais une seconde machine avec, quelle chance, un processeur du même modèle. Cela dépanne. Reste tout de même que je vais devoir partir à la chasse à l'UltraSPARC III dans les mois qui viennent. Depuis le temps que je me demandais ce que donnerait dans ces machines les UltraSPARC III Cu à 1,2 GHz, me voilà contraint à franchir le cap.
Je cherche un redresseur de karma. Je ne sais pas ce que j'ai pu faire dans une vie antérieure, mais là, ce n'est plus possible.
Je suis l'heureux propriétaire depuis 2002 d'une ruine dans l'endroit qui n'est pas le plus profond de la campagne française, mais juste à côté. Voici une partie de la planche cadastrale.
Fig. 1 : planche cadastrale
En mauve, la propriété du Grincheux, en rose pâle, celle de son ennemi depuis hier. La route entre les deux propriétés est un chemin creux en pente, la transversale horizontale est un chemin vicinal régulièrement refait car défoncé par des semi-remorques qui effectuent des rotations pour l'entreprise de mon cher voisin. Heureusement que la conformation naturelle du terrain fait que je n'ai pas sous les yeux cette zone industrielle campagnarde, une légère crête me masquant opportunément ces entrepôts disgracieux.
Nous ne sommes plus sous l'occupation, mais j'ai parfois l'envie irrépressible de dénoncer mon prochain surtout lorsqu'il s'est permis de construire n'importe quoi n'importe comment, seule explication au cadastre qui n'est pas à jour, loin s'en faut.
Jusqu'à présent, j'étais totalement indifférent à cette personne. Les gens du hameau m'avaient prévenu. Sauf que cette personne possède une entreprise, qu'il fait vivre un certain nombre de personnes des environs et qu'il se croit tout permis. Mais absolument tout permis. Il se croit d'autant plus tout permis que personne ne lui a jamais tenu tête et qu'il a des appuis politiques en jouant la carte de la délocalisation possible dans le canton d'à-côté.
Avant-hier, donc, un bureau d'étude est passé pour nous annoncer qu'ErDF allait poser une nouvelle ligne moyenne tension (20 kV). Cela devenait nécessaire, l'entreprise en question ayant un nombre de chambres froides tout à fait respectable. J'étais donc assez content puisque j'avais indiqué le problème à ErDF il y a quelques années sans que personne ne s'en émeuve. Mais aujourd'hui, le problème était devenu urgent. Il fallait installer des groupes électrogènes pour l'entreprise en question. J'avoue humblement que ce n'est pas mon problème. Le souci durait depuis des années, on n'était plus à quelques jours près.
Je pensais naïvement que le transformateur en question allait être installé devant l'entreprise en question. Pas du tout, il le serait juste à la limite de mon terrain, en contrebas (tracé bleu), après l'installation d'une nouvelle ligne aérienne au milieu de champs et sur la limite basse de mon terrain. La personne du bureau d'étude me signale aimablement que le tracé a été décidé par le président du syndic Monsieur M. Ne lui faisons surtout pas plus de publicité.
Notez bien qu'il existe déjà une ligne en bordeau sur la feuille cadastrale. La logique aurait voulu que le même tracé soit réutilisé et que ce transformateur soit installé de l'autre côté du chemin, du côté de l'entreprise qui sera d'ailleurs l'unique abonné relié à ce transformateur.
Impossible me dit-on.
Du bureau d'étude, je passe au maître d'œuvre, naturellement en vacances. J'explique néanmoins mes griefs à son adjoint qui me propose alors de faire passer la ligne en souterrain et que si celle ligne passe à plus de deux mètres de la limite de mon terrain, ils n'avaient même pas à me demander l'autorisation.
J'ai eu l'impression de répéter en boucle qu'il y avait deux problèmes : la ligne, puisque je n'ai aucune envie d'avoir des lignes basses et moyennes tensions sur tous les côtés de mon terrain, et le transformateur qui sera impanté au bas d'un chemin creux qui se transformera en torrent au premier orage. Et dieu sait qu'il y en a dans le coin, des orages !
Comme il n'y avait pas vraiment moyen de discuter, j'ai fini par dire que l'électricité était tout de même un peu mon métier, qu'il était absurde d'installer une telle ligne alors qu'il y avait beaucoup plus simple à faire et pour moins cher et que, de toute façon, je m'opposerais par voie judiciaire à ces travaux. Un nouveau transformateur, oui, c'est nécessaire, mais pas n'importe où ni n'importe comment.
En fait, ce qui m'a profondément choqué, c'est que le type propriétaire de cette entreprise a fait jouer tous ses appuis locaux pour éviter à tout prix l'installation d'un transformateur ErDF sur l'un de ses terrains. Il a simplement proposé de l'installer sur une parcelle au bas de chez moi dont il a la jouissance sans en être propriétaire pour ne pas avoir de servitude sur l'une de ses parcelles. La merde est bonne pour les autres.
Hier matin, à 10h00, alors que j'envisageais un courrier aux instances préfectorales, le téléphone sonne. Mon interlocuteur de la veille me rappelait. À vrai dire, je n'y comptais pas trop. Et il me rappelait pour me dire que le problème était réglé, que la ligne passerait en souterrain le long de l'ancienne ligne basse tension aérienne (ligne bordeaux) et que le transformateur serait implanté du côté de l'entreprise et non du mien, ce qui est logique pour deux raisons : d'une part le terrain de l'autre côté du chemin est plus haut et cet équipement ne risque pas d'être inondé comme les maisons du bas du hameau, et d'autre part, cela évite des travaux de génie civil pour faire passer en souterrain une ligne de force sous ce chemin creux. Dans le fil de la discussion, mon interlocuteur me signale que mon voisin est un drôle de zouave caractériel (sic) et que cela avait un peu chauffé parce qu'il ne voulait pas démordre de l'implantation initiale du transformateur. Le contraire eut été étonnant.
J'ai de la chance. J'ai été plus de dix ans à mon compte et j'ai appris à me battre. Je sais tirer le bon levier pour éviter de me faire écraser par le premier venu. J'ai aussi eu de la chance parce que j'étais là pour m'en occuper.
Si je n'avais pas été là, je me serais retrouvé avec tous mes arbres abattus sur une distance de six mètres de la ligne moyenne tension (donc pas d'arbre sur une bande de six mètres au bas de mon terrain), avec un transformateur de forte puissance en contrebas du talus m'interdisant de construire une piscine le jour où je pourrais en avoir envie. Tout ça pour parce qu'un type ne voulait pas de cela chez lui alors qu'il était le principal responsable du dysfonctionnement du réseau.
Die Welt vient de publier le texte suivant :
Spätestens im kommenden Herbst dürfte Frankreich von der Europäischen Kommission daran erinnert werden, dass es wieder einmal seine Defizitziele nicht erreicht hat. Anstatt die eigenen Reformanstrengungen zu erhöhen, erhofft sich Hollande nun allerdings Impulse für die französische Wirtschaft durch verstärkte deutsche Investitionen. Geringfügig verdichtet verläuft Hollandes Argumentation ungefähr so: "Bei uns läuft es gerade nicht. Ihr müsst mehr machen."
Man werde die "angekündigten Reformen umsetzen", kündigt der notorische Reformankündiger Hollande wieder einmal an, um sogleich ein großes Aber zu artikulieren: "aber der Rhythmus der Reformen, die das Defizit reduzieren sollen, hängt auch vom Wachstum ab". Man verlange von Deutschland "keinerlei Nachsicht", aber "wir wünschen uns eine stärkere Unterstützung des Wachstums", sagt Hollande.
Innerhalb der Hollande'schen Logik sind nicht etwa Reformen die Voraussetzung für Wachstum, es verhält sich umgekehrt: Wachstum ist die Bedingung der Möglichkeit von Reformen. Und da Frankreich offenbar die Hoffnung aufgegeben hat, aus eigener Kraft noch einmal Wachstum generieren zu können, wendet sich Hollande nun direkt ans vermeintlich kraftstrotzende Deutschland: "Seine Exportüberschüsse und seine finanzielle Lage ermöglichen ihm (Deutschland), mehr zu investieren. Das ist der beste Dienst, den es Frankreich und Europa erweisen kann."
Je ne vais pas vous traduire le texte mot à mot, même pour ceux qui ne liraient pas la langue de la petite Angèle. En résumé, la presse allemande indique que François Hollande passe son temps à annoncer des réformes qu'il ne fait pas. Elle signale aimablement qu'il reconnaît avoir échoué et, surtout, qu'il appelle Merkel à l'aide parce que la France est désormais incapable de se sortir de ses problèmes.
Je me souviens dans les années 1970 avoir vu sur ARD ou ZDF un ministre de l'économie allemande déclarer abruptement que si l'Allemagne n'avait pas gagné la seconde guerre mondiale avec les armes, elle dominerait l'Europe avec son économie. Nous en sommes aujourd'hui là. Nous avons un système social délirant qui nous coûte les yeux de la tête et qui est beaucoup plus cher qu'il ne le devrait. Et nous continuons. Il n'est plus question de réformer la France, c'est d'une révolution dont nous avons besoin pour entrer dans le XXIe siècle. Et pour cela, il faut des hommes d'état capables de faire cette révolution, des hommes et des femmes qui pensent avant tout au bien du pays avant de songer à leur carrière.
Autant dire un vœu pieu.
Entre temps, j'ai presque honte d'être français.
En plein mois de juillet, la commission européenne — donc les gouvernements des pays de l'union, parce que Bruxelles, c'est eux — n'ont rien eu d'autre de plus intelligent et de plus urgent à faire que de proposer la fin des ampoules halogènes à l'horizon de 2016, à moins qu'il ne s'agisse de 2018 ou de 2020 sous le prétexte insigne de faire des économies d'énergie.
Certes.
Mais comme d'habitude le diable est dans le détail et les hommes et femmes politiques nous montrent une fois de plus l'étendue de leur inculture scientifique crasse. Mais que demander à des gens qui ont fait l'ENA et Polytechnique ? À moins qu'ils n'étalent au grand jour le pouvoir les lobbies, ce qui n'est guère mieux.
La puissance consommée par une ampoule halogène moderne est 20% plus faible que celle qui était consommée par une ampoule à incandescence. C'est un peu plus que la puissance consommée par une ampoule fluorocompacte. Mais pas tant que ça. Si vous ne me croyez pas, mesurez un peu le flux lumineux des deux types d'ampoules et rapportez-le à la puissance consommée.
Par ailleurs, les ampoules fluorocompactes sont des aberrations puisqu'elles contiennent des circuits électroniques sous-dimensionnés (sauf pour certaines marques qui proposent des ampoules spéciales pour fonctionner dans les parties communes des immeubles et qui coûtent horriblement cher) qui ne sont vraiment pas neutres du point de vue de l'énergie. Cette circuiterie électronique, il faut la fabriquer puis la recycler. Et il ne faut surtout pas oublier que les tubes fluorescents contiennent des terres rares. Bref, l'ampoule fluorocompacte est largement plus polluante que la pire des ampoules à incandescence. Il ne faut simplement pas le dire, l'honneur sera sauf.
N'ayant déjà rien compris au problème de l'éclairage, nos chers représentants continuent à tirer sur le filament. Cette fois-ci, celui des ampoules halogènes.
Sauf que le problème n'a toujours pas changé. C'est en hiver que l'on éclaire le plus, donc lorsqu'on utilise du chauffage. La puissance dissipée par une ampoule n'est ainsi pas perdue puisque c'est autant de puissance qu'on ne consommera pas en chauffage. Mais de cela, personne ne parle. On préfère de loin combattre ces ampoules, même si c'est une fausse bonne idée, plutôt que de réellement imposer les économies d'énergie là où on pourrait les faire parce que cela pourrait attiser les crispations.
En interdisant les ampoules halogènes, il n'y aura aucune économie d'énergie supplémentaire, ne serait-ce que parce que la qualité de l'éclairage à LED ou florocompact n'est pas à la hauteur d'un éclarage halogène. En effet, il faut utiliser un flux lumineux supérieur avec ces nouvelles ampoules car elles dispensent un spectre de raies et non un spectre continu. Mais il y aura du chômage. Les fabricants d'ampoules à incandescence ont modernisé à grands frais leurs chaînes de fabrication pour produire des ampoules dites écohalogènes. Très bien. Croyez-vous qu'ils vont se faire avoir une seconde fois ? Non, il y a fort à parier qu'ils vont délocaliser et Montebourg va encore faire les gros yeux.
Tout cela pour quel résultat ? Tout au plus un effet marginal. Si l'on veut faire des économies d'énergie, qu'on commence par s'attaquer à la pollution (typiquement aux poids-lourds), aux systèmes de chauffage, aux habitations mal ou pas isolées. Lorsqu'on aura fait tout cela, on pourra s'attaquer au problème de l'éclairage qui n'en est un que parce que les écologistes ne savent pas ce qu'est un calcul de rendement ni ce qu'est un bilan énergétique. Mais est-il seulement raisonnable d'attendre plus de Duflot, Mamère et Lipietz que des petits fils de Charlemagne ? Mon esprit chagrin me souffle que c'est un peu normal. Le cerveau étant un véritable scandale écologique à lui tout seul puisqu'il consomme un quart de l'énergie consommée par le corps humain pour seulement 2% de sa masse, il est normal qu'un écologiste qui se respecte le mette le plus souvent en veilleuse.
Et tant qu'on parle des ampoules halogènes, on ne s'occupe pas des vrais problèmes de l'instant.
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