La moitié des contribuables s'acquitte de l'impôt sur les revenus. Cette proportion est connue de longue date, mais une autre est un peu plus méconnue. Seuls deux millions d'entre eux paient 70% de cet impôt.
Et la gauche, toujours plus dogmatique et trouvant que c'est déjà trop, veut supprimer la première tranche marginale d'imposition pour en faire encore baisser le nombre. C'est symbolique et cela ne peut que caresser les frondeurs et leurs électeurs dans le sens du poil. En même temps, la rumeur enfle sur la dégradation de la note de la dette souveraine de la France de AA1 à AA2 par l'agence Moody's. Il serait donc temps de gérer les finances françaises en bon père de famille plutôt que d'octroyer des baisses d'impôts en augmentant les dépenses de l'état. Ce serait sans doute trop demander.
Je n'ai pas réussi à avoir des statistiques exactes, mais entre les déclarations des organisateurs et celles de la police, le nombre de contribuables qui verraient leurs contributions baisser voire supprimr serait estimé entre six et neuf millions. Cela fait tout de même beaucoup.
Ce qui n'a pas été dit bien fort, c'est que le montant des collectes de l'impôt sur le revenu ne doit pas baisser. Mécaniquement, cet impôt va donc augmenter pour les quelques nantis qui le paient. En effet, à moins que les règles élémentaires de calcul n'aient été modifiée depuis mon passage à l'école primaire, je ne vois pas comment, le nombre d'heureux contribuables crachant au bassinet diminuant, les sommes totales récoltées pourraient rester stables sans une augmentation pour ceux qui restent imposables. Les services de Bercy semblent à l'heure où j'écris ces lignes partager mon avis puisqu'ils envisagent de baisser les différentesz tranches. Se pose aussi le problème du premier euro imposable qui le sera à hauteur de 14%. Le ticket d'entrée dans l'impôt sur le revenu sera donc assez conséquent.
Or la suppression de cette première tranche est regrettable et nocive. L'impôt sur le revenu est le seul impôt direct qui permet au contribuable d'avoir conscience qu'il donne quelque chose à l'état pour assurer son fonctionnement. Le supprimer pour plus de la moitié des contribuables revient à en faire des assistés qui croiront de plus en plus que l'état leur est redevable, qu'il a une dette envers eux et que les contribuables qui paient cet impôt peuvent bien leur donner un peu d'argent. Après tout, penseront-ils, ce n'est que justice. Bien au contraire, il faudrait augmenter le nombre de tranches et avoir une première tranche symbolique à quelques centaines d'euros. Cela permettrait de créer un corps, un sentiment d'appartenance à un système et surtout, de bien faire comprendre aux contribuables que l'état n'est pas redevable de quoi que ce soit et que ce qu'ils touchent en aides sociales est le fruit de leur travail et de celui des autres contribuables. En outre, les contribuables des tranches aisées accepteraient sans doute plus facilement de s'acquitter de cet impôt s'ils savaient que tout le monde contribuait à la hauteur de ses moyens. Le système ne fonctionnant plus à sens unique, il ne pourrait que mieux fonctionner.
Au lieu de cela, la gauche ne fait toujours pas la différence entre égalité voire égalitarisme forcené et équité. Elle force toujours une redistribution des richesses par l'impôt et les charges sociales, ce qui ne fait que plomber de plus en plus les comptes du pays puisque ceux qui travaillent sont de plus en plus imposés pour donner à ceux qui sont présentés comme des victimes de la société.
Pourtant, rien ne change. Le cap reste le même. La politique menée est un échec cuisant attesté même par la conférence de presse de notre président hier ou les déclarations du premier ministre.
Le cap est irrévocable disent-ils. Mais à force de naviguer à vue, la ligne fluctue. On ne gère pas un pays à la petite semaine et, surtout, on ne le gère pas avec comme seul horizon la prochaine élection. En ce sens, le quinquennat est une horreur qui nous a poussé un peu plus dans le gouffre. On gère un pays à long terme, avec pragmatisme.
Tout ce qui manque aux hommes politiques de ces dernières années.
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti Socialiste, est accusé par un journaliste de Médiapart de n'avoir pas eu les diplômes requis pour soutenir sa thèse de doctorat.
Chose étrange, l'université de Paris-VII s'est fendue d'un communiqué toutes affaires cessantes pour prétendre que cette thèses de doctorat en sociologie avait été soutenue de manière tout à fait régulière.
Ce faisant, elle ne répond pas à la question mais envoie un rideau de fumée. Comme Jean-Christophe Cembadélis ne répond pas non plus à la question parce qu'il parle d'inscription en maîtrise alors qu'il était en licence avec dérogation de l'université. Autre nuage de fumée bien opaque pour l'électeur moyen qui ne connaît rien au système universitaire.
En effet, le journaliste en question n'a jamais écrit que la soutenance de cette thèse était irrégulière. Il prétend simplement que le candidat ne possédait pas les diplômes requis à son inscription comme doctorant à l'université et que la conséquence de l'absence de ces diplômes antérieurs lui interdit de prétendre au grade universitaire de docteur. La nuance est de taille. De deux choses l'une, soit il se trompe et il doit se fendre immédiatement d'un communiqué de presse en décidant de changer de métier, soit il a les preuves de ce qu'il avance, preuves qu'il tient bien au chaud, partant du principe éculé de « tirez les premiers, messieurs les anglais ! ».
Personnellement, je dois dire que je penche pour la seconde possibilité vu le copinage qu'il peut y avoir entre certaines universités, les milieux politiques et les syndicats étudiants. Rappelez-vous du scandale de la MNEF. Je penche d'autant plus volontiers vers cette possibilité que depuis l'éclatement de cette affaire, Jean-Christophe Cambadélis n'a pas porté plainte pour diffamation et que l'université a répondu promptement à côté de la plaque. Lorsqu'on sait le temps qu'il faut pour obtenir un simple papier d'une université, on ne peut être que surpris de la rapidité de l'archiviste de Paris VII.
L'assemblée nationale a voté la confiance au gouvernement de Manuel Valls malgré la fronde sévissant dans les rangs du Parti Socialiste. Nous avons à ce propos entendu plus d'un frondeur les derniers jours expliquant publiquement qu'ils étaient contre la politique gouvernementale et que cette dernière était inadmissible. Pourquoi pas, après tout, ils sont dans leur rôle. Mais ils ne sont pas très cohérents. D'un autre côté, peut-on raisonnablement attendre plus de nos élus que des petits-fils de Charlemagne ?
En effet, de deux choses l'unes. Soit ils sont contre la politique gouvernementale et ils doivent voter contre la confiance. Soit ils la soutiennent et peuvent s'exprimer pour. Ils peuvent aussi émettre des réserves, après tout, nous sommes encore dans un pays où nous jouissons d'une certaine liberté de parole. Mais en aucun cas ils ne peuvent rester au milieu du gué. S'ils y restent, ce n'est que parce qu'un vote refusant la confiance aboutirait le plus certainement à une dissolution de l'assemblée et, qu'au vu de l'état du pays, il y a fort à parier qu'une vague bleue voire brune — j'ai un peu de mal avec le bleu marine — déferlerait sur la chambre des députés.
Un homme politique responsable doit faire passer ses intérêts après ceux du pays. Sinon, ce n'est plus qu'un arriviste opportuniste et indigne du mandat qui lui a été confié. Que nous lui avons confié, ne l'oublions jamais. Chevènement avait de l'éclat lorsqu'il déclarait qu' « un ministre, ça ferme ça gueule ou ça démissionne » joignant l'acte à la parole. De Gaulle est parti lorsqu'il a été désavoué. Jospin a tiré les conséquences de son échec.
Aujourd'hui, rien de tout cela. Nos députés sont vissés à leurs sièges, à leurs rentes et leurs listes civiles. Ils modifient pour eux les lois et se permettent ce qu'ils interdisent au bon peuple. En effet, outre leur régime spécial de retraite, ils viennent de modifier en catimini leur système d'assurances sociales en lançant un appel d'offre. Le système que le monde entier nous envie sans que personne, notez-le bien, ne veuille l'utiliser chez lui — que le monde entier est idiot ! —, est bon pour le peuple mais pas pour ses représentants. Si la droite l'avait fait, la gauche aurait hurlé au scandale tout en étant bien contente d'en bénéficier. La gauche l'a fait, personne ne trouver rien à redire.
Et les mêmes hommes politiques se demandent encore pourquoi le Front National d'un côté et le Parti de Gauche de l'autre ont le vent en poupe. Si rien ne change rapidement, ces deux partis vont remplacer à l'hémicycle le Parti Socialiste et l'Union pour un Mouvement Populaire. Pour l'éviter, il faudrait, il suffirait juste que les hommes politiques mettent en accord leurs actes et leurs paroles, qu'ils retrouvent un peu de dignité.
Sauf que bien souvent, l'intérêt général s'efface très vite devant la somme des intérêts particuliers. Même ches les socialistes.
Surtout chez les socialistes.
Le fils de l'ancien patron du CNPF est décidément partout. Et il parle. Il parle beaucoup, sinon beaucoup trop.
Pourtant, souvent, il y a une certaine vérité dans ses prises de position. Lorsqu'il dit que notre système social a vécu, il a parfaitement raison. Comme il est encore dans le vrai en signalant que le dogme des 35 heures de travail est nocif. S'il s'en tenait à ces quelques points et faisait montre de pédagogie, ce serait bien. Sauf que ce n'est pas le cas il qu'il mélange un peu tout. Parler de 35 heures à des cadres payés au forfait est juste ridicule. Demander deux jours de congés en moins sur l'année et le glissement des jours restants sur des lundis ou des vendredis pour éviter les ponts alors même qu'ils sont pris sur des jours de congés des salariés est idiot puisque d'une part, cela ne coûte rien de plus et que d'autre part, le problème de fond de la France n'est pas la durée du travail, annuelle ou hebdomadaire, mais le fait que ce travail coûte bien trop cher.
Quant à revenir sur les sacro-saints acquis sociaux et le droit du travail arraché de dure lutte au patronat (dixit la CGT, grande fossoyeuse de la France), là encore, non seulement il est dans son rôle, mais il a parfaitement raison. Le droit du travail est, après le coût du travail, l'une des raisons principales du délabrement de notre économie. Il y a des tas de choses dans ce droit qu'il faudrait réformer voire abroger. Mais pourquoi donc attaquer le contrat de travail à durée indéterminée ? Ce qu'il propose existe déjà dans certaines conventions collectives, il s'agit du contrat à durée indéterminée de chantier. Un employeur engage quelqu'un pour une durée indéterminée à une tâche bien précise, souvent, dans des métiers du bâtiment. Lorsque la tâche est terminée, le contrat cesse. Je ne vois pas personnellement ce que cela pourrait apporter au marché de l'emploi. Peut-être parce que je suis hypermétrope et que je vois les choses de loin, mais peut-être aussi parce qu'en tant qu'ancien employeur, je crois dur comme fer que soit une personne fait son office et on la garde, soit elle ne convient pas et on s'en aperçoit tout de même assez vite au cours de la période d'essai. Et si l'on a besoin ponctuellement d'une personne pour une tâche bien définie, le contrat à durée déterminée fonctionne bien. Il suffirait de rayer d'un trait de plume l'histoire de son renouvellement possible qu'une seule fois d'au plus la moitié du contrat initial en la remplaçant par le fait que tout CDD au même endroit cumulant plus de deux ou trois ans consécutifs de travail effectif se transforme automatiquement en CDI. Cela ne coûterait rien et tout le monde serait content. Même la CGT.
Non, Pierre Gattaz est un révolutionnaire. Il faut tout changer. Il y a des choses qu'il faut réformer, il y en a d'autres qu'il faut abroger de toute urgence, mais je ne comprends pas pourquoi il veut absolument jeter le bébé avec l'eau du bain. Le principal problème étant le coût du travail, le plus cher d'Europe, qu'il s'attaque à la gabegie des comptes publics pour faire baisser les charges. Les charges des entreprises pourront alors baisser mécaniquement. Là, j'ai juste l'impression qu'il cherche à mettre la charrue avant les bœufs, voulant que les charges baissent alors même que la CPAM ouvre de plus en plus de droits à des gens qui ne cotisent pas, que les régimes spéciaux de retraites piquent ouvertement dans les caisses qui ne sont pas encore déficitaires, que les régimes d'assurance chômage sont aberrants, que les conditions de licenciement économiques sont absurdes. Demander à faire baisser les charges alors même que les dépenses de l'état augmentent est d'une logique particulière.
Mais Pierre Gattaz est aussi contraint d'adopter cette posture outrancière. En effet, le gouvernement ne fait rien pour maîtriser ses dépenses. On continue à emprunter en se disant que demain, on pourra rembourser. Mais demain, on n'arrivera pas à rembourser sauf à spolier tous les comptes bancaires. Si vous pensez que cela n'arrivera pas, rassurez-vous, l'état vient de s'en octroyer le droit et les moutons, prêts à tondre, n'ont rien dit.
La question est maintenant de savoir si l'on veut une répartition égalitaire de la misère, à l'instar de la grande période de l'URSS qui produisait au début des années 1980 une bombe thermonucléaire et une chaussure de taille 42 par habitant et par an, et dans ce cas, on ne change rien, ou une répartition inégalitaire de la richesse. Personnellement, mon choix est fait.
Que ne ferait-on pas au nom de la décolonisation. La Bolivie, état indépendant depuis 1825, vient d'inaugurer en grande pompe ce qu'elle appelle l'horloge du sud, un objet né dans le cerveau néogothique d'un horloger dément, à moins qu'il ne s'agisse du cerveau malade d'un politicien fou.
Conséquence de cette décision, le sens des aiguilles d'une montre n'est plus universel. Ce serait juste idiot si le ministre des Affaires étrangères bolivien n'avait pas inauguré la nouvelle horloge du Congrès à La Paz, avec des aiguilles qui cheminent de gauche à droite le vendredi 27 juin dernier. De simplement idiot, cela devient risible lorsqu'il justifie cette horloge comme étant une façon de promouvoir « la technologie du Sud », hémisphère dans lequel « le Soleil tourne vers la gauche » tout en dénonçant l'hégémonie des pays du nord qui ont imposé le sens de rotation des aiguilles. C'est un peu confus. Pour clarifier un peu sa pensée, je vais donc citer ce monsieur. Vous ne serez pas déçus :
« Dans le Nord, le 21 décembre, on célèbre le solstice d'hiver, chez nous c'est celui d'été [...] Nous, dans le Sud, nous devons récupérer le chemin et l'identité des peuples de l'hémisphère Sud », a martelé David Choquehuanca, cité par La Razon (lien en espagnol). Et d'insister : « Nous devons être capables de mettre en valeur ce qui nous est propre. Cette réforme est l'expression claire de la décolonisation », ajoute le président du Congrès, Marcelo Elio.
L'expression de la décolonisation. Rien que cela. C'est un peu surprenant pour un pays décolonisé depuis quasiment deux siècles. Sans doute une notion du temps du sud différente de celle du nord ? Ou peut-être de l'histoire ?
C'est idiot et, n'ayons pas peur des mots, complètement inepte. Dans le même genre d'idée, je propose que l'on change aussi le sens trigonométrique. Ce serait un symbole magnifique. De quoi, je ne sais pas trop, mais ce n'est qu'un détail.
Pages: << 1 ... 84 85 86 ...87 ...88 89 90 ...91 ...92 93 94 ... 204 >>