Boulots de merde

30.08.13 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les financiers, Je hais les politiciens

Je pense que le nom de David Graeber ne vous dira rien. C'est dommage. C'est d'autant plus dommage que David Graeber est un professeur d’anthropologie à la London School of Economics dont les recherches ne sont pas totalement inintéressantes. Loin de moi l'idée de faire ici de la politique ou de la macro-économie de café du commerce, je vais essayer de me borner à transcrire ici pour ceux qui ne lisent pas l'anglais dans le texte le contenu de l'un de ses articles qu'il a intitulé Bullshit Jobs, soit, dans la langue de Molière et de Nabilla, Boulots de merde.

Ceux qui seraient intéressés par sa pensée pourront retrouver chez Spiegel & Grau son dernier opus : The Democracy Project: A History, a Crisis, a Movement.

Je suis tombé sur cet article tout à fait par hasard, 19 août 2013 en rentrant de congés, et j'avoue avoir mis un peu de temps avant de me décider à le traduire. D'un côté, je n'avais pas trop envie de passer du temps là-dessus, mais d'un autre côté, il est souvent bon de relayer des réflexions, surtout lorsqu'une publication permet de se poser quelques questions gênantes aux entournures et peu abordées.

La traduction qui va suivre est approximative et le propos est résumé. J'ai essayé de retranscrire aussi bien que possible la pensée de l'auteur. Que mes erreurs me soient par avance pardonnées.

Boulots de merde

John Maynard Keynes avait prédit dans les années 1930 qu'à la fin du XXe siècle, les technologies auront assez progressé pour que des pays évolués comme le Royaume-Uni ou les États-Unis puissent envisager des temps de travail hebdomadaires d'une quinzaine d'heure par semaine. Il y a aujourd'hui toutes les raisons de penser qu'il avait raison même si cela ne s'est pas produit. Bien au contraire, la technologie a été utilisée pour trouver des moyens de nous faire travailler toujours plus. Pour arriver à cette fin, des emplois par définition inutiles ont été créés de toutes pièces. Une foule immense, principalement en Europe et en Amérique du Nord passe sa vie professionnelle à effectuer des tâches qu'elle sait sans réelle utilité. Les conséquences négatives, tant morales que spirituelles, qui accompagnent cette situation, sont passées par pertes et profits. Elles blessent notre collectivité et personne n'en parle.

La question est donc de savoir pourquoi l'utopie promise par Keynes, utopie toujours attendue dans les années 1960, ne s'est jamais avérée. La réponse classique, aujourd'hui, est de dire qu'il n'a pas su prédire la croissance massive du consumérisme. En effet, entre la réduction du temps de travail à revenus constants et une plus grande consommation rendue possible tant par le maintien du temps de travail que par l'augmentation de la productivité, nous avons collectivement choisi plus ou moins consciemment une plus grande consommation. Cette situation nous dépeint une jolie fable morale, mais un petit moment de réflexion nous montre sans ambiguïté que cela n'est pas vrai. Cela ne résiste pas à l'analyse. En effet, si nous avons été les témoins de la création d'une grande variétés d'emplois et d'industries depuis les années 1920, peu d'entre eux ont un rapport avec la production et la distribution de sushi, d'iPhone ou de chaussures de basket à la dernière mode.

Un rapport récent et très documenté étudie l'évolution des emplois aux Étas-Unis entre 1910 et 2000. L'image est assez fine et je constate qu'il reste valable pour le Royaume-Uni. Au cours du XXe siècle, le nombre de travailleurs employés dans l'agriculture et l'industrie a considérablement diminué alors qu'au même moment, les emplois en tant que « clercs, managers, vendeurs et employés des industries de service » ont été multipliés par trois, passant de 25 à 75 % de la totalité des emplois. En d'autres termes, l'augmentation du rendement des métiers liés directement à la production, du fait de l'automatisation, a permis une diminution en absolu du nombre des travailleurs affectés aux tâches de production. Même en comptant les employés de l'industrie en Inde et en Chine, ce nombre de travailleurs ne représente pas une proportion aussi large qu'avant.

Keynes content.

Et c'est là que l'utopie de Keynes a été dévoyée. Plutôt que de permettre une réduction massive des heures de travail pour libérer la population mondiale et permettre ainsi aux travailleurs de poursuivre leurs projets, plaisirs, visions et idées, nous avons pu observer le gonflement, non seulement des industries de service, mais aussi du secteur administratif, jusqu’à la création de nouvelles industries comme les services financiers, le télémarketing ou la poussée sans précédent de secteurs comme les avocats d’affaire, les administrations diverses et variées, les ressources humaines ou encore les relations publiques. D'autant que ces chiffres ne prennent absolument pas en compte tous les travailleurs qui assurent un soutien administratif, technique ou sécuritaire à toutes ces industries, voire toutes les autres industries annexes et sous-traitantes rattachées à celles-ci (les laveurs de chiens, livreurs de pizza travaillant toute la nuit, etc.) qui n’existent que parce que tout le monde passe son temps au travail.

Je vous propose d'appeler ces emplois des emplois de merde.

Le système est en quelque sorte autojustifiant. Il invente des emplois sans intérêt juste pour nous tenir occupés et c'est un réel mystère. En effet, le système capitaliste est censé obvier à cette dérive car le travail n'y est pas un droit. Tout le contraire de ce qu'il se passait dans les anciens états socialistes tels l'URSS où l'emploi non seulement était un droit mais aussi un devoir sacré et où le système fabriquait autant d'emplois que nécessaires quitte à arriver à la situation absurde d'avoir trois personnes pour vous servir un morceau de viande indéfinissable dans un supermarché vide. Théoriquement et selon toutes les théories économiques, cette situation devrait être réglée par le marché car la dernière chose que recherche une entreprise qui ne court qu'après le profit est de donner de l'argent à des employés qu'elle ne devrait pas payer car faisant un travail inutile. Pourtant, force est de constater que cela arrive.

En regardant de près les campagnes de licenciement, il faut constater qu'elles touchent principalement la catégorie du personnel qui produit, répare ou maintient les choses en état. D'un autre côté, grâce à une alchimie bizarre que personne ne peut expliquer, le nombre de salariés pousse-papiers semble continuellement grossir. De plus en plus de salariés travaillent officiellement quarante voire cinquante heures par semaines mais réellement et efficacement une quinzaine seulement, comme Keynes l'avait prédit, passant le reste de leur temps à organiser ou aller à des séminaires de motivation, à mettre à jour leurs profils sur les réseaux sociaux ou à tuer leur temps sur internet.

La réponse à ces questions n'est clairement pas économique. Elle est morale et politique. Les hommes politiques ont découvert qu'une population heureuse et productive, donc avec du temps libre, est un danger mortel. Rappelez-vous ce qu'il s'est passé lorsque la prophétie de Keynes a commencé à se réaliser dans les années 1960. Par ailleurs, le sentiment que le travail est une valeur morale intrisèque est un concept assez pratique pour eux puisque cela revient à sous-entendre que quelqu'un qui ne se soumettrait pas à une forme intense de travail durant son temps de veille ne mérite rien.

Un jour, en contemplant la croissance apparente des responsabilités administratives dans les départements académiques, j'ai eu la vision de l’enfer. L’enfer est formé par des gens qui passent la majorité de leur temps sur une tâche qu’ils n’aiment pas et pour laquelle ils ne sont pas spécialement efficaces. Disons pour fixer les idées qu’ils ont été engagés car ils sont de très bons menuisiers et qu’ils découvrent qu’ils doivent passer une grande partie de leur temps à cuire du poisson. La tâche n’a rien de passionnant, mais comme il y a une quantité limitée de poissons à faire cuire, elle est supportable. Et pourtant, ils deviennent complètement obsédés par le fait que certains de leurs collègues pourraient passer plus de temps à faire de la menuiserie et ne pas faire leur part des responsabilités de cuisson de poisson. Très rapidement des piles entières de poisson inutiles et mal cuits envahiront l’atelier dont l'activité principale est devenue de cuire des poissons.

Je trouve personnellement que c'est une description assez précise de la dynamique morale guidant nos principes économiques.

J'ai conscience qu'un tel argument va inévitablement générer un tas d'objections dont les plus souvent évoquées sont les suivantes :

  • qui êtes-vous pour prétendre définir quels emplois sont réellement nécessaires ?
  • quelle est votre définition d'utile ?
  • vous êtes un professeur d'anthropologie. Qui donc à besoin de vous ? J'aurais de la chance si la question n'est pas : qui a besoin de ça ? sachant qu'il est vrai que beaucoup de tabloïds pourraient envisager mon travail comme l'exemple même de l'inutilité.

D'un certain point de vue, c'est vrai. Il n'y a aucune mesure objective possible de la valeur sociale d'un travail et je ne voudrais pas dire à quelqu'un qui est convaincu qu'il effectue une tâche qu'il considère comme une réelle contribution à l'humanité qu'en fait non, son travail ne sert à rien. Mais qu'en est-il en revanche de ceux qui sont convaincus que leur travail n'a pas de sens ?

Il y a peu, j'ai repris contact avec un ami d'enfance que je n'avais pas revu depuis l'âge de douze ans. J'ai appris avec étonnement qu'il était d'abord devenu poète, puis le chanteur d'un groupe de rock indépendant que j'avais entendu à la radio sans savoir que c'était quelqu'un que je connaissais. Il était objectivement brillant et son travail avait sans doute touché beaucoup de gens à travers le monde. Pourtant, après quelques disques sans succès, il perdit son contrat puis, plombé de dettes et devant s'occuper d'un enfant, il finit comme il le dit lui-même à prendre le choix par défaut de beaucoup de gens sans direction, c'est-à-dire la faculté de droit. Aujourd'hui, il est devenu un avocat d'affaires travaillant pour un grand cabinet newyorkais tout en étant le premier à admettre que son travail n'avait aucun sens et ne contribuait en rien à la bonne marche du monde. Pire, selon sa propre estimation, son emploi ne devrait même pas exister.

On serait ici en droit de se poser une foultitude de questions. La première serait de se demander ce que cela peut bien dire de notre société puisque la demande est drastiquement limitée en poètes et musiciens talentueux mais très forte voire infinie en avocats spécialistes des affaires. La réponse est presque dans la question puisque si 1 % de la population contrôle la plupart des richesses disponibles, ce que nous appelons pudiquement le marché ne reflète que ce qu'ils pensent utile ou important, rien d'autre. Le drame est que les gens occupant ces emplois sont conscients de leur vacuité. Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas avoir rencontré un jour un avocat d'affaires qui ne pense pas que son emploi soit merdique. La situation est identique pour toutes les nouvelles industries citées plus haut et il existe une classe entière de travailleurs qui, si vous deviez les rencontrer dans une soirée, admettraient que vous faites un travail intéressant (anthropologiste par exemple) et qui feraient tout pour éviter de discuter de leur propre activité. Quelques verres dans le nez plus tard, ils se risqueraient même dans une tirade sur leur travail stupide et sans intérêt.

Psychologiquement, cette situation est profondément violente. Comment est-il possible de commencer à discuter de dignité au travail alors que son travail ne devrait même pas exister ? Comment cette situation ne peut-elle pas générer un sentiment profond de ressentiment voire de rage ? Le génie de cette société est de diriger cette rage vers ceux qui font un travail qui a du sens. Plus précisément, il semble y avoir une règle tacite dictant que plus un travail béficie à autrui, moins le travailleur sera payé pour ce travail. Une nouvelle fois, une mesure objective est difficile à trouver, mais, empiriquement, il est possible de se faire une idée en se demandant ce qu'il adviendrait si cette classe entière de travailleurs venait à disparaître. Vous pouvez dire ce que vous voulez des infirmières, des éboueurs et des mécaniciens, mais s'ils venaient à disparaître, les conséquences immédiates seraient catastrophiques. Un monde sans enseignants ou sans dockers serait rapidement en difficulté. De la même manière, un monde dans auteur de science fiction ou sans musicien de ska serait moins intéressant. En revanche, savoir comment le monde souffrirait de la disparition des directeurs généraux d'entreprise, lobbyistes, chercheurs en relations de presse, télémarketeurs, huissiers de justice ou juristes ne m'apparaît pas très clair. Beaucoup soupçonnent même que la vie s'améliorait grandement. Pourtant, à part une poignée d'exception (les médecins par exemples), cette règle semble parfaitement valide.

D'une manière encore plus perverse, il semble exister une sorte de consensus sur le fait que c'est la façon dont les choses devraient se passer. Ce point est d'ailleurs utilisé par tous les populismes de droite. Vous pouvez le constater lorsque les tabloïds s'en prennent aux employés du chemin de fer qui paralysent le métro londonien durant des négociations. Le fait que ces travailleurs peuvent bloquer toute la circulation du métro prouve que leur travail est nécessaire tout en semblant précisément embêter les gens. C'est encore plus patent aux États-Unis où les républicains ont réussi à mobiliser les foules contre les enseignants ou les travailleurs de l'industrie automobile pour leurs avantages extraordinaires et leurs salaires (et non contre les administrateurs des écoles ou les responsables de l'industrie automobile qui étaient la source du problème). C'est un peu comme s'ils prétendaient que, comme ces travailleurs pouvaient apprendre aux enfants ou construire des voitures, ils avaient les vrais emplois. Il est alors inacceptable qu'ils demandent en outre une retraite et la sécurité sociale !

Si quelqu’un avait conçu un plan réfléchi pour maintenir la puissance du capital financier au pouvoir, il est difficile de voir comment il aurait pu mieux faire. Les emplois réels, productifs sont sans arrêt écrasés et exploités. Le reste des emplois est divisé en deux groupes, ceux qui ont un révolver chargé et ceux qui creusent. Pardon, je m'égare [ndlr] ! Le reste des emplois est divisé en deux groupes, celui des sans emploi universellement villipendé, et celui, plus large, de gens qui sont payés à ne rien faire mais qui sont dans une position leur permettant de s'identifier quelque peu à la classe dirigeante, à ses perspectives, ses sensibilités mais aussi à ses avatars financiers.. Ce faisant, ce dernier groupe produit un ressentiment envers quiconque possèdant un travail lié à une valeur ou une fonction sociale claire, bien définie et indéniable. Ce système n'a certes pas été consciemment conçu, mais il a émergé d'un siècle de tentatives et d'échecs, seule explication permettant de comprendre pourquoi, malgré nos capacités technologiques immenses, nous ne travaillons pas trois à quatre heures par jour.

 

Les cons, ça ose tout

29.08.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers

Fin 2010, à la suite de la dégradation de la conjoncture économique, j'ai demandé à ma banque de m'ouvrir un compte dans une de ses lointaines filiales, une émanation de la Caisse de Dépôts et Consignations et de Natixis, je ne sais pas bien si vous voyez de qui je veux parler.

Il a fallu quatre mois pour que ce charmant organisme daigne m'envoyer le contrat à signer, entre temps, j'avais déjà perdu quelque 65000 euros parce que j'ai dû défendre moi-même — avec toutefois un bon avocat — une créance devant un tribunal contre un avocat adverse retors qui a utilisé toutes les ficelles pour faire traîner l'affaire plutôt que de le laisser faire à des spécialistes du recouvrement. J'en ai perdu à peu près le même montant sur une autre affaire pour exactement les mêmes raisons, quelques faux en écriture et extorsion au jugement devant une cour d'appel en plus.

Ce contrat stipulait un prélèvement mensuel de 75 euros hors taxe. En 2011, pas une échéance n'a été prélevée alors que le service comptable de cette société était en possession d'une autorisation en bonne et due forme. J'ai donc réglé les premiers mois par chèque en réitérant mon autorisation de prélèvement soi-disant perdue. Je ne me suis pas rendu compte de l'absence de prélèvements en fin d'année, ni de l'absence d'ailleurs de prélèvement en 2012 et 2013, jusqu'à ce que le service comptabilité m'appelle en juin 2013 pour régularisation. J'avais bien d'autres choses à penser que de regarder si tous les mois le prélèvement de ce contrat était fait. Comme en 2012 aucune facture n'avait été émise, le service comptable me signale oralement que rien ne me sera demandé. Notez bien l'adverbe « oralement », ces gens ne faisant jamais d'écrit. Cela engage un peu trop.

Je demande donc confirmation écrite à mon agence traitante. Aucune confirmation, personne ne me rappelle. Je signale donc le problème au directeur général, par courrier recommandé personnel, directement au siège de la société en question. Je fais juste une petite erreur dans mon adresse postale, un mauvais copier-coller et mon adresse parisienne s'est mélangée avec mon adresse en province. Une réponse m'a soi-disant été envoyée par courrier recommandé retourné par la poste avec un NPAI au bout de trois semaines. Trois semaines ! La Poste, ce n'est plus ce que c'était. Plus sérieusement, il faudrait peut-être voir à ne pas me prendre que pour un imbécile. Soit l'adresse était bonne et je n'ai pas été avisé d'un recommandé qui est resté en instance quinze jours au bureau de poste, soit l'adresse n'était pas bonne et le courrier a été retourné à l'expéditeur en au plus une semaine. L'adresse figurant sur le contrat était pourtant parfaitement exacte, le rédacteur a simplement profité de mon erreur pour signaler qu'il n'avait pas réussi à me contacter. Je dois préciser que sur le courrier figuraient mon adresse de courrier électronique ainsi qu'un numéro de téléphone cellulaire tous deux parfaitement exacts et que jamais un quelconque employé de cette société n'a pris la peine de me contacter.

Je reçois alors au début du mois de juillet et à la bonne adresse (tiens donc ?) deux factures, l'une sur la totalité de l'année 2012 et une autre sur la totalité de 2013 avec prélèvement au 5 août. Ces factures ont été émises par ce monsieur le jour de son départ en vacances, plus exactement dans l'heure précédent son départ, et pour l'une d'elles postdatée d'un an. J'envoie un courrier à cette agence, ce courrier est resté lettre morte. J'avoue que le contraire m'eut étonné. Je renvoie donc mes remarques au directeur général, courrier dans lequel je dénonce unilatéralement le contrat pour non respect des clauses contractuelles par la partie adverse. Il a fallu plus d'un mois pour que le directeur de mon agence traitante me rappelle, ce matin, en me passant ce qu'il est convenu d'appeler un savon. Avec le temps, je me suis concocté une carapace qui me rend totalement insensible à toutes ces discussions. Notez bien qu'il m'a dit être rentré de congé le 19 août et qu'il lui a fallu plus de dix jours pour daigner m'appeler pour tenter de résoudre ce problème qui n'aurait jamais dû en être un.

Je me suis fait traiter :

  • d'escroc malhonnête (sans doute existe-t-il des escrocs honnêtes ? La question subsidiaire est de savoir s'il en fait partie.) ;
  • d'emmerdeur (sic) parce que j'avais écrit deux fois à son directeur général et que lui, simple directeur d'agence l'avait très mal pris. Mais si, mon grand, tu avais pris la peine de traiter le problème dès 2011 lorsque j'avais fait remonter une première fois cette histoire de non prélèvement, si tu daignais répondre à mes courriers, je n'aurais pas eu besoin de te faire bouger en passant au-dessus de toi !
  • de juriste incompétent parce qu'on ne peut résilier le contrat qu'à sa date d'anniversaire. Certes, mais comme c'est toi, mon grand, qui ne l'a pas respecté, cela change un peu la donne ;
  • de profiteur et j'en passe des vertes et des pas mûres.

Le directeur, passablement énervé, m'indique son intention de revenir sur l'avoir qu'il m'a fait sur l'année 2011 si je ne payais pas 2012 et 2013 en intégralité parce que je n'ai pas à casser unilatéralement le contrat. Tu vas voir si je ne peux pas le faire, le non respect des clauses est tout de même de ton côté et je puis prouver toutes les démarches que j'ai entreprises pour essayer de résoudre le problème depuis 2011 ! J'ai un certain nombre d'écrits par devers moi. Tu ne peux pas en dire autant puisque le seul courrier que tu prétends m'avoir envoyé a été envoyé à une mauvaise adresse.

De toute façon, ton avoir, tu me l'as fait sans que je ne te demande rien. Il va t'être difficile de revenir dessus et gueuler au téléphone comme tu l'as fait ce matin n'y changera rien. Tu le sais et tu avances au bluff. Le problème, vois-tu, c'est que tu ne me fais pas peur. Il est très désagréable de se faire remonter les bretelles par son directeur général, je suis désolé d'en être arrivé là, mais tu as fait tellement montre de ta gestion déplorable que je n'ai pas eu d'autre solution. J'espère au moins que cela t'aura servi de leçon encore que je n'en suis pas sûr.  On n'apprend pas aux vieux singes à faire des grimaces.

Tu me menaces donc de revenir sur ton avoir si je ne payais pas rubis sur l'ongle les factures émises de 2012 et 2013 en totalité parce que le contrat me liant à toi est toujours en cours et que je ne peux pas le résilier. Tu peux gesticuler, je n'ai pas peur de toi ni de tes prétendues qualités de juriste émérite pour te citer. Tu me menaces même d'une assignation. Fais donc, tire le premier, ce n'est pas moi qui risque de me ridiculiser devant un tribunal quelconque. Que vas-tu dire ? Que tu as postdaté une facture de plus d'un an ? Que ce n'est pas ma faute, on a juste oublié de prélever malgré les relances de notre client ? Que ta société est incompétente et qu'il y a des tas de dysfonctionnements internes ? Vas-y, assigne-moi, j'ai besoin de rigoler un peu dans ce contexte de grande morosité.

Entre deux phrases, j'arrive de temps en temps à placer un mot. J'y vais moi aussi au bluff, signalant que le dossier a déjà été présenté à un avocat et que, de toute façon, j'envisage de porter plainte contre cette belle entreprise en général et toi en particulier. Que n'avais-je pas remis une pièce dans le bastringue. Lui connaît les avocats qui sont prêts à prendre n'importe quel dossier, que de toute façon, j'allais bouffer la poussière devant un tribunal et qu'il n'avait pas de temps à perdre avec une aussi petite facture.

Je reprends donc les courriers échangés, enfin, surtout les miens parce que de son côté, je ne peux pas vraiment dire que sa littérature fut abondante. Je lui signale à nouveau que sa tentative d'extorsion de fonds vaudrait la peine que je me déplace pour déposer une plainte contre lui d'autant que je peux prouver sans ambiguïté que j'ai cherché à résoudre ce problème depuis 2011.

Le ton change et le type en face de moi devient d'un seul coup moins arrogant. Sans doute la peur du gendarme.

D'un seul coup, il est possible d'arrêter ce fichu contrat comme demandé fin juillet 2013. Mais pour cela, il me faut régler 2012, les sept premiers mois de 2013 et l'avoir sur 2011 resterait valable.

Je vais réfléchir à la proposition que je dois recevoir par courrier électronique. Je n'ai toujours rien reçu, mais le contraire aurait été quelque peu étonnant.

 

Correspondances

28.08.13 | par Le Grincheux | Catégories: Haines ordinaires

Une fois n'est pas coutume, je vais grincher contre cette entreprise nationale que le monde entier nous envie, je veux parler de la SNCF. Je ne vais pas m'insurger sur le fait que son siège a été transféré avec tous ses salariés à la Plaine-Saint-Denis, que la station de RER a été restaurée uniquement pour ne pas faire tache à côté du siège et qu'il n'y a toujours pas plus de RER pour se rendre dans ce quartier. Je vais m'insurger pour le suivi des correspondances.

Commençons dons par quelques hypothèses de travail. Le train 3690 que j'ai l'honneur insigne de prendre régulièrement est en retard arrivé à Paris une fois sur deux. En réalité un peu plus que cela, mais je simplifie pour la suite du raisonnement. En retard signifie en patois essennecéheffique qu'il arrive à la gare d'Orléans, pardon Austerlitz, avec plus de quinze minutes de retard. À moins qu'il ne s'agisse de cinq minutes, cela change en fonction des humeurs et des gens qui calculent ses statistiques.

Dimanche dernier, il était impossible de présumer une heure d'arrivée à Paris. Vous allez voir que c'est assez important pour la suite.

Donc dimanche dernier, j'étais à la gare de Pompadour, Corrèze, attendant le train Pompadour-Limoges. Je trouvais bizarre que le chef de gare avait installé un sémaphore dans la direction de Brive, d'autant que j'avais bien entendu les michelines de la mi-journée passer dans les deux sens. Il était 18h18 et un arbre était tombé sur la voie vers 14h30. Visiblement, entre 14h30 et 18h18, heure de passage du train sur l'antique ligne Brive-Limoges par Pompadour, personne ne s'était réellement préoccupé du problème. Il est vrai que nous étions dimanche, que les astreintes n'existent plus ou sont minimalistes. Des taxis ont été mis à disposition pour les passagers au départ de Brive, rien de plus.

Il faut signaler que Pompadour est une gare de croisement. À 18h18, un train en provenance de Limoges et à destination de Brive croise un train qui passe en sens contraire. La solution pour la SNCF était donc simple, le train en provenance de Limoges repart vers Limoges après avoir desservi Pompadour et le problème est réglé.

Réglé ? Le problème est réglé pour le matériel, pas pour les équipes roulantes puisque le mécanicien et le contrôleur devaient aller à Brive et en aucun cas retourner à Limoges. Il fallait donc attendre l'équipe roulante en provenance de Brive qui n'était pas dans les taxis mis à disposition des voyageurs puisque le train était déjà à quai, que le mécanicien a dû le remettre au dépôt pour libérer la voie et que les taxis étaient déjà partis lorsqu'il est revenu du dépôt à la gare de Brive.

Au bout de quarante minutes d'attente, toujours pas de mécanicien. Il était alors matériellement impossible d'avoir la correspondance pour Paris-Austerlitz sauf si ce train pour Paris, le dernier, daignait nous attendre. Le problème a été signalé à la gare de Limoges sans que personne ne soit en mesure de décider de retenir ce train ne serait-ce que quelques minutes. J'ai donc pris la décision de me rendre par mes propres moyens à Limoges. J'ai bien fait, le train de Paris n'a pas été retenu pour que la correspondance soit assurée. Quelques minutes de retard, cela n'aurait pas nuit plus aux statistiques de la lignes que les retards ordinaires et cela aurait évité à tous les passagers de ce train qui arrive généralement bondé à Limoges de se retrouver sur le carreau sans correspondance.

Maintenant, un dernier coup de gueule, cette fois-ci contre la région Limousin qui se moque ouvertement de ses administrés qui prennent les TER. Il y a dix ans, il y avait entre quatre et cinq aller-retours quotidiens sur cette ligne. Aujourd'hui, il n'y en a plus que trois. Le motif est toujours le même : pas assez de passagers. Mais de qui se moque-t-on ? Il n'y a pas assez de passagers parce que les horaires sont idiots. Quelqu'un qui veut aller travailler à Limoges ou à Brive peut prendre le train le matin mais pas le soir ou le contraire. Bon nombre d'utilisateurs quotidiens prennent leur voiture pour prendre les TER sur la ligne Limoges-Brive par Uzerche bien mieux desservie ! Quant aux correspondances, il faudrait au moins avoir un train partant de Limoges après 21h00 pour assurer une correspondance depuis un train partant vers les 18h00 de Paris-Austerlitz. Les municipalités le long de la ligne se battent contre la désertification. Il y a une voie de chemin de fer. Mettez seulement des trains avec des horaires corrects et vous verrez qu'il y aura des passagers. En Alsace, sur le même genre de ligne, il y a au moins un train par heure dans les deux sens !

 

Impolitesse

21.08.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Vieux con, Haines ordinaires

Vous le savez, ou vous ne le savez pas, je suis à mon compte. Outre le fait que je doive me taper des rapports souvent conflictuels avec l'URSSAF et les autres organismes plus ou moins émanant de l'état qui me prennent pour un imbécile plus souvent qu'à mon tour, je suis aussi contraint à trouver des clients en expliquant que non, je ne suis pas auto-entrepreneur, que je paie un peu plus de charges qu'eux, que je facture naturellement la TVA que je ne mets pas en poche et que mon tarif journalier minimal est de tant et qu'il n'est pas question de le revoir à la baisse. Les temps sont durs.

Pour attaquer certains marchés, je passe par des cabinets spécialisés qui se servent grassement sur mon dos. Certains jours, je comprends assez bien ce qu'est la situation d'une prostituée face à son souteneur. Personnellement, je suis assez fier de d'avoir participé à l'achat de la Jaguar du patron du cabinet qui m'a permis de travailler dans l'entreprise où je fais actuellement des piges. Et comme je ne mets pas tous mes œufs dans le même panier, je suis, comme il est convenu de dire, à l'écoute active du marché. Un bien joli mot. Vous comprenez pourquoi j'apprécie les euphémismes actuels qui nous ont permis de résoudre tous nos problèmes de société en appelant un chat un chien. Je ne suis pas à l'écoute active du marché, je cherche de l'argent. Même pas des clients ou du travail ; si quelqu'un veut se donner la peine de me donner de l'argent sans contrepartie, je lui en saurai gré.

Mais revenons à mon écoute active du marché. J'ai été contacté en juin par une grande entreprise pour un premier entretien, puis une nouvelle fois à la fin du mois de juillet, mais par une autre personne s'occupant d'un tout autre marché. Fin juillet, il m'était impossible de m'y rendre puisque d'une part je prends assez peu de vacances et que cela tombait en plein dans mes congés annuels et que d'autre part j'avais un stage de carrelage. Le rendez-vous fut alors reporté au 20 août 2013 à 19h00, c'est-à-dire hier soir.

Aussi ai-je pris ma voiture hier matin. Entre le trajet pour aller au nord de Paris depuis le centre de Paris, celui me permettant d'aller jusqu'à Vélizy et le retour, j'ai noté que j'avais passé quatre heures dans les embouteillages pourtant réduits de ce mois d'août. Mais ce n'est pas le plus amusant. Arrivé sur place, je me fais annoncer et l'hôtesse d'accueil me signale que la personne en question va descendre me chercher. J'attends une heure. J'ai fait la fermeture des bureaux et je n'ai pas eu cet entretien.

Ce matin, une secrétaire m'appelle en s'excusant platement pour le désagrément et en me demandant le nom de la personne qui m'avait donné ce rendez-vous vu que celle que je devais rencontrer était en congés jusqu'à la fin de la semaine.

Ces deux personnes n'en font pourtant qu'une.

 

Apache 2.4

19.08.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Je hais l'informatique, Je hais les écolos

Je ne remercierai jamais assez les développeurs d'Apache. Outre le fait qu'Apache est bien plus mauvais que WASD, j'aimerais qu'ils m'expliquent sans rire pourquoi les fichiers de configuration d'Apache ont subtilement changé de la version 2.2 à la version 2.4. Je n'ose pas penser que c'est dans le but insigne de nous donner un peu de travail, pauvres administrateurs système que nous sommes !

Qu'on ne se méprenne pas, les nouveaux fichiers de configuration n'apportent aucune nouveauté transcendante. Ils font simplement les choses différemment et les valeurs par défaut de certaines constantes ont été modifiées. Sans doute pour suivre la fâcheuse manie de php et éviter l'inaction sclérosante des neurones.

Au moins sais-je ce que je vais faire demain toute la journée. Essayer de remettre d'équerre une configuration qui fonctionnait parfaitement jusqu'à la dernière mise à jour de sécurité d'Apache. De là à penser qu'un Apache sécurisé est un Apache qui ne fonctionne pas, voire un Apache mort, il y a un pas que je franchis allègrement d'un pas svelte.

 

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